Par Anthony Murdoch — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Andrey Popov/Adobe Stock
16 octobre 2024 (LifeSiteNews) — Une catholique canadienne a partagé sa frustration sur la façon dont la nouvelle maison de soins de son père a « poussé » les résidents [et leur famille] à envisager l’euthanasie comme une option pour mettre fin à la vie de leurs proches, disant que les personnes de foi ont besoin d’une « voix » pour s’exprimer contre les réalités de la procédure sinistre.
Une publication récente de l’archidiocèse de Regina (Saskatchewan) rappelle que Linda Maddaford, la nouvelle directrice de la Catholic Women’s League locale, a dû subir les pressions du personnel de la maison de soins qui proposait à son père l’aide médicale à mourir (AMM).
« En tant que catholiques, nous devons pouvoir nous exprimer », a déclaré M. Maddaford à propos de cette expérience, ajoutant : « C’est tellement épouvantable et tellement choquant à bien des égards. Et nous devons en parler ».
Peu après la mort de sa mère, Mme Maddaford a placé son père dans un centre de soins pour personnes âgées à Saskatoon. Elle raconte qu’un jour seulement après l’arrivée de son père dans l’établissement, elle a reçu un « courriel général nous invitant à assister à une présentation dans la salle à manger ».
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Elle a déclaré que même s’il semble que certaines familles aient « exprimé un intérêt » pour l’AMM, elle a été frustrée par l’invitation à la présentation concernant, comme indiqué dans le rapport de l’archidiocèse, « la fin de la vie des patients, le lendemain du jour où elle a confié son père à leurs soins, notant qu’ils auraient pu simplement donner aux familles intéressées une brochure ».
Maddaford a constaté que toute cette épreuve était une « pression du haut vers le bas », ajoutant que si « ce n’est pas le cas, si vous n’êtes pas ouvert à l’idée, vous devriez l’être ».
Je m’inquiète pour les personnes qui subissent la pression du genre « mon médecin me l’a conseillé », ou « quelqu’un avec un presse-papiers est venu et n’a pas arrêté de demander », a-t-elle fait remarquer.
Mme Maddaford a déclaré qu’en ce qui concerne les soins prodigués à son père, sa famille « a choisi de ne pas craindre les aspects difficiles de la vie ».
« Parce que c’est un espace sacré, je dirais que la foi est un don. C’est une graine qui doit être nourrie. Si vous voulez lui faire de la place dans votre vie, elle s’épanouira. Nous avons fait de la place dans notre vie pour prendre soin de notre mère et de notre père. »
Mme Maddaford estime que l’AMM devrait être « repoussée dans un coin », mais ajoute que « ce n’est pas ce que la plupart d’entre nous vivront avec nos proches ».
La Conférence des évêques catholiques du Canada a déclaré, à propos des soins aux proches, que « Jésus a montré de la façon la plus complète ce que signifie aimer, servir et être présent aux autres. Sa réponse à la souffrance des autres a été de souffrir avec eux, et non de les tuer. Il a accepté la souffrance dans sa vie comme un chemin vers le don, la générosité, la miséricorde ».
De nombreux groupes, même en dehors de l’Église catholique, se sont opposés à l’expansion prévue de l’AMM au Canada par l’actuel gouvernement libéral du premier ministre Justin Trudeau.
Comme l’a rapporté LifeSiteNews au début du mois, une coalition de groupes canadiens de défense des personnes handicapées s’est regroupée pour déposer « a Charter Challenge » ou « Contestation fondée sur la Charte » contre le gouvernement fédéral pour avoir autorisé l’euthanasie pour les personnes qui ne sont pas en phase terminale, mais qui souffrent d’une maladie chronique ou d’un handicap.
En février, après avoir essuyé le refus de groupes pro-vie, médicaux et de santé mentale, ainsi que de la plupart des provinces canadiennes, le gouvernement fédéral a reporté à 2027 l’extension de l’euthanasie aux personnes souffrant de maladies mentales.
Le nombre de Canadiens tués par injection létale dans le cadre du programme d’AMM depuis 2016 s’élève à près de 65 000, et l’on estime à 16 000 le nombre de décès pour la seule année 2023. Nombreux sont ceux qui craignent que les statistiques officielles soient manipulées et que ce chiffre soit encore plus élevé.
Mme Maddaford parlera de l’expérience de sa famille avec l’AMM les 22 et 23 octobre lors de la convention de la Catholic Health Association of Saskatchewan à Saskatoon.