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Un évêque français fidèle démissionne à la demande du pape François après un long conflit


Mgr Dominique Rey.

Par Michael Haynes senior — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : YouTube

7 janvier 2025, Toulon, France (LifeSiteNews) — Mgr Dominique Rey, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon, a démissionné mardi à la demande du Pape François, marquant ainsi la dernière passation de pouvoir dans un diocèse français en proie à des censures de Rome ces dernières années.

Dans une déclaration surprenante publiée le 7 janvier en milieu de matinée, Mgr Rey a annoncé qu’il démissionnait de son poste d’ordinaire du diocèse de Fréjus-Toulon, ce qui signifie que son coadjuteur, Mgr François Touvet, en assumera désormais la direction.

Quelques heures plus tard, le bulletin quotidien du Saint-Siège annonçait que le pape François avait accepté la démission de l’évêque de 72 ans.

Le diocèse de Mgr Rey est l’épicentre d’une lutte avec le Vatican depuis plusieurs années. Considéré comme l’un des prélats français les plus orthodoxes et très ouvert à la messe traditionnelle, il a attiré dans son diocèse un nombre croissant de communautés naissantes et de prêtres, ce qui a progressivement suscité l’ire de certains responsables à Rome.

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Mgr Rey a non seulement accueilli des prêtres célébrant la messe traditionnelle, mais il en a aussi ordonné lui-même, tout en gagnant un soutien particulier parmi les catholiques français pour son implication dans le pèlerinage de Chartres [des fidèles] de la messe en latin. Son ouverture ne concernait pas seulement les communautés de la messe latine, mais aussi celles qui étaient plus charismatiques : c’est toutefois sa cordialité à l’égard du clergé traditionnel qui a propulsé Rey sous les feux de la rampe au cours des dernières années.

Malgré la prospérité de son séminaire et de son diocèse — qui a accueilli un certain nombre de communautés naissantes vouées à l’usage traditionnel de la liturgie et des sacrements de l’Église —, Mgr Rey s’est vu interdire de procéder à des ordinations par un décret publié par le Vatican en juin 2022. Cette interdiction est intervenue moins d’un mois avant l’ordination prévue de quatre nouveaux prêtres et six diacres.

Après l’interdiction de ses ordinations par le Vatican, puis l’installation de Mgr Touvet comme coadjuteur en novembre 2023, la position de Mgr Rey a été sévèrement limitée. Les ordinations dans le diocèse ont repris plus tard, mais seulement après l’arrivée de Touvet, qui était le chef de facto du diocèse, sauf de nom.

Dans sa lettre de démission, Mgr Rey affirme que le pape François l’a encouragé à rester évêque du diocèse lorsque, lors d’une rencontre en décembre 2023, il a interrogé le pape sur son avenir à Toulon.

Mais Mgr Rey a déclaré aujourd’hui que le nonce apostolique « m’a informé que le Saint-Père me demandait de renoncer à ma charge d’évêque diocésain de Fréjus-Toulon, sans que j’aie eu connaissance d’éléments nouveaux par rapport à ceux qui avaient motivé la nomination de l’évêque coadjuteur. »

La déclaration de démission de Mgr Rey laisse transparaître la consternation qu’il éprouve depuis longtemps à l’égard de la manière dont le Vatican traite les questions relatives à son diocèse. Toutefois, il s’est efforcé de souligner son « obéissance au successeur de Pierre » et de démissionner comme cela lui avait été demandé :

« Face aux incompréhensions, aux pressions et aux polémiques toujours néfastes pour l’unité de l’Église, le critère ultime de discernement reste pour moi celui de l’obéissance au Successeur de Pierre ».

Mgr Rey a souligné ses efforts pour mettre en œuvre les diverses priorités des derniers papes, sans toutefois préciser un aspect particulier du pontificat de François :

« De même que je me suis toujours efforcé de répondre aux appels à la nouvelle évangélisation de saint Jean-Paul II, puis à l’encouragement de Benoît XVI à accueillir et former les vocations sacerdotales, et enfin aux orientations de François, j’ai accepté, dans ce cas, de transmettre la charge pastorale qui m’avait été confiée en l’an 2000 par Jean-Paul II ».

Il célébrera une messe d’adieu pour le diocèse le 1er février.

S’adressant à Famille Chrétienne, Mgr Rey a ajouté que « ma mission ne m’appartient pas, elle vient du Pape, comme celle de tout évêque ».

Après avoir envoyé sa lettre de démission au Vatican le 31 décembre, Mgr Rey a déclaré avoir informé son clergé de la nouvelle aujourd’hui.

La démission demandée à Mgr Rey est interprétée par des journalistes chevronnés et des catholiques français comme un coup de force du Vatican contre un évêque devenu « trop » amical envers les communautés traditionnelles, à une époque où le Saint-Siège tente de restreindre l’ancienne liturgie.

Avant la suppression des ordinations en juin 2022, le diocèse avait fait l’objet d’une « visite fraternelle » en 2020 menée par l’actuel cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et favori du pape François. Cette visite avait été ordonnée par le Vatican et le Dicastère pour les évêques. Le diocèse a également fait l’objet d’une visite apostolique menée par Mgr Antoine Hérouard, archevêque de Dijon, au début de l’année 2023.

Mais même depuis l’arrivée de Mgr Touvet, Rome a continué d’empêcher l’ordination de séminaristes attachés à la liturgie traditionnelle.

Leurs ordinations ont finalement eu lieu quelques mois plus tard que prévu, après que Touvet se soit assuré que la communauté acceptait « la validité du missel actuel », bien qu’ils célèbrent eux-mêmes la messe en latin.

Commentant la démission de Mgr Rey, le blogue français Le Salon Beige estime qu’elle était principalement due à l’accueil affable qu’il réservait au clergé traditionnel :

« Avec cette nouvelle sanction, Mgr Rey paie sa trop grande proximité avec le “monde trad”. Non, il n’était pas “trad”, mais il accueillait des “trads” dans son diocèse. Notez la précision de l’accusation ! Tout le monde peut être proche d’un “trad” ou de quelqu’un qui est proche d’un “trad”, et ainsi de suite. Comme la peste, cette maladie est susceptible d’être contagieuse, et toute personne qui ne se roule pas par terre et n’écume pas à la vue de la liturgie traditionnelle est susceptible d’être accusée ».

Bien qu’elle ne soit pas aussi franche que celle de l’évêque Joseph Strickland, la démission forcée de Mgr Rey présente des similitudes notables avec celle de l’évêque texan évincé, qui a eu lieu en novembre 2023.



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