Maureen Condic.
Par Micaiah Bilger (LifeNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Après bientôt 50 ans de légalisation de l’avortement à la demande, les scientifiques disposent désormais d’un « énorme corpus de données » confirmant que les bébés à naître peuvent ressentir la douleur dès 12 semaines de grossesse, selon un professeur de neurobiologie de l’Université de l’Utah.
Dans un article publié dans National Review, le professeur Maureen Condic révèle que les scientifiques en savent beaucoup plus sur le développement des bébés à naître qu’en 1973, lorsque la Cour suprême des États-Unis a statué sur l’arrêt Roe vs Wade.
Il est désormais clair que les bébés dans l’utérus peuvent ressentir la douleur dès la douzième semaine de grossesse et très certainement dès la dix-huitième semaine, a-t-elle ajouté.
« Il existe désormais des preuves solides que les fœtus, dès la douzième semaine, ont un comportement conscient et intentionnel et qu’ils font activement la distinction entre des expériences sensorielles similaires », affirme Mme Condic.
Elle a cité les recherches de Stuart Derbyshire, un chercheur en cartographie cérébrale très respecté, que les militants de l’avortement avaient l’habitude de désigner comme « une voix de premier plan contre la probabilité de la douleur fœtale ».
En 2020, Derbyshire a déterminé que ses conclusions précédentes étaient erronées, et il croit maintenant que « même sans un cortex entièrement formé, les connexions neuronales du thalamus à la sous-plaque pourraient être suffisantes pour la perception de la douleur », indique Mme Condic.
Selon les nouvelles recherches de Derbyshire, « ... une lecture équilibrée de ces preuves indique une expérience immédiate et irréfléchie de la douleur, médiée par la fonction en développement du système nerveux, dès la douzième semaine. »
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Condic poursuit :
Il existe un accord scientifique de longue date et pratiquement universel selon lequel les connexions entre la moelle épinière du fœtus et la région du thalamus du cerveau se forment entre 12 et 18 semaines. Et les preuves croissantes que les connexions au cortex qui se développent plus tard ne sont pas nécessaires pour une expérience consciente de la douleur ont radicalement modifié notre compréhension du développement neurologique du fœtus et ont conduit à la conclusion que le fœtus peut ressentir et ressent effectivement la douleur dès le début du deuxième trimestre.
... De multiples études démontrent que les animaux et les humains font preuve de conscience et de souffrance même si le cortex du cerveau est altéré, immature ou absent.
Chercheuse associée à l’Institut Charlotte Lozier, elle signale que les observations faites à l’aide d’ultrasons 4D et de bébés très prématurés nés dès 21 semaines de grossesse fournissent également des preuves visuelles que les bébés à naître ressentent la douleur au cours du deuxième trimestre.
« De plus, bien que le cerveau humain n’atteigne pas sa maturité avant l’âge de 25 ans environ, la perception humaine de la douleur tend à rester constante tout au long de la vie, ce qui signifie que l’expérience de la souffrance ne dépend pas de la maturité des circuits corticaux », explique Mme Condic.
D’autres études montrent que les bébés à naître, dès l’âge de 14 semaines, peuvent faire la différence entre la musique et les vibrations, et que les bébés à naître, à l’âge de 23 semaines, peuvent reconnaître des comptines, ce qui suggère un développement cérébral complexe et un certain niveau de conscience, a-t-elle ajouté.
Ces découvertes sont particulièrement importantes alors que la Cour suprême des États-Unis s’apprête à entendre une affaire qui remet directement en cause l’arrêt Roe vs Wade et pourrait permettre aux États de protéger à nouveau les bébés à naître contre l’avortement. La loi du Mississippi au centre de l’affaire interdit les avortements après 15 semaines de grossesse, mais les précédents juridiques actuels interdisent aux États de protéger les bébés à naître avant la viabilité, soit environ 22 semaines.
Les preuves croissantes de la douleur et de la conscience renforcent la position pro-vie selon laquelle les bébés à naître sont des êtres humains uniques et précieux, même à des stades très précoces de la grossesse, et l’avortement est une violence cruelle contre des enfants sans défense qui doit cesser.