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Mon père viola sa fille. Et je suis leur enfant. Voici mon histoire.

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Par Rowena Slusser de SaveThe1 - Traduit par Campagne Québec-Vie

Je partage mon histoire pour chaque fille qui vit dans le silence, et afin que toute personne comprenne que chaque vie a une valeur et mérite d’être protégée.

J’ai été conçue d’un viol incestueux entre un père et sa fille. Ma mère, Becca, a été battue et abusée sexuellement par son père tout au long de son enfance, et elle avait 15 ans quand je suis née. Un médecin lui a proposé un avortement, et lui a demandé si elle avait été une « mauvaise fille », ce à quoi elle a répondu par la négative : elle ne comprenait vraiment pas ce que son père lui avait fait.

Ce médecin n’a pas su l’aider à se libérer de sa situation d’enfant battue. De même, les services de protection de l’enfance n’ont pas su protéger ma mère, malgré qu’ils aient été appelés par les autorités scolaires, alors que ma mère leur avait dit à l’école ce qu’elle subissait.

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Ils l’ont envers et contre tout renvoyée chez elle ; son père continua ensuite à abuser d’elle pendant quelques années. En dépit de la pression à avorter qu’elle subissait, dès qu’elle a su qu’elle était enceinte, elle comprit qu’une vie était bien présente en elle, une vie qu’elle ne pouvait pas tuer, elle refusa donc l’avortement, et choisit de me donner la vie.

Au moment de ma naissance, ma mère disait qu’elle m’aimait comme on aime une poupée, mais elle ne savait pas comment prendre soin de moi. Ce sont finalement ses parents, Ruben et Rosa, qui, seuls, m’ont élevée jusqu’à ce que j’aie environ quatre ans. C’est à ce moment-là que Becca m’a dit qu’elle était ma mère. Comme je ne l’ai pas crue, j’ai demandé à Ruben et Rosa si c’était vrai, et ils m’ont confirmé qu’il s’agissait de la vérité  –  ils m’ont dit que ce que Becca m’avait dit était vrai, et qu’elle était réellement ma mère. Je me rappelle de ce sentiment de confusion intense qui m’habita alors, et pour m’aider à m’y faire, je décidai d’appeler Rosa « Maman » ou « Mamma », et Becca « Becky » ou « mère ». Je me souviens d’avoir été mal à l’aise en public : Becca était, pour tout le monde, ma sœur. En fait, il est vrai que je voyais toujours Becca comme une sœur et une amie, alors que je savais bien qu’elle était ma mère.

Mon plus vieux souvenir de maltraitance remonte à l’âge où j’étais encore un bébé. Mon père, Ruben, a commencé à abuser physiquement et sexuellement de moi aux alentours de l’âge d’un an, et a continué jusqu’à mes 10 ans. Une fois, même, ma grand-mère Rosa l’a surpris, et l’a menacé de divorcer s’il recommençait, mais j’avais bien trop peur de lui dire ce qui se passait. Je savais que ce qu’il faisait était mal, bien que je n'étais pas encore capable de mettre des mots sur ses agissements. Ce que je savais, c’est que ce qu’il me faisait me dérangeait, et que je n’aimais pas ça. Il était physiquement impressionnant (il pesait plus de 150 kg), et violent ; il me terrifiait. Je me sentais salie, dégoutante, et honteuse. J’ai énormément de souvenirs d’abus sexuel en tête, et l’évocation de chacun d’entre eux s’accompagne d’une très grande souffrance.

Ma jeune mère n’a pas fait de son mieux pour me protéger. Je me rappelle de l'une des fois où elle me protégea, à l’âge de huit ou neuf ans. Mon père était en colère contre moi parce que je n’avais pas correctement fait une tâche ménagère, et ma mère (Becca) m’avait dit de me cacher sous l’évier et d’être la plus silencieuse possible. Je l’ai écoutée, mais je me suis sentie coupable, car je savais ce qu’il allait lui faire. Évidemment, il l’a battue à ma place. J’ai pu l’entendre et le voir à travers un petit trou. A certains moments, elle aurait pu me demander s’il me « dérangeait ». Je sais que j'aurais répondu à la fois oui et non. Elle m'aurait demandé si je voulais rester si jamais elle partait, et je lui aurais dit que je voulais définitivement qu’elle parte ! Finalement le 16 novembre 1988, elle m’a fait quitter l’école avec l’aide de notre sœur aînée, Rachel. Ma mère et moi partîmes avec des amis de la famille à Plainview, Texas, et il s’est depuis passé sept ans avant que je revoie mon père ou ma grand-mère.

Dans les mois qui ont suivi mon déménagement, ma mère m’a dit la vérité – mon père avait également abusé d’elle sexuellement, et j’étais le fruit de ce viol. Cela ne m’a pas choquée, parce que j’ai toujours eu le sentiment qu’il lui avait infligé la même chose qu’à moi, mais je me suis sentie terriblement confuse, dégoutante, honteuse, et bonne à rien, et je me demandais comment ma mère pouvait réellement m’aimer.

Plainview devait être pour moi un nouveau départ, mais malheureusement, nous nous sommes retrouvées à nouveau dans la spirale de maltraitance. Ma mère a rencontré mon beau-père à l’église, c’était un séducteur. Ma mère est tombée folle amoureuse de lui. Je ne me rappelle plus exactement quels étaient mes sentiments à son égard, mais je me souviens que je n’appréciais pas qu’il s’accapare ma mère. Peu de temps après mes 11 ans, il demanda à ma mère de me laisser passer une nuit avec lui et ses filles, et elle prit son plus jeune fils. Cette nuit-là, mon futur beau-père abusa sexuellement de moi. J’ai essayé de le dire à ma mère, mais l’église à laquelle nous allions la conseillait mal, et m’accusait. Suite à cela, je me sentie seule et piégée, la maltraitance sexuelle perdurant cinq années durant.

A l’âge de 13 ans, je suis tombée enceinte de mon beau-père, mais je ne réalisais alors pas que je l'étais, car je ne comprenais pas ce qui arrivait à mon corps, et maintenant que j’ai vécu quatre fausses couches dans ma vie, je sais que j’étais enceinte de lui, et que ça s’était terminé en fausse couche pour le bébé. Il m’avait dit que si je tombais enceinte, il me forcerait à avorter.

Jusqu’à mes seize ans, j’ai été piégée dans une relation très destructrice avec mon beau-père. Il avait l’esprit vicieux et me disait des choses très étranges : il voulait se marier avec moi et il voulait que j’élève mes jeunes sœurs et mon frère. J’ai prié pour que cela se termine ! Je me disais que j’allais étouffer de l’intérieur. Ma libération approchait, mais à ce moment-là, je l’ignorais.

Ma famille a commencé à fréquenter une nouvelle église. Cette église fut ce chemin de liberté que Dieu avait tracé pour me libérer de ces abus. Un jour, en juin 1994, ma mère surprit mon beau-père en train de me violer. La sensation d’abattement était si intense que j’en suffoquais. J’étais persuadée que ma mère allait me mettre à la porte, mais le jour suivant, elle vint avec notre pasteur et lui raconta ce qui s’était passé. A ce moment-là, le pasteur appela la police. La porte de ma cellule était ouverte !

Il fut accusé et arrêté, mon beau-père et ma mètre divorcèrent, et les jurés le déclarèrent coupable, mais le procureur négocia un aménagement de peine, et il passa donc 10 ans en prison.
Bien que certains dirent que c’était justice, je me rappelle à cette période avoir été vraiment en colère : je n’avais pas eu mon mot à dire durant le procès, je voulais que ma voix soit entendue. Finalement, après toutes ces années, j’ai l’opportunité d’être entendue !

J’ai survécu aux assauts sexuels et aux viols de mon père biologique, de mon oncle, de mon demi-frère, de mon beau-frère, et d’autres hommes. La guérison a commencé à venir quand j’ai cherché conseil. A l’âge de 19 ans, j’ai rencontré mon futur mari. Il fut le premier homme à me traiter avec respect et dignité. Nous avons été en couple pendant deux ans avant notre mariage en octobre 1999, et il a été mon plus grand soutien.

Tandis que mon mari était à l’extérieur pour une mission dans la marine, j’avais 22 ans, j’ai été violée par un étranger ayant pénétré par effraction à mon domicile alors que je dormais. J’ai tout fait dans les règles de l’art – je me suis rendue à l’hôpital où nous avons signalé les faits à la police, et les tests scientifiques conseillés en cas de viol ont été réalisés. On m’a proposé la pilule du lendemain, que j’ai refusée, connaissant les risques encourus. Le coupable n’a jamais été retrouvé. Mon mari est rentré à la maison dans les 48 heures qui ont suivi le viol, et nous avons déménagé pour les raisons que vous devinez.

Un mois après, un test de dépistage de grossesse revenait positif. J’avais peur, et je me sentais seule. Mon mari était à nouveau à un entrainement. Je me suis rendue à une clinique obstétrique, ne sachant pas bien la différence entre une structure d’accompagnement à la grossesse pro-vie, et une clinique prônant et promouvant l’avortement. Dans cette clinique, on m’a fortement encouragée à avoir recours à l’avortement – particulièrement parce que j’étais tombée enceinte suite à un viol. J’étais terriblement choquée et horrifiée. Je leur ai dit que je ne voulais pas avorter, et j’ai rapidement quitté la structure. J’ai dit à mon mari que j’étais enceinte, et je lui ai demandé s’il était d’accord pour élever l’enfant avec moi. J’avais tellement peur qu’il me dise non ! Il m’a dit que j’étais moi-même le fruit d’un miracle, et que cet enfant était aussi un miracle, et qu’il aimerait cet enfant comme s’il s’agissait de son propre enfant. C’est à ce moment-là que je me suis sentie en sécurité et protégée, mais en même temps, j’avais l’impression de ne pas mériter cet amour si inconditionnel. Le mois suivant, j’ai commencé à avoir des saignements, il s’agissait soit d’une fausse couche, soit d’un test de grossesse faussement positif. J’avais accepté le fait de porter cet enfant, et je me sentais triste à l’idée que la vie de cet enfant s’était envolée.

J’ai eu quatre fausses couches, et les médecins m’ont dit que mon patrimoine génétique perturbé par ma conception particulière me rendait plus susceptible aux fausses couches. Heureusement, mon mari et moi avons eu deux enfants en bonne santé. Mon chemin de guérison m’a demandé énormément de travail, mais cela valait le coût. Dieu m’a fait le don de beaucoup de grâces ! Je me suis réconciliée avec mon père biologique avant qu’il ne meure, et je lui ai pardonné. J’ai travaillé avec ma mère pour reconstruire notre relation brisée. Je suis une chrétienne et je trouve mon Espérance en Jésus Christ. Je suis parvenue à trouver la paix au sujet de ma conception et je peux à présent dire qui je suis par Celui qui m’a créée.

J’ai partagé mon histoire en tant que témoin pro-vie dans des groupes d’églises, des groupes de jeunes, des groupes d’étudiants, dans les médias, et j’ai témoigné devant l’assemblée législative de l’État. J’ai le désir de parler de la valeur de la vie – et même de de ces vies qui, comme la mienne, ont été conçues de manière incestueuse, ou pendant un viol. Puisque je vois maintenant ma vie comme un cadeau précieux qui m’a été donné, je souhaite que toutes les vies qui ne sont pas encore venues au monde puissent être préservées de l’avortement, et je veux que chaque enfant puisse être protégé des agressions sexuelles.

Cela fait 16 ans que mon mari Casey et moi sommes mariés. Nous avons deux beaux enfants – un fils et une fille. Ma famille et moi faisons partie d’une association de croyants en Christ. Cet automne, je serai à la Liberty University et j’aurai mon diplôme universitaire en politique – Western Legal Traditions, ce qui me permettra de poursuivre des études de Droit. Mon objectif est de devenir une avocate spécialisée dans les questions constitutionnelles afin de défendre les droits des enfants à naître, ainsi que ceux conçus de manière incestueuse ou au cours d’un viol. J’ai le projet d’être plus active dans le groupe de support Yahoo dédié aux personnes conçues ou tombées enceintes de cette manière. Je sais que Dieu m’appelle à utiliser mon histoire afin de donner un message d’espérance et de guérison à d’autres, et pour témoigner de Sa bonté dans ma vie !

Biographie : Rowena Slusser est une femme et mère au foyer de deux enfants. Elle est disponible pour témoigner et est une bloggeuse pro-vie pour le site SaveThe 1, duquel cet article est tiré. Elle est joignable à [email protected], et tient également à jour un blog : slussers41999.wordpress.com



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