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« L’idéologie du genre a pénétré dans l’Église », avertit un archevêque espagnol


Mgr Jesús Sanz, archevêque d’Oviedo.

Par Louis Knuffke — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : El Debate/YouTube

20 février 2024, Oviedo, Espagne (LifeSiteNews) — Mgr Jesús Sanz, archevêque d’Oviedo en Espagne, a mis en garde contre l’acceptation de l’idéologie du genre qui n’est rien d’autre qu’une tentative peccamineuse de « jouer à Dieu », une idéologie qui, selon lui, est entrée dans l’Église.

Dans une entrevue accordée au journal espagnol El Debate, Mgr Sanz a déclaré que nous vivons à une époque de « grande confusion anthropologique ». À la question de savoir si cette confusion est également présente au sein de l’Église, il a répondu qu’il n’y a « aucun doute » à ce sujet.

« L’idéologie du genre a pénétré dans l’Église », a-t-il déclaré. « La confusion anthropologique qui a trait à la relation entre l’homme et la femme, à la vérité du masculin et du féminin, à la pédagogie qui consiste à laisser les enfants grandir sainement sans les réorienter pour qu’ils s’affilient à votre anthropologie perverse... Tout cela a pénétré dans l’Église. Nous le voyons lorsque dans les écoles, dans l’enseignement et même dans la catéchèse, il y a des expressions et des gestes dans lesquels on reconnaît une ambiguïté ou, clairement, une capitulation ».

L’archevêque a également mis en garde contre les pressions exercées sur les prêtres et les évêques pour qu’ils abordent des sujets relevant d’idéologies progressistes plutôt que les vérités salvatrices de l’Évangile, ce qu’il a dénoncé comme une trahison de la foi.

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« Nous devons être très attentifs, car nous pouvons parler des sujets vers lesquels nous sommes entraînés, de sorte que nous ne parlons pas de ce qui vaut vraiment la peine », a insisté Mgr Sanz. « C’est une façon de trahir le message du Christ, la Bonne Nouvelle de son Évangile, et ce que la tradition du christianisme a toujours défendu ».

Le prélat espagnol a poursuivi en disant que les prêtres et les évêques devraient rejeter l’imposition de l’idéologie du genre et le mensonge du changement climatique : « Aujourd’hui, si vous ne parlez pas avec le jargon de l’idéologie du genre, si vous ne mentionnez pas le changement climatique, si vous ne portez pas l’épingle et l’agenda 2030 dans vos tripes, il semble que vous soyez dans un autre monde et que vous soyez acculés ».

« Eh bien : pas d’épinglette, pas d’agenda, pas de changement climatique, pas d’idéologie du genre. Par conséquent, nous devrons dire à ces groupes qui soutiennent et défendent tout cela, et qui vous l’imposent également — et si vous ne l’acceptez pas, ils vous retirent la subvention qu’ils ne vous ont jamais donnée — que, du moins pour certains d’entre nous, nous ne nous donnons pas à cela ».

À la question de savoir si des voix au sein de l’Église sont intimidées par la peur lorsqu’il s’agit de s’opposer aux attaques idéologiques contre la foi, il a répondu que la peur des représailles empêche souvent le clergé de s’exprimer. S’inspirant toutefois de ceux qui s’expriment ouvertement face à la persécution idéologique, l’archevêque a poursuivi : « D’autres, cependant, sont plus courageux, plus libres, et nous nous tournons vers eux pour en apprendre un peu sur ce que l’Église devrait être ».

Distinguant un silence temporaire prudent d’un « mutisme », Mgr Sanz a déclaré que ce dernier « naît toujours de la lâcheté ». « C’est une chose d’être prudent et une autre d’être lâche », a-t-il insisté.

Interrogé sur la confusion provoquée par les récents documents du Vatican, dont Fiducia Supplicans, qui autorise les prêtres à « bénir » les « couples » adultères et homosexuels, l’archevêque a condamné l’acceptation de l’idéologie transgenre et de l’homosexualité comme des tentatives de « recréer » l’homme « selon l’idée que je m’en fais ».

Surnommant le document « Fiducia complicans », Mgr Sanz a déclaré : « Quelques semaines avant Fiducia Supplicans, un autre document de la Doctrine de la foi établissait que les personnes transsexuelles ayant subi un traitement hormonal pouvaient être baptisées. Mais comment seront-elles baptisées : selon le sexe avec lequel elles sont nées, ou avec lequel elles ont été enregistrées après l’intervention hormonale ou chirurgicale ? Telle est la question ».

« C’est ce que j’entends lorsque je parle de confusion ambiguë et étrange, dans laquelle l’image et la ressemblance de l’homme et de la femme sont réécrites et réécrites. Aujourd’hui, on ne réécrit pas seulement l’histoire des guerres gagnées ou perdues, on réécrit aussi le projet originel. Car la tentation ancienne et unique de l’homme est de vouloir ressembler à Dieu. Et le péché personnel n’est rien d’autre que le commentaire maladroit de cette vieille et unique tentation : vouloir être comme Dieu. »

« Cette approche du transsexualisme indique que je veux créer l’homme comme Dieu l’a créé. Et, par conséquent, je me permets de le créer ou de le recréer selon ma proposition idéologique. Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi ne clarifie pas ce point et laisse donc la porte ouverte, avec une dose notable d’ambiguïté, pour que quelqu’un ait à dire “oui” ou “non” par la suite. Dans les églises particulières, ce sont les évêques qui ont cette responsabilité ».

Interrogé sur le fait de savoir si ces critiques des documents du Vatican et la confusion qui en résulte étaient une critique du pape François, l’archevêque l’a nié mais a fait la distinction entre ce que le pape déclare de manière magistérielle et ce qu’il exprime comme sa propre opinion, « ce que dit le pape François et ce que dit Jorge Mario Bergoglio », ce qui, l’archevêque l’a reconnu, n’est pas toujours clair.

« Nous respectons toujours le pape François », a affirmé Mgr Sanz. « Il est le successeur de Pierre ... Par conséquent, ce que le pape dit dans un acte magistériel est toujours respecté. C’est autre chose quand il rentre en avion et qu’il se permet un commentaire, ou lorsqu’à la fin d’une audience, il fait une blague. Et il a un tempérament qui s’y prête, comme lorsqu’on est avec lui personnellement ... Donc parfois le Pape ne parle pas vraiment en tant que Pape ... Même dans les encycliques qu’il a publiées ... il y a des questions qui doivent être clarifiées ».



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