Par Micaiah Bilger (LifeNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Rawf8/Adobe Stock
Une femme britannique qui a tué son enfant à naître presque à terme avec des pilules abortives sera libérée de prison après qu’une cour d’appel ait réduit sa peine.
Carla Foster, 45 ans, du Staffordshire, en Angleterre, devait passer 28 mois en prison après qu’elle ait admis avoir menti sur l’état d’avancement de sa grossesse lorsqu’elle a acheté des pilules abortives par courrier. Foster a prétendu être enceinte d’environ sept semaines, mais elle était en réalité enceinte d’environ 33 semaines (8 mois) lorsqu’elle a pris les pilules abortives qui ont tué sa petite fille viable, Lily. En Angleterre, les avortements sont légaux jusqu’à 24 semaines.
Mardi, la Cour d’appel de Londres a toutefois accepté de réduire la peine de Mme Foster à 14 mois avec sursis, ainsi qu’à 50 jours de travaux d’intérêt général, rapporte l’AFP. En conséquence, Mme Foster sera bientôt libérée de prison.
« C’est une affaire très triste... C’est une affaire qui appelle à la compassion, pas à la punition », a commenté la juge Victoria Sharp.
L’avocat de Mme Foster, Barry White, a déclaré à la cour d’appel qu’elle luttait contre des problèmes de santé mentale et que les confinements du covid-19 aggravaient son anxiété, rapporte la BBC.
Me White a également fait valoir que la peine avait porté préjudice aux autres enfants de Mme Foster parce que la prison ne lui permettait pas de communiquer avec eux. Il a également souligné qu’elle avait coopéré avec la police et admis ce qu’elle avait fait.
Cependant, le procureur de la Couronne, Robert Price, s’est opposé à la réduction de la peine, affirmant que la sanction infligée à Mme Foster n’était pas « excessive » et que le juge avait « correctement tenu compte des circonstances atténuantes dans cette affaire exceptionnellement délicate », selon le rapport.
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En mai 2020, Foster a utilisé les « pilules par la poste » du Service de consultation britannique sur la grossesse (BPAS), pour acheter des pilules abortives par courrier pendant la fermeture du COVID-19. Selon le témoignage du tribunal, Foster était récemment retournée vivre avec son ex-partenaire, mais elle était enceinte d’un autre homme, rapporte la BBC.
Elle était enceinte de 32 à 34 semaines, mais lors de la brève consultation téléphonique avec le BPAS, elle a affirmé n’en être qu’à sept semaines de grossesse. Les pilules abortives ne sont censées être utilisées que jusqu’à 10 semaines de grossesse.
Le soir du 11 mai 2020, après avoir pris les pilules abortives, elle a donné naissance à sa fille, Lily ; la petite fille était mort-née. L’autopsie a confirmé que Lily était âgée d’environ huit mois et qu’elle ne présentait aucun signe de maladie ou de traumatisme, ce qui laisse supposer que ce sont les médicaments abortifs qui l’ont tuée.
L’affaire Foster a relancé le débat sur l’avortement en Angleterre, et les militants radicaux de l’avortement demandent au Parlement de légaliser les avortements, quelle qu’en soit la raison, jusqu’à la naissance.
Après la décision de la cour d’appel, Clare Murphy, directrice générale du BPAS, a déclaré que la peine initiale de Mme Foster était « cruelle » et que les avortements devraient être totalement décriminalisés.
« La cour d’appel a reconnu aujourd’hui que cette loi cruelle et désuète ne reflète pas les valeurs de la société actuelle », a déclaré Mme Murphy. « Il est temps de réformer la loi sur l’avortement afin que plus aucune femme ne soit injustement criminalisée pour avoir pris des mesures désespérées à un moment désespéré de sa vie ».
Mais si Foster avait accouché prématurément de Lily exactement au même moment et l’avait ensuite tuée par une autre méthode, la situation aurait été traitée différemment. La légalisation de l’avortement a déformé la société en lui faisant croire qu’il est acceptable de tuer un enfant tant qu’il est encore dans le ventre de sa mère.
Entre-temps, s’appuyant sur des cas comme celui de Lily et d’autres, les dirigeants pro-vie demandent au gouvernement de revenir sur sa récente décision autorisant la vente par correspondance de produits abortifs.
« Plutôt que d’assumer la responsabilité de l’envoi de pilules abortives 22 semaines après la limite légale pour les avortements à domicile et de risquer la santé de la mère ainsi que celle de l’enfant à naître, le BPAS utilise maintenant cyniquement l’expérience tragique de cette femme, qui a utilisé son service d’avortement, pour faire pression sur le gouvernement et les députés afin de “décriminaliser” totalement l’avortement », a réagi Right to Life UK.
La petite Lily pourrait être en vie aujourd’hui si sa mère avait subi une échographie ou un examen physique, ce qui était auparavant obligatoire avant de recevoir des pilules abortives, a poursuivi l’organisation pro-vie.
« À au moins 32 semaines, soit environ huit mois de gestation, Bébé Lily était un enfant humain pleinement formé. Si sa mère avait eu un rendez-vous en personne avec le BPAS, elle serait encore en vie », a déclaré Catherine Robinson, porte-parole de Right to Life UK.