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J'ai peur de cet argument pro-choix incontestable

par Matt Walsh, traduit par Campagne Québec-Vie


Manifestation pro-choix (source)

J'ai mordu à l’hameçon.

Je ne pouvais pas m'empêcher d'ouvrir un courriel ayant pour titre : « Vous avez peur de cet argument pro-choix ».

Peur ? J'ai peur de beaucoup de choses. En fait, de cinq choses : des araignées, des astéroïdes, des fantômes, des poux, et de la malaria. Mais des arguments? En particulier des arguments pro-avortement? Ils ne sont certainement pas sur la liste.

Je pourrais être frustré par eux; agacé, irrité, même dérangé, mais effrayé? Je ne le pense pas.

Voici Rachel, essayant de semer la peur dans mon cœur :

Cher Matt, quand j'ai lu votre blog pour la première fois, j’ai senti que vous étiez un lâche imposteur. Mais ce n’est que lorsque j'ai commencé à lire certains de vos articles anti-choix que mes soupçons ont été vraiment confirmés. Vous passez beaucoup de temps à choisir les fruits des branches les plus basses (la solution facile). Vous attaquez les arguments les plus faibles du droit à l’avortement, tout en ignorant les faiblesses criantes de votre propre position.
Si vous aviez le courage ou le cerveau, vous essaieriez de répondre à l’argument le plus important du droit à l'avortement... l’autonomie corporelle ou l'intégrité corporelle. Cela signifie que nous avons la juridiction finale sur nos propres corps. Personne ne peut revendiquer un droit sur notre corps qui empiète sur notre propre droit. Personne ne peut utiliser nos organes sans notre consentement. On ne peut pas nous forcer à faire un don d'organes ou de sang à quelqu'un d’autre. Or, le fœtus ne peut survivre qu’aux dépens du corps d’une femme, donc la femme a le droit de retirer son consentement et son corps à tout moment.

C'est l'argument pro-choix que pas un fanatique anti-choix... surtout un aussi têtu et simplet que vous... pourrait jamais contester. Si vous ne comprenez toujours pas, essayez d'imaginer cette hypothèse...

Imaginez que vous vous réveillez un matin dans un lit d’hôpital. Dans le lit à côté de vous se trouve un chanteur célèbre. Il est inconscient et tous ces tubes sont reliés de vous à lui. Un médecin arrive et il vous explique que le chanteur est tombé malade et que vous êtes la seule personne dont le type de sang corresponde au sien. Ils ont besoin que vous restiez branché à lui jusqu'à ce qu'il guérisse... ils vous disent que cela ne devrait prendre que neuf mois. Jusque-là, le malade a besoin d'utiliser l'ensemble de vos organes... vos reins, foie, poumons, tout... simplement pour survivre. Si vous vous déconnectez, il mourra. Alors pensez-vous que vous êtes obligé de rester branché ? A-t-il le droit de vivre à vos dépens comme ça? Devriez-vous être FORCÉ de rester branché à lui?

C'est la situation dans laquelle se trouve la femme enceinte. Au lieu de rabâcher sur toutes ces questions non pertinentes, je souhaite que vous soyez assez courageux pour l’aborder sous cet angle. Il est immoral d'exiger d’une femme d’être le support vital d’un fœtus et il est moral pour une femme de prendre une décision à propos de son corps sur la base de ce qui est bon pour elle. Comment pouvez-vous argumenter contre cela?

Mais je suppose que votre blog prêche surtout à des convertis plutôt que d’être intelligent et audacieux dans vos écrits. Quelle honte !

- Rachel

Voici ma réponse :

Chère Rachel,

Vous avez raison. Vous gagnez. Je n'ai pas de réponse. Je ne trouve pas une seule raison qui vous donnerait tort sur l'un des points que vous avez soulevés.

En fait, je n’arrive pas à trouver une raison, mais plutôt dix. Donc, je vais commencer par cinq raisons pour lesquelles cette hypothèse est erronée, et passer à cinq raisons supplémentaires qui montrent pourquoi votre argument général est erroné.

Allons-y:

1. Votre analogie est déficiente, car elle présuppose que la relation entre la mère et l'enfant n’est pas plus importante, et ne comporte pas plus de responsabilité, que la relation entre une personne et un inconnu aléatoire dans un lit d’hôpital.

C'est absurde. Si nous essayons de rendre cette hypothèse aussi proche de la grossesse que possible, le chanteur malade (ou le violoniste, selon l'itération originale de cette hypothèse) ne devrait-il pas être au moins votre enfant? Votre argument ne fonctionne pas parce que le fait que votre enfant est votre enfant, et non pas un adulte étranger de l’autre bout de la ville, est précisément le point. Cachée habilement dans cette hypothèse est l'insinuation que l'on ne peut pas accepter que l'enfant à naître a droit au corps de sa mère, sans accepter que n'importe qui dans le monde entier, dans n'importe quel contexte, pour une raison quelconque, à tout moment, pendant une période de temps, a droit au corps d'une femme.

Bien essayé, Rachel.

Juste parce que la mère devrait être une mère ne veut pas dire qu'elle devrait également être une esclave, une prostituée, et une donneuse d'organes forcée pour musiciens talentueux. En effet, la mesure de notre responsabilité envers une personne dépend, de plusieurs façons, de notre relation avec elle. Vous seriez d'accord, je suppose, que vous avez une responsabilité à l’égard de vos enfants déjà nés, n'est-ce pas? Et votre responsabilité envers eux s'étend bien au-delà de votre responsabilité envers votre voisin, votre plombier ou votre collecteur de déchets, n'est-ce pas? La relation importe. Votre hypothèse échoue, car elle prétend que les relations ne sont pas pertinentes.

2. Votre analogie est boiteuse, car elle laisse de côté un détail important : comment le chanteur est-il tombé malade en premier lieu?

Mis à part les cas de viols, un enfant n’est conçu que lorsque deux personnes commettent intentionnellement un acte particulier qui a, littéralement des milliards de fois, abouti à la conception d'une vie humaine.

Ce chanteur a attrapé une terrible maladie. Vous pouvez ressentir de la pitié pour lui, mais vous ne l’avez pas rendu malade. Vous ne l’avez pas mis dans cet état. Vous n’avez absolument rien à voir avec cet état. La même chose ne peut pas être dite quand un enfant est conçu.

3. Votre analogie est erronée car, lorsqu’elle est encadrée correctement, elle ne renforce pas votre position morale – elle la défait.

L’hypothèse devrait être la suivante : votre propre enfant devient très malade à cause de quelque chose que vous avez fait. Il a besoin d'une transfusion de sang et vous êtes le seul donneur compatible. Refuseriez-vous de lui donner votre sang parce que cela empiète sur votre autonomie corporelle? Cela serait-il moralement justifié? Vous mettez votre enfant à l'hôpital et maintenant vous choisissez de le regarder mourir parce qu'il « n'a pas droit à votre sang ». CE scénario serait le plus proche de l'avortement. Et, si vous êtes cohérente dans votre affinité pour « l'autonomie corporelle », vous ne pourriez pas critiquer des parents qui préféreraient laisser mourir leur enfant plutôt que d'être incommodés par une transfusion de sang.

4. Mais, peu importe comment vous encadrez l'hypothèse, elle est encore bancale, car elle ignore une chose essentielle : l'ordre naturel.

Un enfant à naître est exactement là où il est censé être. Il ne pourrait pas être ailleurs. C'est la différence fondamentale entre deux personnes accrochées à des machines sur un lit d'hôpital, et un « fœtus » relié à sa mère dans son sein. Le premier cas représente des mesures artificielles et extraordinaires, alors que l’autre représente quelque chose de naturel et d’ordinaire. L'enfant à naître est là où la nature (ou Dieu, comme je l'appelle) a l'intention qu'il soit.
L'enfant à naître n'est pas, au sens scientifique ou médical, un intrus ou un parasite. Ces mots ont un sens, et les bébés à naître n’y correspondent pas. Ils sont là où ils sont censés être. Ils sont à leur place. Un poisson est à sa place dans l'eau, tout comme un enfant à naître est à sa place dans le ventre de sa mère.

5. Au-delà de tous ces points, l'analogie est erronée parce que l'avortement n'est pas la même chose que de « débrancher » une personne de l'équipement médical.

Il peut être très hygiénique et agréable de se référer à l'avortement comme au « retrait du soutien » d’une femme envers son enfant, mais la procédure va plus loin. Au cours d'une « interruption de grossesse », le bébé est activement tué. Il est écrasé, démembré, empoisonné, ou déchiré. Il est tué. Il est activement, réellement, intentionnellement tué.

En fait, même dans l’hypothèse d'origine — où vous êtes branché à un chanteur dans un lit d'hôpital — alors qu'il serait acceptable de vous débrancher vous-même, il ne serait moralement ou légalement PAS permis de tirer le pauvre gars dans la tête. La dépendance physique d'une personne par rapport à vous ne vous donne pas moralement (ou légalement, d’habitude) le droit de l’assassiner. « Retirer le soutien » est précisément ce qu'un avortement n'est pas. S’il s’agissait de cela, alors le bébé serait mis au monde normalement, puis laissé à mourir dans un coin de la pièce. Bien sûr, c'est la façon de faire de certains avorteurs, mais c’est illégal. S'ils sont pris, ils vont en prison.

6. Mais l’argument de l’autonomie physique est vicié d’une façon qui va au-delà de cette hypothèse totalement fallacieuse et trompeuse. Elle est erronée parce que personne n'est assez fou pour l’appliquer systématiquement à des femmes enceintes.

S’il faut en croire l’autonomie corporelle, une femme enceinte de 6 mois ne pourrait pas être jugée sévèrement si elle fume, boit, prend de la cocaïne, et saute en parachute (pas tout dans la même journée, j'espère). Si vous croyez vraiment que le corps d'une femme est autonome — qu'elle a sur lui une juridiction absolue — alors vous devez prendre la défense d’une mère qui fait des choses qui pourraient nuire gravement à son enfant à naître, même si elle a choisi de ne pas avorter. Ce n'est pas un argument de la pente glissante; c’est une application raisonnable et inévitable de votre principe.

7. L'argument de l'autonomie corporelle est biaisé parce qu'il vous oblige à soutenir l'avortement à chaque étape du développement.

Je lance ici cet argument parce que la plupart des pro-avortements ne vont pas défendre (haut et fort) l'avortement à 8 ou 9 mois. Mais — si l'autonomie corporelle est ce que vous réclamez — vous le devez. Le corps d'une femme est-il moins autonome quand elle a été enceinte pendant 35 semaines? Il n'y a pas moyen de contourner cela : l'autonomie corporelle signifie qu'il est moral de tuer un bébé complètement formé, à sept, huit ou neuf mois.

8. L'argument de l'autonomie corporelle est erroné parce que vous ne pouvez pas le limiter aux femmes enceintes.

Vous dites que notre corps ne peut pas être « utilisé » sans notre « consentement ». Pourquoi cela devrait-il ne s'appliquer qu'aux grossesses et aux dons d’organes? Les enfants, à tout âge, créent des exigences profondes sur le corps de leurs parents. Qu'il s'agisse de se réveiller au milieu de la nuit pour le bébé qui pleure, de travailler de longues heures pour payer leur nourriture et leurs vêtements, de les transporter quand ils ne peuvent pas marcher, de rester à la maison lorsque vous souhaitez sortir, de sortir (pour les emmener chez le médecin, ou à l'école, ou à la pratique de football) lorsque vous souhaitez rester à la maison, etc., etc., etc. et ainsi de suite. Un argument en faveur de l'autonomie corporelle absolue signifie qu'il ne peut pas être illégal, ou considéré comme immoral, pour un parent de refuser de faire ces choses, du moment que la décision a été prise au nom de l'autonomie corporelle.

9. L'argument de l'autonomie corporelle est vicié parce qu'il justifie nécessairement des choses comme la masturbation en public.

Si je peux « faire ce que je veux avec mon corps », il devient alors très difficile de lancer une attaque morale ou juridique significative contre un homme qui choisit de s'asseoir dans une aire de jeux pour enfants et de s’adonner devant eux au plaisir solitaire.

10. Enfin, l'argument de l'autonomie corporelle est erroné parce que nos corps ne sont pas autonomes.

Je suis souvent accusé de trop simplifier, mais je n'ai jamais simplifié à l’excès dans la même mesure que vous, les partisans de l'autonomie corporelle. Une fois que nous avons examiné chaque complexité et nuance, nous pouvons dire à juste titre que nos corps sont autonomes, à certains égards, et dans certains cas, mais pas dans d’autres. Nous ne pouvons pas dire qu'ils sont absolument autonomes, et je trouve qu'il est difficile de croire que quelqu'un le pense vraiment.

Toute réclamation ou responsabilité que l’on fait peser sur moi, inclut automatiquement une revendication et une responsabilité sur mon corps. Tout ce que je fais implique mon corps. Je suis mon corps. CS Lewis dirait que je suis mon âme et que j'ai un corps. Je suis d'accord avec lui, mais pour les fins de cette discussion laissons de côté les âmes et les esprits : nous sommes notre corps. Lorsque nous avons à payer des impôts, à conduire selon la limite de vitesse ou à fournir un foyer sûr et salubre pour nos enfants, nous utilisons notre corps pour répondre à ces attentes. Nous vivons et participons à la vie avec notre corps. L’autonomie corporelle absolue est inexorablement liée à l'autonomie personnelle. Si mon corps est autonome, ma personne doit être autonome, et si ma personne est autonome, alors mon existence même est autonome, et si mon existence est autonome, il est tout simplement inacceptable et (selon votre logique) immoral pour quiconque de s'attendre à ce que je fasse quelque chose pour n'importe qui à n'importe quel moment pour n'importe quelle raison.

Si vous admettez qu’on doit attendre de nous ou même exiger de nous de faire certaines choses, alors vous placez des limites à notre autonomie corporelle. Si vous placez des limites à notre autonomie corporelle, vous admettez que des limites peuvent être placées à notre autonomie corporelle. Si vous admettez que des limites peuvent être placées à notre autonomie corporelle, alors vous devez déterminer si l'avortement s’inscrit à l’intérieur ou à l'extérieur de ces limites. Et voilà le hic : si vous prétendez que l'avortement s’inscrit à l’intérieur des limites de l'autonomie corporelle, vous devez justifier cette croyance au-delà de la simple réaffirmation du droit de chacun à l'autonomie corporelle.
Personnellement, je pense que l'avortement dépasse largement les limites de l'autonomie corporelle, pour toutes les raisons que j'ai déjà stipulées.

Voilà votre réponse, Rachel.

Mais, sauf pour les dix raisons pour lesquelles vous avez tort, vous touchez en plein dans le mille.

Et, à l'exception des dix réponses que j'ai fournies, je n'ai pas de réponse pour vous.

Je suppose que vous gagnez.

Merci d’avoir écrit.

Reproduit par LifeSiteNews avec la permission de Matt Walsh. Traduit par Campagne Québec-Vie.

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