Par Doug Mainwaring — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Pikist
27 juillet 2021 (LifeSiteNews) — La publication catholique The Pillar, dont la révélation explosive que le secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis est un utilisateur régulier de l’application de rencontre homosexuelle Grindr a poussé celui-ci à démissionner, vient de lâcher une autre bombe, cette fois directement sur la Cité du Vatican.
Dans un article publié le 27 juillet 2021, The Pillar a indiqué qu’il a accès à une foule de données commerciales provenant de Grindr et d’autres applications de rencontre, montrant que celles-ci sont utilisées dans les zones non publiques du Vatican ─ et ces données sont similaires à celles auxquelles ils ont pu accéder et ensuite analyser aux États-Unis.
« L’utilisation intensive de l’application de rencontres basée sur la localisation est évidente dans les murs de la Cité du Vatican, dans les zones restreintes de la basilique Saint-Pierre, à l’intérieur des bâtiments du gouvernement de la Cité du Vatican et de l’administration du Saint-Siège, y compris ceux utilisés par le personnel diplomatique du Vatican, dans les bâtiments résidentiels et dans les jardins du Vatican, le jour et la nuit », explique The Pillar.
Leur enquête a montré qu’en 2018, « au moins 32 appareils mobiles ont émis des signaux en série de données d’applications d’accrochage ou de rencontre à partir de zones et de bâtiments sécurisés du Vatican ».
« Au moins 16 appareils mobiles ont émis des signaux à partir de l’application de rencontre Grindr pendant au moins quatre jours entre mars et octobre 2018 dans les zones non publiques de l’État de la Cité du Vatican, tandis que 16 autres appareils ont montré que d’autres applications d’accrochage ou de rencontre basées sur la localisation, tant hétérosexuelles qu’homosexuelles, ont été utilisées pendant quatre jours ou plus au cours de la même période. »
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L’article de The Pillar jette une lumière vive sur les graves risques de sécurité posés par l’utilisation des applications de rencontres par les travailleurs du Vatican et les résidents du Saint-Siège, en particulier en ce qui concerne ses relations diplomatiques avec la Chine.
De 2016 à 2020, Grindr était la propriété de l’entreprise chinoise Beijing Kunlun Tech, qui aura probablement été contrainte par le gouvernement communiste du pays de partager les informations collectées par le site ; celles-ci pourraient ensuite avoir été utilisées pour « extorquer, contraindre ou faire chanter » des utilisateurs occupant des postes de pouvoir.
« Comme le Vatican n’a pas de composante militaire, les Chinois traquent leurs idées religieuses, espionnent les figures de l’Église locale afin de les maintenir dans le rang », a déclaré au Pillar Nina Shea, ancienne commissaire de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale. « Le chantage est certainement l’une des cartes dont ils disposent et qu’ils n’auraient aucun scrupule à utiliser ».
« En ce qui concerne leur prise de contact avec le Vatican, je comprends bien comment ils ont ciblé le Saint-Siège par des cyberattaques et tout le reste, et aussi l’église locale de Hong Kong et tout ce qui a précédé le nouvel accord Vatican-Chine », a déclaré Shea.
La période où Grindr était la propriété de l’entreprise chinoise coïncide avec l’accord déséquilibré entre le Vatican et le gouvernement chinois, qui a sapé la fidèle Église clandestine du pays tout en accordant au Parti communiste chinois (PCC) le pouvoir exclusif de choisir les évêques et de contrôler l’Église catholique dans ce vaste pays.
L’article du Pillar soulève la question : le chantage ou l’extorsion ont-ils joué un rôle dans l’accord Vatican-Chine, qui, pour de nombreux observateurs, semble être une horrible capitulation de l’Église catholique romaine face au PCC furieusement athée ?
Après l’annonce de l’accord par le Vatican en 2018, le cardinal Joseph Zen, ancien archevêque de Hong Kong, a déclaré que l’accord équivaut à un coup de main du Vatican « pour aider le gouvernement à anéantir l’Église clandestine que Pékin n’a pas réussi à écraser ».
L’héroïque militant chinois aveugle de renommée mondiale, Chen Guangcheng, a décrit l’accord du Vatican avec la Chine comme une « gifle » pour des millions de catholiques.
Le cardinal Raymond Burke a déclaré à l’époque que l’accord avec la Chine sur la sélection des évêques était « absolument inadmissible » et « une trahison des innombrables confesseurs et martyrs qui ont souffert pendant des années et ont été mis à mort » par le parti communiste.
Les fondateurs de The Pillar, J.D. Flynn et Ed Condon, se sont récemment rendus à Rome pour un bref séjour et pour rencontrer le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, et le Dr Paolo Ruffini, préfet du Dicastère des communications du Vatican.
Bien que le contenu de leur discussion de 90 minutes n’ait pas été révélé, il est probable que l’accent ait été mis sur les risques pour la sécurité du Vatican que représente l’application anonyme de rencontre entre homosexuels, Grindr.
Le cardinal Parolin a été la cheville ouvrière de l’accord inexplicable de l’Église avec la Chine.
À la veille du renouvellement de l’accord avec la Chine l’automne dernier, le cardinal Zen a accusé Parolin de « mentir » lorsqu’il a affirmé que le pape Benoît XVI avait approuvé un projet de l’accord controversé Chine-Vatican de 2018.
L’évêque retraité de Hong Kong a également accusé Parolin de « manipuler » le pape François en ce qui concerne les relations du Vatican avec le régime communiste chinois.