M'INSCRIRE
DONNER

Joignez-vous au mouvement

CQV défend la personne humaine, de la conception à la mort naturelle.

ou

×

Réflexion: la culture de vie et les catholiques

Le Quotidien

Éditorial, jeudi, 2 octobre 2008, p. 11

Chronique

Les "cathos" sont porteurs d'un riche héritage

Brassard, Jacques


Marie-France Bazzo est la voix prépondérante à Télé Québec. Elle incarne admirablement la gauche bon chic bon genre, la gauche caviar et de salon dite bien branchée. Celle qui n'a que dédain pour l'Église catholique et qui se moque de ceux et celles qui fréquentent encore les églises. Ceux et celles qu'on désigne avec une morgue snobinarde comme étant les "cathos".
Donc, Mme Bazzo, égérie de la gauche bien-pensante et athée, nous a fait cadeau, récemment, d'une chronique (dans un journal tabloïd bien connu) suintant le mépris et la dérision envers les catholiques. C'est le curé Gravel, "qui rentre piteusement au presbytère la soutane entre les jambes". C'est Mgr Turcotte, qui "a retourné à grands cris (!!!) sa médaille de l'Ordre du Canada". Ce sont les "paroles belliqueuses (!!!) de Mgr Ouellet". Bref, que des termes et expressions qui discréditent et ridiculisent.

 
Résurrection


"Soudainement, écrit-elle, les catholiques ressuscitent, les traditionalistes s'affichent, les militants de l'eau bénite s'expriment." Toujours, le mépris qui dégouline! Il importe, pour Mme Bazzo, que les catholiques (et les chrétiens en général) ne soient que des bigots intégristes et des grenouilles de bénitier. Ça permet, n'est-ce pas, en les caricaturant ainsi, de ne pas se rabaisser à les écouter et de tourner en dérision leurs convictions. "Un vent de rigorisme et de revanche les agite", conclut-elle. L'affaire est vite réglée: ce ne sont que des sectaires arriérés!

N'en déplaise à Mme Bazzo, les catholiques sont porteurs d'un riche héritage judéo-chrétien. Que cela l'irrite ou pas, ce legs fait toujours partie de notre identité nationale. Et, nous aurions tort de le bazarder au profit du relativisme moral et culturel pour qui toutes les valeurs, d'où qu'elles viennent, sont interchangeables. Je le dis bien candidement: c'est une grande calamité que l'Occident se détache de ses racines chrétiennes. "Une culture purement positiviste - dit Benoît XVI, dans son allocution devant le monde de la culture au Collège des Bernardins, lors de sa visite en France - qui renverrait dans le domaine subjectif, comme non scientifique, la question concernant Dieu, ce serait la capitulation de la raison, le renoncement aux possibilités les plus élevées et, donc, un échec de l'humanisme dont les conséquences ne pourraient être que graves."


Morale et respect de la vie


Est-ce, par exemple, du fanatisme borné que de tenir à ce que le respect de la vie et l'éminente dignité humaine soient au coeur de la morale? Par exemple, il ne s'agit pas de "recriminaliser" l'avortement, mais n'est-il pas désolant, et n'est-ce pas la preuve d'un égarement éthique, que de considérer l'interruption de grossesse comme un banal moyen de contraception?

Les chrétiens sont aussi légitimés de s'interroger sur le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse implanté dans toutes les écoles du Québec. "Dès six ans, écrit Patrick Andries, les enfants se voient imposer l'étude de plusieurs religions, alors qu'ils comprennent à peine la leur, s'ils en ont une. Relevons encore l'impression lancinante de lire des documents Nouvel-Âge, tant par la mise sur un pied d'égalité des différentes religions, la valorisation de la spiritualité autochtone, de l'écologie, de la Terre mère et, enfin, la quête du bonheur ici-bas comme but ultime."

En fait, on assiste à la mise en place, dans nos écoles, d'un nouveau clergé et d'une nouvelle religion avec son credo multiculturel, pluraliste et relativiste. L'un des parrains du cours, Fernand Ouellet, est on ne peut plus explicite sur l'objectif poursuivi: il s'agit d'ébranler la "suffisance identitaire", d'ébranler une identité trop massive et d'y introduire la divergence et la dissonance". J'en suis tout abasourdi! Moi qui croyais, pauvre imbécile, que l'école devait contribuer à faire découvrir aux jeunes leur identité nationale (langue, culture, histoire, héritage judéo-chrétien) et à la raffermir. J'apprends maintenant qu'elle a pour mission de la déconstruire.


Institution


Chantal Delsol, philosophe, était une auditrice attentive du discours de Benoît XVI au Collège des Bernardins. Ce qu'elle a retenu de cette allocution substantielle est une réponse à Mme Bazzo, qui est tellement outrée de voir les catholiques rompre le silence après des années de quarantaine.

"Nous existons, écrit-elle dans Le Figaro, plus loin que dans les arrière-cuisines et les consciences muettes. Nous représentons l'institution la plus ancienne et la plus durable qui n'ait jamais existé dans l'Histoire. Si les vigilants (comme Mme Bazzo, sans doute) se réclament aujourd'hui des Droits de l'homme dont ils ne peuvent plus se passer, c'est bien parce que ces moines du 13e siècle (dont parlait le Pape) ont suivi la trace de Dieu qui confirme la dignité humaine."

2008 Le Quotidien

Note: Jacques Brassard, ancien ministre du Parti Québécois maintenant chroniqueur au journal régional du Saguenay Lac-St-Jean Le Quotidien.

Publicité
Cliquez « J'aime » si vous êtes pro-vie !

Abonnez-vous à notre chaîne Youtube !



Laissez un commentaire