Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Piqsels
C’est au début de l’année 2019 que le Dr en psychiatrie Albert Batalla reçoit une demande de second avis médical pour une euthanasie, procédure requise dans le processus d’euthanasie aux Pays-Bas. Le patient en question souffrait, d’après son dossier médical, d’hallucinations psychotiques incessantes. Les traitements qui lui avaient été procurés ne l’avaient en rien soulagé, situation qui l’a poussé à demander l’euthanasie, selon l’Institut Européen de Bioéthique :
Les traitements mis en œuvre jusqu’ici n’ont produit aucune amélioration, à tel point que le patient demande l’euthanasie pour s’en délivrer.
Pour cela, l’homme fait appel à la Levenseindekliniek (Clinique de fin de vie, désormais appelée « Centre d’expertise pour l’euthanasie »), qui après un an de prise en charge conclut que ses souffrances sont insupportables et sans issue. Autrement dit, il se trouve dans les conditions pour être euthanasié s’il le souhaite. Un second avis médical est toutefois nécessaire, et c’est au sein du Centre Médical Universitaire d’Utrecht, spécialisé en traitement des psychoses, que le cours de sa vie va totalement changer.
Pour comprendre au mieux ce qui se passe chez son patient, le Dr Batalla va l’observer pendant une semaine entière. Il comprend vite qu’il ne s’agit aucunement d’hallucinations, mais bien d’obsessions. Et de prescrire un nouveau traitement (Citalopram), dont les effets positifs se font déjà ressentir après deux jours. « Je veux vivre », déclare son patient, libéré d’un poids qu’il traînait depuis tant d’années.
« Pourquoi a-t-il dû attendre 8 ans pour obtenir le bon traitement ? », se demande le psychiatre. La conclusion tirée par Batalla et son confrère Sisco van Veen, dans la revue américaine Psychiatric Services, est « qu’il faut toujours rester critique et prudent par rapport au diagnostic établi par les confrères… »
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