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Le meurtre de l’avorteur George Tiller

Le meurtre récent de George Tiller, avorteur de grossesses très avancées et lui-même victime de l’assassin présumé Scott Roeder, schizophrène n’ayant aucun lien officiel avec le mouvement pro-vie mais lié au groupuscule anti-gouvernemental «Army of God», a suscité de vives réactions dans la presse nord-américaine.

D’un côté, le mouvement pro-vie a vivement dénoncé l’acte de violence qui a enlevé la vie de Tiller, tout comme il dénonçait jadis les meurtres que commettait lui-même Tiller dans sa «clinique» au Kansas. De l’autre côté, des groupes dits «pro-choix» ont exploité deux thèmes principaux.

Le premier prônait l’idée que ce n’était pas seulement Roeder le responsable du meurtre, mais l’ensemble des groupes pro-vie; par leur dénonciation de l’avortement comme meurtre, ils auraient, prétend-on, incité Roeder à retrouver Tiller à son église liée au Evangelical Lutheran Church of America le dimanche, et à le tuer par balles (notons que Tiller, parce qu’avorteur, avait été excommunié par son ancienne Église, liée à la Lutheran Chruch-Missouri Synod).

L’autre thème exploité est celui qui veut faire de Tiller un martyr. La Presse, dans un article anonyme du 4 juin, frôlait même la divinisation de Tiller. Dans cet article, une femme de 28 ans racontait comment elle a eu recours aux services de Tiller. Elle exposa comment elle et son mari avaient la vie devant eux, qu’ils géraient «deux belles carrières», et que la naissance de l’enfant dont le pronostic génétique s’annonçait pessimiste aurait requis «un arrêt de travail pour l’un de nous deux. Bref, d’énormes sacrifices.» Mais il y avait un sauveur, poursuit-elle. Un «grand homme» qui a «transformé cet événement en expérience extraordinaire sur le plan humain.» Bien plus, lui qui a mis son enfant à mort a fait entrer la mère «dans un monde de respect, de fraternité, de calme, d'amour» et lui a fait vivre des précieux moments «qui ne mourront jamais.» Pour couronner le tout, elle affirma ne plus se «permettre d’être malheureuse», car «[Tiller] a sacrifié sa vie pour empêcher le malheur» dans sa famille. «En son honneur, je vivrai le reste de ma vie heureuse», affirme-t-elle, «car il s'est dévoué à mort pour cela.» Tiller est mort pour qu’elle vive! Voilà un véritable jargon du culte de Baal avec des restants mi-oubliés de christianisme. En Tiller, nous avons un sauveur mort pour nous, dont la présence nous change profondément, et par qui nous sommes heureux; en même temps nous avons un prêtre du culte de Baal, qui, par le sacrifice de l’enfant, «empêche le malheur» dans la famille et la société.

Mais si on le déclare «défenseur de droits», à ses funérailles du 6 juin, aucune mention n’a été faite, ni du métier de Tiller, ni de sa mort aux mains d’un assassin, et ce à l’encontre de l’habitude voulant que durant leurs funérailles les éloges d’un martyr contiennent des références à leur combat et à la manière dont ils ont été martyrisés (Martin Luther King, Mahatma Gandhi, par exemple). Seul le fils de Tiller, faisant l’éloge de son père, a fait allusion à l’assassinat, en déplorant «la manière dont [son] père a été emporté au Ciel.» On dirait, en effet, qu’une certaine honte planait au-dessus des obsèques du «sauveur» et du «martyr» pro-choix. Et nous comprenons facilement cet inconfort: la conscience profonde ne se laisse pas facilement bâillonner.

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