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Comment je suis devenue pro-vie

Par Jennifer Fulwiler, traduit par Campagne Québec-Vie

Qui est un être humain?

Lorsque j’étais à l’université je me rappelle avoir lu que dans certaines sociétés à travers l’histoire (je crois qu’en cette occasion il s’agissait des Grecs) il était commun pour les parents d’abandonner leur nouveau-né non voulu quelque part, le laissant ainsi voué à une mort certaine. Ceci me troubla terriblement, je n’ai jamais réussi à comprendre comment on pouvait en arriver à cela, comment une telle chose pouvait se produire? Dans le sens que je connais quand même beaucoup de gens et personne que je connais n’en arriverait à faire une telle chose! En fait, dans notre société on entend parler de tels incidents seulement dans des cas très rarissimes où les personnes impliquées ne sont évidemment pas saines d’esprit. Comment est-ce qu’une chose si cruelle, si impensable puisse devenir pratique courante à travers une société toute entière?

La profonde détresse qui m’a envahie après avoir entendu parler de choses de la sorte, j’ai commencé à trouver vraiment irritant que les gens pro-vie disent que l’avortement c’était de « tuer des bébés ». De toute évidence personne ici n’est en faveur de « tuer des bébés » - et de sous-entendre que ceux de nous qui sommes pro-choix prônent la mort de bébés est une insulte totale à tous les bébés à travers l’histoire qui eux étaient véritablement tués par des sociétés complètement dérangées mentalement. Nous ne sommes pas en faveur de tuer qui que ce soit! On sentait seulement que les femmes avaient le droit d’arrêter la croissance du fœtus lorsqu’il s’agissait d’une grossesse non désirée. C’était regrettable oui, parce que ces fœtus avaient le potentiel de devenir des bébés un jour. Mais cela était un sacrifice qui devait être fait au nom de la liberté des femmes, pour les sauver du traumatisme et de l’esclavage d’une grossesse non désirée.

J’ai continué à être véhémentement pro-choix après l’université et bien que mes positions soient devenues plus modérées une fois que j’aie eu mon premier enfant, je suis restée pro-choix. C’est lorsque mon mari et moi avons commencé à explorer la vie chrétienne que nous avons commencé à être exposés plus souvent qu’avant à la pensée pro-vie et qu’on a commencé à se sentir sur la défensive par rapport à notre vision de la chose. Je me rappelle un fois quand mon mari était en plein milieu d’une réflexion sur ses positions sur l’avortement qu’il a fait ce commentaire qui m’a énormément marquée :

« En y pensant, je réalise qu’être pro-vie signifie d’être pro-la vie d’une autre personne » et il a ajouté en raillant : « Tout le monde est pro-sa propre vie. »

Ça m’a fait réaliser que ma propre vision pro-choix me mettait dans une position où je devais décider qui était et qui n’était pas un être humain et quelles vies humaines valaient la peine d’être vécues et celles qui ne méritaient pas d’être vécues. C’est moi qui décidais (ainsi que tous les médecins, officiers du gouvernement et autres avocats de la vision pro-choix) à quel moment il était opportun de dresser la ligne. Quand il m’arrivait de tomber sur un blog ou un livre catholique et qu’on y prônait quelque chose qui ressemblait à « la vie commence dès le moment de la conception » immédiatement je me mettais à me moquer d’une telle sottise… Et pourtant j’ai commencé à me sentir de plus en plus inconfortable avec une telle notion.

Je me disais : « Un amas de cellules n’est évidemment pas un bébé ou une vie humaine! » et « Un fœtus devient éventuellement un être humain complet, mais pas avant, euhhhh, quelque chose comme 6 mois de gestation? Ou peut-être 5… C’est quand donc qu’ils peuvent commencer à donner des coups avec les pieds et les mains?... 8 semaines? Non, ce ne sont pas des êtres humains à ce moment-là, ça doit seulement être des spasmes involontaires… »

Je mettais le fardeau de la preuve sur le fœtus pour que lui me démontre qu’il était un être humain. Et j’étais un juge difficile. Je détournais la tête lorsque j’entendais dire qu’un ultrason 3D pouvait montrer un fœtus toucher son visage, sourire et ouvrir les yeux à un âge auquel je considérais l’avortement correct. Je n’étais pas intéressée non plus à lire les gros titres sur Lifesitenews.com. Un bébé – je veux dire, un fœtus – en train de bailler à 12 semaines de gestation? Spasme involontaire. Quand la technologie moderne offrait de plus en plus de preuves qu’ils étaient des êtres humains, je ne faisais que rehausser la barre de ce que je considérais comme un être humain.

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J’ai réalisé que ma définition de comment et de quand un fœtus devenait un « bébé » ou une « personne », c’est-à-dire quand il ou elle commençait à avoir des droits, dépendait aussi de son niveau de santé : le laps de temps à l’intérieur duquel je considérais qu’il était correct d’interrompre une grossesse s’allongeait selon la sévérité de l’handicap du fœtus. Sous la prémisse que je voulais épargner à l’enfant le potentiel de souffrir, j’en revenais à dire finalement que les fœtus ayant des handicaps sont moins humains et ont moins de droits que ceux ayant un corps en santé. Je ressentais un certain malaise.

Toute cette affaire commençait à être très dérangeante pour moi. À un certain moment je commençais à me sentir comme si j’étais plus déterminée à être pro-choix que je l’étais d’analyser honnêtement qui était et qui n’était pas un être humain. J’ai commencé également à percevoir cette attitude chez les autres personnes faisant partie de la communauté pro-choix. À plus d’une occasion, j’ai été étonnée de voir à quel point je me sentais physiquement mal à l’aise par rapport à une lecture que des gens, qui autrement étaient des personnes gentilles et raisonnables, auraient été prêts à défendre.

En passant à travers une cause de la Cour Suprême des États-Unis, nommément celle de Stenberg v. Carhart, j’ai lu la description d’un avortement au deuxième trimestre qu’a fait le Dr. Leroy Carhart, un défenseur de l’avortement qui performe lui-même cette procédure. Il disait : « Lorsque l’on arrache une partie du fœtus, disons son bras ou sa jambe, juste avant le moment où l’on enlève cette portion du fœtus… celui-ci est en vie » Il a dit qu’il a déjà observé un battement de cœur sur un fœtus via un ultrason alors que plusieurs parties de celui-ci avaient déjà été arrachées. Le Collège américain d’obstétriciens et de gynécologues, qui, selon toute vraisemblance, est constitué de gens bien éduqués, raisonnables et intelligents, s’opposait à cette procédure. Mais non pas pour la raison que je pensais – soit qu’il était clair, net et précis qu’il s’agissait d’un infanticide dans sa forme la plus sinistre – mais parce que ces bébés démembrés incommodaient leurs mères : il était mieux de les tuer en dehors des entrailles de la mère par une procédure intitulée « D&X ». Dans le bref d’amici du Collège, voici cet extrait, dans leurs propres mots :

D&X présente une variété d’avantages potentiels au niveau de la sécurité par rapport aux autres procédures d’avortement utilisées durant la période de gestation. Lorsqu’on la compare à la procédure D&E qui implique le démembrement, D&X implique moins de risques au niveau de la perforation utérine ou de la lacération cervicale parce qu’elle requiert du physicien d’effectuer moins de passages dans l’utérus avec des instruments coupants et permet ainsi de réduire la présence de fragments osseux pointus provenant du fœtus et pouvant blesser l’utérus ou le col de l’utérus de la mère.

Il y a aussi des preuves considérables à l’effet que la procédure D&X réduise le risque que des tissus fœtaux restent coincés à l’intérieur de l’utérus, ceci étant une complication sérieuse qui peut causer la mort de la mère. D&X réduit également l’incidence que la tête du fœtus se mette à flotter rendant ainsi difficile pour le médecin d’aller la chercher, provoquant une augmentation du risque de blessure chez la mère.

J’ai lu ce document dans un état de choc. Il y a quelques années, une amie à moi venait d’avoir son bébé prématurément et j’ai visité ce dernier dans l’Unité néonatal de soins intensifs (UNSI). Il était magnifique, exactement comme les nouveau-nés qui sont arrivés à terme seulement un peu plus petit. Le voyant couché comme ça si paisiblement avec les autres bébés dans leurs incubateurs (certains incubateurs avait des petites notes écrites dessus du genre « Aiden – Gros garçon à maman ! ») j’ai été submergée par un immense désir de vouloir protéger ces précieux et innocents petits bébés. Je vibrais de joie lorsque j’ai su plus tard que le fils de mon amie ainsi que tous les autres bébés prématurés de l’UNSI qui étaient là à ce moment avaient survécu et avaient pu rentrer à la maison avec leurs parents. C’est donc dans ce contexte que je me suis trouvée dans un état de froide stupéfaction et d’incrédulité en lisant ces personnes – pas des fous furieux : des magistrats de la Cour Suprême des États Unis et le Collège américain d’obstétriciens et de gynécologues – parler de façon désinvolte de l’inconvénient lié aux fragments osseux et aux crânes de bébés (« fœtus ») du même âge que ceux qui se trouvaient dans l’UNSI. Ces horreurs ont continué lorsque j’ai lu la cause Gonzales v. Carhart [certains passages seront cités ici… Attention : Pas de photos mais les descriptions sont extrêmement troublantes]

Ça m’a coupé le souffle de constater le niveau de cruauté que les gens normaux peuvent arriver à supporter. Ils parlaient d’infanticide mais refusaient totalement d’étiqueter cela de la sorte. C’est lorsque j’ai considéré que ceux-ci étaient des professionnels éduqués et raisonnables, qui n’étaient probablement pas de mauvaises personnes, que j’ai réalisé que le mal fonctionne toujours à travers le mensonge. J’ai aussi pris du recul par rapport à tout le mouvement pro-choix. Si c’est ça que ça voulait dire que d’être « pro-choix », alors je n’étais certainement pas pro choix.

Et pourtant, je n’arrivais pas tout à fait à m’identifier comme étant pro-vie.

J’ai commencé à reconnaître que je n’étais pas mieux que le Dr. Carhart ou les magistrats de la Cour Suprême ou encore les auteurs du bref du Collège américain d’obstétriciens et de gynécologues puisque moi aussi je m’étais probablement raconté toutes sortes de mensonges pour maintenir mon support pour l’avortement. Et même à ce stade de ma réflexion, il y avait encore au plus profond de moi une formidable pression qui m’empêchait de regarder froidement et objectivement ce qui se passait. Il y avait quelque chose à l’intérieur de moi qui criait que de ne pas permettre aux femmes d’avoir un avortement au moins au premier trimestre serait injuste dans le sens le plus extrême du mot. Même lorsque j’ai commencé à être plus religieuse, je tassais de côté toutes ces pensées à l’effet que tous les êtres humains ont peut-être des âmes immortelles créées par Dieu, dignes d’être traitées avec respect, parce que ça devenait trop compliqué d’essayer de déterminer à quel moment ces âmes entraient dans le corps humain. La réponse la plus logique était « à la conception » par opposition à un moment arbitrairement déterminé au cours de la gestation.

Ce ne fut que lorsque j’ai réévalué le point de vue sociétal sur le sexe qui avait infiltré la conscience de mon groupe de pairs, que j’ai eu un regard nouveau sur les présomptions modernes liées à l’acte qui crée ce fœtus. Ce n’est qu’à ce moment que j’ai ressenti que les pressions internes qui m’avaient affligée jusque-là commençaient à diminuer et à disparaître tranquillement, et que j’ai eu la force d’examiner sans broncher ma position sur l’avortement.
 

mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:#0003B2;mso-fareast-language:FR-CA">La mentalité contraceptive

Voici quatre souvenirs clés dans ma vie qui ont forgé ma compréhension du sexe:

  • Quand j’étais enfant, je n’ai jamais eu d’amis qui avaient un petit frère ou une petite sœur qui était encore bébé à la maison. La mère d’un de mes amis était tombée enceinte une fois lorsque nous avions 12 ans, mais j’ai déménagé peu de temps après ce qui fait que je n’ai pas vu la naissance du bébé. Au point où le seul moment où j’entendais parler nos parents de grossesses et de bébés fut pour dire qu’ils étaient contents que tout ça soit « fini », l’impression que ça donnait était que nous pouvions finalement commencer à vivre maintenant que toute cette étape de grossesses et de bébés était terminée.
  • Dans nos cours d’éducation sexuelle nous n’apprenions pas que la résultante du sexe était des bébés mais que la résultante de sexe non protégé était des bébés. Après que nous avions fini de mettre des condoms sur des bananes, notre professeur nous conseillait de prendre soin de bien décider quand nous serions prêts à avoir nos premières relations sexuelles selon d’importants critères tels que si nous étions dans une relation conjugale sérieuse ou non, si nous avions accès à la contraception ou non, si notre partenaire nous traitait bien ou non, si nous voulions attendre au mariage ou non, etc. Je ne me rappelle pas une seule fois qu’on ait parlé du critère d’être prêts ou non à avoir un bébé pour décider si nous étions prêts à avoir nos premières relations sexuelles, que ce soit venant de la part d’un éducateur, d’un parent ou de la société au grand complet. Pas une seule fois.
  •  À de maintes reprises lorsque nous étions de jeunes adolescentes, je me rappelle avoir entendu des filles dire qu’elles préféraient risquer un avortement clandestin fait par des charlatans ou même considérer le suicide plutôt que de faire face à une grossesse non désirée dans un contexte où l’avortement n’était pas légal. Bien que je n’étais pas active sexuellement à cette époque, tout cela me semblait parfaitement raisonnable – voilà jusqu’où nous étions prêtes à aller pour éviter d’avoir un enfant alors que nous n’étions pas prêtes. Et pourtant le concept de simplement s’abstenir si nous n’étions pas prêtes était complètement inexistant de nos discussions. Ce n’est pas que nous avions considéré l’idée et l’avions rejetée; nous n’avions simplement jamais pensé à une telle idée.
  • Même récemment, avant que notre mariage soit validé par l’Église Catholique, mon mari et moi avons dû prendre un cours sur la construction d’un bon mariage. C’était une série de vidéos montée par un groupe de chrétiens non confessionnels et dans le segment intitulée « Bon sexe » il ne fut pas mention de bébés ou d’enfants une seule fois. De toutes les discussions entourant les liens amoureux, les massages de dos, l’intimité du couple et le maintien de la forme physique, le plus proche qu’ils en sont jamais venus à connecter le sexe avec la création de la vie fut lorsqu’on mentionna brièvement que les couples devraient discuter du thème de la contraception.

La sexualité n’aurait pas pu être plus déconnectée du concept de création de la vie.

Le message que j’ai retenu clairement et nettement fut que la fonction du sexe était d’avoir du plaisir et de créer des liens et que son potentiel pour créer la vie était purement tangentiel, presqu’au point d’être complètement oublié. C’est dans cet état d’esprit que la fondation de ma position sur l’avortement a été construite. Parce que je voyais la sexualité comme étant fermée à la possibilité de créer la vie, les grossesses non désirées étaient pour moi comme un éclair frappant un piéton dans la rue – quelque chose de totalement imprévisible, non mérité et qui arrivait aux gens ordinaires qui n’avaient rien fait de particulièrement mauvais.

Être pro-choix pour moi (et j’imagine pour bien d’autres) était en fait motivé par amour et compassion : je ne voulais simplement pas que les femmes souffrent, qu’elles aient à se dévaluer en ayant à gérer des grossesses non désirées. Parce que dans ma vision du monde, tout le monde, sauf peut être quelques cas exceptionnels, faisait l’amour à un moment donné ou un autre et que la sexualité était une chose normale et qui ne regardait que les deux personnes impliquées dans la relation amoureuse, j’ai été leurrée dans un des plus gros et plus séduisants mensonges qui ait jamais assailli l’histoire de l’humanité soit celui qui prétend que l’ennemi n’est pas humain. Les bébés sont devenus l’ennemi à cause de leur tendance à voir le jour et à tout ruiner; et de la même façon que les sociétés sont tentées de déshumaniser leurs prochains de l’autre côté des lignes de bataille dans un contexte de guerre, j’ai été tentée, ainsi que nous l’avons tous été en tant que société, de déshumaniser l’ennemi de la sexualité. C’est lorsque j’ai commencé à lire sur le point de vue de l’Église catholique sur la sexualité, le mariage et la contraception, que tout s’est mis à changer.

J’ai toujours pensé que ces enseignements archaïques au sujet de ne pas utiliser la contraception existaient parce que l’Église voulait opprimer les gens en leur disant d’avoir le plus d’enfants possible ou quelque chose de la sorte. Ce que j’ai découvert toutefois fut que leurs visions exprimaient une compréhension fondamentalement différente de ce qu’était la sexualité et une fois que je l’ai comprise, je n’ai plus jamais vu le monde de la même façon. La manière dont j’avais toujours vu la chose, le point de vue standard était que les bébés étaient un fardeau terrible, excepté pour quelques fois durant une vie quand tout était suffisamment parfait pour que le couple puisse temporairement voir une nouvelle vie comme étant une chose positive. Le point de vue catholique est que les enfants sont une bénédiction et une bonne chose, et bien qu’il soit correct d’essayer d’éviter une grossesse pour des raisons sérieuses, il est toutefois irrespectueux envers l’acte sexuel, qui est un acte sacré, d’adopter la « mentalité contraceptive » qui promeut le droit d’avoir du plaisir sexuel tout en répugnant (et aussi peut-être en essayant d’oublier) sa faculté de donner la vie ce qui a pour effet que le bébé résultant possiblement de l’acte sexuel devient l’ennemi.

On peut utiliser l’analogie suivante qui est un peu brutale pour illustrer la chose. L’Église catholique dit que les fusils chargés ne sont pas des jouets et que bien qu’ils puissent parfois être utilisés pour certaines activités récréatives, ils doivent être manipulés avec un grave respect. Mon point de vue, issu de la « mentalité contraceptive », avait été que c’est bien correct d’utiliser des fusils chargés comme des jouets tant qu’on utilise des balles à blanc. En y réfléchissant, s’attendre à ce qu’on soit capable d’utiliser nonchalamment quelque chose ayant une puissance formidable comme un jouet, je pouvais commencer à voir comment cette vision du monde nous avait emmenés vers un désastre.

J’en suis venue à voir et à comprendre que notre culture d’acceptation et d’utilisation très répandue de la contraception a créé une mentalité contraceptive. En tant que société, nous en sommes venus à prendre pour acquis que nous sommes en droit à l’aspect jouissif des liens résultant de la sexualité même en rejetant de façon catégorique l’aspect créateur de vie qui pourrait en résulter. L’option de s’abstenir de l’acte sexuel si nous étions dans un état où avoir un bébé serait un gros fardeau a été complètement éradiquée de notre lexique culturel : même si c'était un énorme désastre que de tomber enceinte, il faut absolument que nous ayons des relations sexuelles quand même. Si tout ça était vrai, c’est-à-dire que si c’était effectivement moralement correct pour les gens d’entretenir des rapports sexuels même lorsqu’ils croient qu’avoir un bébé pourrait ruiner leur vie, alors, dans ma tête, j’en comprenais que l’avortement devait l’être aussi.

Je réalise qu’idéalement j’aurais dû analyser objectivement quand est-ce que la vie humaine commence et que j’aurais dû baser ma position sur ça uniquement… mais le mensonge était juste trop tentant. Je ne voulais pas trop entendre parler de battements de cœur ou d’âme ou d’activités du cerveau… Interrompre une grossesse n’avait pas le choix d’être correct parce qu’amener un bébé à terme et devenir un parent est un énorme contrat… et la société nous avait clairement fait savoir que la sexualité n’était pas une grosse affaire. Aussi longtemps que j’acceptais qu’il était moralement correct que les gens puissent coucher ensemble dans un contexte de « mentalité contraceptive », je ne pouvais même pas considérer pour une seule seconde que l’avortement n’était peut-être pas correct. Ça me semblait beaucoup trop inhumain de demander aux femmes de gérer des conséquences qui changent complètement une vie pour un acte qui n’était pas supposé avoir des conséquences aussi grandes.

Alors cette idée que nous devons toujours traiter l’acte sexuel avec crainte et respect, à un tel point que nous devrions nous abstenir si nous étions catégoriquement opposés à son potentiel de création de la vie, était un message totalement nouveau et différent pour moi. Pour moi, être capable de considérer honnêtement quand est-ce que la vie commence, ouvrir mon cœur et ma tête à la merveille et à la dignité des plus petits de mes prochains n’était pas tout à fait possible jusqu’à ce que je comprenne la nature de l’acte qui crée la vie de ces êtres.
 

mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:#0003B2;mso-fareast-language:FR-CA">La grande tentation

Toutes ces pensées avaient ruminé dans mon esprit depuis un bout de temps et je me suis trouvée de plus en plus en accord avec la position pro-vie. Et puis, un soir alors que je lisais un truc, une pensée m’est venue à l’esprit et à partir de cet instant je fus officiellement et sans m’en excuser à personne, PRO-VIE. Ce que je lisais était encore une de ces histoires de société grecque qui laissait leurs bébés mourir à l’abandon et je me suis demandé comment est-ce que des gens normaux pouvaient faire quelque chose comme ça. J’ai senti un frisson me traverser le corps quand j’ai pensé :

Je sais comment ils ont fait.

J’ai réalisé à ce moment que des gens parfaitement bien, de bonne foi – des gens comme moi – peuvent supporter des choses extrêmement cruelles à travers le pouvoir du mensonge. De ma propre expérience, je savais que les Grecs, les Romains et les membres d’autres sociétés pouvaient abandonner un poupon à une mort certaine : Les très réelles pressions de la vie – soit « nous ne pouvons pas nous permettre financièrement d’avoir un autre enfant », « nous ne pouvons pas avoir plus de filles », « il ou elle n’aurait pas eu une belle vie » - les ont laissés susceptibles de céder à cette très ancienne tentation de déshumaniser les autres êtres humains. Bien que les circonstances étaient différentes, ce fut ce même processus de pensée qui a fait son œuvre en moi, dans l’esprit des magistrats de la Cour Suprême dans Stenberg v. Carhart, chez les médecins qui pratiquent l’avortement, dans tout le mouvement pro-choix, et chez toute personne qui a jamais été tentée de déshumaniser les personnes gênantes ou incommodantes.

Je parie que lorsque ces parents grecs qui abandonnaient leurs enfants quelque part dans le but de laisser quelqu’un d’autre les ramasser, peut-être, se disaient-ils aussi à quel point ces petites créatures étaient différentes de leurs autres enfants : ils ne peuvent pas parler, ils ne sont pas capables de se tenir assis et sûrement que ces petits bâillements et sourires ne sont rien d’autres que des réactions involontaires. Je vous parie n’importe quoi qu’ils identifiaient ces bébés par des mots différents que ceux qu’ils utilisaient pour identifier leurs autres enfants. Peut être qu’ils les appelaient des « fœtus ».

 

Pour en savoir plus sur les raisons d'être contre l'avortement >>

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