Quelle est la position réelle des autorités du Vatican sur la contraception ?
Par Voice of the Family — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : dragonstock/Adobe Stock
20 juillet 2022 — Un livre récent, Theological ethics of life: scripture, tradition, practical challenges, édité par le président de l’Académie pontificale pour la vie, Mgr Vincenzo Paglia, a soulevé de nouvelles inquiétudes quant à l’adhésion des autorités actuelles du Vatican aux principaux enseignements moraux de l’Église.
Le livre, publié par la Libreria Editrice Vaticana, rassemble les actes d’un séminaire d’étude interdisciplinaire promu par l’Académie pontificale pour la vie. Mgr Paglia, bien connu pour ses opinions dissidentes sur les enseignements de l’Église en matière d’éthique sexuelle, a expliqué que le séminaire visait à :
« Ouvrir un dialogue entre … différentes opinions, y compris sur des sujets controversés, en offrant de nombreux points de discussion. La perspective est donc de rendre un service au Magistère, d’ouvrir un espace de parole qui rende possible et encourage la recherche. C’est ainsi que nous interprétons le rôle de l’Académie ».
La discussion, selon Paglia, se déroulerait d’une manière analogue à la forme dialectique traditionnelle des quæstiones disputatæ (« questions disputées ») : « proposer une thèse et l’ouvrir au débat », dans l’espoir que le débat puisse ainsi permettre « d’entrevoir de nouvelles voies, afin de faire progresser la bioéthique théologique ».
Le débat que le livre promet d’ouvrir semble concerner la contraception et la fécondation artificielles — par exemple, en ce qui concerne les « conditions et les circonstances pratiques » qui pourraient rendre admissible le recours à des techniques contraceptives, tout en excluant les techniques qui sont abortives.
Selon l’enseignement moral catholique, tel que réaffirmé dans l’encyclique Humanæ vitæ (nº 14), tout recours à la régulation artificielle des naissances est intrinsèquement mauvais. Les tentatives visant à « ouvrir le débat » sur des enseignements moraux aussi fondamentaux de l’Église ne peuvent que menacer ses enseignements-clés sur le mariage et la finalité première de celui-ci : la procréation et l’éducation des enfants.
Mgr Paglia indique dans la préface du nouveau volume que l’étude a été motivée par les nombreuses sollicitations faites par le pape François dans ses discours et documents aux théologiens :
« Nous nous sommes donc demandé si nous écoutions vraiment l’enseignement du pape François. Prenons-nous ses paroles au sérieux de manière systématique, ne nous contentons-nous pas d’utiliser certaines de ses expressions singulières en dehors du contexte de sa réflexion globale ? Examinons-nous les implications que ses considérations ont pour la pensée théologique ? Si nous considérons Evangelii gaudium, Laudato si', Amoris lætitia et Veritatis gaudium dans cette perspective, nous nous rendons compte que les propositions que ces documents contiennent ouvrent un nouvel horizon pour la théologie et pour la tâche des théologiens, avec un fort accent sur le dialogue et l’enrichissement mutuel entre les différents types de connaissance. »
En réponse à l’appel de Mgr Paglia d’examiner les paroles et les actions du pape François dans le contexte de son pontificat, il est utile de revoir certaines des préoccupations précédentes qui ont été soulevées concernant l’assentiment du Saint-Père à l’enseignement de l’Église catholique sur les questions d’éthique sexuelle. Cette liste, publiée pour la première fois par Voice of the Family en février 2017, ne vise pas à être exhaustive, mais seulement à signaler la direction de la pensée du pape sur la base des preuves dont nous avons connaissance.
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Lire la suiteEt si nous faisions de 2022 un tournant en réalisant les demandes de la Vierge ?
Par Maria Madise (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Les sources pro-vie ont largement rapporté que, selon Worldometer, un grand site utilisant les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’avortement a été la première cause de décès dans le monde en 2021.
Worldometer a fait état de 42,6 millions d’avortements l’année dernière. En comparaison, les décès par cancer s’élevaient à environ 8 millions et les accidents de la route à environ 1,3 million par an. En 2021, l’OMS attribue 3,5 millions de décès au Covid. Toutes causes confondues, les décès s’élèvent à 101,5 millions de personnes, dont près de 43 millions sont des enfants à naître !
Il est certain que ces chiffres n’incluent pas les avortements précoces causés par les contraceptifs ni les millions d’embryons jetés au cours des procédures de FIV [Fécondations in vitro] ; ils ne prennent sûrement pas en compte non plus les avortements à domicile, pratique désormais courante dans de nombreux pays, dans lesquels les pilules abortives sont disponibles à la demande.
Voice of the Family a souvent souligné que l’avortement légalisé a tué plus d’êtres humains (environ 2 milliards au cours des 30 dernières années seulement) que toutes les guerres de toute l’histoire de l’humanité. Le ventre de la mère ─ selon l’expression courante, l’endroit le plus sûr de l’univers ─ est statistiquement l’endroit le plus dangereux !
Si la mesure de la civilisation est la façon dont une société traite ses membres les plus vulnérables, alors notre société est la plus barbare de l’histoire de l’humanité. C’est une pensée qui donne à réfléchir à l’aube de cette nouvelle année et qui devrait nous inciter à agir.
Lire la suiteRéformer nos vies selon la demande de la Vierge à Fatima
Par le Père Linus Clovis (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Malgré la grande vénération envers notre Notre-Dame de Fatima dans le monde catholique, très peu de personnes ont saisi pleinement le sens du message que la Sainte Vierge a envoyé au monde. Plusieurs considèrent le message de Notre-Dame comme un simple appel à la conversion, à la pénitence et comme un simple message d’espoir. La raison expliquant cette perception réside dans le fait qu’il a reçu peu de publicité et que, lorsque le message a été propagé, seulement une partie de celui-ci a été prêchée ou expliquée.
L’essence du message de Fatima se trouve dans le « secret » que Notre-Dame a révélé aux enfants en trois parties. Le 13 juillet 1917, elle a dit :
« Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes se sauveront et l’on aura la paix. La guerre va finir. »
Après l’avertissement sur les conséquences possibles si l’on ignorait son message, Notre-Dame a promis de revenir et a dit : « je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis du mois. Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix ». Outre son mandat, la Sainte Vierge a déclaré : « Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi… » (À ce moment-là, la troisième partie du secret, communément dénommé « le troisième secret », a commencé.)
Le 10 décembre 1925, Notre-Dame apparut avec l’Enfant Jésus devant Lucie. Elle a demandé la communion réparatrice des premiers samedis du mois en disant : « […] dis que tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la sainte Communion, réciteront un chapelet, et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant sur les quinze mystères du Rosaire, en esprit de réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. »
Quatre ans plus tard, le 13 juin 1929, Notre-Dame est apparue devant notre sœur Lucie à Tuy, en Espagne, accompagnée d’une vision de la Très Sainte Trinité. Elle a dit à Lucie : « Le moment est venu où Dieu demande au Saint-Père de faire, en union avec tous les évêques du monde, la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé », en promettant de convertir la Russie à la suite de cet acte.
Lire la suitePour mieux défendre l’enfant à naître caché, défendons le Christ invisiblement présent dans l’Eucharistie
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Y a-t-il un lien entre le respect pour l’enfant à naître et la révérence envers la divine Eucharistie, l’un caché aux yeux d’un monde volontairement aveugle et l’autre signe et présence réelle du Christ, caché à nos yeux mortels ? La foi surnaturelle en l’Eucharistie est-il un apport indispensable à la foi naturelle en l’enfant à naître (je veux dire par foi naturelle : la croyance dans le concept naturellement déductible de la personnalité de l’enfant à naître, chose qui paraît difficile à beaucoup, entre autres parce que l’enfant à naître est caché, parce qu’il est petit et sans défense, parce qu’on ne l’entend pas, parce que beaucoup n’en veulent pas… et finalement parce qu’il n’est pas pleinement développé) ? Les pro-vie n’ont-ils pas déjà l'esprit exercé à reconnaître une vérité comme celle de la transsubstantiation ? L’irrévérence envers l’Eucharistie n’est-elle pas source d’irrespect envers l’enfant à naître ? une grande partie des pro-vie ne sont-ils pas catholiques (bien que malheureusement de nombreux adoptent une approche « laïque ») du fait justement que ces derniers (ou une partie d’entre eux) sont familiers avec la notion de présence cachée mais réelle (sans compter la grâce) ? Autant de questions pertinentes auxquelles John Smeaton, président de Voice of the Family répond dans une vidéoconférence. — A. H.
Allocution complète de John Smeaton, traduite par Campagne Québec-Vie d’après LifeSiteNews :
Bonjour ! Je suis John Smeaton, le modérateur de la conférence internationale en ligne de Voice of the Family intitulée Love and Reverence due to Our Lord : Let’s always receive Holy Communion on the Tongue (L’amour et la révérence dus à Notre-Seigneur : recevons toujours la Sainte Communion sur la langue).
Voice of the Family est une coalition internationale d’organismes pro-vie et pro-famille du monde entier, formée pour soutenir l’enseignement catholique sur la vie et la famille. Nous sommes très reconnaissants à LifeSiteNews, le numéro un mondial de l’information pro-vie, qui a permis la tenue de cette conférence en ligne.
Pour quelle raison au monde, pourrait-on se demander, une coalition pro-vie internationale organise-t-elle une conférence sur la façon de recevoir la Sainte Communion ?
Voice of the Family, en union avec le mouvement pro-vie mondial, défend l’inviolabilité et la valeur de chaque vie humaine, et ce avec fierté. En effet, nous considérons comme un privilège et un honneur de défendre les vies humaines les plus vulnérables, et nous en sommes fiers. De nombreux membres du mouvement pro-vie sont prêts à donner leur propre vie pour la vie de ceux qu’ils cherchent à protéger. Ceci constitue la force de notre engagement.
Et pourtant, il y a quelque chose d’encore plus grand que la sainteté de la vie humaine, c’est la vie divine, le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Jésus-Christ, véritablement présente dans la Sainte Eucharistie. Notre plus grand trésor sur terre est le Saint-Sacrement. « Il n’est point d’autre nation, si grande qu’elle soit », chante l’Office divin du Corpus Christi, « qui ait des dieux s’approchant d’elle, comme notre Dieu est présent pour nous ». L’Eucharistie est notre trésor le plus cher et la pensée de l’avoir si près de nous dans nos églises catholiques nous remplit de gratitude et d’une crainte révérencielle indescriptible.
Lire la suiteCardinal Leo Raymond Burke : « L’éducation fait aujourd’hui l’objet d’attaques féroces »
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits) — Photo (modifiée) : Freepik
Le cardinal Raymond Leo Burke a donné vendredi dernier une vidéoconférence dans le cadre d’un colloque virtuel organisé par la coalition pro-famille « Voice of the Family ». Je vous propose ci-dessous ma traduction intégrale de son intervention que l’on pourra retrouver ici dans sa diffusion en anglais, au cœur d’un événement intitulé : « L’appel des pères aux évêques : aidez-nous à défendre la pureté de nos enfants. »
Cette conférence du cardinal Burke est particulièrement opportune au moment où Emmanuel Macron vient de faire savoir qu’il entend interdire par principe l’école à la maison — si ce n’est dans des cas exceptionnels liés à la santé de l’enfant — et mettre en place une obligation de scolarisation dès trois ans, et ce à compter de la rentrée 2021, notamment pour « protéger » les enfants « de la religion ».
Voici ma traduction de travail de la conférence du cardinal Burke. — J.S.
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Les droits des parents en tant que premiers éducateurs de leurs enfants
et l’obligation des parents de s’opposer à un programme scolaire
qui contredit la loi morale
Ce m’est un grand plaisir que d’aider Voice of the Family dans sa noble tâche de promotion de la saine doctrine et de la discipline de l’Église à propos du mariage et de son fruit incomparable : la famille. Je suis particulièrement heureux d’aborder la question cruciale de l’éducation, mission essentielle de la famille, et en même temps expression fondamentale de notre culture.
Toute personne qui réfléchit ne peut que constater combien l’éducation fait aujourd’hui l’objet d’attaques féroces. Tant dans le domaine de l’éducation que dans celui du droit, en tant qu’expressions fondamentales de notre culture, nous assistons à l’abandon de la compréhension de la nature humaine et de la conscience par laquelle Dieu nous appelle à respecter la vérité de la nature, et à vivre en accord avec cette vérité dans un amour pur et désintéressé.
Saint Paul, dans sa Lettre aux Ephésiens, se référant à l’aliénation de l’homme par rapport à Dieu et, par conséquent, par rapport au monde, déclare :
Lire la suiteMais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois éloignés, vous avez été rapprochés par le sang du Christ. Car c’est lui qui est notre paix, qui des deux peuples n’en a fait qu’un ; il a renversé le mur de séparation, l’inimitié, dans sa chair ; il a aboli la loi des ordonnances avec ses prescriptions, afin de former en lui-même, de ces deux peuples, un seul homme nouveau, en faisant la paix, et de les réconcilier tous deux dans un seul corps, avec Dieu, par la croix, en détruisant en lui-même leur inimitié. Et il est venu annoncer la paix, à vous qui étiez loin, et à ceux qui étaient près ; car c’est par lui que nous avons accès les uns et les autres dans un même Esprit auprès du Père. Vous n’êtes donc plus des étrangers et des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, et membres de la famille de Dieu, puisque vous avez été édifiés sur le fondement des Apôtres et des prophètes, le Christ Jésus étant lui-même la pierre angulaire. En lui, tout l’édifice, bien coordonné, grandit pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous aussi, vous entrez dans sa structure, pour être une habitation de Dieu par l’Esprit-Saint. (Eph. 2, 13-22)
La famille et la révolution
Roberto de Mattei.
Par le professeur Roberto de Mattei (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Le discours ci-dessous a été prononcé lors de la conférence « Transmettre le dépôt de la foi — la mission de la famille catholique d’aujourd’hui », organisée par Voice of the Family et tenue du 6 au 8 septembre 2019 au Newman Hall de l'Aumônerie catholique universitaire, à Cardiff.
Les paroles de sœur Lucie de Fatima
Dans un discours prononcé en mai 2017 au Rome Life Forum, le cardinal Carlo Caffarra a confirmé avoir reçu une longue lettre manuscrite de sœur Lucie en 1983 ou 1984 qui se terminait ainsi :
Père, il viendra un moment où la bataille finale entre le Seigneur et le royaume de Satan portera sur le mariage et la famille, et ceux qui travaillent pour le bien de la famille connaîtront la persécution et les tribulations. Mais, il n’y a rien à craindre, parce que Notre Dame a déjà écrasé sa tête.*
Le Cardinal Caffarra est décédé quelques mois plus tard, en septembre 2017 alors qu’il se trouvait au centre de la bataille sur la famille qui est survenue au sein de l’Église après la publication de l’exhortation apostolique Amoris Lætitia du Pape François. Mais cette bataille, que nous continuons à vivre aujourd’hui, n’est qu’une bataille dans une guerre plus vaste entre deux villes qui ont combattu tout au long de l’histoire ; les deux villes desquelles saint Augustin d’Hippone a écrit : la Cité de Dieu et la Cité de Satan. La Cité de Dieu composée par l’Église de Jésus-Christ et l’autre par les disciples de Satan. Ces deux villes s’opposent comme deux armées : le but de chacune est d’annihiler l’autre et par conséquent leur conflit est continu et sans fin.
La famille constitue une image terrestre de la Cité de Dieu, qui est l’Église. Aussi, la destruction de la famille a toujours été un objectif permanent des ennemis de Celle-ci.
La famille base de l’État
L’Église enseigne que la famille n’est pas une simple union entre deux individus, mais une institution sociale. Et elle n’est pas une simple institution sociale comme tant d’autres, mais une institution sociale basée sur un sacrement : le sacrement du mariage, ce qui a de nombreuses conséquences.
Dans un discours prononcé en 1946, Pie XII a affirmé que les deux piliers de l’ordre civil conçus et voulus par Dieu sont la famille et l’État. [1]
Il y a un lien inséparable entre la famille et l’État. La prospérité des nations dépend de la prospérité des familles et vice versa. Le déclin des nations est donc lié au déclin de l’institution de la famille.
Lire la suiteDr Anca-Maria Cernea - le marxisme culturel: une menace pour la famille
Dr Anca-Maria Cernea, Association des médecins catholiques de Bucarest
Forum pour la Vie de Rome — 7 mai 2016 (traduit par Campagne Québec-Vie)
Lors du Synode sur la famille de l’année dernière [2015], l’une des meilleures interventions qui nous ont été données a été celle de Monseigneur Fülöp Kocsis, métropolite de l’Église gréco-catholique de Hongrie.
Il a déclaré que les attaques contre la famille ne sont pas de simples « défis », comme certains Pères synodaux l’avaient suggéré, et qu’elles ne sont pas expliquées par les facteurs économiques ou sociologiques présentés dans le document de travail du Synode.
Mgr Fülöp a déclaré que le Synode avait besoin de préciser :
Ces attaques sont contraires au plan de Dieu, elles viennent de l’esprit du Mal.
Et il a cité Saint-Paul :
« Notre bataille n’est pas contre la chair et le sang, mais contre les Principautés et les Puissances, contre les dominations du monde obscur, contre les esprits du mal qui vivent dans les régions célestes. » (Eph 6,12)
Une autre intervention courageuse a été celle de Monseigneur Tomash Peta, du Kazakhstan. Citant Paul VI, il a dit que la « fumée de Satan » pouvait être perçue même dans les discours de certains Pères synodaux.
Ces deux interventions résument notre problème.
1. La guerre contre la famille et la vie humaine innocente est une guerre spirituelle.
2. Cette guerre a maintenant également lieu à l’intérieur des murs de l’Église elle-même.
Comme le philosophe brésilien Olavo de Carvalho l’a souligné, malheureusement, de nos jours, le plus souvent, nous entendons deux sortes de sermons de la part de l’Église : les uns sont tout à fait idéologiques, pratiquement en faveur des « principautés et des puissances ». Les autres sont exclusivement dirigés contre l’immoralité sexuelle, la corruption matérielle, le consumérisme, l’hédonisme et autres péchés terrestres — ce qui signifie, qu’ils combattent exclusivement « la chair et le sang », et non les « principautés et les puissances ».
Lire la suiteLe Pape doit s'occuper de la crise de confiance à l'intérieur de l'Église suite au Synode
Le Pape François discute avec le Cardinal Baldisseri lors du Synode sur la Famille (Photo: Lisa Bourne, LifeSiteNews)
Par Voix de la famille (Voice of the Family) - traduit par Campagne Québec-Vie
Rome, 24 octobre 2015 : Selon Voix de la famille (www.voiceofthefamily.com), une coalition de 26 organisations majeures pro-vie de cinq continents formée juste avant le Synode extraordinaire sur la famille qui a eu lieu à Rome l’année passée, « il y a une crise de confiance à propos de la famille entre les fidèles laïcs catholiques et ceux qui détiennent les postes d’autorité aux plus hauts niveaux de l’Église – et seulement le Pape peut restaurer cette confiance (1). »
À la clôture du Synode ordinaire sur la famille cette année, Voix de la famille a fait appel au pape : « Saint Père, assez, c’est assez ».
John Smeaton, co-fondateur de Voix de la famille et chef exécutif de la Société pour la protection des enfants à naître ou SPUC (www.spuc.org.uk) au Royaume Uni, a rédigé cet appel :
« Les paragraphes 84-86 du rapport final publié aujourd’hui peuvent être interprétés comme offrant plusieurs ouvertures claires à la réception de la Sainte Communion par ceux qui vivent en état d’adultère public, conduisant ainsi à la profanation du Saint Sacrement et au scandale des fidèles, surtout de nos enfants et petits-enfants.
On se souvient des paroles de Notre Seigneur :
Quiconque scandaliserait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspende à son cou une meule de moulin et qu’on le jette au fond de la mer (Mt 18,6).
La confiance entre les laïcs catholiques et les autorités de l’Église à Rome fut rompue cette année par le document de travail du Synode, Instrumentum Laboris, qui a sapé la doctrine de l’Église sur la contraception, les parents comme premiers éducateurs de leurs enfants, la fornication, l’adultère, l’homosexualité et sur d’autres questions fondamentales. (2)
La confiance des laïcs a été encore davantage ébranlée lorsque le pape a nommé à la direction du Synode des prélats qui ont démontré leur support à des positions contraires à l’enseignement de l’Église sur la famille et les questions de la vie.
La crise de confiance entre les laïcs et les autorités ecclésiastiques s’est encore amplifiée la semaine dernière lorsque le pape François a déclaré à l’assemblée des évêques durant le Synode qu’«il sentait le besoin de procéder à une saine décentralisation de pouvoir vers les conférences épiscopales», pouvoir à propos duquel il s’était exprimé plus tôt dans son pontificat mentionnant que ce pouvoir inclurait une « autorité doctrinale authentique ».
En regard des positions ouvertement hétérodoxes adoptées par les présidents des conférences épiscopales dans certains pays, « la décentralisation du pouvoir » en matière doctrinale risquerait d’obscurcir la nature universelle de la seule vraie foi.
Est-ce que les unions homosexuelles et l’adultère seront acceptables pour la conférence des évêques d’un pays et inacceptables pour d’autres ? Les époux, les parents et les familles seraient abandonnés aux loups par cet arrangement insensé.
Au nom de la conscience, les organisateurs du Synode et les Pères dirigeants du Synode ont semblé vouloir abolir la notion du mal intrinsèque, c’est-à-dire le péché, en matière de contraception, cohabitation, homosexualité et d’autres sujets fondamentaux. Comment les parents peuvent-ils espérer enseigner à leurs enfants la vérité et le sens de la sexualité humaine et au caractère sacré de la vie humaine quand la notion du mal intrinsèque est abolie? Certains Pères et organisateurs du Synode parlent le langage de la Fédération Internationale Planned Parenthood (IPPF), et n’agissent pas comme pasteurs des laïcs.
Seul le pape peut restaurer la confiance entre les laïcs catholiques et les autorités de l’Église à Rome. La confusion sur les sujets doctrinaux fondamentaux, qui a régné durant le Synode sur la famille, sert seulement à aider les puissantes entités internationales opposées à la famille et au caractère sacré de la vie humaine. Saint Père, assez c’est assez. »
(1) En octobre 2013, le pape François a annoncé que deux synodes seraient tenus en 2014 et 2015 pour discuter « des défis pastoraux ayant trait à la famille dans le contexte d’évangélisation ».
(2) http://voiceofthefamily.com/analysis-of-the-instrumentum-laboris-of-the-ordinary-synod-on-the-family/
(3) En Angleterre et au pays de Galles, par exemple, le cardinal Nichols, président de la conférence des évêques, a ouvertement défié l’enseignement catholique sur l’homosexualité à la BBC et dans la presse : http://voiceofthefamily.com/cardinal-who-supports-lgbt-radicals-will-moderate-english-speaking-synod-group/
(4) En Allemagne, le cardinal Marx, président de la Conférence des évêques allemands, a attaqué la doctrine et la discipline de l’Église en rapport avec la réception de la Sainte Communion par ceux qui vivent en situation d’adultère public : http://www.catholicworldreport.com/Item/4284/cardinal_marx_openly_promotes_communion_for_divorcedandremarried.aspx
(5) L’archevêque de Chicago Blaise Cupich, un participant du Synode nommé par le pape François, affirme par exemple que « la conscience est inviolable » et il a suggéré que la Sainte Communion, lorsque demandée «en bonne conscience», devrait être donnée aux couples divorcés et remariés et même aux homosexuels : https://www.lifesitenews.com/news/archbishop-cupich-lays-out-pathway-for-gay-couples-to-receive-communion
“Voice of the Family” publie un manifeste pour faire entendre la voix des laïcs lors du synode sur la famille
Reproduit du blog de Jeanne Smits
Formée d'une coalition de plusieurs dizaines de mouvements provie et pro-famille, Voice of the Family, se prévalant des responsabilités propres des laïcs exposées par le canon 212.3 du code de droit canonique, a décidé d'accomplir son « devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l'Eglise et de la faire connaître aux autres fidèles »… Le manifeste demande aux pères synodaux de « prendre toutes les mesures pour protéger l'intégrité de la doctrine catholique et ce faisant, de protéger nos familles contre les ravages de la culture de mort.
La grande confusion qui règne autour du synode, nonobstant les protestations selon lesquelles la doctrine ne sera pas changée, mais aussi les graves insuffisances de l'Instrumentum laboris, justifient l'inquiétude de ce mouvement de laïcs né avec le synode extraordinaire l'an dernier.
Que la doctrine ne puisse être changée, nous le savons tous : l'enseignement de l'Eglise est pérenne et elle a l'assistance du Saint-Esprit. Mais sa pratique peut ne pas être à la hauteur et même porter atteinte à cet enseignement jusque dans le cœur des fidèles : l'objectif du texte est de rappeler la doctrine claire et de souligner que la pastorale doit être en conformité avec la Vérité.
Il ne s'agit pas pour Voice of the Family de faire comme si tout allait bien : oui, la famille est face à des défis sans précédent. Mais : « Nous savons aussi qu'il n'y a rien de plus essentiel à notre travail que le témoignage courageux des évêques de l'Église catholique. L'absence de ces témoins a des conséquences dévastatrices pour la famille. »
Il s'agit de lutter contre tous les aspects de la culture de mort alors que le mariage, la famille et la vie elle-même subissent des assauts sans précédent, y compris à travers la pornographie et les attaques contre les droits des parents comme premiers éducateurs de leurs enfants.
Beaucoup de ces questions sont absentes, à peine effleurées ou présentées de manière ambiguë par l'Instrumentum laboris.
Le texte est disponible en ligne en français.
Faites-le connaître !
Un extrait:
... nous appelons les pères synodaux à:
- défendre, fermement et sans ambiguïté, la doctrine du mariage comme une union exclusive et indissoluble entre un homme et une femme et de réaffirmer que tous les actes sexuels en dehors du mariage, et dans toutes les formes d'union non maritale, sont une grave offense à Dieu, et nuisent gravement aux individus et à la société
- affirmer, fermement et sans ambiguïté, que l'adultère est un péché grave et que ceux qui persistent à vivre dans l'adultère ne peuvent être admis aux sacrements de la Pénitence et de la Sainte Communion sans modification de vie
- réaffirmer, fermement et sans ambiguïté, l'enseignement des encycliques Casti Connubii et Humanae Vitae que la séparation des fins de procréation et d’union de l'acte sexuel par des méthodes contraceptives est gravement contraire à la loi morale, et a des conséquences dévastatrices pour la famille et pour la société
- s’opposer, fermement et sans ambiguïté, à la "théorie du genre" qui nie la division fondamentale de la race humaine en deux sexes seulement, hommes et femmes, qui tous deux possèdent les caractéristiques complémentaires et les différences qui leur sont propres
- affirmer, fermement et sans ambiguïté, que les actes homosexuels sont gravement contraires à l'ordre moral, qu’ils détruisent les individus et la société, et qu'aucune des formes d'union entre personnes du même sexe ne peut être approuvée en aucune manière
- s’opposer, fermement et sans ambiguïté, à toutes les méthodes de reproduction artificielle qui dégradent la sexualité humaine en séparant la procréation de l'acte sexuel, et qui mènent directement à la destruction de la vie humaine dans ses premiers stades
- affirmer et défendre, fermement et sans ambiguïté, le droit à la vie de chaque enfant à naître, à partir du moment de la conception, et de prendre des mesures concrètes pour mettre fin au fléau de l'avortement sous toutes ses formes, y compris les méthodes de contraception abortives
- affirmer, fermement et sans ambiguïté, le droit des parents à être les premiers éducateurs de leurs enfants et à prendre des mesures immédiates pour défendre les parents et les enfants contre toutes les violations de ce droit, qui deviennent de plus en plus pressantes et graves
- identifier, fermement et sans ambiguïté, la menace qui pèse sur tous les membres de la famille humaine en raison de la prolifération de la pornographie, surtout quand elle est dirigé délibérément vers les enfants, comme cela est le cas dans de nombreux programmes éducatifs
- défendre, fermement et sans ambiguïté, tous les hommes et les femmes qui sont handicapés, sérieusement malades ou en phase terminale, ou qui sont en fin de vie, en condamnant fermement toutes les formes d'euthanasie et de «suicide assisté», et à lancer un appel pour des mesures concrètes pour lutter contre cette menace.