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Le « catholicisme confortable », ça suffit ! L’Eglise doit se préparer à la persécution.

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Par Monseigneur Charles Pope (NCRegister) - traduit par Campagne Québec-Vie

La consternation croît chez certains catholiques parce que l’Église, du moins sa hiérarchie, vit selon eux dans le passé. Ces catholiques ne semblent pas conscients que nous sommes en guerre et que tous les fidèles sont appelés à la sobriété et à se séparer davantage de la culture ambiante, en témoins courageux prêts au martyre.

C’est un âge sombre pour  notre culture, mais dans la plupart des paroisses et des diocèses tout se passe comme d’habitude : on y trouve de tout sauf ce sobre avertissement dont notre époque a tant besoin.

Les Saintes Écritures nous l’enseignent : Béni soit Yahvé mon rocher, qui exerce mes mains au combat et mes doigts à la bataille, (Psaume 144: 1). Préparer les gens à la guerre –  une guerre morale et spirituelle, pas une guerre armée de fusils – doit comporter une énumération complète des erreurs de notre temps, et des illustrations à la fois  explicites et charitables de la vérité face à l’erreur et de la lumière face à l’obscurité.

Mais une telle capacité semble manquer aux milieux catholiques d’aujourd’hui. Dans les paroisses types, règne une sorte d’atmosphère pusillanime et tranquille – une peur d’aborder les questions « controversées » de crainte que quelqu’un ne soit offensé ou que la paroisse ne soit perçue comme un lieu « inhospitalier ».

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Mais, s’il y eut jamais eu un temps propice pour porter des vêtements délicats, ce n’est certainement pas le nôtre.

L’Église des années 1970 à 1990 a été qualifiée avec justesse comme celle du « catholicisme beige » (l’expression, que l’on doit  à l’évêque Robert Barron, n’est pas flatteuse). Ceux d’entre nous qui ont vécu à cette époque, en particulier dans les années 1970, s’en rappellent comme d’un temps où les écriteaux des nombreuses paroisses invitaient les gens à  « venir découvrir notre communauté catholique accueillante et chaleureuse ». Notre désir le plus ardent était de nous intégrer et d’être perçus comme des « gens normaux ». Oui, les catholiques étaient exactement comme tout le monde; et nous avons travaillé très dur pour donner cette impression, et ce dès le début des années 1960 au moment de l’élection de John F. Kennedy. Les catholiques avaient finalement « réussi à se faire une place » ; nous étions enfin acceptés par la culture ambiante.

L’architecture des églises et leur aménagement intérieur sont devenus minimalistes et médiocres, tandis que la musique et la langue liturgiques se sont voulues familières jusqu’à la désinvolture. Les processions mariales, celles du Corpus Christi, et beaucoup de ces traditions qui distinguent le catholicisme et le colorent ont pratiquement disparu. Même nos crucifix ont été remplacés par des images de « Jésus ressuscité » flottant dans les airs. L’accent était mis sur l’inculturation, sur les sujets de tout repos : on préférait entériner plutôt que remettre en cause. Lorsqu’on osait critiquer ou contester, c’était par des exhortations « sûres et sécures » comme sur l’environnement, la tolérance, l’importance de ne pas juger son prochain, et ainsi de suite.

Encore une fois, s’il y eut jamais eu un temps propice pour porter des vêtements délicats, ce n’est certainement pas le nôtre. Il est minuit moins une dans notre culture postchrétienne. Et alors que nous aimerions blâmer les autres pour cet effondrement, nous ne devons pas minimiser notre propre responsabilité. Nous qui sommes censés être la lumière du monde, avec le Christ qui brille en nous, nous avons préféré cacher notre lumière sous le boisseau et nous mettre la tête dans le sable. Les ruines de nos familles et de notre culture témoignent du triomphe de l’erreur et d’un renoncement à la vérité.

Plus que jamais nous avons besoin de nous distinguer de cette culture que nous avons longtemps refusé de critiquer et de tenter de réformer. Plus que jamais notre foi doit resplendir dans nos églises et dans nos communautés.

Et si un monde désormais habitué à une grande obscurité juge que notre lumière est trop crue, tant pis. Si notre lumière ne brille pas, il n’y aura plus de lumière. Notre foi catholique est le dernier espoir pour ce monde. Le seul. Il en a toujours été ainsi.

Autrement dit, il est temps pour le clergé même et pour le peuple de Dieu de se préparer au sacrifice. Chercher à faire des compromis avec cette culture est aujourd’hui plus que jamais une voie sans issue. Notre seul recours est d’essayer de percer les ulcères. Et cette culture malade va crier au scandale. Et nous devrons endurer des souffrances de plus en plus vives. Mais il nous faut être prêts à souffrir chaque jour davantage dans les mois et les années à venir.

Nous sommes en guerre pour le salut de nos propres âmes et des âmes de ceux que nous aimons. Nous sommes en guerre pour sauver l’âme de notre culture et de notre nation. Et comme tout bon soldat, nous devons nous entrainer à bien combattre. Nous devons étudier notre foi et s’y engager plus que jamais. Nous devons aussi connaître notre ennemi et ses tactiques, et être prêts à souffrir – et même à sacrifier notre vie.

Nous devons nous réorganiser et saisir toutes les chances d’éclairer notre foi. Les sermons dominicaux et les autres occasions d’être instruits et mieux formés dans notre foi doivent nous encourager à une conversion personnelle et à la bataille pour les âmes, et à cesser de traiter avec légèreté le péché et le mépris envers la loi de Dieu dans nos familles et nos communautés.

Nos évêques ont particulièrement besoin de changer entièrement leurs façons de procéder. Actuellement et de manière collective, ils semblent plus intéressés à protéger le peu qui nous reste, qu’à convoquer le peuple catholique à la bataille. Les prêtres aussi semblent trop réticents à rappeler aux fidèles des vérités qui soient les moindrement difficiles ou inconfortables. L’image de Pierre essayant d’éloigner le Christ de la Croix est appropriée. Pierre dit: « Ce ne sera jamais pour vous! » Et le Seigneur l’a sévèrement réprimandé en répliquant : « Arrière Satan, c’est là la pensée d’un homme, et non celle de Dieu. »

Et nous dans tout ça ? L’Eglise n’ose même plus demander aux gens d’assister à la messe lors d’une fête solennelle si celle-ci tombe un lundi ou un samedi. C’est apparemment trop exiger des fidèles de venir à la messe deux jours d’affilée. Si tel est le cas, qui pourra leur réclamer de résister et de protester vigoureusement contre des lois injustes et diaboliques, surtout si cela risque d’entraîner des amendes ou même la prison ? Et le sang des martyres ? Il est peu probable que, parmi les membres du clergé, plusieurs soient aujourd’hui prêts à suggérer de tels sacrifices, ou même à s’y préparer eux-mêmes. Les évêques ou les prêtres qui le feront peuvent s’attendre à se faire traiter de téméraires et d’imprudents à une époque timide et molle comme la nôtre. Un cri unanime se fera certainement entendre : « Le temps n’est pas encore venu pour de telles extrémités ! »

Mais si ce n’est pas maintenant, ce sera quand alors ?

On lit dans les Saintes Écritures : Et si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ? (1 Cor 14: 8). Ce n’est pas seulement aux prêtres de sonner cet appel. Les leaders de la société et les parents doivent le faire haut et fort. Oui, les parents ne doivent pas se limiter à préparer leurs enfants à leur future carrière, mais aussi à les former pour les jours difficiles qui viennent – des jours qui incluront la persécution et même le martyre s’ils décident de suivre le Christ sans ambiguïté.

Ai-je tort ? Je le souhaiterais. Mais nous ne pouvons plus, comme Église, rester les bras croisés et espérer que les choses s’améliorent toutes seules comme par magie. En tant que culture, et même au sein de l’Église, nous avons semé le vent, et maintenant nous récoltons la tempête.

Beaucoup, ces jours-ci, se délectent à critiquer l’Église du passé pour toutes sortes de raisons. Mais je me demande de quoi les futurs membres de l’Église se souviendront en pensant à l’Église de notre époque. Le chroniqueur Joseph Sobran, il y a plus de 15 ans, se demandait la même chose et conclut :

[Les catholiques de l’avenir] ne nous accuseront certainement pas de zèle excessif. Ils pourraient bien être choqués par notre tiédeur, notre lâcheté déguisée en tolérance, notre laxisme, notre complaisance à soutenir l’hérésie, le sacrilège, le blasphème et l’immoralité, jusque dans l’Église elle-même, notre empressement à vouloir gagner les bonnes grâces du monde séculier ... (Subtracting Christianity, Vienna, VA, Fitzgerald Griffin Foundation, 2015,  p. 268)

Oui, moi aussi je me le demande. De saint Pierre à Constantin, on compte 33 papes. Trente d’entre eux ont été martyrisés et deux sont morts en exil. D’innombrables membres du clergé et des laïcs aussi ont été martyrisés. Il est difficile d’imaginer l’Église dans notre Occident décadent être prête à souffrir ainsi. Certes, nos frères dans beaucoup de régions du monde moins favorisées sont effectivement en train de mourir en grand nombre. Mais je m’interroge : après toutes ces années de « catholicisme confortable », le paroissien ou l’ecclésiastique américain moyen serait-il disposé ou apte à supporter de telles persécutions ?

Il est temps, et même grand temps, de se ressaisir. Il est temps de se préparer à des  persécutions qui deviendront plus audacieuses mois après mois et année après année. Les sombres et maléfiques tendances qui se déploient sous les bannières de la tolérance ne le sont qu’en apparence. Et après s’être emparés de plus en plus du pouvoir, ils chercheront à criminaliser toute personne qui résiste à leur vision. Aucune tolérance pour nous. La liberté religieuse s’érode, et la conformité obligatoire est déjà en place. Les tribunaux fédéraux se transforment chaque jour davantage en juges laïques et activistes militants qui légifèrent séance tenante.

Quand, en tant qu’Église, allons-nous enfin dire aux bureaucrates qui exigent que nous nous conformions aux lois diaboliques : « Nous n’allons pas nous conformer. Si vous nous condamnez à des amendes, nous ne paierons pas. Si vous cherchez à confisquer nos bâtiments, nous mènerons une vaste campagne contre vous, mais nous n’allons jamais nous conformer. Si vous nous arrêtez, c’est en prison que nous irons ! Mais nous n’allons tout simplement pas nous conformer aux lois diaboliques ou coopérer avec le mal ».

À l’heure actuelle, la plupart d’entre nous peuvent à peine imaginer notre clergé se tenant si fermement debout. Des compromis discrets et des « solutions » énoncées dans un jargon embrouillé seront une sérieuse tentation pour une Eglise mal préparée à la persécution.

Traitez-moi d’alarmiste ou appelez-moi idéaliste, mais j’espère que nous arriverons à nous défaire de notre mollesse avant qu’il ne soit trop tard. C’est généralement un petit reste de fidèles qui vient à la rescousse dans les récits bibliques. Je prie simplement pour avoir la force de faire partie de ce petit reste de fidèles. Voulez-vous aussi vous joindre à moi ? Prions et commençons à nous armer spirituellement dès maintenant. Seule une foi sans équivoque peut nous sauver, nous et ceux que nous aimons. Priez pour que votre foi soit forte et courageuse.



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