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Cette Canadienne a demandé de l’aide pour des pensées suicidaires — on lui a proposé l’euthanasie à la place


Kathrin Mentler.

Par Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Michelle Gamage

Kathrin Mentler (37 ans), une Canadienne qui vit avec des pensées suicidaires chroniques, a récemment raconté à Michelle Gamage, dans un article paru dans The Tyee le 9 août dernier, qu’on lui avait proposé l’euthanasie alors qu’elle cherchait de l’aide au cours d’une crise de santé mentale.

Il s’agit de la première histoire claire d’un conseiller proposant l’euthanasie comme option de traitement d’une maladie mentale et d’une illustration de la raison pour laquelle il y a eu une augmentation de 24 % des décès par euthanasie en Colombie-Britannique en 2022.

Mme Mentler souffre de dépression, d’anxiété et de pensées suicidaires chroniques depuis de nombreuses années, mais le centre d’évaluation de l’hôpital général de Vancouver lui a récemment proposé l’euthanasie. Gamage rapporte :

« Ce jour-là, mon objectif était de me mettre en sécurité. Je pensais peut-être essayer de me faire admettre à l’hôpital parce que j’étais en crise », dit-elle.

Mentler raconte qu’elle a dit à la conseillère qu’elle avait peur de « ne plus jamais se sentir horrible ». Elle a également révélé ses antécédents de maladie mentale et d’automutilation.

La conseillère lui a alors dit que le système de santé mentale était « complètement débordé », qu’il n’y avait pas de lits ni de médecin disponibles et que le plus tôt qu’elle pourrait parler à un psychiatre était le mois de novembre.

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Gamage raconte ce qui s’est passé ensuite :

« C’était assez décourageant et je me suis sentie impuissante », dit Mentler. « Je viens ici parce que je cherche de l’aide, et vous me dites qu’il n’y a pas d’aide ».

C’est alors que la conseillère lui a demandé si elle avait déjà envisagé le suicide médicalement assisté.

Mme Mentler s’est dite « choquée » et « écœurée » parce qu’elle était venue au centre d’accès et d’évaluation pour obtenir de l’aide, « pas pour recevoir des recommandations sur la façon de me tuer ».

Elle affirme que la conseillère lui a expliqué le fonctionnement de l’Aide médicale à mourir (AMM) et lui a dit que de nombreux patients posaient des questions à ce sujet, ajoutant que les patients ne « souffrent » pas parce qu’ils prennent des benzodiazépines avant de recevoir l’injection létale.

La conseillère a ensuite dit à Mentler qu’elle avait été soulagée par la noyade d’un autre patient qui n’avait pas pu se faire soigner. Mentler a déclaré à Gamage que :

L’histoire — et le « soulagement » de la conseillère — l’ont troublée. Elle a eu l’impression que la conseillère jugeait qu’il valait mieux que ce patient meure.

« Cela m’a donné l’impression que ma vie ne valait rien ou qu’il s’agissait d’un problème qui pouvait être résolu si je choisissais l’AMM », explique Mme Mentler.

Mme Mentler a déposé une plainte auprès de Vancouver Coastal Health et a demandé au Centre d’accès et d’évaluation de lui remettre ses dossiers de ce jour-là.

Gamage a demandé au Dr Sonu Gaind, chef du service de psychiatrie du Sunnybrook Health Sciences Centre de Toronto et professeur à l’université de Toronto, ce qu’il pensait de cette affaire. Gamage rapporte la réponse de Gaind :

... rendre l’AMM accessible à une personne atteinte d’une maladie mentale est « troublant » parce qu’il est extrêmement difficile d’évaluer un patient et de décider, en tant que médecin, s’il se rétablira ou non.

Prenant l’exemple de la dépression, il affirme que 60 à 70 % des patients se rétablissent complètement au bout d’un an, même s’ils n’utilisent aucun type de traitement. Il note également que les médecins n’ont raison que dans 47 % des cas lorsqu’ils affirment qu’un patient ne se remettra jamais d’une dépression — ce qui signifie que « nous nous trompons plus de la moitié du temps, mais nous ne savons pas pour quelle moitié nous nous trompons », lors de l’évaluation des patients dans le cadre de l’AMM.

Gamage a défié Gaind, qui soutient l’euthanasie pour les personnes en phase terminale, en avançant l’argument qu’il est discriminatoire de refuser l’euthanasie aux personnes qui ne sont pas en phase terminale. Gaind a répondu :

« Je ne suis pas légalement autorisé à conduire sans lunettes », a déclaré M. Gaind. « Ce n’est pas discriminatoire. C’est reconnaître des différences réelles et importantes entre les personnes ».

Dans des cas comme celui de Mentler, lorsqu’une personne traverse une crise de santé mentale, il est « ridicule » de dire qu’un conseiller respecte l’autonomie d’un patient en suggérant l’AMM, ajoute-t-il.

Mme Gamage a demandé une réponse au groupe de pression en faveur de l’euthanasie, Mourir dans la dignité, mais elle n’a pas reçu de réponse. Mme Gamage a fait remarquer que le site internet de MDD indiquait :

Le site internet de Mourir dans la dignité contient une page sur les « mythes et les faits ». Cette page affirme que c’est un mythe que « les cliniciens recommandent de manière inappropriée l’AMM à des patients qui ne sont pas admissibles ou comme alternative au traitement ». Les cliniciens ne sont autorisés qu’à répondre aux questions sur l’AMM et « seuls les infirmiers praticiens et les médecins impliqués dans la planification des soins et les processus de consentement ont l’obligation professionnelle d’entamer une discussion sur l’AMM ».

Mme Gamage explique que cela ne correspond pas à la norme de pratique modèle de Santé Canada, qui stipule que les cliniciens doivent aborder la question de l’AMM s’ils pensent qu’elle s’aligne « sur les valeurs et les objectifs de la personne en matière de soins ».

Andrea Woo a rapporté dans le Globe and Mail du 9 août que le conseiller avait proposé l’AMM (euthanasie) comme outil d’évaluation des risques pour mesurer le potentiel suicidaire de Mentler à ce moment-là.

Je ne suis pas un expert en santé mentale, mais proposer la mort pour évaluer le potentiel suicidaire d’une personne, à ce moment-là, semble contre-intuitif. Lorsqu’une personne a des idées suicidaires, le fait de lui proposer la mort pourrait renforcer ses idées suicidaires. En outre, le conseiller a parlé d’un autre patient décédé par noyade. Une personne ayant des idées suicidaires pourrait considérer ce commentaire comme une suggestion que la mort par noyade est préférable à la vie.

En matière de santé mentale, mélanger le conseil et le traitement avec l’euthanasie compromet la vie du patient.

Merci, Kathrin Mentler, d’avoir raconté votre histoire.



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