Par Nancy Flanders (LiveActionNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Yaokobchuck Olena/Adobe Stock
Dans un documentaire du Telegraph, Dr Konia Trouton a expliqué au journaliste Steven Edginton, qu’elle avait pratiqué l’avortement avant de devenir praticienne de l’aide médicale à mourir (AMM) — après que l’avortement ait cessé de lui rapporter de l’argent.
Le documentaire, intitulé « Canada's woke nightmare : A warning to the West » (Le cauchemar « woke » du Canada : un avertissement pour l’Occident), aborde de nombreuses questions auxquelles le Canada est confronté aujourd’hui. L’un d’entre eux concerne la mort assistée et les pressions exercées sur les personnes atteintes de maladies et sur leurs médecins pour qu’ils y participent. Mme Trouton, militante pour la justice sociale, a fait part à M. Edginton de son soutien à la mort assistée par un médecin, ainsi que de son parcours rapide pour devenir praticienne de l’AMM.
« La majeure partie de ma carrière a été consacrée aux soins liés à l’avortement, à la santé des femmes, aux droits reproductifs, à la justice sociale et j’ai simplement essayé d’intégrer ce en quoi je crois à ce qui se passe sur le terrain », a-t-elle déclaré. « Ainsi, lorsque la législation sur l’aide médicale à mourir a été adoptée, c’est la même année que la mifépristone a été introduite au Canada. La mifépristone est le comprimé que l’on peut prendre pour avorter. Du coup, on avait moins besoin de mes compétences en matière d’avortement chirurgical et je me suis dit qu’il y avait un changement intéressant dans la loi, qui concernait également la justice sociale et l’autonomie d’une personne. Je me suis demandé si je ne voudrais pas m’impliquer dans ce domaine ».
La loi canadienne sur l’AMM a été adoptée en 2016, puis elle a fait l’objet d’une révision en 2021 autorisant la mort assistée pour les « personnes admissibles qui souhaitent obtenir une mort médicalement assistée, que leur mort naturelle soit raisonnablement prévisible ou non ». Au cours de la même période, en janvier 2017, la mifépristone (le premier médicament de la pilule abortive à deux médicaments) a été distribuée pour la première fois au Canada après avoir été approuvée en 2015.
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En 2021, 87 424 avortements ont été déclarés au Canada, selon l’Institut canadien d’information sur la santé. Environ 40 % de ces avortements, soit 32 210, ont été pratiqués à l’aide de la pilule abortive. Selon CBC, il se pratique plus de deux avortements chimiques pour chaque avortement chirurgical au Nouveau-Brunswick, et 68 % des avortements couverts par l’assurance-maladie sont des avortements chimiques.
Trouton a vu clair : l’avortement est en train de devenir une expérience de type « autogestion » ou « faites-le vous-même ». Et bien que les recherches montrent qu’au moins 6 % des femmes ayant pris la pilule abortive ont dû se rendre aux urgences, ce n’est pas elle qui s’occuperait des femmes souffrant de complications dues aux médicaments abortifs. Elle pratiquait l’avortement chirurgical et savait que ses « compétences » n’allaient plus être aussi demandées qu’auparavant.
Alors que le nombre d’avortements chirurgicaux diminue, les décès assistés augmentent. Entre 2020 et 2021, ils ont augmenté de 35 %. L’avortement chirurgical est peut-être un marché en voie de disparition, mais le marché de la mort médicalement assistée est en plein essor.
Après des années passées à avorter les personnes vulnérables dans l’utérus, Trouton a tout naturellement décidé d’aider les personnes vulnérables en dehors de l’utérus, c’est-à-dire les malades et les personnes âgées, à pratiquer le suicide médicalement assisté. C’est logique puisque les deux industries vont de pair, offrant la même solution unique aux défis et aux souffrances de la vie : la mort.
Plutôt que d’aider, les avorteurs et les médecins pratiquant le suicide assisté résolvent le problème en tuant la personne.
Si vous êtes sans-abri et enceinte, l’industrie de l’avortement vous propose une option : tuer votre enfant à naître. Vous restez sans domicile fixe, mais votre bébé ne le sera plus. Si vous êtes sans-abri, la solution du médecin spécialiste de la mort assistée est de vous tuer. Vous serez mort, mais au moins vous ne serez plus sans-abri.
Si votre enfant à naître souffre d’une maladie, la solution de l’avorteur est de mettre fin à sa vie par l’avortement. Si vous souffrez d’une maladie, la solution du médecin pratiquant l’euthanasie est de mettre fin à votre vie par la mort assistée. Et les comparaisons ne s’arrêtent pas là.
Tout comme aucune raison n’est requise pour avorter à n’importe quel moment de la grossesse au Canada, le pays se dirige vers une voie où aucune raison ne sera nécessaire pour subir une mort médicalement assistée, non plus. Le Canada s’est penché de nouveau sur les lois relatives à la mort assistée et Mme Trouton espère qu’en mars 2024, le pays autorisera les personnes à bénéficier d’une mort assistée même si leur seul problème de santé est un problème de santé mentale. Des recommandations ont déjà été formulées pour permettre aux mineurs de demander une AMM sans le consentement de leurs parents.
Malgré les affirmations de médecins et de patients selon lesquelles ils subissent des pressions pour accepter de participer ou de subir la mort assistée, Mme Trouton se sent « rassurée » par le fait que « les cliniciens font appel à un certain nombre de consultants pour déterminer l’admissibilité ».
On s’attend désormais à ce que les personnes atteintes d’une certaine maladie aient recours à l’aide médicale à mourir, tout comme on s’attend à ce que les femmes enceintes d’un enfant souffrant d’un problème de santé aient recours à l’avortement. Bientôt, si les conditions d’admissibilité continuent d’être supprimées de la loi, la mort assistée sera aussi libre que l’avortement l’est au Canada, ce qui signifie que l’aide à la mort deviendra l’attente de toute personne envisageant de se suicider pour quelque raison que ce soit, tout comme l’avortement devient l’attente de toute femme enceinte confrontée à une situation difficile.