Dr Calum Miller.
Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie
11 avril 2022 (LifeSiteNews) — Le médecin et éthicien britannique pro-vie, Calum Miller est l’un des plus éloquents défenseurs des enfants à naître de son pays. J’ai découvert son travail après qu’il ait brillamment défendu la loi texane Heartbeat Act dans une interview presque entièrement hostile de la BBC (il est venu sur mon podcast pour discuter de son travail peu après). Récemment, le Dr Miller a publié un article dans l’Ethiopian Medical Journal, le journal officiel de l’Association médicale éthiopienne. Contrairement aux affirmations des militants de l’avortement qui font pression pour décriminaliser l’avortement dans le monde entier, les recherches du Dr Miller montrent que la légalisation de l’avortement n’a rien fait pour prévenir la morbidité et la mortalité dues à l’avortement illégal, mais a, au contraire, aggravé le problème.
Le Dr Calum Miller a exposé ses conclusions dans une entrevue.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans cette étude ?
J’ai commencé à m’intéresser à ce sujet parce que j’ai souvent entendu dire que l’interdiction de l’avortement ne sauverait aucun bébé, mais qu’elle tuerait des femmes. Bien sûr, l’interdiction de l’avortement sauve des bébés — c’est aussi empiriquement établi que possible — mais il est toujours aussi déchirant que des femmes meurent d’avortements illégaux. J’ai remarqué que la plupart des pro-vie ont une réponse de principe — même si des femmes meurent d’avortements illégaux, les bébés à naître sont des êtres humains et méritent donc une protection légale. C’est vrai, mais j’ai commencé à remarquer que nous concédions trop facilement les affirmations empiriques — et en fait, en lisant davantage, j’ai découvert qu’elles étaient presque toujours fausses. Mais très peu d’universitaires s’étaient penchés sur la question en détail. J’ai donc voulu examiner en détail un exemple moderne et voir si l’avortement légal avait tenu ses promesses — malheureusement, tout ce qu’il a obtenu, c’est plus de vies brisées et plus de femmes hospitalisées.
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Selon vous, quelles ont été les conclusions les plus importantes ?
La première conclusion, la plus simple, est que la légalisation de l’avortement n’a pas réduit le nombre de femmes qui en meurent. En fait, il semblerait qu’elle ait entraîné une augmentation du nombre de décès. Cela correspond à l’expérience de presque tous les autres pays. Deuxièmement, la légalisation de l’avortement n’a même pas réduit le nombre de femmes ayant recours à des avortements illégaux — le nombre d’avortements illégaux a en fait augmenté, tandis que le nombre d’avortements légaux est monté en flèche. Troisièmement, la gravité des complications dont souffrent les femmes a augmenté de façon spectaculaire lorsque l’avortement a été légalisé. La proportion de femmes admises en soins intensifs a triplé. Et dans les années qui ont suivi, on a constaté une nouvelle augmentation de 50 % des complications graves, et la proportion de femmes souffrant de défaillances organiques a quadruplé.
Quelles sont les conclusions qui démystifient le discours dominant sur l’avortement ?
Le discours dominant prétend que lorsqu’on légalise l’avortement, les femmes cessent de se faire avorter illégalement et par conséquent ne meurent plus. Il s’agit d’un mythe dangereux qui nuit aux femmes. Quelques mois après la légalisation de l’avortement en Argentine, une des principales militantes de l’avortement est morte des suites d’un avortement. Sa vie comptait infiniment, et c’est une tragédie qu’elle ait été induite en erreur par d’autres défenseurs de l’avortement qui propageaient ces mythes. Ce que j’ai découvert dans l’étude sur l’Éthiopie, c’est que — comme dans de nombreux pays — la légalisation de l’avortement ne réduit pas les avortements illégaux ; elle ne fait qu’augmenter les avortements légaux (en plus des illégaux), mettant davantage de femmes en danger. Le Royal College of Obstetricians and Gynaecologists en Angleterre a démystifié tous ces mythes en 1966, mais malheureusement, cette organisation et d’autres se sont mises à propager cette désinformation.
Quelle a été la réaction à votre étude ?
Nous n’en sommes qu’au début. L’accueil a été positif et je sais que certains médecins éthiopiens commencent à examiner les preuves avec attention. Mais ce qui est peut-être le plus significatif, c’est que personne n’avait encore remis en question les affirmations empiriques. J’espère donc que cela aidera d’autres pays en développement à avoir une conversation critique sur l’avortement, fondée sur des preuves, plutôt que de se laisser dicter quoi faire par les autorités internationales.