Mgr Athanasius Schneider : le Saint-Siège ne peut abolir la messe traditionnelle, la « liturgie de tous les saints »
Mgr Athanasius Schneider.
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits)
Dès avant la parution de Traditionis Custodes — horrible antiphrase, car il s’agit d’une destruction méthodique de la tradition liturgique de l’Eglise — Mgr Athanasius Schneider abordait dans une conférence organisée à Paris, le 25 juin, par Renaissance catholique, la question des prévisibles restrictions sur la célébration de la messe tridentine, dont Benoît XVI avait pourtant affirmé le « droit de cité » dans Summorum Pontificum.
L’abolition du Motu Proprio de 2007 est d’une cruauté et d’une violence délibérées sinon inouïes (ce n’était pas mal non plus en 1969) ; elle cherche, dans son esprit, à faire viser, tester, estampiller, parquer les inconditionnels de la liturgie traditionnelle hors de la vue du peuple de Dieu afin qu’il n’y ait plus de contacts entre les « tradis » et les bénéficiaires de la messe de Paul VI au sein des diocèses, pour éviter que les fidèles de l’« unique » lex orandi de l’Eglise catholique de rite romain ne se laissent contaminer, et elle dit clairement sa volonté d’éradiquer à terme le virus tridentin.
Mgr Schneider, courageux évêque auxiliaire de Sainte-Marie in Astana, déclarait alors que ces nouvelles mesures étaient attendues (mais personne n’imaginait leur brutalité) : « Les fidèles et les prêtres ont le droit à une liturgie qui est une liturgie de tous les saints […]. Par conséquent le Saint-Siège n’a pas le pouvoir de supprimer un héritage de toute l’Eglise, c’est un abus, ce serait un abus même de la part d’évêques. Dans ce cas, vous pouvez continuer de célébrer la messe même sous cette forme : c’est une forme d’obéissance (…), à tous les papes qui ont célébré cette messe. »
Je vous invite à lire l’intégralité du communiqué de Renaissance catholique au sujet de cette décision abusive du pape François : c’est ici, sous le titre « Le pape de l’exclusion. »
Je vous propose également la retranscription intégrale de la conférence de Mgr Schneider (hormis les toutes premières minutes de son intervention). Les premiers paragraphes font partie d’une courte introduction qu’il avait proposée, et c’est ensuite moi qui ai mené l’entretien et présenté les questions du public.
J’ai modifié dans cette retranscription certaines expressions ou tournures mais ai conservé l’essentiel du style « parlé » de l’intervention, au risque parfois de l’incorrection lorsque j’ail estimé que les paroles exactes de Mgr Schneider étaient importantes à connaître. — J.S.
Lire la suiteLe pape restreint la messe traditionnelle, soi-disant source de division, et déclare le Novus Ordo «unique expression» de la liturgie de l’Église
Pape François.
Par Michael Haynes — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Shutterstock
Cité du Vatican, 16 juillet 2021 (LifeSiteNews) — Le pape François a publié aujourd’hui un nouveau motu proprio qui restreint la célébration de la messe traditionnelle en latin et déclare que la liturgie de Paul VI, ou Novus Ordo, est « l’unique expression de la lex orandi du rite romain ».
Le document, intitulé « Traditionis Custodes », est rédigé « à la lumière de l’expérience » de l’enquête menée l’année dernière par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur la Messe traditionnelle (également appelée « Messe en latin », « Forme extraordinaire du Rite romain », « Ancienne Messe »).
Article 1 — Le Novus Ordo est « l’unique expression » du rite romain
Dans ce document, le pape a apporté plusieurs changements radicaux aux permissions accordées à la célébration de la messe en latin. Mais tout d’abord, et c’est l’un des points les plus frappants, il déclare que « Les livres liturgiques promulgués par saint Paul VI et saint Jean Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, sont l’unique expression de la lex orandi du Rite romain. »
Alors que le document Summorum Pontificum (SP) de 2007 du Pape émérite Benoît XVI décrivait le Novus Ordo comme « l’expression ordinaire » de la lex orandi, et le rite de 1962 (Messe en latin) comme n’ayant « jamais été abrogé » en tant que « forme extraordinaire », François supprime ce langage et décrit le Novus Ordo comme l’« unique » et seule expression.
Article 2 — Les évêques détiennent le contrôle
Le pape François a stipulé que les évêques diocésains ont le rôle et le droit de « réglementer les célébrations liturgiques de leur diocèse », comme le prévoit le Code de droit canonique (c.375 et c.392). Cependant, le Souverain Pontife a ensuite déclaré que chaque évêque détient la « compétence exclusive » pour « autoriser l’utilisation du Missel Romain de 1962 dans son diocèse, selon les directives du Siège Apostolique ».
Bien qu’elle fasse initialement appel au droit canonique, la deuxième partie de la déclaration est une infraction aux permissions mises en lumière dans Summorum Pontificum, document par lequel Benoît XVI a établi que les messes sans fidèles, offertes par « tout prêtre catholique de rite latin, qu’il soit séculier ou régulier », peuvent être célébrées soit selon le Novus Ordo, soit selon le rite traditionnel en latin, et peuvent donc être offertes sans demander la permission du Saint-Siège ou de l’évêque local.
Dans de telles circonstances, chaque prêtre avait donc le droit d’offrir la messe selon sa préférence quant aux livres liturgiques, sans avoir à demander la permission de son évêque. Toutefois, cette disposition a été supprimée.
Lire la suiteFrançois a déclenché une guerre : elle se terminera par le triomphe complet de la Tradition
Par Roberto de Mattei (LifeSiteNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Servus Tuus/Wikimedia Commons
20 juillet 2021 (Rorate Caeli) — L’intention du pape François dans son motu proprio Traditionis custodes du 16 juillet 2021, est de réprimer toute expression de fidélité à la liturgie traditionnelle, mais le résultat sera de déclencher une guerre qui se terminera inévitablement par le triomphe de la Tradition de l’Église.
Lorsque, le 3 avril 1969, Paul VI a promulgué le Novus Ordo Missæ (NOM), son idée fondamentale était que, dans quelques années, la Messe traditionnelle ne serait plus qu’un souvenir. La rencontre de l’Église avec le monde moderne, que Paul VI appelait de ses vœux au nom d’un « humanisme intégral », prévoyait la disparition de tous les héritages de l’Église « constantinienne ». Et l’ancien rite romain, que saint Pie V avait restauré en 1570, après la dévastation liturgique protestante, semblait destiné à disparaître.
Jamais une prédiction ne s’est montrée plus erronée. Aujourd’hui, les séminaires sont dépourvus de vocations et les paroisses se vident, parfois abandonnées par des prêtres qui annoncent leur mariage et retournent à la vie civique. Au contraire, les lieux où l’on célèbre la liturgie traditionnelle et où l’on prêche la foi et la morale de toujours sont bondés de fidèles et sont des incubateurs de vocations. La messe traditionnelle est célébrée régulièrement dans 90 pays sur tous les continents et le nombre de fidèles qui y participent augmente d’année en année, renforçant la Fraternité Saint-Pie X et les instituts Ecclesia Dei créés après 1988. Le coronavirus a contribué à cette croissance, car, suite à l’imposition de la communion dans la main, de nombreux fidèles dégoûtés par cette profanation ont quitté leurs paroisses pour aller recevoir la Sainte Eucharistie dans des lieux où elle continue à être administrée sur la langue.
Ce mouvement d’âmes est né en réaction à cette « absence de forme » de la nouvelle liturgie dont Martin Mosebach a bien parlé dans son essai Heresy of Formlessness [L’hérésie de l’absence de forme]. Si des auteurs progressistes comme Andrea Riccardi, de la Communauté de Sant'Egidio, se plaignent de la disparition sociale de l’Église (L’Église brûle. Crise et avenir du christianisme, Tempi nuovi, 2021), l’une des causes en est précisément l’incapacité de la nouvelle liturgie à attirer et à exprimer le sens du sacré et de la transcendance. Ce n’est que dans l’absolue transcendance divine que s’exprime l’extrême proximité de Dieu avec l’homme, observe le cardinal Ratzinger dans le livre qu’avant son élection au pontificat il a consacré à l’Introduction à l’esprit de la liturgie (San Paolo, Milan 2001). Préfet de la Congrégation pour la Foi, il avait toujours placé la liturgie au centre de ses intérêts; devenu le Pape Benoît XVI, il a promulgué le 7 juillet 2007 le motu proprio Summorum Pontificum avec lequel il a restitué le plein droit de cité à l’ancien Rite Romain (malheureusement défini comme la « forme extraordinaire »), qui n’avait jamais été abrogé juridiquement mais qui était interdit de facto depuis quarante ans.
Lire la suiteL’Anti-Église est là ― les fidèles catholiques ne doivent pas avoir peur
Le P. Linus F. Clovis, prêtre de l’archidiocèse de Castries, Sainte Lucia dans les Antilles.
Par le Père Linus F. Clovis (LifeSiteNews) ― Traduit par inquisition.ca ― Photo : Steve Jalsevac/LifeSiteNews
Le pape François ayant annoncé vouloir remettre de l’avant son exhortation apostolique Amoris Lætitia en cette année 2021, par conséquent tout ce qu’elle contient d'erroné, nous publions le présent texte du P. Linus Clovi, lu lors d’une conférence donnée au Rome Life Forum en 2017, qui, entre autres, soulignent les graves erreurs que promeut Amoris Lætitia et ses dangers pour l’Église, ainsi que pour la cause de l’enfant à naître. C’est aussi un document très pertinent au sujet de la crise actuelle que subit l’Église. ― A. H.
Note du traducteur : Le Père Clovis a donné cette conférence au Forum de la Vie de Rome, le 18 mai 2017. J’ai copié et traduit la version sur LifeSiteNews.
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Les premiers mots du Pape saint Jean-Paul II, apparaissant sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, le jour de son élection le 16 octobre 1978, furent « n’ayez pas peur ». Maintenant, trente-neuf ans plus tard, à la lumière des événements qui ont pris le contrôle du catholicisme contemporain, ses premiers mots semblent être non seulement prophétiques, mais bien plus : un appel aux armes en préparation pour la bataille [1 Co 14:8].
Chaque fois que le pendule de l’histoire humaine et du salut passe à travers une période de ténèbres et de turbulences envahissantes, Dieu inspire souvent des prophètes pour parler, afin que la lumière puisse resplendir pour dissiper les ténèbres, et que la tourmente puisse être atténuée par l’espoir. Ces prophètes en ont appelé à plus de confiance en la sollicitude active et affectueuse de Dieu pour son peuple [Jn 3 h 16]. Ainsi, par exemple, avec des supplications pour avoir confiance en la providence aimante de Dieu, Isaïe [Is 7:10-14] a supplié le roi Achaz de demander à Dieu un signe avant d’agir, et Jérémie [Jr 38-40] a prévenu que Dieu sauverait Jérusalem de la destruction totale seulement si la ville se rendait aux Babyloniens. L’Église elle-même n’a pas été privée des bénédictions de la grâce prophétique, comme le prouve grandement Dieu en suscitant des saints tels que Bernard de Clairvaux, François d’Assise, Catherine de Sienne, Marguerite-Marie Alacoque et, plus récemment, en envoyant Sa Sainte Mère à Lourdes, à La Salette et à Fatima.
Il y a un siècle, Dieu a envoyé la Reine des Prophètes à la Cova da Iria à Fatima, au Portugal, avec un double message pour notre monde contemporain. Tout d’abord, elle a prévenu que le monde était déjà confronté à un péril beaucoup plus destructeur que celui auquel Jérusalem avait dû faire face et, deuxièmement, elle a présenté une solution céleste, plus sage et plus prudente que celle offerte à Achaz, qui avait refusé de demander à Dieu un signe « aussi profond que le Shéol ou aussi élevé que le ciel » [Is 7:11]. Cependant la Vierge, par sollicitude maternelle, a établi la gravité et la véracité de son double message avec une vision et un signe. Le 13 juillet 1917, « aussi profond que le Shéol » a été illustré par une vision perturbante de l’Enfer. Quatre mois plus tard, le 13 octobre, « aussi élevé que le ciel » a été confirmé avec un signe, le miracle étonnant de la « danse du soleil » qui a été observé par plus de soixante-dix mille personnes.
Lire la suiteHommage au curé Normandin (1925-2020)
Abbé Yves Normandin (1925-2020).
Par Jean-Claude Dupuis, Ph. D.
L’Abbé Yves Normandin, pionnier du retour à la messe de saint Pie V (dite traditionnelle) au Canada, a mené un long combat éprouvant, littéralement a mari usque ad mare, pour défendre une messe qu’il considérait comme toujours valide après le concile Vatican II (point de vue confirmé par Benoît XVI dans son Summorum Pontificum ― 2007), face à l’évêque d’alors en 1975 qui lui intimait de célébrer le Novus Ordo que l’Abbé Normandin estimait se centrer sur l’homme et s’éloigner de Dieu. L’essentiel du combat de l’Abbé Normadin se résume en cette réponse de saint Pierre au sanhédrin : « On doit obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». Souvenons-nous en ce début d’année 2021, qui succède à une année où les hommes d’État se sont pris un peu plus pour des dieux, tentant de régir jusqu’au culte dû à Dieu.
Le texte de M. Dupuis suit ci-dessous ― A. H.
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L’abbé Yves Normandin est décédé le 30 décembre 2020. Il aura marqué l’histoire de l’Église au Québec. En 1975, l’humble curé de la paroisse Sainte-Yvette, à Montréal, s’est fait connaître en continuant de célébrer la messe traditionnelle, en latin. Mgr Paul Grégoire l’a démis de ses fonctions pour « désobéissance ». Le curé Normandin et les traditionalistes ont occupé illégalement l’église Sainte-Yvette pendant six mois.
Au lendemain du Concile Vatican II (1962-1965), le curé Normandin célébrait la messe de Paul VI, comme tous les prêtres. Mais il s’est posé des questions en apprenant que des pasteurs protestants avaient participé à la conception de la réforme liturgique. Certaines lectures l’ont ébranlé : l’encyclique Pascendi et la Lettre sur le Sillon du pape saint Pie X, l’étude de Louis Salleron sur La nouvelle messe, les ouvrages de Léon de Poncins et Pierre Virion sur la franc-maçonnerie, et tous les écrits de Mgr Marcel Lefebvre. Ses discussions avec les abbés Noël Barbara et Réal Bleau l’ont convaincu. Il visite le Séminaire traditionaliste d’Écône (Suisse), en 1973. La piété des jeunes séminaristes l’impressionne. Il se rend ensuite à Lourdes, à Rome et à Jérusalem pour puiser les forces spirituelles qui lui permettront de livrer la bataille de sa vie. En juin 1975, il revient à la messe de saint Pie V.
Le curé Normandin approuvait la conclusion du cardinal Ottaviani, dans le Bref examen critique du Novus Ordo Missae (1969) : « La nouvelle liturgie s’éloigne de la conception catholique de la messe, telle que définie par le Concile de Trente (1563). »
L’esprit conciliaire produisait des résultats catastrophiques. Les prêtres défroquaient, les fidèles décrochaient, les institutions catholiques disparaissaient. Il fallait revenir en arrière.
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