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Le gouvernement canadien s’affaire activement à étendre l’euthanasie aux malades mentaux

Par Alex Schadenberg (LifeSiteNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : rocketclips/Adobe Stock

28 mars 2022 (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Un article rédigé par quatre éminents médecins a été publié pour contester la politique du gouvernement canadien visant à étendre l’euthanasie aux personnes atteintes de maladies mentales.

« Le gouvernement Trudeau a précipité la législation de l’Aide médicale à mourir (AMM) pour des raisons politiques. Les défenseurs de la loi invoquent le droit à l’égalité tout en ignorant de graves dangers », peut-on lire dans l’article.

Rédigé par le Dr Sonu Gaind, le Dr Ramona Coehlo, le Dr John Maher et le professeur Trudo Lemmens, l’article, publié par Options politiques, est intitulé : Missing the mark on a profound social change with MAiD for mental illness [Une évolution sociale profonde mais ratée avec l’AMM pour maladie mentale].

Gaind, Coehlo, Maher et Lemmens contestent les fausses déclarations de Jocelyn Downie — l’un des principaux militants « universitaires » pro-euthanasie (AMM) au monde — et de Mona Gupta, une psychiatre qui fait la promotion de l’euthanasie pour les personnes atteintes de maladies mentales seulement. Downie et Gupta ont récemment publié une réponse au rapport de la Commission du Québec sur l’AAM — un rapport qui a décidé de ne pas approuver l’euthanasie pour les personnes souffrant uniquement de maladie mentale.

La réponse de Downie et Gupta a également été publiée par Options politiques, le 2 mars, sous le titre : Québec’s Commission on MAiD misses the mark on mental disorders [La Commission québécoise sur l’AMM rate la cible en matière de troubles mentaux]. Ils ont fait valoir que la Commission québécoise sur l’AMM n’a pas suivi le même livre de jeu que le reste du Canada en rejetant l’euthanasie pour maladie mentale seulement.

Cependant, Gaind, Coehlo, Maher et Lemmens ont déclaré que le gouvernement fédéral a approuvé à la hâte l’euthanasie pour les maladies mentales sans tenir compte des dangers uniques associés à l’AMM pour les conditions hors du contexte de fin de vie.

 

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Selon eux, il est faux de prétendre que l’autorisation de l’euthanasie pour cause de maladie mentale est fondée sur le « droit à l’égalité ». Ils soutiennent plutôt que l’euthanasie pour cause de maladie mentale porte atteinte à l’égalité. Ils écrivent :

Certains défenseurs de la nouvelle loi expansive invoquent le droit à l’égalité. Pourtant, trois rapporteurs des Nations Unies et des experts en droits de la personne, des organisations nationales de personnes handicapées et de justice sociale, des groupes de défense et des chefs autochtones et des aînés, ainsi que des centaines d’experts médicaux et juridiques ont fait valoir que la suppression par le projet de loi C-7 de la garantie d’une « mort raisonnablement prévisible » pour les personnes handicapées, y compris les personnes souffrant de troubles mentaux, témoigne d’un mépris imprudent de la protection égale des personnes handicapées contre une mort évitable.

Gaind, Coehlo, Maher et Lemmens renforcent ensuite le fait qu’il est impossible de prévoir quand une maladie mentale est irrémédiable, comme l’exige la loi. Ils écrivent :

Du CAMH (Centre for Addiction and Mental Health) (Centre de toxicomanie et de santé mentale), de renommée mondiale, à l’Association canadienne pour la prévention du suicide, les experts ont averti qu’il est impossible de prédire, comme le prévoit le libellé de la loi, le caractère « irrémédiable » de la maladie mentale pour toute personne. Selon les critiques, cela soulève le spectre de personnes qui ne sont pas proches de la mort, mais qui souffrent d’une maladie mentale, et qui pourraient bénéficier de l’aide médicale à mourir sur la base d’évaluations non scientifiques effectuées par des médecins invoquant une prétendue « irrémédiabilité » — à des moments où elles peuvent souffrir d’un désespoir qui est en fait résoluble.

Gaind, Coehlo, Maher et Lemmens contestent le concept selon lequel un consensus est en train de se développer parmi les professionnels de la santé mentale, en notant :

L’Association canadienne pour la santé mentale et l’Ontario Association for ACT & FACT (experts fournissant des soins de première ligne aux personnes atteintes des maladies mentales les plus graves) s’y opposent fermement. Dans un récent sondage, la grande majorité des psychiatres ontariens qui ont répondu ont déclaré s’opposer à la clause de temporisation et à l’AMM uniquement pour des raisons de maladie mentale. L’article de Gupta et Downie donne la fausse impression d’un consensus déjà atteint qui n’existe pas.

Les quatre auteurs contestent en outre Downie et Gupta qui mettent en doute la différence entre l’euthanasie pour maladie mentale et pour maladie physique :

Les auteurs critiquent étonnamment comme manquant de détails l’argument soulevé par la commission québécoise selon lequel « les troubles mentaux ont des caractéristiques spécifiques qui les distinguent d’autres maladies comme le cancer ou les maladies pulmonaires et cardiaques ».... Tout psychiatre sait qu’aucune autre maladie médicale n’a la suicidalité comme critère de diagnostic potentiel. De nombreuses preuves montrent que les personnes souffrant de maladies mentales et présentant des symptômes connexes de désespoir et d’impuissance prennent des décisions différentes de celles qu’elles prendraient autrement.

Gaind, Coehlo, Maher et Lemmens reconnaissent que des conditions physiques peuvent également conduire à des idées suicidaires, mais ils soutiennent qu’il est contraire à l’éthique de proposer l’AMM alors que le patient est dans un état transitoire :

De nombreuses blessures et maladies physiques s’accompagnent en effet d’une dépression temporaire et de pensées suicidaires. Par exemple, la recherche démontre un risque accru de suicide pendant deux ans après une lésion de la moelle épinière. Cette suicidalité prend fin dans la grande majorité des cas avec l’adaptation et le soutien au rétablissement. Offrir la mort à quiconque pendant une période de risque suicidaire accru transitoire est, à notre avis, contraire à l’éthique et viole la norme de soins médicaux à laquelle les médecins doivent se conformer.

Le fait que la loi nouvellement élargie puisse faciliter la mort dans ces circonstances de pensée suicidaire accrue est, en soi, problématique. Le fait que l’AMM soit autorisée pour des pensées suicidaires chez les personnes souffrant de maladies physiques ne rend pas plus acceptable l’échec de la prévention du suicide de personnes [qui y ont recours] uniquement pour des raisons de maladie mentale, comme semblent le suggérer Gupta et Downie. Plus préoccupant encore, ils ne mentionnent pas le fait que les personnes bénéficiant de l’AMM en raison d’une maladie mentale dans les quelques pays européens qui l’offrent, cherchent de manière disproportionnée à être soulagées à cause de leur marginalisation, y compris la souffrance sociale et la solitude non résolues — des problèmes auxquels il est possible de remédier.

En outre, les quatre auteurs ont contesté l’affirmation de Downie et Gupta selon laquelle un traitement qui s’est révélé inefficace fait obstacle à la vie d’une personne. Ils écrivent :

Les auteurs concluent que le fait de ne pas donner accès à l’AMM interfère dans la vie d’adultes compétents vivant avec des troubles mentaux, dont certains peuvent avoir eu de nombreuses années de traitement inefficace. Nous trouvons surprenant que la prévention du suicide soit présentée comme une « ingérence » dans la vie des gens, et inquiétant que Gupta et Downie ne mentionnent pas le manque d’accès aux soins auquel sont confrontés les Canadiens souffrant de maladie mentale. La Commission de la santé mentale du Canada nous dit que moins d’un adulte sur trois reçoit les soins de santé mentale dont il a besoin. Seul un enfant sur cinq a accès à des soins précoces qui peuvent lui éviter d’avoir besoin plus tard de nombreuses années de soins professionnels parce que ses maladies n’ont pas été traitées à temps. Les Canadiens attendent jusqu’à cinq ans pour recevoir des soins psychiatriques tertiaires spécialisés.

Dans ce contexte, introduire dans la loi une « mort sans douleur » par le biais de l’AMM et ignorer les échecs systémiques du manque d’accès aux soins de santé mentale semble plus qu’imprudent. Bien que cela permette d’économiser de l’argent (fournir l’AMM à des personnes non mourantes à qui il reste des dizaines d’années à vivre est bien moins coûteux que d’essayer de fournir un soutien pour une vie digne), cela aura pour coût élevé de mettre prématurément fin à la vie de personnes qui auraient pu se rétablir et jouir d’une longue vie significative avec leur famille et leurs proches.

Gaind, Coehlo, Maher et Lemmens concluent en affirmant que l’euthanasie en cas de maladie mentale ne consiste pas à offrir une mort par compassion, mais qu’elle nie fondamentalement le droit à une protection égale pour les personnes atteintes de maladie mentale. Ils déclarent :

Autoriser l’AMM uniquement pour des raisons de maladie mentale viole fondamentalement le droit à une protection égale des personnes atteintes de maladie mentale contre une mort prématurée. Le fort rejet par Gupta et Downie de la recommandation de la commission québécoise est inquiétant, surtout si l’on considère comment des arguments aussi biaisés pourraient influencer les recommandations de la commission fédérale présidée par Gupta elle-même et qui seront bientôt publiées. Un membre d’une organisation de défense de la santé mentale a déjà démissionné du comité Gupta, mais cela n’a pas été annoncé par le comité ni le gouvernement fédéral. Tout cela n’augure rien de bon pour ceux d’entre nous qui espèrent une approche équilibrée et fondée sur des preuves.

Il faut noter que Mona Gupta est la présidente de la commission fédérale qui examine les règles de mise en œuvre de l’euthanasie en cas de maladie mentale. Mme Gupta semble être en conflit d’intérêts en copubliant un article s’opposant aux recommandations de la Commission québécoise, alors qu’en tant que présidente de la Commission fédérale, elle est censée adopter une position « neutre ».

Le Dr Sonu Gaind est professeur à l’Université de Toronto, chef du service de psychiatrie et médecin président de l’équipe d’AMM du Humber River Hospital et ancien président de l’Association des psychiatres du Canada ; il est également coauteur de l’article rédigé par Gaind, Coehlo, Maher et Lemmens.



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