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Les groupes pro-vie canadiens et les oiseaux de malheur

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Netloop/Pixabay

Encore récemment, en mars dernier en fait, avait eu lieu le congrès du Parti conservateur du Canada, lors duquel les groupes pro-vie canadiens, notamment Campaign Life Coalition (CLC), ont exercé une certaine influence sur le vote des délégués concernant la constitution et la politique du parti. Je parlerai dorénavant de CLC ici, car il s’agit de la plus grande association pro-vie du Canada et il est particulièrement question d’elle dans l’affaire. CLC, donc, ayant remporté quelques succès dont l’adoption de plusieurs propositions à saveur conservatrice, l’élection de plusieurs pro-vie à l’Exécutif national du parti et le rejet de toutes les propositions désignées comme nuisibles à la cause pro-vie et à d'autres enjeux, n’a pu surmonter la malice de la direction du parti qui s’est ingénié à employer tous les moyens, même les plus déloyaux, pour empêcher les amendements les plus importants suggérés par CLC aux délégués.

Ces quelques succès, cependant, ont suffi pour faire croasser les oiseaux de mauvais augure ― je veux dire les médias. Qu’on en juge, c’est sous des titres aux accents d’oracle, comme « Erin O’Toole et les oiseaux de malheur » dans L’actualité, que la presse canadienne s’en est prise au groupe pro-vie et à tout le mouvement pro-vie canadien en général.

Car, pour ces médias, les pro-vie sont cause que le Parti conservateur n’a pas obtenu la majorité au parlement lors des dernières élections fédérales et qu’il ne formera pas le gouvernement aux prochaines élections. Peut-être est-ce vrai, peut-être est-ce faux… Selon L’actualité :

Parmi les figures de proue du mouvement conservateur, Peter MacKay a été un des premiers à attribuer principalement au conservatisme social la défaite du parti aux dernières élections fédérales.

Peu de temps après le scrutin de 2019, l’ancien leader du Parti progressiste-conservateur et ex-ministre fédéral avait comparé l’ambivalence du PCC au sujet du droit à l’avortement et du mariage entre conjoints de même sexe à un oiseau de malheur qu’Andrew Scheer n’avait pas réussi à chasser.

Chantal Hébert de L’actualité souligne ensuite avec raison que Peter MacKay doit sa défaite lors de la course à la chefferie du parti au fait qu’il annonçait visiblement ses couleurs progressistes, ce qui a favorisé Erin O’Toole ― qui s’était vaguement montré ouvert au mouvement pro-vie lors de l’élection à la direction ; en fait ç’a été un bel hypocrite, qui n’aurait peut-être jamais été élu si d’autres groupes pro-vie ne l’avaient appuyé…

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Maintenant à la tête du parti, Erin O’Toole se montre férocement pro-avortement, renvoyant le député pro-vie Derek Sloan, la direction du parti écartant plusieurs candidats à l’Exécutif national et bloquant des amendements dans le processus d’élaboration des propositions présentées au congrès. Bref, il ne fait pas grand-chose pour plaire aux conservateurs sociaux et a vu le congrès lui échapper des mains. Il a même annoncé ne pas vouloir tenir compte du rejet d’une proposition portant sur le « changement climatique » lors du congrès, ce qui est absolument incorrect en tant que chef du parti.

Le Parti conservateur étant le dernier grand parti ou les pro-vie ont encore une place, c’est vers celui-ci que le mouvement pro-vie concentre ses efforts, ce qui fait dire à Chantal Hébert, dans L’actualité :

Pour des lobbys comme la Coalition nationale pour la vie [CLC], le Parti conservateur est devenu d’office le dernier rempart à partir duquel mener ses combats à la Chambre des communes.

Mais, continue-t-elle :

C’est une situation payante en matière de collecte de fonds, mais coûteuse pour la cohésion du parti.

Et pourquoi ? Parce que l’influence des pro-vie au sein du parti serait notamment contraire aux souhaits des Québécois adhérant au parti ! Voyez-vous, Mme Hébert suggère que le fait qu’une proposition (portant sur l’adhésion du parti au réchauffisme), présentée par une circonscription québécoise et appuyée par 70 % des délégués du Québec, fût rejetée par les délégués influencés par CLC serait de nature à porter la division au sein du parti. Ce rejet, à mon avis, ne devrait pas les mortifier outre mesure, à moins que… on ne sait jamais de quelle lubie notre monde dégénéré peut s’enticher.

Il faut noter que c’est l’un des points sur lesquels les médias s’attaquent à CLC, d’avoir rejeté l’adhésion au réchauffisme parce que les plans internationaux pour la lutte contre le « changement climatique » comme l’Accord de Paris comportent la promotion de l’avortement, position que l’organisation pro-vie a expliquée dans un article.

L’autre point de discorde entre les conservateurs sociaux et les conservateurs québécois (qui sont plutôt progressistes), mis en exergue par Mme Hébert, est que ces premiers ont fait adopter une proposition qui favoriserait dans les élections et les votes internes du parti les conservateurs sociaux, principalement situés à l’Ouest, du fait de leur nombre, par rapport aux Québécois, plutôt progressistes et peu nombreux, il faut bien le dire, dans les rangs du parti. Sans doute est-ce la une raison plus sérieuse. Et, horreur ! souligne Mme Hébert dans L’actualité :

La perte prévisible d’influence québécoise sur le leadership conservateur risque fort de se traduire par une augmentation de l’influence déjà disproportionnée des lobbys voués au conservatisme social au sein du parti.

Les Québécois n'ont qu'à avoir au moins cent membres dans chaque circonscription et la différence de poids ne se fera plus sentir. Au fait, pourquoi donc l'influence des conservateurs sociaux serait-elle « disproportionnée » ? Parce que, selon le sens général de l’article de Mme Hébert, les pro-vie sont des « oiseaux de malheur » qui empêcheront la victoire du Parti conservateur lors des prochaines élections fédérales.

D’autres chroniqueurs recommandent instamment au parti de neutraliser l’influence des conservateurs dits sociaux afin d’accéder au pouvoir. Une tactique déplorable à mon humble avis. Comment peut-on espérer gagner quand on méprise une portion importante de son parti ? En fait c’est peut-être même pour ça que le parti a perdu lors des dernières élections.

En fait, je vois la raison principale pour laquelle le Parti conservateur ne gagnerait pas à cause de l’influence des pro-vie : ce sont les médias ! Oui, les médias sont ces oiseaux qui à la fois annoncent le malheur et qui le réalisent, car c’est parce qu’ils disent que le parti ne peut gagner que les gens croiront qu’il est impopulaire et qu’il ne peut gagner, et qu’ils s’en détourneront.



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