Soirée d'information : se mobiliser contre l'euthanasie (ville de Québec)
Soirée d’information
« SE MOBILISER CONTRE L’EUTHANASIE »
MARDI LE 6 JUILLET 2010 de 19h 30 à 21h 30
À L’Auberge Sir Wilfrid Laurier
3055 boul. Laurier, Québec, P.Q. G1V 4X2 (coin Lavigerie)
Vivre dans la Dignité, un nouveau réseau citoyen, vous invite à se joindre à une campagne visant à éviter que l’euthanasie et le suicide assisté n’entrent clandestinement dans le système de santé public, déguisés en traitement médical. « Donner la mort par euthanasie ou par suicide assisté, c’est tuer. Nous ne pouvons pas permettre que l’acte de tuer soit reconnu comme un soin dans le système de santé au Québec», rapporte Mme Linda Couture, directrice de Vivre dans la Dignité.
Mme Couture invite le gouvernement provincial à orienter ses efforts et ses ressources en vue d’offrir aux Québécois les meilleurs soins possibles en fin de vie. Cela comprend un accès facile aux soins palliatifs. Au lieu d’encourager l’euthanasie et le suicide assisté comme solutions d’évitement, on doit investir dans de meilleurs soins de fin de vie.
Le réseau Vivre dans la Dignité est politiquement non partisan, ouvert à tous ceux qui partagent sa vision. Son action est centrée uniquement sur les questions de fin de vie.
Au programme :
· survol de la situation de l’euthanasie au Canada et Québec
· réseau Vivre dans la dignité et Manifeste
· Commission parlementaire au Québec
· interventions que nous pouvons faire en tant que citoyen
Voir le site de Vivre dans la dignité pour plus de renseignements.
BRAVO! - Le projet de loi C-384 de Francine Lalonde est rejeté 228 voix contre 59

Le site de la Coalition pour la prévention de l'euthanasie et le site 4MYCanada annoncent la défaite écrasante du projet de loi C-384 de Francine Lalonde (BQ) qui aurait légalisé au Canada l'euthanasie et le suicide assisté.
Campagne Québec-Vie est ravi de ce résultat, qui démontre que les parlementaires canadiens on bien vu les dérapages qui ont eu lieu dans les pays ou l'euthansie a été légalisé. Aussi, plusieurs parlementaires se sont montrés très interpellés par la question de l'amélioration des services en fin de vie, en particulier les services palliatifs, qui dans presque tous les cas élimine complètement la souffrance physique en fin de vie.
Pour une mort digne, il faut avoir accès au services palliatifs. Cela devrait être une priorité pour le gouverment québécois, qui doit se pencher sur cette question quand la commission spéciale sur la question de mourrir dans la dignité mènera sa consultation publique cet automne.
Tout sur la "Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité" (CSQMD)
Ce billet a pour but de préciser où nous en sommes avec la commission parlementaire qui abordera, entre autres, la question de l'euthansie et du suicide assisté, et quand aura lieu la consultation publique. Voici les faits saillants:
- La commission se nomme Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité (CSQMD). Le site web, pour le moment, est ici.
- Un rapport qui encadrera les consultations auprès du public sera rédigé par une autre commission, la Commission de la santé et des services sociaux (CSSS), suite à une consultation auprès d'experts du "mourir dignement." Les experts, en fait, on été consultés (on peut ici lire et visionner leurs témoignages), et le rapport, qui ne sera pas rendu public, mais qui sera soumis à l'Assemblée nationale, est en rédaction.
- En fin mai, soit autour du 25 mai, 2010, le rapport sera complété et le public avertit qu'il y aura une consultation publique sur la question de mourir dans la dignité. C'est ici qu'on demandera aux particuliers et aux organismes de soumettre leur mémoire sur la question (les directives à suivre seront émises en temps et lieu).
- La consultation publique, qui sera faite de plusieurs façons, y inclut la consultation itinérante qui traversera plusieurs villes, débutera après le 17 août, mais avant la 17 septembre, me dit-on. J'ignore quand elle prendra fin; cela dépend probablement de la "demande." (La consultation publique de la commission Bouchard-Taylor a débutée le 10 septembre et s'est terminée le 13 décembre. Reste à voir si la consultation publique de la CSQMD durera aussi longtemps.)
En détail
Historique
Le 3 décembre, 2009, Mme Pauline Marois, la chef de l'opposition officielle, et Véronique Hivon, député de Marie-Victorin, ainsi que Bernard Drainville, porte-parole en matière de santé pour le PQ, ont déposé une motion demandant au premier ministre Jean Charest d'instituer une commission "ad hoc, non-partisane" afin qu'une consultation auprès de la population ait lieu concernant le "droit de mourir dignement." Cette motion (pdf attaché) comprend trois éléments:
Les 3 éléments de la motion sur le "droit de mourir dignement":
1) La constitution de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité (CSQMD) (e.g. qui seront les membres, comment les choisir)
La CSQMD a 16 membres, 9 du parti Libéral présentement au pouvoir, 4 du parti d'opposition, soit le PQ, un député du "deuxième groupe d'opposition", soit l'ADQ, le député de Mercier (M. Kadir), et un député indépendant. Voici donc la liste des membres telle que retrouvée sur le site de la CSQMD (il ne semble pas avoir de député indépendant sur la liste):
Parti libéralKelley, Geoffrey Charbonneau, Francine Chevarie, Germain Gaudreault, Maryse L'Écuyer, Charlotte Ouimet, François Reid, Pierre Sklavounos, Gerry Vallée, Stéphanie |
Parti québécoisHivon, Véronique Charette, Benoit Lapointe, Lisette Richard, Monique Action démocratique du QuébecRoy, Sylvie Québec solidaireKhadir, Amir |
2) Le déroulement de 2 consultations: une auprès d'experts en la matière du "mourir dignement" (terme que nous définiront plus bas), et une auprès du grand public.
Première consultation (les experts):
La première consultation est organisée et menée par une autre commission: la commission de la santé et des services sociaux (CSSS). Cette consultation est déjà terminée, les séances ayant eu lieu entre le 15 et le 18 février et le 8 et 9 mars. On peut visionner ou lire le journal des séances auprès des experts sur le "mourir dans la dignité" ici.
La CSSS doit produire, dans un délai de 45 jours au maximum (délai qui débute après le 9 mars, je crois), un "document de consultation" --document qu'il ne rendra pas public--qu'elle rendra à la CSQMD. Ce document assistera cette dernière lors de sa consultation auprès du public. Le document sera modifié par la CSQMD selon ses besoins et ensuite soumis à l'Assemblée nationale dans un délai de 30 jours.
Deuxième consultation (le public):
D'après Anik Laplante, Secrétaire de la CSSS, le 25 mai (date tentative) sera la date vers laquelle le public sera officiellement informé, par les médias (annonces dans les journaux, etc.) que tous (particuliers et organismes) sont invités à soumettre un mémoire (leur opinion sur la question du "mourir dignement") à la commission.
Ensuite, pas avant le 17 août, et au plus tard la mi-septembre (encore selon Anik Laplante), la consultation débutera auprès du grand public. La durée de cette consultation dépendra probablement du volume de réponses reçues à l'appel aux mémoires qui aura été envoyée le 25 mai. La consultation prendra différentes formes:
- Les organismes et les particuliers peuvent soumettre un mémoire à partir du 25 mai.
- La consultation sera aussi faite par moyens de communication électronique (par exemple, internet).
- La consultation sera diffusée par vidéoconférence;
- et bien sûr, il y aura une consultation itinérante-donc la CSQMD se déplacera de ville en ville. Les organismes et les particuliers auront la chance de se présenter auprès de la commission, même s'il n'auraient pas produit de mémoire au préalable.
3) Questions administratives relatives au ressources techniques, humaines et financières de la commission.
Le budget de la CSQMD comprendra les fonds nécessaires pour annoncer la consultation et distribuer "dans l'ensemble des foyers québécois" un "cahier d'information", "de manière à susciter la participation des citoyennes et citoyens" selon la motion.
Ce que je peux faire dès aujourd'hui
- Je m'informe sur l'euthanasie et le suicide assisté.
- Je réfléchis sur le sens du mot "dignité": Que veut-on dire quand on parle de dignité? Pensons au dérapages associés avec la dépénalisation de l'euthanasie et du suicide assisté. Est-ce vraiment digne d'une personne de se replier sur elle même et de se suicider en dépit des conséquences multiples et profondes que son geste aura pour les autres? Pour qu'une mort soit digne, ne doit-elle pas aussi être solidaire? Est-ce vraiment digne d'une famille et d'une société de se laver les mains du sort d'une personne suicidaire et de la laisser se suicider parce qu'elle ne voit pas d'issue dans sa situation, surtout quand ce suicide fragilisera encore plus, par les dérapages associés à la dépénalisation, la situation de beaucoup de gens vulnérables (viellards isolés, handicappés mentaux et physiques, etc.)?
- Je commence dès aujourd'hui à rédiger un mémoire, et préparer mon audience auprès de la consultation publique: Nourris de vos recherches, puisez dans votre expérience vécue et rédigez le mémoire que vous présenterez à la CSQMD. Parlez librement de vos profondes inquiétudes face à la dépénalisation du suicide assisté, et expliquez pourquoi il n'y a pas de dignité en fin de vie sans solidarité en fin de vie, et que cette solidarité comprend le rôle essentiel du mourant vis-à-vis ses concitoyens et ses proches autant que les devoirs de ces derniers vis-à-vis du mourant. Tous ont un rôle à jouer devant le drame de la mort, pour se donner l'un et l'autre l'espoir et le courage de faire face aux divers obstacles et épreuves qui jalonnent la vie. Comme cela, la vie, même vécue dans la souffrance profonde, aura toujours un sens profond.
Une mort solidaire
Autant qu'une personne mourante doit être accompagnée et soignée dans sa douleur physique, mentale et spirituelle, la personne mourante, comme citoyenne et comme être humain, a aussi un rôle à jouer: sa mort peut devenir pour les autres source d'inspiration et d'espérance. Tout au moins, sa mort ne devrait pas devenir pour les autres une cause de désespoir, ni une occasion pour ré-évaluer à la baisse la valeur d'une vie "difficile", c'est à dire d'une vie vécue dans la douleur physique et mentale. Car quand une personne handicappeé, déprimée ou avancée en âge se suicide, ce sont tous les handicappés, tous les déprimés, toutes les personnes "moins que parfaites" qui sont éclaboussées par ce geste.
Il faut au contraire être solidaire avec les plus vulnérables, les encourager dans leur vécu, affirmer leur valeur comme être humain et comme citoyens. Se sentirait-on vraiment encouragé si quelqu'un partageant nos mêmes lacunes se suicidait avec l'approbation du gouvernement et l'aide d'un médecin?
Nous avons besoins de meilleurs soins en fin de vie
Reste qu'il nous faut, pour que notre mort soit digne d'une personne vivant dans une société supposément avancée comme la nôtre, de meilleurs soins en fin de vie. Le débat sur la mort dans la dignité devrait donc être un débat sur l'améliorerait des soins en fin de vie et des soins palliatifs. Le mourrant, oui, a un rôle à jouer, sa mort a un sens, une mort bien vécue inspire et fortifie la société, mais son entourage, sa famille, la communauté, et enfin, l'état, ont le devoir d'accompagner le mourant dans sa mort. Donc une amélioration des services de fin de vie est de mise. Il nous doit d'analyser les lacunes du système courant et d'offrir des pistes de solutions, des recommandations pour remédier au problèmes de douleur physique non-traitée, de manque de soins, de négligence, d'abondon dans les centres pour personnes âgées, etc.
Ces médecins ont tort : leurs propos sur l'euthanasie ne sont pas basés sur les faits
Par Margaret Somerville, éthicienne à l’Université McGill

En éthique, on dit que « la bonne éthique doit se baser sur les faits. »
Si le récit des leurs interventions récentes auprès de la Commission de la santé et des services sociaux « en vue d’étudier la question du droit de mourir dans la dignité » est véridique (« Doctors back “right to die” consultation, » The Gazette, 16 février, 2010), le Dr Gaétan Barrette, le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, le Dr Yves Lamontagne, du Collège des médecins, et Yves Robert, secrétaire du Collège, ne connaissent pas les faits.
Le Dr Barrette déclare qu’en offrant des soins aux patients en phase terminale, « les médecins sont conscients qu’ils peuvent être accusés de meurtre s’ils administrent un sédatif palliatif avant que le patient ne soit rendu à son dernier souffle. » Cependant, le mot « palliatif » nous dit que le sédatif était nécessaire pour soulager la douleur et la souffrance et donc qu’il n’a pas été administré avec l’intention de tuer le patient. Ceci ne peut donc conduire à une accusation de meurtre, ni à aucune autre accusation de ce genre, à moins que le patient n’ait pas accepté d’être soulagé par un sédatif.
Plus encore, si un docteur, sans raison valable, refuse de traiter de façon convenable la douleur et la souffrance de son patient, c’est justement à ce moment-là qu’il risque des mesures disciplinaires et des imputations d’incompétence professionnelle, allant jusqu’à des accusations de négligence criminelle. D’ailleurs, il est maintenant reconnu par tous que le fait pour un professionnel de la santé d’avoir négligé de soulager convenablement la douleur constitue une atteinte profonde aux droits de la personne du patient.

Le Dr Barrette déclare aussi « que nous voulons une législation en ligne avec les vœux du public. » Mais le simple fait que le public se réclame de quelque chose ou qu’une majorité le réclame ne signifie pas que cette chose soit éthique – ou même sage. Qui dit décision démocratique ne dit pas toujours décision éthique.
The Gazette rapporte que les docteurs Barrette et Lamontagne « ont déclaré à la Commission que les médecins ne voulaient pas participer au suicide assisté.»
« Nous ne sommes pas ici pour exécuter les gens », a dit le docteur Lamontagne.
C’est à en perdre la tête. Pour eux, qu’est-ce que le mot « euthanasie » pourrait bien vouloir dire ? Et si, comme ils le proposent, tuer un patient est acceptable, pourquoi serait-ce inacceptable d’aider un patient à se tuer lui-même? Au moins le fait d’accepter les deux, bien que très douteux sur le plan éthique, serait logiquement cohérent.
Finalement, l’énoncé fait par Yves Robert, voulant que « le Québec est la seule juridiction au Canada où le patient peut refuser un traitement médical, même quand cela peut mener à la mort », est tout simplement faux.
Tout Canadien d’âge adulte a le droit de refuser tout traitement médical, au moment de l’administration du médicament, si le patient est capable de le faire, ou s’il a préalablement donné ses directives en conséquence. Les seules exceptions sont lorsque le patient doit être traité pour la protection du public ou lorsque le patient est atteint d’une maladie mentale et, de ce fait, devient un danger pour le public et pour lui-même.
Dans ce dernier cas, une procédure bien définie doit être suivie avant que la volonté du médecin puisse primer sur celle du patient.
Margaret Somerville est la directrice-fondatrice du Centre de médecine, d’éthique et de droit de l’Université McGill.
Le faux débat: la consultation itinérante sur l'euthansie
À la demande du Parti québécois, le gouvernement Charest lance un grand débat national en 2010 au Québec sur la légalisation de l’euthanasie.
Le 3 décembre 2009, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité pour une consultation itinérante à travers tout le Québec qui portera sur la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté.
« Le débat est incontournable », nous dit la chef péquiste Pauline Marois. (La Presse, le 4 décembre 2009), très optimiste face aux conclusions d’un tel débat.
Le 5 décembre 2009, La Presse proclamait haut et fort (deux pleines pages) que l’euthanasie et le suicide assisté sont des droits fondamentaux. Envoyé spécial du journal à Zurich, en Suisse, le journaliste Marc Thibodeau rencontrait en entrevue Ludwig Minelli fondateur de l’association Dignitas qui permet aux intéressés de mourir euthanasiés. Ce croque-mort de la « belle » mort a fait la promotion de son « bienfaisant » cocktail de plus en plus populaire, qui donne à tous ceux qui le souhaitent l’occasion de mourir dit « dignement ». « Si un humain a décidé de mourir, personne ne doit pouvoir s’y opposer », affirme Minelli.
Les gens viennent de partout y incluant du Québec et du Canada. L’organisation ne pose aucune question à ceux et celles qui veulent mourir. Se déclarant athée, il se moque des figures bibliques, de Satan et de Dieu. Notre champion de la mort milite maintenant dans plusieurs pays pour faire adopter son point de vue sur le sujet. La Suisse, paraît-il, est devenue une destination très prisée pour le tourisme de la mort. Dignitas aide également des couples à réaliser des pactes de suicide comme celui « du grand chef d’orchestre britannique Edward Downes malade cardiaque et de sa femme en bonne santé » (La Presse, 5 décembre 2009), euthanasiés l’an dernier à Zurich.
Pendant que les Québécois réclament à 80% la légalisation de l’euthanasie, le débat fait rage en Europe. Plusieurs pays auraient l’intention d’imiter la Suisse. Ici le gouvernement peut bien se cacher hypocritement derrière le beau paravent du débat national, nous savons très bien que le débat est clos. La consultation bidon qui va se promener au Québec en 2010, va plutôt discuter de balises et d’encadrement, une manière très habile d’enrober le bonbon de la mort.
Le principe de la légalisation de l’euthanasie ne se discute plus au Québec. Il faut obligatoirement être POUR, sinon on se fait traiter de minable fondamentaliste religieux. Quand les savants commissaires feront leurs recommandations au gouvernement pour « bien encadrer » la culture de la mort, il ne faudra pas être dupe. Le législateur va ouvrir la porte de la mort pour une deuxième fois, de la même manière que cela s’est produit dans le dossier de l’avortement, il y a deux décennies. À doses homéopathiques, on assouplira dans les années à venir les règles, selon l’humeur des sondages populaires. On finira en fin de course par accoucher d’une « belle » loi permettant l’euthanasie sur demande pour toutes les personnes qui ne veulent plus vivre. On pourra, en toute tranquillité, se débarrasser des malades qui coûtent trop cher à l’État ou qui dérangent un peu trop leur famille.
Quand la Commission viendra nous « consulter » faudra-t-il donner notre opinion à ces commissaires vendus d’avance à la cause de l’euthanasie ? Oui, même si nous sommes une voix qui crie dans le désert. Oui, pour proclamer le plus fort possible, avec Paul Brunet, directeur du Conseil pour la protection des malades, que l’euthanasie n’est pas la solution et que « la vraie solution, c’est d’offrir à tous les malades sans exception de véritables soins palliatifs de qualité en fin de vie ». (La Presse, le 7 décembre 2009).
Entre soulager les souffrances ou donner directement la mort, il n’y a aucun compromis possible. Il n’y a qu’un seul choix humainement et dignement souhaitable, c’est de soigner les malades. Voilà le devoir des médecins et des gouvernements. C’est l’objectif à poursuivre pour toute société qui se dit moderne, humaine et avancée.
Une commission parlementaire sur l'euthanasie: les dés sont-ils pipés d'avance?
La machine est en marche. Une commission parlementaire, ou une consultation itinérante, au sujet de l'euthanasie aura lieu cet automne.
Je pense bien que les dés sont pipés davance. Il me semble qu'on ne veut que répandre dans toutes les régions du Québec une opinion positive de "la mort dans la dignité" qu'on s'est faite a priori. Bien sûr, c'est impossible de prouver définitivement que les dés sont pipés davance. Mais je veux bien fournir quelques preuves, trouvées dans un article de la Presse canadienne qui annonce la venue de ce cirque ambulant cet automne.
Regardons ça de près. Même si c'est malhonnête ce qu'ils font, c'est quand même du travail de haute gamme, de la manipulation médiatique de haut niveau!
Québec lance un débat sur l'euthanasie
La Presse canadienne
4 décembre 2009Québec — Le gouvernement Charest accepte de lancer un débat sur le droit des Québécois à mourir dans la dignité.
Arrêtons là, tout de suite. On parle d'euthanasie, n'est-ce pas? On veut débattre si oui ou non un médecin peut légalement tuer un patient, dans des circonstances X. Mais d'où vient cette expression "mourir dans la dignité" (notez qu'il n'a pas de guillemets)? Qui a parlé de dignité? Voilà, le premier tour de magie médiatique: sans argument, nous avons établi qu' "euthanasie" = "mourir dans la dignité". Parfait! On continue:
Dans un premier temps, la Commission de la santé et des services sociaux de l'Assemblée nationale rencontrera une vingtaine d'experts en la matière, puis elle rédigera un document qui servira de base à la consultation.
Qui de la commission rédigera le rapport, et correspondera-t-il nécéssairement à l'opinion des experts? Mais surtout: QUI SERONT CES EXPERTS? Est-ce que 10 d'entre eux seront pour l'euthanasie, 10 contre? Qui les choisira, et selon quels critères? Cela me fait penser aux "experts" sélectionnés par la Société royale du Canada pour étudier la question "des décisions de fin de vie", 4 des 6 étant des pro-euthanasie acharnés de longue date.
«Je ne pense pas qu'il y ait des risques à entreprendre une réflexion», a affirmé hier le ministre de la Santé, Yves Bolduc, qui ne craint pas qu'un tel exercice entraîne des dérapages.
Vous avez compri? Il y a des gens qui ont peur. Ils ont peur de réfléchir. Mais pas Yves Bolduc, qui ne "pense pas qu'il y ait des risques à entreprendre une réflexion." Car les pro-euthanasie (dont Yves Bolduc lui même), eux ils réfléchissent. Ils n'ont pas peur de réfléchir, et, de plus, cet exercise de réflexion n'entraînera pas de dérapages. Conclusion: l'opposition à l'euthanasie est irréfléchie. C'est un réflexe qui vient de la peur. Les gens qui sont contre l'euthanasie ont peur que la réflexion même entraîne des dérapages. Quels idiots!
«C’est une question complexe et les avis sont partagés, mais je pense qu’il y a un consensus, ..."
On peut tout pardonner quelqu'un qui fronce les sourcils et qui réfléchit (sans peur de dérapages) avant de dire n'importe quoi. Car il n'a vraiment rien dit: "question complexe... avis sont partagés ... mais je pense" dit-il "qu'il y a un consensus." Le fait qu'il y a pensé lui permet d'affirmer une chose et son contraire: soit la question fait consensus, soit les avis sont partagés. C'est un ou l'autre. Mais il a froncé les sourcils, il a réfléchi fort, c'est un monsieur très gentil.
"...c’est que tout le monde veut mourir dignement et que leurs proches meurent dignement. Maintenant, il faut voir les façons de faire et arriver à améliorer la situation des gens», a-t-il commenté, préférant toutefois attendre avant de se prononcer lui-même sur les moyens à privilégier.
Encore ce "dignement". Mais qu'est-ce que cela veut dire une mort digne? Ah oui, on le sait déjà, selon la conclusion établie par alchimie médiatique: "mourir dans la dignité" = "euthanasie." Mais, MAIS, il est sage, M. Bolduc, car il préfère attendre... attendre que la consultation itinérante soit complétée. Quel gentleman, plein de sagesse et de compassion; il n'a pas peur, il réfléchit, il est poli, il préfère attendre avant de se prononcer.
Plus tôt dans la journée, la chef péquiste Pauline Marois avait convoqué les journalistes pour réclamer la tenue d’une consultation, affirmant que la question est devenue incontournable.
«Il y a des gens qui souffrent. Les médecins veulent des balises. Il faut se donner un cadre, les gens le demandent, c’est une question humaine, une question morale», a déclaré le porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, Bernard Drainville, qui accompagnait Mme Marois lors du point de presse.
Il y a des gens qui souffrent, donc... il faut trouver un moyen ...d'éliminer la douleur? Non. C'est les gens qu'il faut éliminer. Ils souffrent, donc il faut leur donner la mort. C'est les médecins qui le feront, avec des balises. Avec "un cadre". C'est beau un cadre, c'est réconfortant. S'il y a un cadre, rien ne peut dépasser. Tout est fixé et contrôlé. Pas de risque de dérapages: il y a un cadre. Il y a des balises. De plus "c'est une question humaine!" Nous ne parlons pas du minéral, ni du végétal, ni même de l'animal. Nous traitons de questions humaines. Humaines et morales.
A l’instar du ministre, le Parti québécois évite de se prononcer immédiatement sur le droit à l’euthanasie et au suicide assisté.
Eux aussi sont sages, polis. Eux aussi évitent de se prononcer, car cela serait de décider pour le peuple, pour le peuple qui sera consulté avec la consultation ambulante basée sur le mémoire publié par la commission et informé de l'opinion de non moins de 20 experts.
«Pour le moment, notre démarche vise vraiment à ce qu’on se dote des meilleurs mécanismes pour tenir le débat», a indiqué Mme Marois.
Il n'y a rien de plus neutre et d'impartiel qu'un "mécanisme". Il n'y a rien de plus louable qu'un débat. Donc un mécanisme pour tenir un débat, cela doit vraiment quelquechose de bien.
Par ailleurs, elle estime que la tenue d’un tel exercice au Québec est nécessaire, même si l’éventuelle légalisation de l’euthanasie nécessiterait des modifications au Code criminel, qui relève du gouvernement fédéral.
«L’intérêt de faire ce travail de façon non partisane, c’est que cela donnera une force de frappe si jamais le fédéral devait refuser une position que le Québec voudrait prendre», a soutenu la chef péquiste.
C'est pas du tout surprenant de voir le parti souverainiste exploiter un écart entre les moeurs québécoises et celles du reste du Canada. Et Charest embarque, car lui aussi a vu les sondages... En parlant de sondages:
Récemment, les deux associations de médecins du Québec se sont dites favorables à ce que le gouvernement établisse des conditions pour permettre l’euthanasie.
Sur 2025 membres de la Fédération des médecins spécialistes qui ont répondu à un sondage, 84 pour cent se disaient ouverts à lancer un débat sur l’euthanasie.
Ne parlons pas des résèrves émises au sujet de ce fameux sondage, ni du fait que les répondants étaient profondément divisés sur comment même définir le mot "euthanasie": Dans son communiqué dévoilant les résultats du sondage, la Fédération des médecins spécialistes remarque que " l’opinion est très nettement partagée lorsque interrogés à savoir si la sédation palliative est assimilable à une forme d’euthanasie; 48 % affirment que oui et 46 % répondent non." Donc nous avons ici un gros problème. Une grande partie des ces médecins qui prônent l'euthanasie ne savent pas ce que c'est l'euthanasie, car un cas de sédation palliative n'est pas un cas d'euthanasie, même si la vie est écourtée, car ce qui finit par tuer le patient c'est sa maladie, et non l'intervention du médecin. (Pour plus de renseignents sur l'euthanasie--entre autres, sa définition--voir ici.)
Du côté de la Fédération des médecins omnipraticiens, 74 pour cent des 1086 membres ayant répondu à un sondage étaient d’accord pour que «de nouvelles balises réglementaires et législatives soient adoptées afin de permettre le recours à l’euthanasie».
Oui, c'est ce même sondage qui contient l'observation suivante: "Enfin, une très forte majorité d'omnipraticiens ayant complété le questionnaire (88,5 %) estiment que de nouvelles balises réglementaires et législatives devraient être adoptées afin de clarifier la notion de soins appropriés à offrir aux patients en début de vie, tout au long de la vie et en fin de vie." C'est difficile même de comprendre de quoi il s'agit, mais dans le contexte d'un sondage sur l'euthanasie, c'est de quoi faire dresser le poil sur la nuque. Si je comprends bien, il y a des soins que l'on donnera a une personne d'âge moyenne que l'on refusera à la personne d'âge mûre? Est-ce comme en Orégon, ou maintenant, à cause de la légalisation de l'euthanasie, on refuse aux personnes âgées un traitement pour leur cancer, car on offre, pour beaucoup moins cher bien sûr, un autre service "approprié", c'est à dire l'euthanasie?
Puis, lors de leur congrès en août dernier à Chicoutimi, les membres de l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFEAS) ont demandé que les médecins aient le droit de mettre fin aux jours d’une personne qui en a exprimé le désir de façon libre et éclairée, si elle est en perte d’autonomie ou souffre d’une maladie incurable.
Tous les membres ont voté? La résolution à été vigoureusement débattue? Comme les médecins spécialistes, les membres de l'AFEAS savaient certainement ce que c'était l'euthanasie et elles étaient aussi parfaitement informées sur le fait que l'euthanasie menace directement la vie des handicappés et des personnes âgées?
Et l'article se termine comme suit:
Ailleurs dans le monde, des législations permettant de mourir dignement ont été adoptées aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg.
Quelques pays on permis l'euthanasie. La Suisse aussi, et les états d'Orégon, du Montana, et de Washington. Et voyez les vrais dérapages que cela a produit. Mais pourquoi ne parle-t-on pas aussi d'un pays qui a tout récemment refusé la légalisation de l'euthanasie: la France. Vous ne pensez pas qu'on en aurait entendu parlé si elle aurait voté pour?
Je dois avouer que c'est vraiment du bon travail de propagande. Et pensez-y: ce qu'on vient de lire n'est pas un éditorial en faveur de l'euthanasie, mais une simple dépêche de la Presse Canadienne!
Pour ce qui est de la consultation itinérante / du cirque ambulant, n'inquiétez-vous pas, nous et nos membres feront tout pour rééquilibrer ce qui à date me semble être un faux débat pipé d'avance.
***
Mise à jour (8 juin, 2010): Concernant le "consensus" qui règne au sein de l'Aféas sur la question de l'euthanasie, une membre de cet organisme m'écrit cette note hier:
J'étais très contente de voir votre commentaire sur le fait que tous les membres de l'Aféas n'avait pas voté en faveur de l'euthanasie. En effet, je suis membre de l'Aféas (question de m'opposer à ces femmes qui ne sont plus des femmes... leur vocation étant de donner et de protéger la vie alors qu'elle la détruit) et jamais je n'ai été consulté comme membre sur cette question fondamentale. Nous n'avions même pas été prévenues que cette question serait débattue lors du congrès 2009.
En quête de sens: l'euthanasie, le suicide assisté, et le besoin d'avoir des soins palliatifs de qualité au Québec

Le débat sur l’euthanasie est reparti de plus bel au Québec. Même si les dés sont pipés d’avance, quelques notes discordantes réussissent à se faire entendre face à une meute populaire qui revendique les « bienfaits » de la belle mort.
Le docteur Serge Daneault, spécialiste en médecine communautaire, pratique la médecine palliative depuis plus de 15 ans à Montréal. Complètement bouleversé, il raconte dans La Presse du 28 novembre 2009, « avoir reçu lors de sa dernière fin de semaine de garde dans un grand hôpital plus de demandes d’euthanasie que dans toute sa carrière ». L’analyse qu’il fait de cette expérience pour le moins traumatisante devrait nous faire collectivement réfléchir. Ses propos sont d’une profondeur incroyable, car ils mettent le doigt à la bonne place dans ce dossier explosif.
Pourquoi un tel engouement pour l’euthanasie dans notre société québécoise ?
D’abord, toutes ces personnes qui demandent la piqure finale sont profondément souffrantes, même si la médecine soulage de plus en plus efficacement la douleur physique. Nos malades dans notre système de santé souffrent parce qu’ils sont condamnés comme des numéros et abandonnés par une structure qui gère le chaos de façon inhumaine. Les médecins, eux aussi, souffrent en silence souvent autant que leurs patients, car ce système est générateur de souffrance. Les parents souffrent également parce qu’ils n’acceptent pas la souffrance du malade et qu’ils ne voient pas de lumière au bout du tunnel. Ils veulent en finir au plus vite.
Si le gouvernement avait le moindrement d’éthique pour le respect de la vie, il y a longtemps qu’il aurait mis sur pied des soins palliatifs de première qualité pour procurer aux malades une fin de vie honorable.
« L’autre élément derrière cette insistance de légaliser l’euthanasie, c’est, nous dit le docteur Daneault, la toute puissante illusion que l’on peut contrôler sa vie ». Mon corps m’appartient ! Si les gens vivaient heureux avec des valeurs fondamentales, ils accepteraient d’être incapables de contrôler leur fin dernière. Malheureusement, dans notre monde décadent, on est rendu au point où « c’est rationnel d’affirmer que l’apaisement de la souffrance doit obligatoirement passer par l’élimination du souffrant ».
Voilà une logique populaire qui ne tient pas la route. Le médecin est là pour accompagner les malades et non pour les exécuter. Nos sociétés dites modernes, très évoluées et très avancées, ont oublié l’essentiel. « Le problème de sens, nous dit le sage docteur, est actuellement l’un des plus importants dans l’existence humaine et dans l’expérience de la souffrance. Une souffrance qui n’a pas de sens survient dans une vie qui n’en a pas plus et peut-être dans une vie qui n’en a jamais eu ».
Et il termine en disant : «Promouvoir l’euthanasie, c’est retirer pour toujours à l’homme l’opportunité d’être véritablement un homme ».
Cette sage réflexion nous montre jusqu’à quel point une société comme la nôtre, qui fait la promotion du nihilisme, peut aller quand il est question de la culture de la mort. La vie humaine et la souffrance ont-elles encore un sens ? Voilà la question fondamentale qu’il faut se poser quand on parle d’euthanasie.
On ne peut dissocier euthanasie et quête de sens. Pour nos gouvernements comptables, pour nos médecins et soignants surchargés, pour nos familles jovialistes et épicuriennes, pour nos malades souvent découragés et abandonnés, la vie a-t-elle encore un sens ? Si oui, l’euthanasie est inacceptable, car la souffrance et la mort doit elle aussi avoir un sens.
Merci docteur Daneault pour votre belle et courageuse réflexion qui ose aller à contre-courant dans notre Québec en pleine déroute.
Aussi: lire le livre du Dr. Daneault -- "Souffrance et médecine" Presse Université Québec, 164 pp.
Non à l'euthanasie et au suicide assisté: Aucune condition particulière ne les justifie
Ce qui suit s'agit d'une version abrégée d’un mémoire présenté au Collège des médecins du Québec le 30 août 2009 par Joseph Ayoub, m.d. André Bourque, m.d, Catherine Ferrier, m.d., François Lehmann m.d., et José Morais,m.d.. Le mémoire a aussi reçu l’appui d’un nombre significatif de médecins de la province de Québec.
Le débat sur la dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté ne cesse de ressurgir au Canada et au Québec depuis les derniers vingt ans. Le mouvement en faveur de l’euthanasie motive son instauration sur la nécessité de respecter l’autonomie et la « dignité » de la personne. Nos tribunaux ont été interpellés sur quelques cas particuliers au cours des dernières années et la Cour Suprême du Canada a réaffirmé la valeur intrinsèque de la vie humaine et les limites imposées à l’autonomie de la personne qui souhaite mettre fin à ses jours. Le mouvement en faveur de l’euthanasie s’est donc retourné vers la seule issue légale possible: le parlement du Canada et l’amendement du droit criminel. Le Projet de loi C-384, présenté par Mme Francine Lalonde, députée du Bloc Québécois, en est la plus récente manifestation.
L’adoption du projet de loi C-384 rendrait légal l’euthanasie et le suicide assisté au Canada. Puisque nous allons tous un jour connaître la mort, la question soulevée est au cœur de ce que nous pouvons avoir comme conception de la personne. Elle interpelle toute la société. Les enquêtes d’opinion sur l’euthanasie sont difficiles à interpréter mais une constante demeure: celle du désir des personnes de se voir entourées et soutenues, et épargnées de la douleur et des souffrances terminales. Certes, lorsqu’on demande aux personnes si elles sont favorables à l’euthanasie dans le cas où une personne n’est pas soulagée de douleurs atroces, il est prévisible que la majorité des individus vont répondre que oui. Cela place les individus devant le choix entre l’euthanasie et une absence de soins appropriés pour le soulagement de la douleur, et donc de choisir l’euthanasie comme modalité de soulagement de la douleur. Pendant que le débat des dernières années sur l’euthanasie s’est poursuivi, des milliers de patients sont décédés de diverses maladies terminales sous les soins de personnels compétents, et avec l’entourage de la famille et de bénévoles. Nos hôpitaux et autres établissements de santé ont au cours des 30 dernières années développé des services de soins palliatifs tels qu’il n’y en avait jamais eu auparavant. Il reste encore beaucoup à faire, particulièrement pour la catégorie des patients atteints de maladies chroniques et qui n’ont que quelques mois ou quelques années de vie devant eux. Les questions éthiques entourant les soins proportionnés, l’acharnement thérapeutique, l’interruption de traitement et le soulagement de la douleur sont quotidiennement au cœur des discussions dans les milieux d’enseignement et de pratique de la médecine.
La très grande majorité des malades qui terminent leur vie dans un état de diminution physique et psychologique arrivent à la fin naturelle de leur vie dans un environnement de soutien et de palliation bien supérieurs à tout ce qu’on avait connu auparavant. Nous sommes encore loin des limites de ce que peuvent offrir les soins palliatifs. Les avancées pharmacologiques et les moyens thérapeutiques de la radio-oncologie et de la chirurgie oncologique permettent de soulager les malades de beaucoup de malaises pour lesquels on n’avait auparavant que peu de solutions. La maîtrise de la douleur est certes parfois incomplète dans les états terminaux et il arrive qu’on ne puisse l’obtenir sans des effets secondaires de sédation, que le malade ne souhaite pas. Il est considéré une bonne pratique médicale et même une obligation d’utiliser les opiacés et tout l’arsenal analgésique disponible dans l’intention d’apaiser le plus possible la douleur du malade, même si c’est au prix d’abréger ses jours par les effets secondaires de la médication (ce qui est très rarement le cas). Depuis les dernières années, des pratiques d’induction du sommeil sont venues compléter l’arsenal thérapeutique pour les plus rares cas de douleur très mal maîtrisée.
Pour reprendre les mots de l’éthicienne Margaret Somerville, c’est la douleur qu’il faut tuer, pas le malade. La pharmacologie et les autres modalités de la médecine et de la chirurgie feront encore des avancées dans le soulagement de la douleur, mais la souffrance existentielle du malade atteint d’une maladie terminale demeurera toujours un phénomène lié à notre humanité, à notre quête de sens pour nos tourments immédiats, à nos croyances sur l’au-delà: souffrance et humiliation de se voir diminué physiquement et mentalement, de se voir dépendant et de se considérer un poids pour les autres, humiliation de devoir se plier à recevoir de l’aide pour les besoins de l’hygiène, peine de devoir quitter ceux que l’on aime, peine d’être témoin des souffrances des proches. Plus que les douleurs « incoercibles », c’est cette souffrance qui peut amener le malade dont les jours sont comptés à sombrer dans le découragement ou la dépression et à demander que l’on abrège ses jours. La grande majorité de ces malades trouveront un réconfort dans leur souffrance par la sollicitude de l’entourage ou parfois par la médication antidépressive. La pratique démontre aussi que la demande à mourir est une sorte de cri du cœur qui est le plus souvent un appel à la sympathie et ne représente pas une demande concrète d’euthanasie.
Il demeure qu’il y aura toujours dans nos sociétés le problème des personnes atteintes de maladies terminales et dégénératives sévères, qui voient venir les complications de leur maladie, qui ne sont pas nécessairement déprimées, qui bénéficient de beaucoup de support et de soins mais qui voudraient mettre fin à leurs jours en un temps et un lieu, et qui ne sont pas capables de le faire seules. Ces personnes ne voient plus de sens à ce qui leur reste à vivre naturellement, et l’échéance naturelle avant leur mort est parfois longue. Les personnes qui demandent l’euthanasie dans ces circonstances ne sont pas nombreuses dans notre société et la majorité de ceux et celles qui ont une condition physique semblable à la leur ne souhaitent nullement mettre fin à leurs jours. Il ne sera jamais possible de discriminer en fonction de l’âge et de la sévérité de l’atteinte ou de l’espérance de vie dans ce groupe de personnes car ce qui est véritablement en jeu est le droit au suicide. Or notre société a choisi pour de très bonnes raisons, que la personne suicidaire et qui est capable de poser un geste de suicide, peut être retenue de passer à l’acte.
C’est le sort de ces personnes, que la souffrance mène à demander qu’on les aide à abréger leurs jours, qui motive le mouvement en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté. Nous ne devons pas nier que ces situations existent ni affirmer que ces personnes sont toutes déprimées ou inaptes à donner un consentement éclairé à leur demande. Ces personnes doivent être entendues et aidées le plus possible, mais leur demande demeure pour nous absolument irrecevable.
Il y a aussi un autre groupe de patients dont le sort nous interpelle: celui des malades en voie de mourir et dont l’agonie n’en finit plus. Les derniers mois et les dernières semaines de la vie sont pour certains malades un lent atterrissage où les organes fléchissent les uns après les autres, où la peau se détériore, où il vient un temps que l’esprit n’y est plus, et où les fonctions vitales ne tiennent qu’à un fil. Les soins sont toujours exigeants pour le personnel et les familles s’épuisent de veiller le malade, ne demandent qu’à voir arriver la fin et demandent parfois au médecin d’intervenir. La tentation en pareilles circonstances serait d’autoriser le médecin à mettre un terme à l’agonie. La frontière entre la palliation et l’euthanasie peut sembler ténue pour certains puisque la distinction entre l’une et l’autre sera dans l’intention du geste et non pas dans ce qu’il comporte. L’interdit total de l’euthanasie doit cependant demeurer même dans ces situations.
En terminant nous retenons 9 arguments pour lesquels l’euthanasie et le suicide assisté ne devraient jamais être dépénalisés au Canada
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Les demandes d'euthanasie disparaissent lorsque la famille et le patient reçoivent le support ou les soins qui leurs sont dus. La pratique de la médecine nous enseigne que les patients qui expriment le désir de mourir le font le plus souvent parce qu’ils ont besoin de réconfort, qu’ils sont déprimés, ou que leur douleurs et leurs symptômes ne sont pas bien contrôlés. Pour la très grande majorité, les bons soins médicaux, le traitement de la dépression ou l’approche palliative sont les solutions à leur demande. Les patients qui demandent à mourir changent aussi souvent d’idée avec le temps. Souvent la demande origine non pas des malades, mais plutôt des familles qui sont épuisées, alors que le malade, lui, n’a pas demandé qu’on hâte sa mort : le plus souvent, lorsque la famille est mieux épaulée, la demande disparaît. Quand il y a de la souffrance, il vaut mieux chercher de trouver un sens à la vie qui reste, développer des stratégies pour faire face aux questionnements existentiels et travailler pour les soins optimaux, que de trouver un raccourci vers la mort.
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Le médecin à tout à sa disposition pour soulager n'importe quelle souffrance physique. Faire mourir le patient n’est pas une solution humaine pour soulager les situations dramatiques de douleur ou de souffrance terminales : le médecin a toujours le devoir de faire mourir la douleur, et non pas de faire mourir le patient. La proposition d’euthanasie marque un refus de confiance à l’égard des progrès de la science médicale. Il n’y a pas de limites imposées au médecin lorsqu’il met en œuvre les moyens pour soulager la douleur. Ces moyens sont larges, accessibles, de plus en plus élaborés et progressent sans cesse. Dans les cas extrêmes, la sédation profonde qui fait dormir le malade peut même être une solution ultime pour le soustraire aux souffrances jusqu’à ce qu’il meure de causes naturelles. En présence d’états terminaux il n’y a pas d’obstacles à l’arrêt des traitements jugés futiles ou disproportionnés par le patient ou par le médecin. Il existe toujours des issues, même pour les cas plus complexes. Il n’y a pas de questions taboues sur la mort au sein de la profession médicale. Le questionnement sur l’acharnement thérapeutique et l’interruption des traitements futiles ou disproportionnés, les refus de traitement par les patients autonomes, sont au cœur de la clinique et sont abordés ouvertement et sereinement par les médecins en pratique et dans le cadre des programmes de formation. Les médecins connaissent bien la frontière qui existe entre le soulagement de la douleur et l’euthanasie.
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Une modification de nos lois pour satisfaire à un petit nombre mettra en péril la vie d'un beaucoup plus grand nombre. Il y a néanmoins des personnes qui revendiquent sérieusement ou avec insistance l’euthanasie ou le suicide assisté. Elles sont très peu nombreuses. Les demandes sont généralement liées à la personnalité de l’individu et au besoin qu’il ressent de contrôler sa vie… et sa mort. La très grande majorité des personnes dans une situation similaire à la leur ne demandent pas qu’on intervienne pour abréger leurs jours. La liberté et l’autonomie de la personne s’arrêtent là où elles empiètent sur celles des autres membres de la société. Une modification de nos lois pour satisfaire la demande de ce petit nombre de personnes mettra en péril la vie d’un beaucoup plus grand nombre, qui n’étaient même pas initialement visées. L’expérience des quelques pays qui se sont aventurés dans la voie de l’euthanasie et du suicide assisté démontre que les pratiques deviennent vite ingérables malgré la mise en place de contrôles et de balises : les protocoles ne sont pas respectés, les consentements non obtenus, les pressions des familles se font fortes et difficiles à gérer. Des personnes qui ne le demandaient pas sont mises à mort.
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La dépénalisation de l’euthanasie est une « pente » qui mène inévitablement vers un glissement plus large, difficile à contrôler. Les médecins dans les pays où l’euthanasie est légale en ont l’expérience. Dès qu’on accepte de faire mourir les patients dans un état terminal et qui le demandent, on devient confronté à la demande des malades avec des handicaps et des atteintes chroniques qui les minent, puis à celle des patients avec des atteintes psychologiques, puis à s’interroger sur le sort des nouveaux-nés fortement handicapés…qui ne demandent pas à mourir. Des personnes même jeunes et atteintes de maladies chroniques invoqueront les chartes pour qu’on ne discrimine pas envers elles dans leur demande de suicide assisté, et qu’on les aide donc à mettre fin à leurs jours. Accepter que donner la mort peut être une solution pour un problème ouvre la porte à donner la mort pour cent autres. L’euthanasie deviendra une « issue thérapeutique » vers laquelle des personnes se tourneront pour soulager leurs souffrances, alors qu’il y a beaucoup d’autres options.
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La dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté engendrerait des pressions indues sur les personnes avec des atteintes chroniques, des handicaps sévères, ou les personnes qui doivent recevoir beaucoup d’aide ou des traitements coûteux: ces personnes en viendraient à avoir le sentiment qu’elles sont un fardeau indu pour les proches ou la société, et qu’elles devraient considérer l’euthanasie ou le suicide assisté. L’euthanasie aura des retentissements défavorables sur les attitudes sociales envers les personnes gravement malades, avec des handicaps, ou d’un âge avancé.
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Ni la maladie, ni la déchéance physique ou psychologique, ni la douleur, ni la souffrance, ni la perte d’autonomie ne diminuent la dignité fondamentale de la personne. La personne n’est pas indigne du fait qu’elle dépend des autres chroniquement ou lorsqu’elle se meurt. La solution pour assurer le « mourir dans la dignité » demeure avant tout dans l’approche palliative compétente, le respect, l’accompagnement et la tendresse envers ces personnes.
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Pour donner une "droit à la mort" au patient on doit donner un "droit de tuer" au médecin. La dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté repose entièrement sur une participation de la profession médicale ; ultimement c’est le médecin qui est appelé à porter un jugement sur l’utilité de préserver la vie ou d’y mettre fin : il se voit imposé un rôle d’arbitre. Il en résulte une perte de l’autonomie des patients, au profit d’un accroissement de pouvoir de la profession médicale sur les personnes. Pour donner un « droit à la mort » au patient on doit donner un « droit de tuer » au médecin. Il s’ensuit une érosion de la relation médecin-patient, le médecin n’étant plus seulement celui qui guérit, soulage ou réconforte, mais aussi celui qui donne la mort. La mise à mort devient alors une « option thérapeutique » de la profession médicale au même titre que les autres traitements médicaux ou chirurgicaux, ce qui érode le lien de confiance envers toute la profession médicale.
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Le médecin qui participe au suicide encouragera par son geste le suicide au niveau de la société. Bien que le suicide soit parfois revendiqué comme une liberté, il demeure avant tout un drame personnel fondamentalement contraire à la nature humaine et un échec de la société. Le suicide n’est jamais sans retentissement sur les autres personnes et sur toute la société. La réponse médicale face aux tentatives de suicide a toujours été de venir en aide à la personne : elle doit le demeurer. Le médecin qui participe au suicide encouragera par son geste le suicide au niveau de la société.
- L’interdit de l’euthanasie et du suicide assisté de la tradition hippocratique est plus que millénaire. Il a été une valeur forte de générations de médecins qui y ont adhéré. Il demeure empreint de sagesse et de compassion et mérite d’être défendu avec fermeté.
L'euthanasie n'est pas une solution humaine (cyberpresse)
Sur forum cyberpresse, un excellent texte d'une grande dignité de M. André Bourque, médecin.
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L'auteur est médecin et professeur agrégé au département de médecine familiale de l'Université de Montréal et chef du département de médecine générale du CHUM.Une centaine de médecins appuient sa position, qui résume les principaux éléments d'un mémoire qui a été remis au Collège des médecins du Québec le 31 août dernier.
Le débat sur la dépénalisation de l'euthanasie du suicide assisté ne cesse de ressurgir au Canada et au Québec. Les manifestations les plus récentes en sont le projet de loi C-384, présenté par Mme Francine Lalonde, députée du Bloc québécois, et la recommandation d'un groupe de travail mandaté par le Collège des médecins du Québec de considérer une acceptation de l'euthanasie dans certains cas particuliers.
Sur le sujet de la maladie débilitante et de la mort, la préoccupation première de la majorité est de se voir soulagé de la douleur et des malaises, et bien entouré. Les patients qui expriment le désir de mourir le font le plus souvent parce qu'ils ont besoin de réconfort, qu'ils sont déprimés, ou que leurs douleurs et leurs symptômes ne sont pas bien contrôlés. Ils changent aussi souvent d'idée. La demande à mourir est une sorte de cri du coeur qui représente le plus souvent un appel à la sympathie.
Faire mourir le patient n'est pas une solution humaine pour soulager les situations dramatiques de douleur ou de souffrance terminales: le médecin a toujours le devoir et le pouvoir de faire mourir la douleur, et non pas de faire mourir le patient.
Il est considéré une bonne pratique médicale et même une obligation d'utiliser les opiacés et tout l'arsenal analgésique disponible dans l'intention d'apaiser le plus possible la douleur du malade, même si c'est au prix d'abréger ses jours par les effets secondaires de la médication (ce qui est très rarement le cas). Les avancées de la thérapeutique et de l'organisation des soins de la médecine palliative des 30 dernières années ont été remarquables et sont aussi prometteuses pour l'avenir. Il n'y a pas de limites imposées au médecin lorsqu'il met en oeuvre les moyens pour soulager la douleur ou qu'il décide avec le consentement du patient de cesser des traitements jugés futiles ou disproportionnés.
Il y aura toujours dans nos sociétés des personnes atteintes de maladies terminales ou dégénératives sévères, qui voient venir les complications ou la durée de leur maladie, qui bénéficient de beaucoup de support et de soins mais qui voudraient mettre fin à leurs jours en un temps et un lieu, et qui ne sont pas capables de le faire seules.
Ces personnes ne sont pas nécessairement déprimées et ne voient plus de sens à ce qui leur reste à vivre naturellement. La demande est généralement liée à la personnalité de l'individu et au besoin qu'il ressent de contrôler sa vie... et sa mort. C'est principalement la voix de ces personnes, qui représentent un très petit nombre d'individus qui se fait entendre en faveur de la dépénalisation de l'euthanasie et du suicide assisté. Ces personnes doivent être entendues et aidées à trouver un sens à la vie qui reste, plutôt que de trouver un raccourci vers la mort.
La liberté et l'autonomie de la personne s'arrêtent là où elles empiètent sur celles des autres membres de la société. Une modification de nos lois pour satisfaire la demande d'un tout petit nombre d'individus dans la société mettra en péril la vie d'un beaucoup plus grand nombre, qui n'étaient pas visés. L'expérience des quelques pays qui se sont aventurés dans cette voie démontre que les pratiques deviennent ingérables malgré la mise en place de contrôles et de balises : les protocoles ne sont pas respectés, les consentements non obtenus, les pressions des familles fortes et difficiles à gérer. Des personnes qui ne le demandaient pas sont mises à mort. Survient un glissement.
Dès qu'on accepte de faire mourir les patients dans un état terminal et qui le demandent, on devient confronté à la demande des personnes avec des handicaps et des atteintes chroniques qui les minent, puis à celle des patients avec des atteintes psychologiques. Des personnes même jeunes, avec des atteintes « chroniques » invoqueront les chartes pour qu'on ne discrimine pas envers elles dans leur demande d'euthanasie ou de suicide assisté. L'euthanasie deviendra une issue thérapeutique vers laquelle des personnes se tourneront pour soulager leurs souffrances, alors qu'il y a beaucoup d'autres options.
Il en résultera des pressions indues sur les personnes âgées, celles ayant des handicaps sévères, ou recevant des traitements coûteux: elles apprendront subtilement qu'elles représentent un fardeau pour la société. Il y aura des retentissements défavorables sur les attitudes sociales envers la personne âgée ou débilitée. La personne n'est pas indigne du fait qu'elle dépend des autres ou connaît une déchéance physique ou psychologique. La solution pour assurer le « mourir dans la dignité » demeure dans l'approche palliative compétente, le respect, l'accompagnement et la tendresse.
La dépénalisation de l'euthanasie et du suicide assisté repose entièrement sur une participation de la profession médicale : c'est le médecin qui est appelé à porter un jugement sur l'utilité de préserver la vie ou d'y mettre fin. Pour donner un « droit à la mort » au patient, on doit donner un « droit de tuer » au médecin. Il s'ensuit une érosion de la relation médecin-patient : le médecin n'est plus seulement celui qui guérit, soulage ou réconforte, mais aussi celui qui donne la mort. La mise à mort devient une « option thérapeutique » de la profession médicale. Cela érode le lien de confiance envers toute la profession médicale.
Bien que le suicide soit parfois revendiqué comme une liberté, il demeure avant tout un drame personnel fondamentalement contraire à la nature humaine et un échec de la société. Le suicide n'est jamais sans retentissement sur les autres personnes et sur toute la société. La réponse face à la personne qui veut se suicider a toujours été qu'on lui vienne en aide: elle doit le demeurer.
La proposition d'euthanasie et de suicide assisté marque un refus de confiance à l'égard des progrès de la science médicale et de l'organisation des soins. Elle est aussi irrecevable au plan de la solidarité sociale et du bien commun. Si le débat qui a cours a pour effet de relancer des mesures pour l'amélioration des soins palliatifs, il aura servi à quelque chose.
-André Bourque, Montréal
Plus de 100 médecins du Québec disent "non" à l'euthanasie
Un groupe de médecins du Québec -- les docteurs Joseph Ayoub, André Bourque, Catherine Ferrier, François Lehmann, et José Morais -- ont soumis le 30 août, 2009 un mémoire au Collège des médecins demandant l'interdiction de l'euthanasie et du suicide assisté. Le mémoire, intitulé "Non à l'euthanasie et au suicide assisté--Aucune condition particulière ne les justifie", a reçu jusqu'à cette heure l'appui de plus de 100 médecins québecois, affirme André Bourque, un médecin de Montréal, à CQV.
Pour l'instant, le mémoire complèt en français, et une version abrégée en anglais et en français sont disponibles en cliquant sur le lien "fichiers attachés" ci-dessous.
Les médecins de partout au Canada qui désirent appuyer ce mémoir sont priés de contacter Campagne Québec-Vie, qui relayeront ensuite l'information à Dr. Bourque.