M'INSCRIRE
DONNER

Joignez-vous au mouvement

CQV défend la personne humaine, de la conception à la mort naturelle.

ou

×

Un beau cadeau de Noël ? Échange entre l’abbé Raymond Gravel et Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie

 

À Campagne Québec-Vie nous envoyons souvent notre bulletin à des prêtres, pour les encourager à sensibiliser leurs paroissiens et leur entourage à la question du respect de la vie de la conception à la mort naturelle. Donc ce n’est pas du tout surprenant que notre bulletin du mois de novembre, celui dans lequel on trouve l’article qui déplore la prise de position de M. l’abbé Raymond Gravel par rapport à l’euthanasie, ait tombé sous les yeux de ce même abbé Gravel. Pas très longtemps après l’envoi du dit bulletin, M. l’abbé nous a envoyé un courriel. Voici l’échange qui s’ensuivit :

 

M. l’abbé Gravel :

Encore une fois, j'ai lu vos propos diffamatoires à mon endroit dans votre feuillet Campagne Québec-Vie de novembre 2010. Ce que le Courrier de Laval a écrit est complètement faux, et l'auteur s'est rétracté la semaine suivante...Ce que vous n'avez pas fait malheureusement. Comme à votre habitude, tout ce que vous pouvez faire pour me discréditer, et ce, au nom de la religion, vous le faites. J'ai écrit dans les journaux transcontinental un texte sur l’euthanasie que je vous envoie en pièce jointe. J'ose espérer que vous vous rétracterez comme a su le faire le Courrier de Laval. En passant, votre dernier paragraphe est injurieux et diffamatoire. Me traiter de subversif, dangereux et criminel mérite rétractation de votre part. J'ai toujours été contre l’avortement, mais je le répète: ce n'est pas en criminalisant l’avortement qu'on peut penser diminuer le nombre d'avortements et pour preuve, dans les pays où l’avortement est un crime, on assiste non seulement à la mort de pauvres enfants innocents, mais aussi de leurs mères qui se font avorter clandestinement. C'est ce que j'ai toujours dit et je le redis encore aujourd'hui. Pour ce qui est de l’euthanasie, j'ai écrit qu'il faut améliorer les soins palliatifs, car ce que les gens souhaitent, c'est ne pas souffrir [mais] mourir dans la dignité...

— Raymond Gravel, ptre

M. Georges Buscemi :

Bonjour M. l'abbé,

L'article sur lequel j'ai basé mon article a été corrigé autour du 20 octobre. J'avais moi-même appelé le Courrier Laval et ils disaient vouloir le corriger. D'ailleurs, j'avais remarqué que l'article avait changé—qu'on avait ajouté des citations de vous quand il n'y avait pas de citations de vous dans l'original. En d'autres mots, vous avez dû les appeler, et ils ont corrigé l'article en nuançant vos propos et en ajoutant des citations pour étoffer le reportage. L'article est encore en ligne, comme vous voyez.

Donc je ne retirerai pas mon article tant et aussi longtemps que celui cité plus haut n'est pas complètement discrédité. La journaliste aurait-elle inventé cela de toutes pièces ?

Je trouve tout cela malheureux, car j'ai bien aimé votre premier article sur l’euthanasie, celui où vous disiez ne pas vouloir emprunter la voie de la dépénalisation.

(Par contre, si vous voulez, j'aurais une question: si vous êtes contre la dépénalisation de l’euthanasie parce que vous constatez que cette dépénalisation entraînerait des dérapages comme l’a fait la dépénalisation de l’avortement, par cette même logique vous devriez être contre la dépénalisation de l’avortement (donc pour une re-pénalisation). Car, comme vous le savez sûrement, même si l’euthanasie demeure illégale, il y aura sans doute des euthanasies « clandestines » et même artisanales, où la personne risque de souffrir atrocement avant de mourir, et / ou d'impliquer des tiers qui eux feront l’objet de poursuites judiciaires.

Ou bien pensez vous que, sachant maintenant que la dépénalisation de l’avortement a mené à un dérapage complet, qu'en 1969, si vous étiez en mesure de voter à ce temps, vous ne seriez pas d'accord à voter pour dépénaliser l’avortement, mais que maintenant, parce que c'est trop ancré dans les moeurs, qu’une re-pénalisation serait une recette pour une vague d'avortements artisanaux, et donc impensable, du moins, tant que ce soit « ancré dans les mœurs »?)

— Georges Buscemi

M. l’abbé Gravel :

Monsieur, je crois sincèrement que c'est une question d'accent: Pour ce qui est de l’euthanasie, j'aimerais qu'on aide les gens, non pas à mourir mais à vivre. Et la seule façon de le faire, c'est en améliorant et multipliant les soins palliatifs...Si on pouvait offrir un accompagnement à toutes les personnes gravement malades, on ne parlerait même plus d'euthanasie...Je crois qu'il en est de même de l’avortement: si on pouvait aider les femmes enceintes qui vivent des peurs, des doutes, des souffrances, qui se sentent irresponsables et incapables d'avoir un enfant...Si on pouvait éduquer les jeunes à une sexualité responsable et responsabiliser les hommes qui font partie du problème, je crois qu'il n'y aurait plus d'avortement. C'est pourquoi, si on met l'accent sur la pénalisation ou la criminalisation sans plus, on risque d'empirer le problème au lieu de le solutionner...Ça a toujours été mon point de vue et les dérapages me font souffrir autant que vous. Je cherche des moyens d'améliorer la situation où tant de personnes souffrent dans le monde par rapport à l’avortement et à l’euthanasie.

Pour ce qui est du Courrier de Laval, ça ne reflète aucunement ce que je pense et ce que j'ai dit...Je déplore grandement que vous ne voulez pas publier mon texte dans votre journal pour que les gens sachent ce que j'ai dit sur ’euthanasie...

—Raymond Gravel, ptre

J’ai mis les mots « sans plus » en caractères gras car il y a là une admission possible que la pénalisation de l’avortement a sa place, même si la pénalisation ne serait pas suffisante à elle-même et pourrait même, sans changement dans les mœurs, empirer le problème. Or, sans trop présumer, je devine que cette opinion est partagée par une grande majorité de nos membres, y compris moi-même. Bien que je n’ai aucun doute qu’une re-pénalisation de l’avortement soit nécessaire pour protéger l’enfant à naître, la solution au drame de l’avortement doit aller bien au-delà d’une re-pénalisation—elle doit peut-être même commencer par une rééducation à la sexualité responsable et d’une initiation à la foi, le tout accompagné d’une aide concrète à la famille en détresse. Bref, seuls des changements sociétaux et individuels « en profondeur », seule une transformation des cœurs de pierre en cœur de chair rendront possible l’acceptation décomplexée et adulte d’une loi contre l’avortement qui serait, en l’occasion, « signe et sceau » d’un engagement sociétal et individuel pour une culture de vie.

Se peut-il qu’il exista jusqu’à aujourd’hui un monstrueux malentendu entre nous et Monsieur l’abbé ? Ou bien se pourrait-il que M. l’abbé ait changé d’avis, ou, du moins, évolué sur la question ? Ou bien, ses propos demeurent-ils encore assez équivoques pour vouloir dire ce que le lecteur aimerait bien qu’ils disent ? C’est à vous de décider. Pour ma part, je me dis que dans le combat titanesque pour le respect de la vie il faut, tout en restant cohérent avec la foi, former des alliances et éviter de s’inventer des ennemis… Bien qu’une certaine prudence s’impose, serait-il temps de miser sur cet Amour qui « pardonne tout, croît tout, espère tout… » ?

Sur ce, voici l’article de M. l’abbé Gravel où il se dit contre l’euthanasie et le suicide assisté.

Publicité
Cliquez « J'aime » si vous êtes pro-vie !

Abonnez-vous à notre chaîne Youtube !



Laissez un commentaire