Enquête sur Développement et Paix
Communiqué de la CECC
Les évêques du Canada établissent un comité d’enquête à la suite des allégations sur Développement et Paix
07 avril 2009
(CECC-Ottawa)… La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a demandé à deux évêques de présider un comité d’enquête afin de faire la lumière sur les allégations concernant cinq groupes mexicains qui ont obtenu une aide financière de la part de Développement et Paix.
Ces deux évêques qui se rendront à Mexico, du 15 au 18 avril, sont Mgr Martin W. Currie, archevêque de St. John’s, à Terre-Neuve, et Mgr François Lapierre, P.M.É., évêque de Saint-Hyacinthe, au Québec. Ils seront aidés dans leur tâche par Mgr Mario Paquette, P.H., Secrétaire général de la CECC, et par Mgr Carlos Quintana Puente, C.S.S., Directeur exécutif du Secrétariat pour l’Église en Amérique latine, à la Conférence des évêques catholiques des États-Unis. Les résultats de l’enquête seront ensuite communiqués à la CECC.
Au cours des dernières semaines, on a donné à entendre que quelques groupes du Mexique ayant bénéficié d’une part de financement de Développement et Paix ont manifesté leur appui en faveur de l’avortement. Développement et Paix a obtenu par la suite des informations de la part de ces cinq groupes démontrant qu’ils n’avaient pas fait la promotion ou appuyé l’avortement.
Développement et Paix a aussi annoncé qu’il y aurait « une enquête immédiate auprès des cinq partenaires mexicains pour examiner en profondeur ces allégations ».
Mgr V. James Weisgerber, président de la CECC, a confirmé que cette enquête sera menée par la Conférence épiscopale canadienne. « Cette situation a suscité de nombreuses questions dans l’esprit des catholiques du Canada », a-t-il déclaré. « Il est donc important que nous apportions des réponses aux graves questions qui ont été soulevées. »
Mgr Weisgerber a précisé que le comité d’enquête scrutera les questions qui ont surgi à la suite des allégations mexicaines, en plus de revoir la manière dont Développement et Paix aborde son travail auprès de ses partenaires dans le Tiers Monde. Il a ajouté que les deux évêques chargés de l’enquête de la CECC rencontreront des évêques du Mexique.
Le comité d’enquête déposera ensuite son rapport et fera part de ses recommandations au Conseil permanent de la CECC.
Développement et Paix a été fondé par les évêques du Canada, en 1967, devenant ainsi l’agence officielle de développement et de secours d’urgence dans les pays du Sud. Il agit aussi comme représentant canadien de Caritas Internationalis.
-30-
Source: CECC
Vidéo de présentation de la marche pour la vie du 14 mai 2009
Des jeunes de partout au Canada seront à Ottawa pour la cause pro-vie le 14 mai prochain.
Visionnez ce vidéo.
http://www.youtube.com/watch?v=JkyLgXe1AyM
Livre à lire sur l'éthique
sous-titre : À la recherche d'une éthique partagée
auteur(s) : Margaret Somerville
traduction : Rachel Martinez
collection :
format : 6 x 9 po; 15 x 23 cm
nombre de pages : 200
prix : 22 $ CAD
date de parution : avril 2009
isbn : 978-2-89578-154-7
disponibilité au Canada : (code produit : 9782895781547 )
Aperçu
Les avancées en matière de technoscience, de procréatique et de modifications génétiques ne cessent de remettre en question notre humanité. Que signifie en effet être humain à une époque où la science-fiction est devenue une vérité objective qui remet en question l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes, la relation que nous avons avec les autres et avec le monde, ainsi que notre façon de donner sens à la vie? Certains diront avec enthousiasme que nous entrons peu à peu dans l’ère posthumaine. Du point de vue éthique, cela soulève des questions fondamentales inédites. Si on souhaite les affronter avec le sérieux qu’elles exigent et avec les outils qu’elles requièrent (raison, imagination, intuition, récits, expérience), il faut envisager d’élaborer une éthique, non pas unanimiste, mais partagée, construite par recoupements et universalisable. C’est à cette entreprise que contribue avec force et éloquence Margaret Somerville, qui dégage dans cet ouvrage les principes généraux qui doivent nous guider à une époque où nos décisions risquent de compromettre l’avenir de l’homme.
Table des matières
Chapitre un
Sur les pas du wallaby éthique: à la recherche d’une éthique partagée
Chapitre deux
Une poésie de l’éthique. Pour un langage de l’imagination éthique
Chapitre trois
Nature ancienne, science nouvelle: le respect de la nature, de l’ordre naturel et de la vie
Chapitre quatre
De l’Homo sapiens au Techno sapiens: protéger ce qu’être humain veut dire
Chapitre cinq
Des vertus anciennes pour le monde de demain afin de préserver notre nature humaine
***
Margaret Somerville est professeur à la faculté de médecine de l’université McGill. Elle occupe la chaire Samuel Gale de la faculté de droit de la même université où elle a fondé le Centre de médecine, d’éthique et de droit. Consultante, elle a travaillé auprès de l’Organisation mondiale de la santé, du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et de l’Unesco. Elle a reçu le prix Avicenne pour l’éthique et la science (2004). Les éditions Liber ont également publié Le canari éthique (2003, rééd. poche 2007).
Source:
http://www.editionsliber.org/philosophie/livre.php?idx=284
Trisomie 21: qui veut faire l'ange fait la bête....
Le programme public de dépistage prénatal de la trisomie 21 est selon ces organismes une atteinte à la dignité humaine. Et l'avortement, n'est-ce pas une atteinte DIRECTE à la dignité humaine ?
Il manque de plus rigoureux bioéthiciens dans cette coalition.
Ils ne vont pas jusqu'au bout dans la défense de la dignité humaine. Pourquoi s'arrêter à mi-chemin ? C'est une triste défense mi-figue mi-raisin.
Dommage.
Campagne Québec-Vie-------------------------------
Formation d'une coalition contre la mise en oeuvre d'un programme public de dépistage prénatal de la trisomie 21
QUEBEC, le 16 avr. /CNW Telbec/ - L'Association du Québec pour
l'intégration sociale (AQIS) et l'Association pour l'intégration sociale
(Région de Québec) (AISQ) initient la formation d'une coalition visant à
contrer le projet du Ministère de la santé et des services sociaux d'offrir
systématiquement, à toutes les femmes enceintes du Québec, un test de
dépistage prénatal de la trisomie 21. En janvier dernier, le Commissaire à la
santé et au bien-être publiait son rapport de consultation sur les enjeux
éthiques, appuyant la mise en oeuvre d'un programme public de dépistage
prénatal de la trisomie 21.
Pour nos deux organismes, le potentiel discriminatoire ainsi que
l'eugénisme entraîné par la sélection des enfants à naître constituent un
dilemme éthique amenant nécessairement à faire un choix entre les motivations
individuelles ou collectives. Accepter un tel programme public de dépistage
prénatal signifie le cautionnement d'une discrimination supportée
idéologiquement et financièrement par l'Etat à l'égard des personnes vivant
avec une déficience intellectuelle. Comment ne pas parler d'eugénisme alors
que la France, qui applique le même type de programme depuis 1996, affiche un
taux d'interruption médicale de grossesse de 95% lors d'un dépistage positif
de la trisomie 21. En outre, comme l'écrivait le Dr Yves Bolduc, maintenant
ministre de la Santé et des Services Sociaux, dans l'article "Réflexion
éthique sur les orientations du gouvernement québécois - Faut-il étendre le
dépistage génétique à tout le Québec?" du journal Le Devoir (2004) : "...un
dépistage de masse lancé par le gouvernement, accompagné d'un service de
conseil génétique, ciblant formellement cinq maladies spécifiques, constitue
déjà en soi un message clair qui peut aussi entraîner des effets pervers.
Pensons, entre autres, aux pressions de leur milieu social et familial pouvant
s'exercer sur les personnes refusant de se soumettre aux tests et aux effets
sur leur perception d'elles-mêmes des personnes et familles touchées par ces
maladies."
Peu importe les mesures qui seront prises pour bien informer les parents,
pour faire connaître la déficience intellectuelle ou pour permettre un choix
éclairé, un tel programme public de dépistage prénatal restera intrinsèquement
discriminatoire puisqu'il porte atteinte, selon nous, à la dignité humaine des
personnes vivant avec une déficience intellectuelle. Comment se sentira une
personne trisomique lorsqu'elle prendra conscience que son gouvernement
organise et consent à l'élimination des personnes comme elle! Et qu'en
sera-t-il des autres différences qui pourront éventuellement être
diagnostiquées? Il est grandement temps que s'arrête l'intolérance à la
diversité.
Notez que l'AQIS ainsi que l'AISQ ne renient pas le droit des femmes à
l'avortement. Celui-ci permet l'interruption d'une grossesse non désirée sans
connaître les caractéristiques génétiques ou physiques du foetus alors que le
dépistage prénatal permet l'interruption d'une grossesse selon des
caractéristiques génétiques. C'est donc à la sélection humaine et à
l'eugénisme sous-jacent que nous nous opposons.
L'AQIS et l'AISQ, organismes communautaires pour la défense des droits
des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, réaffirment leur
opposition. Déjà, plusieurs organismes et citoyens ont manifesté leur appui à
la coalition qui verra officiellement le jour le mois prochain. Nous invitons
donc toute personne ou organisme intéressé à communiquer avec nous.
Source ICI
Réflexion sur le lynchage médiatique de Benoît XVI
LYNCHAGE MÉDIATIQUE
Par Jacques Brassard
Le départ de George W. Bush de la Maison Blanche a laissé un grand vide dans l’univers médiatique puisque, désormais, le rôle de Monstre sans-cœur et sans âme se trouve à ne plus être assumé par personne. Qu’à cela ne tienne, nos faiseurs d’opinion de gauche et nos gérants d’estrade « progressistes » ont vite fait de le remplacer. Je vous présente donc leur nouveau Monstre : Benoît XVI! Qu’il vous suffise, à cet égard, de lire la diatribe dégoulinante de fiel et de virulence de l’écrivain gauchiste Gil Courtemanche --publiée dans le Devoir du 29 mars-- pour constater que le pape est déjà victime, en tant que successeur de Bush dans le rôle de « Monstre à tout faire », d’un répugnant lynchage médiatique.
« Le pape dans ses vêtements immaculés, écrit Courtemanche, annonce la mort nécessaire. La mort ne le dérange pas. Il croit sûrement qu’il sera admis au Paradis. Eh bien non; si Dieu existe, le pape ira en enfer, comme le meurtrier qu’il est. » Exorbitante accusation : le chef de l’Église ne serait rien de moins qu’un assassin dégoûtant! Mais quel est donc l’horrible crime qu’il a commis? Il aurait déclaré, nous annonce tous les médias, que la distribution de préservatifs ne mettra pas fin à l’épidémie de sida en Afrique. Aussitôt, ce fut le lynchage. Accompagné de hurlements diffamatoires : « ayatollah catholique » ( dixit Courtemanche ), assassin, crimes contre l’humanité!
Comme je suis d’un naturel sceptique, j’ai voulu, devant ce déchaînement de haine, savoir ce que le pape avait vraiment dit. Avait-il réellement lancé, en Afrique, un interdit sur les préservatifs? Pas du tout! Il a simplement affirmé que le fléau du sida ne pourra pas régressé uniquement par la distribution de préservatifs. Le pape n’a jamais demandé de mettre un terme à l’utilisation du condom en Afrique, il a incité à y ajouter une approche morale. Convenons qu’introduire une dimension éthique dans le combat contre une pandémie d’une telle ampleur constitue sans doute un sujet… discutable, mais aucunement scandaleux ni odieux.
Le plus bel exemple du succès de cette combinaison de moyens matériels ( préservatifs ) et de comportements humains pour faire reculer ce fléau, c’est le cas de l’Ouganda. Le frère combonien Danieli Giovani Giusti, médecin ayant une expérience de 30 ans dans des hôpitaux ougandais, explique très bien comment, en Ouganda, on a réussi à faire passé la fréquence d’infection de 15% en 91 à 5% en 2001. « La campagne de conscientisation, nous dit-il, a été centrée sur le modèle ABC. On demande l’abstinence aux personnes insuffisamment mûres pour exprimer leur sexualité ( jeunes et ados ), on préconise la fidélité avec les partenaires de préférence à la promiscuité pour les personnes sexuellement actives et, pour ceux qui n’entrent pas dans ces deux catégories, l’utilisation de préservatifs en remplacement. Le gouvernement ougandais a soutenu cette campagne en dépit de nombreuses pressions…Et le facteur principal de ce succès résulte de l’éducation et du changement de comportement. » Mais selon les standards des lyncheurs médiatiques du pape, cette stratégie ougandaise serait criminelle et meurtrière.
Courtemanche nous dévoile son expertise en matière de sida : « S’il y a un sujet que je connais un peu, c’est celui du sida en Afrique…J’ai marché dans les couloirs des mouroirs africains. » Admirable compassion! Ce qui ne l’empêche pas de proférer une fausseté en affirmant péremptoirement que le condom est « le seul moyen de lutter contre le sida en Afrique. » C’est un moyen, certes, mais il y en a d’autres. « L’expérience sur le terrain, déclare le frère Giusti ( qui a fait plus que déambuler dans les mouroirs africains, il a dispensé des soins aux sidéens ougandais pendant 30 ans ), a démontré que dans les pays où l’on a tout misé sur les préservatifs, on n’a pas obtenu des résultats aussi satisfaisants que ceux de l’Ouganda. »
Le déchaînement médiatique contre le pape est d’une indécence et d’une répugnance à vous donner la nausée. On croupit dans la désinformation la plus malhonnête. Et dans la plus sordide diffamation. Une étudiante de l’École Nationale de l’Humour, André-Anne LeBlanc admoneste ainsi grossièrement le pape : « De simple méchant pape, tu t’es changé en assassin! » Elle se croit sûrement très drôle! Concluons par cette citation de Jean Yves Naudet, président de l’association des Économistes catholique de France : « La pensée de l’Église en général et de Benoît XVI en particulier est nuancée, complexe, riche. Elle ne se résume pas en deux ou trois slogans, reprenant des bouts de phrases sorties de leur contexte. Certes, personne n’est obligé d’être catholique où d’avoir la foi et de partager les idées de l’Église. Mais tout le monde a un devoir d’honnêteté. Transformer le pape en bouc émissaire universel est une malhonnêteté. Prétendre l’opposer à Jean-Paul II est un mensonge. »
Texte paru dans Le Quotidien 8 avril 2009
Marche pour la vie: 14 mai 2009
Campagne Québec-Vie incite tous ces membres et sympathisants du Québec à venir participer à la marche pour la vie à Ottawa le 14 mai prochain.
Après plus de 40 ans de pratique d'avortement au Canada, il est plus que temps de démontrer notre opposition à cette pratique néfaste pour le Canada et pour le Québec.
Nous espérons grandement une mobilisation du Québec des communautés, des familles, des Évêques et des parlementaires du Québec.
Tout les détails ICI.
Première réunion annuelle de la fédération canadienne des sociétés des médecins catholiques 2009
8-9-10 mai prochain à Ottawa.
Intitulé: Le médecin et sa conscience
Sous les auspices de l'Archevêques d'Ottawa
le très révérend Terrence Prendergast SJ.
Conférencier:
John Haas, PhD
Président du Centre national catholique en bioéthique, sommé par le pape Benoît XVI pour servir comme Membre ordinaire de l'Académie Pontificale pour la Vie (PAV).
Douglas Farrow, PhD
Professeur agrégé en Pensée chrétienne à l'Université McGill, où il enseigne la théologie et l'éthique en plus de travailler en religion et sur les problématiques en politique publique.
François Pouliot, PhD
Après sa formation en médecine à l'Université Laval, le docteur Pouliot s'est joint à l'Ordre dominicain et fut ordonné prêtre catholique.
Le Dr François Pouliot est Président du conseil d'éthique de la recherche, au centre hospitalier affilié universitaire de Québec. Il est conseiller en éthique clinique (avec l'accent sur les problématiques de fin de vie).
Maria Kraw, MD, FRCP(C)
Le docteur Maria Kraw est endocrinologue à l'Hôpital St-Michael's à Toronto.
Inscrivez-vous ici.
Campagne Québec-Vie
40 jours pour la vie: suite et fin
Le militantisme pro-vie est toujours bien vivant au Québec.
Des citoyens se rassemblent pour soutenir la vérité de la vie.
Campagne Québec-Vie
Source: http://www.40daysforlife.com/montreal/index.cfm?load=news&newsarticle=4&page=1
***
40 jours pour la vie 2009
Pour informations:
Comité du 40 JOURS pour la VIE -Montréal
Tél: 514-928-4819
Courriel: [email protected]
Lien http://www.40daysforlife.com/montreal/
Les 40 jours pour la vie à Montréal (photo)
Campagne Québec-Vie tient à souligner la présence de militants pro-vie pour les 40 jours pour la vie devant une clinique d'avortement de Montréal.
Un geste de solidarité et de dignité dans la prière !
Campagne Québec-Vie
Source: http://www.40daysforlife.com/montreal/
Réflexion sur la prévention du SIDA
ZF09032001 - 20-03-2009
Permalink: http://www.zenit.org/article-20505?l=french
Benoît XVI et la prévention contre le sida, par Mgr Tony Anatrella (II)
« Un nouveau colonialisme comportemental bouleverse les sociétés africaines »
ROME, Vendredi 20 mars 2009 (ZENIT.org) - Benoît XVI est très bien informé quant à la prévention du sida et parle à l'encontre d'un « nouveau colonialisme comportemental » qui « bouleverse les sociétés africaines », fait entre autres observer Mgr Anatrella.
Dans cette interview il revient sur la polémique suscitée, surtout en France, autour des propos du pape concernant la prévention contre le sida.
Nous publions ci-dessous la deuxième partie de cet entretien.
Zenit : Que fait l'Eglise contre le sida et pour les soins des malades ?
Mgr T. Anatrella : Dans ses réflexions sur la prévention contre le sida, Benoît XVI a d'abord voulu souligner l'engagement de l'Église dans l'accueil, les soins médicaux et l'accompagnement social et spirituel des personnes touchées par le Sida. Parmi les institutions dans le monde qui s'occupent des personnes ainsi atteintes, l'Église est le plus important prestataire privé de soins aux malades du sida, elle arrive en seconde position après les états : 44% sont des institutions d'État, 26,70% sont des institutions catholiques, 18,30% sont des ONG et 11% d'autres religions. (Cf. Conseil Pontifical pour la Santé).
L'Église est également engagée dans la prévention contre la transmission du virus HIV par l'intermédiaire de ses réseaux d'écoles, de mouvements de jeunesse et d'associations familiales.
Le Saint-Siège a créé en 2004, sous l'impulsion du Pape Jean-Paul II, la Fondation du Bon Samaritain afin de financer des projets de soins et d'éducation en direction des personnes concernées et de la prévention. C'est dire combien l'Église est active dans ces domaines et connaît bien les enjeux de cette pandémie. Elle a la compétence en la matière et développe une réflexion autour de l'éducation au sens de la responsabilité. Une exigence humaine accessible à toutes les consciences indépendamment d'un point de vue confessionnel. C'est dans ce sens que le Pape Benoît XVI vient d'affirmer que « l'on ne peut pas régler le problème du sida avec la distribution des préservatifs. Au contraire leur utilisation aggrave le problème ». Il a souligné que la solution passe par « un réveil humain et spirituel » et « l'amitié pour les souffrants ».
Zenit : Comment analysez toutes ces réactions ?
Mgr T. Anatrella : Ces réflexions étonnent de nombreux commentateurs qui soutiennent une vision sanitaire de la sexualité humaine. La question qui est pourtant posée à la conscience humaine devant la constante transmission du virus HIV est de savoir quel sens avons-nous de la sexualité, quel modèle sommes-nous en train de construire avec une prévention uniquement centrée sur le préservatif, quelle éducation sur le sens de la relation voulons-nous donner aux jeunes générations ? Au lieu de se fier à un moyen technique qui évacue de nombreuses questions, n'est-il pas décisif de réfléchir sur des comportements qui participent à la transmission de ce virus et de bien d'autres en matière sexuelle ?
La pandémie du sida nous interroge une fois de plus sur les comportements sexuels. Elle nous incite à changer de comportement plutôt que de changer de pratiques techniques. En effet devons-nous nous limiter uniquement à une vision pulsionnelle et technique de la sexualité qui en favorise sa déshumanisation ou bien rechercher les conditions épanouissantes de son exercice dans la perspective d'une rencontre qui vient enrichir la relation engagée entre un homme et une femme ? Dans l'acte sexuel l'homme et la femme s'accueillent et se donnent. Grâce à l'amour sexuel, ils se rejoignent dans la jouissance pour être ensemble et se donner vie. Si l'acte sexuel n'engage pas la relation et répond simplement à une excitation, il demeure un acte hygiénique et, dans ces conditions, le préservatif apparaît comme une protection sanitaire mais aussi une protection relationnelle. En revanche, si l'expression sexuelle est vécue comme un engagement entre l'homme et la femme alors l'abstinence et la fidélité s'imposent. Mais depuis quelques années nous fabriquons un modèle sexuel assez surréaliste qui produit le sexe-préservatif. Est-ce à cet objet sanitaire de définir la sexualité et de l'humaniser ? D'ailleurs lors de campagnes de prévention, ne voit-on pas sur les murs de Paris des affiches avec le slogan : « Paris aime » ... suivi de l'image d'un préservatif en forme de lever de soleil. Il serait plus sain d'apprendre à découvrir ce qu'est l'amour entre un homme et une femme plutôt que de déplacer le sens de l'amour sur un condom. Un message qui prête à confusion et, une fois de plus, à l'inversion des sens et des choses.
Zenit : L'Église parle d'amour ?
Mgr T. Anatrella : Oui, mais pas d'une façon émotionnelle où tout et n'importe quoi peut se dire et se faire en son nom. Encore faut-il savoir ce qu'est l'amour et dans quelles conditions il est possible de le vivre. L'amour est indissociable de la vérité. Toutes les relations affectives et toutes les expressions sexuelles ne sont pas synonymes d'amour.
Le discours de Benoît XVI sur la sexualité humaine s'inscrit dans la continuité du sens de l'amour révélé par le Christ. Il est ainsi dans la cohérence des orientations de l'Évangile, développées dans la Tradition de l'Eglise, sur le sens de l'amour qui ont d'ailleurs influencé notre société au cours de l'histoire.
L'Amour de Dieu est souvent mal compris. Il est entendu comme le fait de recevoir des gratifications affectives en toutes circonstances. Cette vision simpliste, et parfois infantile, ne correspond pas au message chrétien. Dieu est Amour au sens où il donne un amour à partir duquel la vie est possible. Aimer de l'Amour de Dieu c'est chercher à faire vivre l'autre et les autres.
L'homme est appelé à l'amour par Dieu. Cette conception de l'homme est, dans notre civilisation, à l'origine du sens de la personne, qui a sa propre valeur, de son intériorité, de sa conscience, de son autonomie, de sa liberté et de sa responsabilité. C'est pourquoi l'Évangile du Christ s'adresse à sa conscience afin de chercher la vérité et évaluer le sens et la conséquence de ses actes sur lui-même, sur les autres et sur la société. La personne s'engagera dans cette réflexion morale par rapport à des valeurs objectives qui ne dépendent pas d'abord de sa subjectivité ou de ses désirs du moment mais des références transcendantes de l'amour.
L'Église ne cesse de rappeler la dignité de la personne humaine et la signification de l'amour. Elle affirme qu'il n'y a de remède ultime au sida que grâce à un comportement digne de l'homme, c'est-à-dire capable de respect, de fidélité et de maîtrise de soi qui sont les conditions même de l'amour. Cette perspective n'exclue nullement un discours sanitaire et le recours dans certaines situations au préservatif afin de ne pas mettre la vie en danger. Le discours sanitaire (et le préservatif) peut être nécessaire mais restent largement insuffisant quand il s'arrête à des mesures purement techniques. En langage moral, le préservatif reste une question de casuistique, comme l'évoquait déjà le cardinal Ratzinger en 1989 que je cite dans mon livre : L'amour et l'Eglise, Champ-Flammarion,
« L'erreur de base est de centrer le problème du Sida sur celui de l'usage du préservatif. Certes, les deux se rejoignent à un certain point, mais là n'est pas le vrai problème. Se polariser sur le préservatif comme moyen de prévention, c'est mettre au second plan toutes les réalités et tous les éléments humains qui entourent le malade, et qui doivent demeurer présents dans notre réflexion. La question du préservatif est marginale, je dirais casuistique. [...] Il me semble que le problème fondamental est de trouver le juste langage en la matière. Pour ma part, je n'aime pas l'expression de "moindre mal". Malgré tout, pour l'instant, la question n'est pas de trancher entre telle ou telle position, mais de chercher ensemble l'avis le meilleur pour définir et comprendre aussi l'action possible. [...] C'est le signe d'une réflexion qui n'est pas figée. [...] Ce qui est clair pour ma part, c'est la nécessité d'une sexualité personnalisée, que je considère être la meilleure et l'unique prévention véritable. Il faut en tenir compte non seulement du point de vue de la théologie, mais aussi du point de vue des sciences ».[1]
Il existe deux attitudes pour éviter le sida : la fidélité et l'abstinence et un moyen technique : le préservatif. Si les deux attitudes ne peuvent pas être vécues, alors il est préférable d'avoir recours à des moyens de protection pour ne pas répandre la mort. La priorité reste toujours la formation au sens de la responsabilité.
Le Cardinal Lustiger avait bien situé les enjeux dans cette perspective en déclarant aux journalistes de l'Express[2] : » Il faut aider la nouvelle génération : elle désire découvrir la dignité de l'amour. La fidélité est possible. Tout véritable amour doit apprendre la chasteté. Des malades du sida sont appelés, comme chacun de nous, à vivre la chasteté non dans la frustration, mais dans la liberté. Ceux qui n'y parviennent pas doivent, en utilisant d'autres moyens, éviter le pire : ne donnez pas la mort. » Le journaliste de reprendre : « Un pis-aller, le préservatif ? » « Un moyen de ne pas ajouter au mal un autre mal... »
Autrement dit, au nom de l'amour tout n'est pas possible encore faut-il que les actes soient en cohérence avec lui.
Zenit : « L'Eglise est experte en humanité », selon la formule de Paul VI à l'ONU, et également éducatrice des consciences en appelant chacun au sens de sa conscience, de sa liberté à ne pas aliéner et au sens d'une relation authentique à l'autre. Comment tout ceci peut-il se traduire face au fléau du sida ?
Mgr T. Anatrella : Pour l'Eglise, « la sexualité doit être orientée, élevée et intégrée par l'amour qui, seul, la rend humaine »[3]. Même si la personne n'est pas située dans cette perspective, elle est invitée à assumer son existence là où elle en est de sa conscience d'elle-même par rapport aux réalités et aux exigences morales. Autrement dit, l'amour est une perspective et un ordre relationnel à partir de duquel il convient d'évaluer la nature, la qualité et la vérité de sa relation et de son engagement vis-à-vis d'autrui. Ensuite, face à cette exigence, c'est à chacun de prendre ses responsabilités en usant de la vertu de la prudence, celle qui calcule et tient compte de tous les risques de la vie. Le préservatif, au-delà de son aspect sanitaire, lorsqu'il vient simplement justifier le multipartenariat, devient au regard du sens de l'amour humain le signe de l'inauthenticité de la relation et donc moralement illicite. Une telle conduite feint l'amour, elle n'en relève pas. Autrement dit, il ne suffit pour éviter des accidents de la route de mettre sa ceinture de sécurité, encore faut-il savoir respecter le code de la route.
Benoît XVI assume sa fonction et reste dans son domaine spirituel et moral lorsqu'il réaffirme les principes humains au sujet de la sexualité qui nous concernent tous. Le sida devrait-il en changer la signification ?
Les relations entre les êtres humains engagent plus que nous ne le croyons. L'expression de l'amour sexuel n'est pas banale. Un homme et une femme n'ont pas trop de toute leur vie pour s'aimer. La multiplication des partenaires sans discernement est un malheur complet pour la dignité humaine.
La sexualité humaine ne peut pas s'élaborer psychologiquement et se signifier moralement en fonction d'une maladie, à moins que l'on veuille profiter d'une telle situation pour justifier et édifier des tendances problématiques comme modèles sexuels. Ce n'est pas à partir du sida qu'on définit la sexualité humaine, mais à partir du sens de l'amour, de l'amour qui est un engagement entre un homme et une femme dans une relation et dans la responsabilité. L'Église témoigne d'un amour de vie, d'un amour prophétique.
Propos recueillis par Anita S. Bourdin
[1] Propos recueillis par G. Mattia, La Croix du 22 novembre 1989.
[2] L'Express du 9 décembre 1988, p. 75, propos recueillis par Guillaume Maurie et Jean-Sebastien Stehli.
[3] Orientations éducatives sur l'amour humain § n°6
Source