Petit rappel dans La Presse sur le congé de « maternité » après avortement...
Sur le site du journal La Presse du 7 novembre 2013 :
(S'il est éliminé, pourquoi offrir un congé de « maternité »...? Pour soigner un syndrome post-abortif peut-être...)
(Photo : aoineko sur wikimedia.org, licence Creative Commons)
(...) Les deux parents peuvent s’absenter du travail pendant cinq journées après une interruption de grossesse à compter de 20 semaines. Ensuite, la salariée a droit aux 18 semaines de congé de maternité prévues par la loi.
Si la grossesse est interrompue avant la 20e semaine, la salariée a droit à un congé de maternité spécial d’un maximum de trois semaines, à moins qu’un certificat médical atteste le besoin de prolonger le congé.
Source : Commission des normes du travail
Témoignage sur les regrets causés par un avortement
On trouve chaque semaine ce genre de témoignage sur les sites de discussions. Celui-ci est du 20 octobre 2013, sur le site psychologie.com :
(pixabay)
(...)
Un jour, j'ai appris que j'étais enceinte. Un choc. L'impression de vivre un cauchemar. L'envie de me pincer fort pour me réveiller. L'envie de creuser un trou et de m y cacher. Comment avais je pu être aussi négligente ? Moi, qui depuis le début de ma sexualité, avait été vigilante à ce sujet et m étais toujours dit que ça ne m'arriverait pas à moi.
Je me suis sentie seule, abandonnée, incomprise, honteuse et monstrueuse, malgré le soutien de ma mère, car mon choix était fait avant même de tomber enceinte. Je ne pouvais le garder pour des tas de raisons. je devais avorter. J'aurais tellement voulu que les choses se passent différemment le jour ou j'apprendrais que je serais enceinte. J'aurais voulu être heureuse. Là, étant une grossesse non désirée et ne pouvant pas le garder, j'ai juste eu l'impression de me noyer dans ma propre vie.J'ai senti cet être grandir en moi et mon corps changer, face à l'arrivée de cet "intrus".
En tout je suis allée à l'hopital 7 fois en 1 mois. 3 pour pouvoir avorter avec le medicament, qui se résume à l empoisonner et à l'expulser tel un vulgaire oeuf. 1 pour refaire une echo et constater qu il etait tjrs là, bien installé, tjrs vivant. et 3 pour avorter chirurgicalement, par aspiration. En l'écartelant.Si après l'opération j'étais soulagée, heureuse de pouvoir enfin tourner cette page sombre de ma vie, les regrets et la tristesse se sont vite emparés de moi. je sais bien qu'au vue des circonstances c'était la meilleure choses à faire, mais c'est pour fort que moi. Je ne peux m’empêcher de me demander : et si ? et si j'avais pris l autre option ? et si je lui avais une chance de vivre ?
De plus, je n'arrive pas à m enlever de la tête l'image de l'echo consécutive à l avortement médicamenteux loupé. Elle était bien différente de la première quelques semaines auparavant, ou l'embryon n'était qu une petite masse aux contours indéfinis. Cette fois j'y ai vu une ébauche d humain avec une tête, quatre bourgeons de membres ainsi que le cordon ombilical, le reliant à la paroi protectrice de mon endomètre douillet et chaleureux dans lequel il se croyait en sécurité. Je crois même que s'il n'avait pas été dangereux de le garder à cause des risques de malformations liés à la prise du médicament, je l'aurais gardé.
Cette image est dorénavant gravée en moi. Je n'arrive pas à la chasser. Je n'arrive pas non plus à parler de tout cela à mon entourage. J'ai peur de perdre la face, alors je fais bonne figure.
En plus, je vais surement devoir recommencer. D'après mon echo de contrôle, tout n'est pas parti. Il y a beaucoup de caillots et un bout de placenta, ce qui est dangereux à cause du risque infectieux. Et mes règles auront peu de chances de les faire partir naturellement.
(...)
Je me répète sans cesse que ce n est qu'une passade, que tout finira par s'arranger. Je ne m'octroie que quelques rares moments, la plupart du temps seule, pour extérioriser ma souffrance, que j'ai largement tendance à refouler. Ma mère me demande souvent si ça va, se préoccupant de mon moral, bien au courant des risques de déprime post ivg. . Je fuis le sujet en répondant que je vais bien. Elle est déjà assez mal par rapport à ma mamie et à d autres soucis familiaux. Je ne veux pas en rajouter. Et de toute façon, je crois que même si j en parle, personne ne pourra m aider, me comprendre. Je n ai que ce que je mérite. J'ai semé la mort, à quoi aurais je pu m attendre d autre..
Je fais des cauchemars les nuits où je vois plein de bébés. Puis je me réveille totalement chamboulée. Je n'arrive plus à regarder des bébés ou des jeunes enfants sans me dire que je ne suis qu'un monstre.De nos jours nous avons cette chance les femmes de pouvoir décider quand et avec qui nous voulons donner la vie. ok. Mais zut, qui suis je pour avoir décider la mort pour cet enfant ? je me répète que ce n'était qu'un embryon, car c'est ce que ma mère m'a dit pour me réconforter les rares fois où j'ai exprimé ma tristesse. Que je ne pouvais pas la voir tué puisqu il n'était pas né. Balivernes. Ça ne me console pas. C'était tout de même un être humain...
Je me vois désormais comme une tueuse d enfant, qui plus est le mien. INFANTICIDE.
Peut être que je suis une peu folle de réfléchir autant, peut être devrais je simplement penser à autre chose, me concentrant sur des choses plus joyeuses de ma vie, au lieu de me tourmenter et de me lamenter sur mon sort de la sorte.
Je ne pensais pas réagir comme ça, je me croyais assez forte pour faire face à cela. De toute évidence, soit j'ai sous estimé la situation, soit je me suis surestimée.Bref, j'ai perdu mon bébé, ma paix intérieure et ma conscience.
Voici un extrait d'une réponse d'une personne tentant de lui faire croire que l'avortement fut le bon choix :
avorter ce n'est pas cliquer sur la touche "delete" et repartir à zéro comme si ca n'avait jamais existé. C'est malheureusement ce que de nombreuses personnes s'imaginent, jusqu'au jour où elles se trouvent confrontées à la situation. Alors ce n'est pas que tu ne sois pas assez forte, c'est sans doutes que tu n'avais pas envisagé les conséquences de ce geste.
Et les conséquences, terribles, demandent l'aide et le soutien pour que la mère puisse se pardonner ce geste que la société encourage à faire : l'élimination de son enfant.
Des médecins «pro-choix» témoignent de la souffrance psychologique des femmes ayant avorté
Sur le site du journal Libération du 9 mars 2012, cet article des gynécologues Israël Nisand et Brigitte Letombe, et de la psychanaliste Sophie Marinopoulos :
(Sophie Marinopoulos, Israël Nisand)
(...)Défenseurs dès la première heure de l’accès à l’interruption volontaire de grossesse et de la qualité de sa réalisation dans les hôpitaux, nous ne pouvons pas laisser dire que les femmes qui y ont recours ne sont pas marquées, d’une façon ou d’une autre, par cette expérience. Nous voyons chaque jour dans nos consultations des femmes qui nous disent leur souffrance psychologique et leur mal-être parfois de nombreuses années après, alors qu’elles auraient pu «cocher» lors d’un sondage que «tout allait bien». La souffrance ne se coche pas, elle se parle ! Sauf à ne considérer les femmes que dans le registre physique, sauf à omettre leur vie psychique, on ne peut pas écrire que l’accouchement présente un plus grand risque que l’IVG.Cette posture, qui date de la médicalisation de l’IVG en France, revient à dire que l’avortement n’a aucune conséquence dans la vie d’une femme. Certes elles ne meurent plus ; certes les cases à cocher ne montrent plus de complications, mais tous les cliniciens qui rencontrent des femmes savent qu’il s’agit là d’un vrai négationnisme : il s’agit de dénier le fait qu’une IVG peut marquer douloureusement une vie. Nous n’avons jamais rencontré de femmes pour qui l’avortement a constitué «un événement fondateur de leur vie d’adulte» et nous ne voyons pas quelle étude statistique permet d’affirmer cette énormité.(...)A une époque où tout se mesure, tout s’évalue, et où tout doit être rentable, nous proposons de ne plus ignorer les difficultés psychiques des femmes qui ont subi une IVG et de tout faire pour prévenir cet événement d’autant plus indésirable qu’il se produit tôt dans la vie des femmes, épargnant toujours les garçons si peu initiés à leur vraie responsabilité.
Des femmes meurent toujours dans des cliniques d'avortement, mais il ne faut pas trop demander à des médecins qui pratiquent l'avortement. C'est déjà bien qu'ils reconnaissent les souffrances indicibles des femmes ayant avorté...
Trois semaines après l'avortement, le tiers des femmes ont déjà des symptômes post-traumatiques selon une étude
Sur le site de l'Université de Montréal du 2 février 2009 :
Le tiers des femmes qui subissent un avortement présentent des symptômes de stress post-traumatique trois semaines après l'intervention. «C'est-à-dire qu'elles ont des cauchemars et des souvenirs qui accentuent leurs sentiments de culpabilité et de détresse. Certaines pleurent fréquemment, ont du mal à trouver le sommeil ou entretiennent des idées noires, voire suicidaires», explique Marie-Alexia Allard, étudiante au doctorat et auxiliaire de recherche au Département de psychologie de l'UdeM.C'est auprès d'un groupe de 42 patientes du Centre d'orthogénie de l'Hôpital d'Aurillac, en Auvergne, que la psychologue a mené son étude entre les mois de janvier et de mai 2007, dans le cadre de sa maitrise en psychopathologie à l'Université de Toulouse II-Le Mirail. Elle a interrogé les femmes avant l'avortement, puis à deux autres occasions: le jour de l'intervention puis trois semaines plus tard. «Près de la moitié des répondantes, soit 45 %, présentent des symptômes d'anxiété intense trois semaines après leur sortie de l'hôpital et le tiers, c'est-à-dire 35 %, de stress post-traumatique. On observe aussi des risques élevés de dysfonctionnements de la personnalité.»L'étudiante, qui poursuit des recherches doctorales à l'Université de Montréal sous la direction de Mireille Cyr, mentionne que l'interruption volontaire de grossesse (IVG) n'est pas le seul élément à avoir contribué à détériorer leur état psychologique. Mais il est évident, à la lecture des réponses aux questionnaires, que l'intervention a eu un effet sur leur santé mentale.En France, on compte 14,7 IVG pour 100 naissances. Ce taux est encore plus haut au Québec: 34,7. Pourtant, les études sur les conséquences psychologiques de ces interventions sont rares, ce que Mme Allard attribue à la difficulté de joindre les femmes qui les subissent. De nationalité française, la doctorante a pu compter sur la collaboration du Dr Christian Mazel, gynécologue obstétricien au Centre d'orthogénie, et de la sage-femme Danielle Allard (la mère de l'étudiante). Sans ces personnes-ressources, il lui aurait été difficile d'établir un échantillon suffisant pour effectuer son étude, sous la direction d'Henri Chabrol, professeur au département de psychologie de l'Université de Toulouse II-Le Mirail, et avec la collaboration de Natalène Séjourné.(...)Dans l'échantillon étudié par la chercheuse, 14 % des femmes ayant subi un avortement n'en avaient parlé à personne. Pas même au géniteur. Cela dit, certaines femmes subissent une IVG sans séquelles mesurables. Par ailleurs, près du tiers des femmes (29 %) en étaient à leur deuxième avortement.(...)La psychologue rappelle que la durée de sa recherche et la taille de son échantillon ont limité la portée de son étude. Il aurait été intéressant de retrouver les participantes six mois ou même un an plus tard de façon à mesurer les répercussions à long terme d'un avortement.
Lettre à une citoyenne de Montréal qui a subi un avortement
Voici une note anonyme que nous avons trouvée dans notre coffre de vigile la semaine dernière. Et la réponse de deux priants des 40 jours pour la vie :
Bonjour,
Je respecte le droit de parole et votre moyen de manifester votre opinion. Avez-vous idée du nombre de femmes que vous faites souffrir à jour par contre? Combien de femmes ont pris la décision de ne pas mettre au monde un enfant qui aurait été battu ou négligé? Elles, certaines, dont moi, passent devant vous à chaque jour et se sentent tristes, coupables. Je me sens triste, même si j'ai chanté des berceuses à cet enfant alors que je savais qu'il était en train de mourir en moi. Je me suis fait avorter, mais je sais que je suis une bonne personne. Respectez-moi.
Je suis en colère contre vous et si je prends le temps d'écrire, c'est que je ne suis certainement pas seule dans ma situation.
- Citoyenne de Montréal
Chère Citoyenne de Montréal,
Chère Madame,
Merci pour votre petit mot, merci de nous avoir partagé votre peine. Et comme vous dites, vous n’êtes sûrement pas seule à la ressentir en nous voyant prier pour la fin de l’avortement. Je voudrais bien que vous lisiez ces lignes, mais sinon vous, peut-être que d’autres avec des sentiments semblables vont les lire.
Quel dommage que vous ne puissiez voir à l’intérieur de nos cœurs, vous verriez qu’il y a beaucoup plus que juste le respect . . .
Pensez-vous vraiment que nous passerions des heures dans le froid, sous la neige, sous la pluie pour manifester notre opinion ? Et pourquoi est-ce que notre opinion vous rendrait triste ou vous donnerait des sentiments de culpabilité ? Évidemment, si nous prions en public pour la fin de l’avortement, tout le monde sait que nous n’approuvons pas l’avortement. Mais si nous nous imposons tant de peine, ce n’est pas pour convaincre quelqu’un que l’avortement n’est pas une bonne idée, mais plutôt pour implorer Dieu, en qui nous croyons, de nous libérer de ce terrible mal qui fait souffrir tant de femmes comme vous et compromet l’avenir de notre société dans son ensemble.
C’est l’avortement lui-même, ce souvenir d’une vie qui était là et qui a été supprimée, qui est la cause de cette tristesse, de la colère et des sentiments de culpabilité que vous ressentez quand vous nous voyez. Il y a sûrement d’autres situations qui vous rappellent cet événement tragique et éveillent en vous des sentiments semblables. Tant de femmes souffrent terriblement après l’avortement !
Vous dites : «Combien de femmes ont pris la décision de ne pas mettre au monde un enfant qui aurait été battu ou négligé ?» La tristesse, le désarroi que tant de femmes éprouvent après, démontre le mal-fondé de cette logique.
Peut-on vraiment présumer de la vie d’un enfant pour justifier sa suppression ? Par respect pour sa vie, on n’oserait pas tuer un enfant même si on sait qu’il est battu et négligé. Est-ce qu’on ne cherchera pas plutôt à améliorer sa situation et espérera pour lui un meilleur avenir ?
Cette logique qui conduit tant de femmes à prendre une décision tragique dont elles souffrent tant, est le fruit d’un égarement sociétal et c’est aussi pour cette raison que nous sommes là, pour demander le pardon et la guérison pour notre société, jamais pour porter un jugement sur un individu.
Évidemment, nous sommes extrêmement heureux pour chaque bébé sauvé. Et avec chaque bébé sauvé, il y a une maman heureuse !
Chère madame, nous ne connaissons pas votre visage, mais vous nous êtes maintenant proche et nos prières vous accompagnent. Il y a une guérison pour les sentiments qui vous affligent. À la vigile nous prions tous les jours :
«Que tous ceux qui ont fait l’expérience de l’avortement puissent être consolés par le don de l’amour qui guérit !»
Avec amitié,
Deux priants des 40 jours pour la vie de Montréal