John Robertson.
Par Clare Marie Merkowsky — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Canadian Constitution Foundation
7 février 2025, Murray Harbour, Île-du-Prince-Édouard (LifeSiteNews) — Un conseiller municipal de l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.), qui a été sanctionné pour avoir nié l’affirmation non prouvée de l’existence de fosses communes sur le site des pensionnats, demande une révision judiciaire.
Dans un communiqué de presse du 4 février, la Fondation constitutionnelle canadienne (FCC) a annoncé qu’elle défendrait le conseiller municipal de l’Île-du-Prince-Édouard, John Robertson, qui a été sanctionné par la ville de Murray Harbour pour avoir placé sur sa pelouse une pancarte s’opposant à la thèse des fosses communes.
« La Cour suprême du Canada a répété à maintes reprises que le but de la liberté d’expression est d’assurer que chacun puisse manifester ses pensées, opinions et croyances, même si elles sont impopulaires, déplaisantes ou contraires au courant dominant », a déclaré Josh Dehaas, avocat de la FCC.
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« La liberté d’expression n’est pas nécessaire pour protéger une expression avec laquelle tout le monde est d’accord », a-t-il ajouté. « La raison pour laquelle nous avons la liberté d’expression est que le point de vue minoritaire d’aujourd’hui s’avère parfois correct demain, et les gens ne peuvent pas avoir ces conversations difficiles si ceux qui sont au pouvoir peuvent les empêcher de s’exprimer ».
La controverse a commencé en septembre 2023 lorsque Robertson a placé sur sa pelouse une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Vérité : Canular du charnier. Réconciliation : Racheter l’intégrité de Sir John A ». M. Robertson a déclaré par la suite qu’il avait l’intention de susciter des conversations autour de l’affirmation, toujours non prouvée, selon laquelle les sites des anciens pensionnats indiens abriteraient des charniers d’élèves.
De nombreux habitants de la petite ville de Murray Harbour se sont plaints de cette pancarte et ont demandé la démission de Robertson. Toutefois, ce dernier a refusé de démissionner, ce qui a conduit certains de ses collègues conseillers à lancer une enquête sur ses actions dans le cadre du code de conduite.
Robertson a ensuite été condamné à une amende de 500 dollars, à une suspension de six mois et à présenter des excuses pour le panneau. Robertson a refusé de se conformer aux sanctions, et le ministre provincial responsable a depuis menacé de le démettre de ses fonctions.
Le CCF cherche actuellement à obtenir une révision judiciaire complète des sanctions auprès de la Cour suprême de l’Île-du-Prince-Édouard. Cependant, il a été informé qu’étant donné qu’il n’a pas déposé la demande dans les 30 jours suivant la révision, c’est au juge de décider s’il souhaite ou non entendre l’appel.
L’avocat de Robertson, Brandon Forbes du cabinet Campbell & Lea, garde espoir que le juge entendra l’appel, soulignant que « les questions soulevées dans cette requête sont d’un grand intérêt public — non seulement pour M. Robertson, mais aussi pour tous les Canadiens ».
Bien que les pancartes de M. Robertson soient certainement controversées dans la sphère grand public, ce qu’elles expriment s’en tient aux faits, à savoir qu’aucun charnier n’a été découvert sur le terrain des pensionnats.
Les pensionnats, bien que gérés par l’Église catholique et d’autres églises chrétiennes, ont été mandatés et mis en place par le gouvernement fédéral depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à la fermeture de la dernière école en 1996.
Si certains enfants sont morts tragiquement dans ces internats autrefois obligatoires, des preuves ont révélé que nombre d’entre eux sont décédés en raison de conditions insalubres dues au sous-financement du gouvernement fédéral, et non de l’Église catholique.
L’attitude du public a radicalement changé, souvent accompagnée d’un sentiment anti-catholique, en 2021, lorsque les médias grand public ont diffusé l’affirmation non prouvée selon laquelle des centaines d’enfants ont été négligés, [sont morts] et ont été enterrés par des prêtres et des religieuses catholiques qui géraient certaines de ces écoles. Depuis lors, plus de 100 églises ont été incendiées ou vandalisées à travers le Canada en guise de représailles.
Malgré l’absence de preuves matérielles de l’existence de telles tombes, les médias grand public et les représentants du gouvernement ont continué à perpétuer cette histoire. La question s’est développée à un point tel que des députés ont insisté pour que le soi-disant « négationnisme des pensionnats » soit criminalisé.
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