Le Don au-dessus de tous les dons

Anges emportant sainte Catherine d'Alexandrie après son martyre.
Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le 12e dimanche après la Pentecôte) ― Photo : James Steakley/Wikimedia Commons
La vie divine est le don par excellence que Jésus, l’unique Sauveur de l’humanité, apporte à tout homme qui consent à le recevoir. « Si tu savais le don de Dieu, et quel est celui qui te parle », disait Jésus à la Samaritaine. (Jn 4 10). Comme tout ce que dit Jésus dans l’Évangile s’adresse à tous les hommes de tous les siècles, nous pouvons mettre dans sa bouche ces paroles : « Si vous saviez, vous tous qui peuplez la terre aujourd’hui, la valeur infinie du don que je vous fais en vous donnant ma vie, pour que vous ayez en vous d’une façon surabondante la vraie vie, vous iriez avec enthousiasme vers la source d’eau vive que j’ai ouverte dans mon Église ; vous viendriez en foules avec joie puiser aux fontaines du salut qui jaillissent dans les sacrements que j’ai institués ; vous vous presseriez, avec des cœurs contrits et humiliés, auprès des fonts baptismaux et des confessionnaux de vos sanctuaires, pour obtenir l’absolution de vos péchés de manière à me recevoir dignement dans la sainte Eucharistie. Et une fois entrés en possession de ma vie, quel soin ne prendriez-vous pas pour conserver ce divin trésor ? »
L’invitation que Jésus adresse à tous les hommes à aller vers Lui, pour être libérés du poids insupportable de leurs esclavages et goûter le vrai bonheur, demeure aujourd’hui toujours aussi actuelle et retentit avec la même force : « Venez, dit-il avec insistance, venez, vous tous qui êtes fatigués et qui ployez sous votre fardeau, et je vous soulagerai » (Mt 11 28), c’est-à-dire je renouvellerai vos âmes, je vous donnerai une vie nouvelle.
Comment s’accomplit ce mystère de résurrection spirituelle ? Jésus nous le révèle dans le dialogue qu’il tint avec Nicodème : « En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jn 3 5). C’est d’abord par le baptême que l’Esprit de Jésus rend la vie à nos âmes. Des prophètes de l’Ancien Testament, comme Élie et Élisée, ont pu par leurs prières obtenir que la vie soit rendue à des corps raidis par la mort, mais jamais ils n’ont pu ressusciter des âmes, car il n’appartient qu’à Dieu seul de faire une œuvre aussi merveilleuse qui dépasse en excellence et en puissance l’œuvre entière de la création matérielle de l’univers. Après le baptême, une âme peut, hélas, retomber dans la mort spirituelle par le péché. Alors encore, seul l’Esprit de Notre Seigneur Jésus Christ, dans son infinie miséricorde, peut lui rendre à nouveau la vie par l’intermédiaire de ses prêtres. Comment ne pas être remplis d’admiration et de reconnaissance devant la grandeur du ministère de salut que le divin Sauveur confie à ses prêtres, lorsqu’il leur communique son Esprit en vue de la rémission des péchés : « Recevez le Saint Esprit : ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur sont remis, et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20 22-23). À ce divin Esprit du Père et du Fils, unique source de paix et de joie pour tous les hommes, tout honneur et toute gloire !
Le plus grand danger que courent actuellement tous les peuples, soumis à une dictature sanitaire mondiale avec ce qu’elle comporte de manipulation des consciences par la peur, c’est d’oublier que la vie de l’âme est infiniment plus importante que la vie du corps. Nous allons tous mourir ; c’est la condition humaine à laquelle personne ne peut échapper. La question essentielle qui se pose alors à toutes et à chacune des créatures humaines est celle-ci : quand l’heure de ma mort corporelle aura sonné, mon âme, guérie de tout virus spirituel, c’est-à-dire délivrée de tous ses péchés, sera-t-elle prête à entrer dans le bonheur de la vie éternelle ?
J.-Réal Bleau, ptre.
La question la plus importante sur la mort, absente du Salon de la mort

Billet de blogue d'Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : MrsBrown/Pixabay
Noémie Brassard, étudiante à la maîtrise en cinéma de l'Université de Montréal et blogueuse pour le site Le Verbe, a visité comme bien des gens le Salon de la mort qui ouvrait ses portes le 3 novembre, au Palais des congrès de Montréal.
Dans les diverses expositions, le réconfort des endeuillés est une note dominante, les détails techniques par rapport à la mort comme le cercueil est bien représenté, une conférence pour un plaidoyer du suicide assisté tenait séance, et même, une touche d'ésotérisme s'ajoutait au tout par la présence d'un kiosque où il est question de yoga pour faciliter le deuil (quelle absurdité).
Noémie Brassard relève avec justesse que l'aspect le plus important de la mort y était absent, à savoir, ce qui nous attend après. Aussi, vers la fin de son billet de blogue, nous suggère-t-elle, nous invite-t-elle et même nous défie-t-elle, ainsi que d'autres organismes et l'Église catholique, à venir présenter à un éventuel Salon de la mort n°2 une vision sur la vie éternelle. Après tout pourquoi pas ? ce ne serait pas une mauvaise idée que Campagne Québec-Vie vienne y mettre un grain de bon sens...
Extrait du Verbe :
... Les médias ont multiplié les entrevues avec Phoudsady Vanny, organisatrice de l’évènement (même Tout le monde en parle a saisi l’occasion). Au cœur du discours véhiculé, il y avait ce leitmotiv : il ne faut plus que la mort soit taboue.
Soit!
Les questions liées à la mort sont effectivement fondamentales et tout le monde s’y intéresse. La preuve : nous sommes très nombreux à avoir passé le tourniquet du Palais des congrès, en fin de semaine.
[...]
Le Salon de la mort est un bel effort, mais a toutefois quelque chose d’une mascarade, d’un détournement du regard.
La mort demeure tout aussi taboue, tout aussi insensée pour notre société. J’écris cela en ayant en tête une réminiscence de ce moment où un gentil monsieur m’a invitée à me déposer de tout mon long dans un beau grand cercueil bien luisant… sur l’air de The Show Must Go On. N’est-ce pas une parfaite image du décalage entre ce qui importe et ce sur quoi on insiste?
Ce n’est pas en banalisant la mort, en l’enrobant de sucre, d’artifices ou de stylos gratuits qu’elle sera moins scandaleuse, moins terrifiante, moins irrémédiable.
S’il y a une deuxième édition du Salon de la mort, je lance le défi à l’Église catholique de Montréal, à Vivre dans la dignité, à Campagne Québec-Vie, aux maisons de soins palliatifs (Maison Michel-Sarrazin, l’Oasis de Paix, etc.) et à d’autres de se réserver un kiosque.
Pour que ce Salon réponde aux soifs profondes des gens, on a besoin qu’il soit audacieux et nous parle de vie et d’immortalité.
Je propose même comme slogan pour l’an prochain : « Ô mort, où est-elle ta victoire? » (1 Co 15, 55).