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Une certaine forme de « catacombes » : Mgr Athanasius Schneider appelle les fidèles « chassés » par « Traditionis custodes » à conserver la messe traditionnelle

Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits)

Dans un récent entretien avec John-Henry Westen de LifeSiteNews, dont je vous propose ci-dessous une rapide traduction quasi intégrale (hormis les salutations), Mgr Athanasius Schneider affirme le devoir des laïcs catholiques de chercher des lieux de culte alternatifs pour pouvoir continuer d’assister à la messe traditionnelle en cas de « persécution » de la part de leurs pasteurs, et demande aux prêtres de s’interroger « en conscience » quant aux décisions à prendre lorsque la célébration de la messe tridentine leur est interdite.

Il appelle également tous les fidèles à participer à des prières à travers le monde afin que Dieu accorde à son Eglise un « pape catholique fidèle, fort et courageux ». Voici le texte de cet entretien que vous trouverez ici en anglais. — J.S.

*

John-Henry Westen : L’Église traverse actuellement des temps difficiles, des temps spirituellement difficiles. Vous avez souvent fait allusion à l’Église clandestine, et au fait qu’il faudrait peut-être entrer dans la clandestinité. Je sais que vous avez vous-même vécu cela quand vous étiez enfant. Pour cette raison, mais aussi en raison de votre position actuelle dans l’Église, il serait à mon avis très fructueux pour les fidèles d’entendre de votre bouche comment cela fonctionne en pratique. En Chine, par exemple, l’Église vit dans la clandestinité depuis longtemps, et encore aujourd’hui. Nous nous trouvons dans une situation un peu analogue. En Chine, des évêques infidèles font la promotion du communisme au mépris de la vérité du Christ. Mais il demeure des évêques nommés et approuvés par le pape François, et les prêtres doivent donc exister sous leur autorité, tout comme les fidèles, ce qui les place dans une situation de clandestinité.

En Occident, nous n’avons pas vraiment fait cette expérience. Mais il semble que nous y arrivions désormais, car nous avons des évêques infidèles qui ont pourtant été nommés par le pape François. Et ainsi, les prêtres et les fidèles doivent en quelque sorte vivre dans cette situation. Vous avez indiqué qu’il s’agit peut-être d’un temps où il faut vivre de manière clandestine. À quoi cela ressemble-t-il en pratique ? Comment y arriver ? Comment les prêtres et les fidèles peuvent-ils savoir à quel moment ils doivent se mettre à pratiquer de manière clandestine ? Et comment cela fonctionne-t-il ?

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Mgr Athanasius Schneider : Un exemple de ce type de situation, tant pour les fidèles que pour les prêtres — d’être en quelque sorte persécutés et marginalisés par ceux qui occupent les postes de haut rang dans l’Église, par les évêques — est celle que nous avons connue au quatrième siècle, avec l’arianisme. À cette époque, les évêques valides, les évêques licites, en tout cas la majorité d’entre eux, persécutaient les vrais catholiques qui gardaient la tradition de la foi en la divinité de Jésus-Christ, Fils de Dieu. Telle était la question de vie et de mort, de la vérité, de la tradition de la foi. Et donc ceux-ci étaient chassés des églises, ils étaient obligés de descendre aux « racines », aux messes en plein air.

D’une certaine manière, nous pouvons nous aussi nous trouver face à de telles situations. Et c’est déjà arrivé, surtout après Traditionis custodes. Il y a des endroits où les gens sont littéralement chassés des églises paroissiales où ils avaient eu, pendant plusieurs années, la messe traditionnelle en latin approuvée par le pape Benoît XVI et par les évêques locaux. Aujourd’hui, dans le nouveau contexte de Traditionis custodes, certains évêques — je le répète — expulsent littéralement des églises, des églises paroissiales, les meilleurs fidèles, les meilleurs prêtres : ils les expulsent de l’église paroissiale qu’on appelle l’église mère. Et ces fidèles sont donc obligés de chercher de nouveaux lieux de culte, des gymnases, des écoles ou des salles de réunion, etc.

C’est une situation qui s’apparente à une certaine forme de temps de catacombes. Ce ne sont pas littéralement des catacombes, car ils peuvent encore célébrer publiquement, mais on peut comparer cela au temps des catacombes parce qu’ils ne peuvent pas utiliser les structures et bâtiments officiels de l’Église.

Cependant, chaque situation de persécution de l’histoire de l’Église a apporté de nombreuses bénédictions et a renforcé davantage la foi des personnes persécutées. Celles-ci n’ont pas seulement fortifié leur propre foi, en étant expulsées et en cherchant d’autres lieux, mais leur fidélité a renforcé l’Église entière. Et cela est important : grâce à la fidélité de ces fidèles, cette injustice et ce traitement injuste de ces catholiques en notre temps par le Vatican, par les ordres du Pape François, et par les évêques — certains d’entre eux, malheureusement, ont dû simplement exécuter les ordres qui venaient du nonce ou du Vatican de fermer les églises et de mettre fin à des messes, des messes traditionnelles — produisent vraiment beaucoup de fruits pour l’Église tout entière.

J.-H. W : L’un des effets de ce phénomène se manifeste de deux manières différentes, l’une du côté des fidèles et l’autre du côté des prêtres. J’aimerais d’abord parler des fidèles. Lors de la Conférence sur l’Identité Catholique où nous étions tous les deux, on m’a demandé comment il se peut que des catholiques, connus pour leur obéissance au Pape, prennent maintenant la parole pour résister au Pape. Comment est-ce seulement possible ? Nous en sommes même à prier ouvertement chaque jour à LifeSite — depuis que vous l’avez fait vous-même — pour la conversion du Pape. Je le fais avec mes propres enfants, et pour triste que soit cette situation, cette attitude témoigne tout de même d’un grand amour pour le pape. C’est pourquoi nous prions pour lui, non pour le haïr, mais bien pour lui. Mais nous traversons une période difficile, très difficile. Que conseillez-vous spécifiquement aux fidèles quant à la manière dont nous devons faire face à cette situation, y compris avec nos enfants ?

A.S. : Tout d’abord, nous il faut préciser le véritable concept et la signification de l’obéissance. Saint Thomas d’Aquin dit que l’obéissance absolue, inconditionnelle, nous ne la devons qu’à Dieu seul, et à aucune créature, fût-ce le Pape lui-même. L’obéissance envers le Pape et les évêques dans l’Église est donc une obéissance limitée.

Ainsi, lorsque le pape ou les évêques ordonnent une chose qui portera manifestement atteinte à la plénitude de la foi catholique et à la plénitude de la liturgie catholique — ce trésor de l’Église, la messe traditionnelle en latin — cela est nuisible puisque cela porte atteinte à la pureté de la foi ; en portant atteinte à la pureté du caractère sacré de la liturgie, on porte atteinte à l’Église tout entière. Nous diminuons le bien de l’Église, le bien spirituel de l’Église. Nous diminuons le bien de nos âmes. Et à cela, nous ne pouvons pas collaborer.

Comment pourrions-nous collaborer à une diminution de la pureté de la foi, comment pourrions-nous collaborer à une diminution du caractère sacré, sublime de la liturgie de la sainte Messe, la Messe traditionnelle millénaire de tous les saints ? Dans une telle situation, nous avons une obligation (il ne s’agit pas seulement de dire que nous « pouvons » dans certaines occasions) de dire au Saint-Père, aux évêques, « avec tout le respect et l’amour que nous vous devons, nous ne pouvons pas exécuter ces ordres que vous donnez parce qu’ils nuisent au bien de notre Sainte Mère l’Église ».

Nous devons donc chercher d’autres lieux en étant néanmoins en quelque sorte formellement désobéissants. Mais en fait nous serons obéissants à notre Sainte Mère l’Église, qui est plus grande qu’un pape en particulier. La Sainte Mère Église est plus grande qu’un Pape particulier ! Et donc, nous obéissons à notre Sainte Mère l’Église. Nous obéissons aux Papes de tous les âges qui ont promu, défendu, protégé la pureté de la foi catholique, inconditionnellement, sans compromis, et qui ont également défendu le caractère sacré et la liturgie immuable de la sainte Messe à travers les siècles.

J.-H. W : Pour les prêtres, la question est encore plus grave, car les prêtres doivent obéir à leur évêque. Et pourtant, certains de ces évêques leur donnent des instructions, en exigeant qu’ils éloignent les fidèles, qu’ils leur refusent la messe traditionnelle, qu’ils refusent même les activités pro-vie à l’intérieur des paroisses, en les qualifiant de politiques. Dans le même temps, nous avons des paroisses qui font la promotion de la lutte contre le changement climatique et tout le reste, toutes ces absurdités qui se passent dans les paroisses. Mais ces prêtres ont un sentiment qu’on pourrait exprimer ainsi : « Je dois obéir à l’évêque. Que puis-je faire d’autre ? J’avais l’habitude de célébrer la messe traditionnelle en latin. Maintenant, nous n’avons plus le droit de le faire. » Que peuvent faire les prêtres quant à l’obéissance ? Peuvent-ils, eux aussi, entrer en quelque sorte dans la clandestinité, se cacher de leurs évêques et faire les choses d’une manière un peu cachée ?

A.S. : C’est une question très délicate, et je pense qu’elle touche à la conscience de ces prêtres. La réponse pourrait bien être différente pour chaque prêtre. Mais chaque prêtre doit demander à Dieu en conscience ce qu’il doit faire en ce moment. Il se peut aussi que certains prêtres obéissent, et en ce cas, ils ne peuvent pas aider les catholiques traditionnels, peut-être parce qu’ils veulent au moins rester dans les structures officielles, pour faire du bien. Cela pourrait en tout cas être une option.

Mais il y a une autre option, qui serait également légitime, si en conscience ils décidaient devoir désobéir à l’évêque de manière formelle en continuant de célébrer la messe et les sacrements traditionnels – pas seulement la sainte messe, mais aussi les sacrements, que ce soit de manière clandestine ou d’une manière peut-être officielle mais non approuvée.

Mais ce ne sera que pour une courte période : ce sera une solution temporaire. Et ils doivent pour autant garder leur amour pour l’évêque qui les persécute. Ils doivent prier pour cet évêque, ils doivent garder leur amour pour le pape François et prier pour lui. Ce temps passera. Ce phénomène n’est que temporaire. Dieu nous donnera de nouveau un Pape fort qui défendra la messe traditionnelle et la foi traditionnelle, et ensuite des évêques. Cela adviendra sûrement, sans aucun doute. Nous devons simplement supporter cette situation temporelle, tout comme ces prêtres, en ayant foi en l’intervention divine.

J.-H. W : Vous avez dit à propos de l’Eglise qu’elle aura un nouveau Saint-Père qui embrassera la vérité dans la plénitude de la foi. Et je sais que cette supposition est la vôtre, venant de votre propre cœur et de votre propre discernement dans la prière. Mais quelle est votre pensée à ce sujet ? On dit beaucoup aujourd’hui que le Pape François semble avoir noyauté le collège des cardinaux, et l’élection ne va évidemment pas tarder. Le pape François est un homme âgé et sa santé n’est pas bonne. Nombreux sont ceux qui considèrent que le collège est à ce point rempli des siens qu’on peut s’attendre à voir arriver un nouveau pape de la même veine que la sienne. Que faire de tout cela ? La situation semble assez désespérée. Lorsque vous parlez de quelque chose de temporaire, le délai correspond-il dans votre esprit à plusieurs décennies ? Ou pensez-vous à un temps plus court ?

A.S. : Eh bien, il ne nous appartient pas de connaître le temps, ainsi que Jésus-Christ l’a dit aux Apôtres dans les Actes des Apôtres. Il ne nous appartient pas de connaître le temps. Dieu sait déjà quand il donnera de nouveau à son Église un pape catholique fort, cent pour cent traditionnel, et Il sait que tout pape doit être cent pour cent catholique, cent pour cent traditionnel. Ce fut le cas de saint Pierre, et ce fut le cas de tous les papes à travers l’histoire, à de très rares exceptions près. Il est inhérent à la nature de la fonction papale d’être vraiment un défenseur traditionnel à cent pour cent de la foi et du caractère sacré de la sainte liturgie. Et cela viendra, parce que c’est, je le répète, la nature de la fonction papale. Actuellement, au cours des dernières décennies, cette nature a été obscurcie par la crise actuelle de l’Église.

Nous ne connaissons donc pas exactement l’heure, mais il nous faut prier pour que le temps soit abrégé. Et l’intervention de Dieu dépend de nos prières. Nous devons faire une coalition, une alliance, peut-être une alliance mondiale de prières, une chaîne de prières, de chapelets pour implorer une intervention très rapide de Dieu pour accorder à l’Eglise un Pape catholique fidèle, fort et courageux.

*

Pour approfondir le sens de la messe avec Mgr Athanasius Schneider, rien de mieux que son dernier livre, La Messe catholique, que j’ai eu le grand honneur de traduire. Je gage qu’il vous fera encore davantage aimer la messe, et en particulier la messe traditionnelle. A découvrir absolument ! On peut se le procurer ici via ce blog.



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