Päivi Räsänen.
Par Andreas Wailzer — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : YouTube
14 novembre 2023, Helsinki (LifeSiteNews) — La Cour d’appel d’Helsinki a déclaré la députée parlementaire finlandaise Päivi Räsänen et l’évêque luthérien Juhana Pohjola non coupables de « discours de haine » pour avoir défendu le l'enseignement biblique sur le mariage et la sexualité.
« Je suis profondément soulagée. La Cour a pleinement approuvé et confirmé la décision du tribunal de district, qui reconnaissait le droit de chacun à la liberté d’expression », a déclaré Mme Räsänen après le verdict.
En 2021, Mme Räsänen avait été accusée d’« agitation contre un groupe minoritaire » pour avoir fait part de ses convictions bibliques sur le mariage et la sexualité. Dans un tweet datant de 2019, dans lequel figurait un verset de la lettre de Saint Paul aux Romains condamnant les actes homosexuels, l’ancien ministre finlandais de l’Intérieur a critiqué l’Église luthérienne de Finlande pour sa participation à un défilé de la « fierté » LGBT. Elle a également été inculpée pour avoir exprimé ses opinions lors d’un débat radiophonique en 2019 et dans une brochure de l’Église datant de 2004 et intitulée « Male & Female He Created Them » (« Homme et femme, Il les a créés »). L’évêque luthérien Juhana Pohjola a été inculpé pour avoir publié la brochure de 2004.
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Räsänen et Pohjola ont été acquittés à l’unanimité par un tribunal de district finlandais en mars 2022, mais le ministère public a fait appel de la décision. Puis, le 14 novembre 2023, la Cour d’appel a confirmé l’acquittement de 2022 dans une décision unanime, ne trouvant « aucune raison, sur la base des preuves reçues lors de l’audience principale, d’évaluer l’affaire différemment du tribunal de district. Il n’y a donc aucune raison de modifier le résultat final du jugement du tribunal de district ».
Selon ADF International, un groupe chrétien de défense des droits de l’homme représentant les accusés finlandais, l’accusation peut faire un dernier appel devant la Cour suprême jusqu’au 15 janvier 2024.
« Ce n’est pas un crime de mettre un verset de la Bible sur Twitter ou de s’engager dans un discours public avec une perspective chrétienne », a déclaré Mme Räsänen après son acquittement. « Les tentatives faites pour me poursuivre pour avoir exprimé mes croyances ont abouti à quatre années extrêmement éprouvantes, mais j’espère que le résultat constituera un précédent important pour protéger le droit de l’homme à la liberté d’expression. J’espère sincèrement que d’autres personnes innocentes ne connaîtront pas la même épreuve pour avoir simplement exprimé leurs convictions ».
Procureur finlandais : Il existe des interprétations « criminelles » de la Bible
Lors des déclarations d’ouverture du procès en appel, le 31 août, le procureur finlandais Anu Mantila a déclaré : « Vous pouvez citer la Bible, mais c’est l’interprétation et l’opinion de Räsänen sur les versets de la Bible qui sont criminelles ».
ADF International rapporte que l’accusation a attaqué la théologie de Räsänen et de Pohjola tout au long du contre-interrogatoire, leur demandant s’ils allaient renoncer ou « mettre à jour » ce qu’ils ont dit au sujet du mariage et de la sexualité.
« Au cœur de l’interrogatoire de Mme Räsänen par le procureur se trouvait la question suivante : reviendrait-elle sur ses convictions ? La réponse était non — elle ne renierait pas les enseignements de sa foi. Le contre-interrogatoire ressemblait à s’y méprendre à un procès pour hérésie du Moyen-Âge ; il était sous-entendu que Räsänen avait “blasphémé” contre les orthodoxies dominantes de l’époque », a déclaré l’avocat de Räsänen, Paul Coleman, directeur général d’ADF International.
Le procureur a fait valoir que la députée finlandaise aurait dû savoir que ses propos pouvaient être offensants pour certaines personnes et qu’elle devait donc s’abstenir d’exprimer ses convictions. « La question n’est pas de savoir si c’est vrai ou non, mais si c’est insultant », a-t-elle déclaré.
La cour d’appel a confirmé la décision du tribunal de district, qui a estimé qu’« il doit y avoir une raison sociale impérieuse pour interférer avec la liberté d’expression et la restreindre ». Le tribunal de district n’avait pas trouvé une telle raison, déclarant qu’« il n’appartient pas au tribunal de district d’interpréter les concepts bibliques ».