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Je n'aimais pas ma femme quand nous nous sommes mariés

Par Pop Chassid, traduit par Campagne Québec-Vie

Je suis un nigaud ridicule, émotif, excessivement sentimental. Voilà pourquoi, sans doute, j'ai dit à ma femme que je l'aimais dès notre deuxième rendez-vous.

J'avais fait beaucoup d’efforts pour me retenir jusqu'à ce moment, honnêtement. Je voulais le lui dire lors de notre première rencontre, mais je savais que ce serait probablement bizarre.

Je me souviens encore de sa réaction. Elle m'a en quelque sorte répondu par un sourire mi-timide, mi-amusé. Puis elle a hoché la tête et regardé au loin dans le ciel.

Je n'ai pas eu le cœur brisé par la réponse. Je pense qu'une partie de moi a reconnu qu'elle était beaucoup plus intelligente et plus modeste que moi.

Mais comme le temps a passé, j'ai aussi réalisé qu'elle savait quelque chose que je ne savais pas.

Comme pour la plupart des juifs hassidiques (nous sommes devenus plus religieux plus tard dans la vie), notre période de fréquentation a duré très peu de temps. Après deux mois, nous étions fiancés. Encore trois mois plus tard, et nous étions mariés.

Et pendant tout ce temps, j'ai été en extase. Un feu brûlait en moi, un feu semblable à celui de notre deuxième rencontre: j'étais amoureux.

Mais ensuite, nous nous sommes mariés, et tout a changé.

Le mariage, qui arriva plus vite que je n'étais prêt, a eu l’effet suivant : il a commencé à aspirer cette émotion.

J'ai eu beau m’efforcer de garder ce feu allumé, de préserver cette émotion brûlante, cela devenait de plus en plus difficile.

Je veux dire, comment pouvez-vous sentir cet amour brûlant lorsque vous êtes assis à table pour discuter comment utiliser les vingt derniers dollars de votre compte en banque?

Comment pouvez-vous le sentir quand vous vous disputez?

Comment pouvez-vous le sentir quand vous pensez qu’il est parfaitement logique de mettre vos chaussettes sur le plancher lorsque vous en avez terminé avec elles, et que votre femme a cette idée folle qu’elles doivent aller dans le panier à linge?

Il n'y avait pas moyen de garder ce feu allumé tandis que l’aspect pratique avait envahi nos vies.

Tout d'abord, cela m'a rendu fou. Cette émotion signifiait l'amour! Cet émoi me permettait de savoir combien je tenais à elle! Mais tout à coup, la vie était cette corvée. Même quand j'étais avec elle. Surtout quand j'étais avec elle.

Et pire encore, il semblait que plus j'essayais d'être sentimental et roucoulant, moins cela était réciproque.

Mais ce n'était pas qu'elle ne me donnait pas d’amour, cela semblait juste venir à des moments différents.

Comme, lorsque j'ai proposé de faire la vaisselle. Ou de faire le dîner après qu’elle ait eu une journée difficile. Ou, lorsque nous avons eu une fille, et que j'ai partagé la responsabilité de veiller sur elle.

Je ne pense pas avoir remarqué cela consciemment pendant un certain temps. Cela a juste continué de se produire.

Mais je pense que cela a eu un effet sur moi. Car, à mesure que notre mariage progressait, j’ai constaté que j’offrais de plus en plus d’aider à la maison.

Et après chaque fois, il y aurait ce regard qu'elle me donnerait. Ce regard d'amour absolu. Qui est si beau et si doux.

Il m'a fallu plus longtemps que je ne veux l'admettre pour comprendre ce qui se passait.

Mais finalement, cela est devenu clair. En donnant, en faisant des choses pour ma femme, l'émotion que j'avais si désespérément cherchée était arrivée naturellement. Ce n'était pas quelque chose que je pouvais forcer, juste quelque chose qui viendrait à la suite de mon don.

En d'autres termes, c’est dans l’aspect pratique que j'ai trouvé l'amour que je cherchais.

Et ce qui est encore plus intéressant, c'est qu'une fois que j'ai réalisé ceci à un niveau conscient, et que j’ai commencé à chercher encore plus d'occasions de donner, alors, presque intuitivement, nous sommes devenus encore plus amoureux.

Et maintenant, comme je suis un peu plus vieux et que j’ai un peu plus d'expérience dans cette relation, j’en suis finalement venu à réaliser quelque chose. Quelque chose que je n'ai pas voulu admettre pendant longtemps, mais qui est indéniable.

Je n'aimais pas ma femme lors de cette deuxième rencontre.

Je ne l'aimais pas quand nous nous sommes fiancés.

Je ne l'aimais même pas quand nous nous sommes mariés.

Car l'amour n'est pas une émotion. Ce feu que je ressentais, c'était simplement un feu émotionnel. L’exaltation de sortir avec une femme que je pourrais épouser. Mais ce n'était pas de l'amour.

Non, l'amour n'est pas une émotion ni même un nom. Il s'agit d'un verbe. Mieux défini par donner. Mettre les besoins de quelqu'un d'autre avant les vôtres.

Pourquoi n'obtenais-je pas de roucoulement réciproque lorsque nous nous sommes mariés? Parce que ce n'était pas pour elle. C’était pour moi. Une émotion que j'avais dans ma poitrine.

Et même si je la laissais sortir de ma poitrine, ce n'était pas de l’amour.

Être sentimental n'est pas de l’amour. Dire à quelqu'un que vous l’aimez, ce n’est pas l’action d’aimer.

Et c'est pourquoi ma femme m’avait seulement donné ce demi-sourire. Elle savait, même si je ne le savais pas, ce que l'amour est vraiment.

Et maintenant que j'ai tenté de modifier ma vision de l'amour, je deviens de plus en plus choqué par les messages concernant l’amour que j'avais reçus quand j’étais plus jeune.

Depuis les films Disney jusqu’à mes émissions préférées, ainsi que dans pratiquement chaque nouvelle chanson pop, l'amour est toujours vendu comme une émotion que nous avons avant de nous marier. Une émotion qui, une fois qu’on l’a eue, en quelque sorte, comme par magie, reste dans le mariage pour toujours.

Je ne peux pas imaginer un plus gros mensonge. Et je suis triste de penser que ces messages ont rebondi dans ma tête pendant si longtemps. Et combien, j’en suis sûr, ils rebondissent aussi dans la tête d'autres personnes.

Je pense que cela explique en grande partie pourquoi le taux de divorce est très élevé dans ce pays. Imaginez toute une nation de gens qui courent constamment après les émotions qu'ils ressentaient quand ils sortaient ensemble. Un pays de gens qui essaient de vivre un film de Disney.

C'est une recette pour un mariage désastreux; pour un pays avec un taux de divorce de 50 %; pour l’adultère (la tentative classique de rallumer un feu); pour des époux qui restent ensemble, mais ne vivent plus qu’un mariage fonctionnel, sans amour.

Il est triste de voir à quel point tout ce qui précède est commun. Combien de personnes souffrent, simplement parce qu'on leur a menti.

Ces gens méritent mieux. Nous méritons tous mieux.

Il est temps que nous changions de discours sur l'amour. Il est temps que nous le redéfinissions.

Car, jusqu'à ce que nous le fassions, l'adultère continuera d'être commun. Et aussi les mariages sans amour. Le divorce.

En continuant de vivre des films de Disney dans nos têtes, et des tragédies dans nos vies.

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