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Maurice Allais : un économiste à faire connaître, pour une culture de vie

Par Jean-Claude Dupuis, Ph. D. 

Maurice Allais (1911-2010) a remporté le Prix Nobel de Sciences économiques (1988) pour des travaux très techniques sur la dynamique monétaire. Il se fera ensuite connaître du grand public en osant critiquer les « dogmes » du régime capitaliste : la spéculation boursière, le libre-échange et la création de monnaie par les banques privées. Il fut alors ostracisé par les milieux universitaires et médiatiques. Ses idées dérangeaient le « système ». En 1999, il a publié aux obscures éditions Clément Juglar un ouvrage sur La crise mondiale d’aujourd’hui : pour une réforme des institutions financières et monétaires. « Ce livre, écrit-il, est dédié aux innombrables victimes dans le monde entier de l’idéologie libre-échangiste mondialiste, idéologie aussi funeste qu’erronée. »

D’après lui, le fameux krach de 1929 fut causé par un déséquilibre entre une hausse artificielle des cours de la bourse de New York (+ 215 % entre 1925 et 1929) et la croissance réelle du produit national brut (PNB) des États-Unis (+ 13 % durant la même période). Mais un krach boursier ne devrait affecter que les spéculateurs. Comment expliquer que le « Jeudi noir » du 24 octobre 1929 ait entraîné une chute du PNB de 30 % et un taux de chômage de 25 % ? À cause d’une contraction de la masse monétaire voulut par les banques privées, et ce malgré l’opposition du gouvernement américain.

La crise économique des années 1930 aurait donc été provoquée volontairement par la haute finance. Les économistes catholiques le disaient déjà à l’époque. L’étude historique de Maurice Allais tend à confirmer cette thèse.

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D’après lui, les crises financières découlent du mécanisme actuel de création monétaire ex nihilo par les banques. La loi permet aux banques de créer, par une simple action comptable, les sommes d’argent qu’elles prêtent, à condition de les détruire lors du remboursement, pour éviter l’inflation. En principe, la croissance de la masse monétaire devrait suivre celle du PNB. Mais les banques privées peuvent, par leurs politiques de crédit, modifier la masse monétaire pour provoquer des cycles de croissance ou de récession.

À qui profitent les crises économiques ? Aux compagnies multinationales, qui peuvent éliminer plus facilement la concurrence des PME. Toutes les crises du système capitaliste (1873-1879, 1929-1939, 1981-1989) ont favorisé une concentration de la production industrielle, et donc de la mondialisation.

Maurice Allais affirme que le mécanisme de création de la monnaie par les banques est le « cancer » qui ronge l’économie. Il propose cinq réformes majeures :

  1. Interdire aux banques de créer de la monnaie de crédit ex nihilo.
  2. Indexer systématiquement les contrats sur le taux d’inflation pour stabiliser la valeur de la monnaie.
  3. Établir une seule cotation par jour des actions à la bourse, au lieu du système actuel de cotation continue.
  4. Supprimer l’impôt sur les revenus du travail grâce à la récupération par l’État des bénéfices sur la création de la monnaie.
  5. Revenir au protectionnisme économique. 

Maurice Allais aurait sûrement approuvé le Brexit. Mais ce qui dérange encore plus le « système », c’est l’idée que l’État doit enlever aux institutions financières privées le pouvoir légal de créer de la monnaie. Au fond, le Prix Nobel de Sciences économiques cherche à réactiver de vieux principes aristotélico-thomistes : l’argent doit être une unité de mesure stable ; l’argent est en soi improductif ; le roi seul peut frapper monnaie.



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