Par Jack Bingham — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Cherkas/Adobe Stock
26 avril 2022 (LifeSiteNews) — Un rapport publié en janvier 2022 par le Comité consultatif du ministre de la Défense nationale du Canada recommande à ce dernier de « redéfinir » l’aumônerie afin d’exclure les religions qui ne soutiennent pas l’idéologie LGBTQ et « l’égalité des sexes ».
Le rapport, publié le 7 janvier et adressé à la ministre de la Défense nationale Anita Anand, indique qu’en raison de l’engagement de « l’Équipe de la Défense » et des Forces armées canadiennes (FAC) envers « l’égalité et l’inclusion », il est « incohérent » de continuer à embaucher « des candidats à l’aumônerie affiliés à des groupes religieux dont les valeurs ne sont pas alignées sur celles de l’Équipe de la Défense ».
Sans donner d’exemples précis des religions auxquelles le groupe d’experts fait référence, le rapport utilise l’exemple selon lequel « l’exclusion des femmes de la prêtrise par certaines églises viole les principes d’égalité et de justice sociale », tout en mentionnant que « la religion peut être une source de souffrance et de traumatisme générationnel », en particulier pour « de nombreux membres lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queers et bi-spirituels de la société canadienne ».
Un autre exemple que le rapport donne de pratiques religieuses inacceptables au sein de l’Équipe de la Défense est une religion qui a « des principes stricts exigeant la conversion de ceux qu’ils considèrent comme “païens”, ou qui appartiennent à des religions polythéistes. »
« Les dogmes et les pratiques de ces confessions entrent en conflit avec l’engagement de l’Équipe de la Défense à valoriser l’égalité et l’inclusivité à tous les niveaux du lieu de travail », peut-on lire dans le rapport officiel.
« Si l’Équipe de la Défense rejette la discrimination fondée sur le sexe, la discrimination anti-indigène et la discrimination raciale dans tous les autres domaines et qu’elle s’efforce d’éliminer les obstacles systémiques à l’emploi des personnes marginalisées, elle ne peut pas justifier l’embauche de représentants d’organisations qui marginalisent certaines personnes ou leur refusent catégoriquement un poste de direction », ajoute le comité.
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Poursuivant, le rapport indique que « si une religion interdisait ouvertement à une personne noire de servir dans ses rangs, ses membres seraient interdits d’aumônerie dans les FAC », ajoutant que c’est en vertu de ce même principe que les religions qui s’opposent à un sacerdoce féminin et à « l’égalité des droits pour les couples de même sexe » ne devraient pas être admissibles.
Bien qu’il ne mentionne pas le catholicisme, qui serait un exemple significatif d’une religion qui a des croyances dogmatiques opposées à un sacerdoce féminin, au paganisme et à l’activité sexuelle des LGBT, le rapport indique que « les peuples indigènes ont subi des traumatismes générationnels inimaginables et un génocide aux mains des chefs religieux chrétiens ».
« Si la recommandation apparemment anti-chrétienne du groupe d’experts ne signifie pas que le ministre de la Défense nationale du premier ministre Justin Trudeau donnera suite à cette proposition, la recommandation elle-même contredit directement le droit fondamental de chaque Canadien à la liberté de religion, tel que défini dans la Charte canadienne des droits et libertés et dans la Loi canadienne sur les droits de la personne ».
Selon Sayeh Hassan, avocat salarié du Centre de justice pour les libertés constitutionnelles, « la liberté de religion est un droit fondamental protégé par la Charte qui permet aux individus de pratiquer la religion de leur choix, sans crainte de représailles, comme l’a affirmé à plusieurs reprises la Cour suprême du Canada ».
« Toute limitation imposée à cette liberté par le gouvernement doit être justifiée de manière démontrable dans une société libre et démocratique », ajoute l’avocat dans un article concernant le rôle du gouvernement dans la réglementation de la religion.
Au Canada, la liberté de religion n’est pas seulement un droit consacré dans la vie personnelle, mais aussi dans la vie professionnelle.
La section sur l’emploi de la Loi canadienne sur les droits de la personne stipule explicitement que « constitue un acte discriminatoire » le fait de « refuser d’employer ou de continuer d’employer un individu » ou « dans le cadre de l’emploi, de faire une distinction défavorable à l’égard d’un employé » pour « un motif de distinction illicite ».
La loi définit la « religion » comme l’un des « motifs illicites », au même titre que l’« origine ethnique », la « couleur » et un certain nombre d’autres caractéristiques.
En outre, la loi interdit également à un « employeur, une organisation d’employés ou une organisation d’employeurs » d’établir ou de poursuivre une « politique ou une pratique » qui « prive ou tend à priver une personne ou une catégorie de personnes de toute possibilité d’emploi pour un motif de discrimination interdit ».