Un hôpital licencie une adjointe au médecin qui refusait de participer à l’avortement
Par Micaiah Bilger (LifeNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo (rognée) : prostooleh/Freepik
Des travailleurs médicaux pro-vie sont renvoyés pour avoir insisté que les bébés à naître sont des patients à part entière qui méritent eux aussi de l’attention et des soins. Selon un article du National Catholic Register, des hôpitaux catholiques contribuent malheureusement à cette tendance anti-vie,
Dans cet article, le journal met en lumière l’histoire d’une adjointe au médecin d’Oregon, Megan Kreft. Megan Kreft fut récemment licenciée pour avoir refusé de référer des patients pour l’avortement ou pour le suicide assisté, et autres demandes qui allaient à l’encontre de sa morale. Ce licenciement est surprenant puisque Megan Kreft travaillait pour une organisation médicale catholique, le Groupe médical de la Providence (Providence Medical Group).
Lorsque Megan Kreft accepta d’y travailler, elle croyait que cette organisation catholique partageait ses valeurs pro-vie ; d’autant plus que son employeur exigea qu’elle se conformât aux « Directives éthiques et religieuses pour les services de soins de santé catholiques » de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, lesquels promeuvent la vie, de la conception jusqu’à la mort, ce dont elle était ravie. Malheureusement, après avoir commencé à y travailler, elle s’aperçut que certains professionnels allaient à l’encontre des directives des évêques, en fournissant des contraceptifs hormonaux et en procédant à des stérilisations.
Il ne fallut pas longtemps avant que sa propre conscience fût mise à l’épreuve, quand une patiente vint demander une contraception d’urgence, laquelle pouvait provoquer un avortement [c’est en fait un abortif*]. Mme Kreft déclara à la patiente qu’elle ne pouvait pas lui prescrire de tels médicaments, et qu’elle lui proposait d’autres possibilités.
Mme Kreft déclara ensuite qu’elle eut des problèmes avec son employeur, en particulier celui-ci lui interdit de voir des patientes en âge de procréer. Elle fut finalement licenciée pour avoir refusé d’orienter des patients vers des services qu’elle jugeait contraires à sa morale.
« Je raconte mon histoire afin d’amener à la lumière tous ces cas où des professionnels de la santé qui, comme moi, se trouvèrent dans l’obligation de commettre des actes contraires à leur morale sous peine de renvoi, que cela se passe dans des institutions catholiques ou non. Et bien évidemment de dénoncer ces atteintes à la vie qui surviennent même dans ces institutions catholiques », déclara Mme Kreft.
Mme Kreft contacta le Centre national catholique de bioéthique (National Catholic Bioethics Center) et déposa une plainte auprès de l’Office pour les droits civils (Office for Civil Rights) du Département de la santé et des services sociaux des États-Unis (U.S. Department of Health and Human Services).
Lire la suiteUn site internet sur le suicide assisté conduit une jeune fille à sa mort
Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Photo (rognée) : Freepik
Le 22 mai 2019, Jackie Bieber trouva sa fille Shawn Shatto sur le sol de sa chambre, froide et insensible. Elle tenta de la réanimer, mais en vain.
Au début, elle ne réalisa pas que Shawn était morte par suicide. Ce qu’elle allait bientôt apprendre, c’est que sa fille, qui souffrait de dépression et d’anxiété, avait reçu des instructions et avait été encouragée à se suicider par le biais d’un site internet d’aide au suicide.
Un article écrit par Jennifer Passmore, publié par Moms.com, explique la situation :
Shawn était aux prises avec la dépression et l’anxiété depuis des années, elle voyait un thérapeute et prenait des médicaments. Au départ, Bieber ne pensait pas que sa fille avait pris sa propre vie. C’est-à-dire jusqu’à ce qu’elle découvre plusieurs choses troublantes sur le téléphone portable de sa fille, notamment des messages provenant d’un site internet qui enseigne aux gens comment se suicider.
La tante de Shatto, Elizabeth Hoffman, affirme : « Ils l’encourageaient à franchir la ligne d’arrivée du suicide ». Sur le site, plusieurs personnes lui disaient quel genre de médicaments mélanger pour se suicider. Ils eurent ensuite l’audace de lui souhaiter « bonne chance » et « bon voyage ». Bieber pense que si ce n’avait été ce site internet, sa fille serait peut-être encore en vie aujourd’hui.
Jackie réagit en voulant protéger les gens comme sa fille en travaillant à faire adopter la loi Shawn (House Bill 1827). Passmore rapporte :
Depuis le jour où Shawn s’est suicidée, Jackie a plaidé en faveur de la « Loi Shawn », qui « renforce les sanctions contre toute personne qui aide au suicide, mais surtout celui de personnes âgées de moins de 18 ans ou souffrant d’un handicap mental ». Bieber aimerait que la loi Shawn soit signée par le gouverneur de Pennsylvanie Tom Wolf. Elle ne veut pas que quelqu’un se sente aussi perdu et désespéré que sa fille l’était le jour de sa mort.
Jusqu’à présent, la loi Shawn a été adoptée par la Chambre des représentants et se trouve maintenant au Sénat. Si vous souhaitez contribuer à l’adoption de cette loi, vous pouvez appeler votre sénateur local et lui demander de voter en faveur de la loi.
La loi Shawn est un moyen actif pour protéger les gens contre le suicide assisté et les sites internet qui instruisent et encouragent les gens au suicide.
[…]
Shawn Shatto n’est pas la première personne aux prises avec la dépression et l’anxiété à tomber sur un site internet d’aide au suicide donnant des instructions, et encourageant au suicide.
Ne croyez pas le mouvement pour le suicide assisté quand il dit que le suicide et le suicide assisté sont différents, alors que le mouvement pour le suicide assisté est également impliqué dans la propagation du suicide.
[…]
Canada : encore un répit avec l’extension de l’euthanasie
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : prostooleh/Freepik
La Cour supérieure du Québec accorde un nouveau délai au gouvernement canadien, afin que celui-ci ait le temps de préparer une nouvelle loi permettant l’euthanasie sans le critère de fin de vie, selon Euthanasia Prevention Coalition :
La semaine dernière, le juge Baudouin de la Cour supérieure du Québec a accédé à la demande du gouvernement fédéral canadien de prolonger le délai jusqu’au 18 décembre pour mettre en œuvre une nouvelle loi sur l’euthanasie.
Le 11 juin, le procureur général fédéral du Canada, David Lametti, avait déposé une requête à la Cour supérieure du Québec, lui demandant de prolonger jusqu’au 18 décembre 2020 la mise en suspense de sa décision prise en septembre dernier.
La Cour supérieure avait décidé que le critère de fin de vie contenue dans la loi sur l’euthanasie était discriminatoire…
Colombie-Britannique : un juge empêche un organisme de soins palliatifs de se définir chrétien
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Ake/Rawpixel
C’est sous prétexte de manipulations que le juge a interdit à un organisme en soins palliatifs de se définir comme chrétien, geste qui l'aurait légalement exempté de pratiquer l’euthanasie dans son hospice, selon LifeSiteNews :
Un juge canadien a empêché un organisme de soins palliatifs d’organiser un vote des membres, en vue de devenir une association chrétienne, ce qui, si la proposition avait été adoptée, l’aurait exemptée de l’obligation légale d’autoriser l’euthanasie — la mise à mort de patients malades par piqûre létale — sur place.
La Delta Hospice Society qui gère l’Irene Thomas Hospice, un établissement de dix lits, a prévu de lancer le vote par correspondance auprès de ses 1 500 membres lors d’une réunion spéciale ce lundi.
Mais le juge Shelley Fitzpatrick de la Cour suprême de Colombie britannique a ordonné l’annulation de la réunion à la demande de trois anciens membres pro-euthanasie du conseil d’administration, rapporte la CBC.
Le prétexte :
Le requéreur pro-euthanasie Chris Pettypiece a déclaré à la CBC que le juge avait statué le 12 juin que le conseil d’administration de l’association avait agi de mauvaise foi, dans le but de manipuler le vote par le rejet de demandes d’adhésion.
Pettypiece a déclaré que le juge ordonna au conseil de fournir une liste de tous les membres et de toutes les demandes rejetées aux requérants, qui comprennent également l’ancien président du conseil Jim Levin et l’ancienne directrice exécutive par intérim de l’hospice Sharon Farrish.
Mais Mme Ireland [présidente du conseil] a fait valoir dans une déclaration sous serment que le conseil d’administration avait rejeté 310 demandes d’adhésion et en avait accepté d’autres sur la base de ce qu’il pouvait ou non déterminer si un candidat respecterait la constitution de l’organisme, conformément à la loi sur les sociétés qui stipule que les membres « doivent respecter la constitution et les règlements ».
Elle a souligné que la société perdrait 11 500 dollars en « coûts irrécupérables », dont les 8 500 dollars dépensés pour l’impression et l’envoi des bulletins, si la réunion spéciale était annulée ou reportée.
Le conseil municipal de Delta s’en mèle aussi :
Par ailleurs, le conseil municipal de la ville de Delta a approuvé à l’unanimité une motion lundi, informant le conseil d’administration de l’association que sa friperie, qui collecte des fonds pour ses programmes à domicile, perdra son exonération fiscale si l’association modifie ses statuts pour limiter l’adhésion de nouveaux membres, rapporte le Delta Optimist.
Élargissement de l’euthanasie au Canada : un sursis de cinq mois ?
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Freepik
Le gouvernement de Justin Trudeau a demandé un autre délai à la Cour supérieure du Québec, prétextant un empêchement de légiférer attribué au coronavirus, afin de pouvoir reformuler la loi sur l’euthanasie sans le critère de « mort naturelle raisonnablement prévisible » conformément à la décision de ladite cour. Selon TVA Nouvelles :
Le gouvernement de Justin Trudeau se dit incapable de changer sa loi avant l’échéance du 11 juillet. Un projet de loi avait été présenté en février.
[…]
« Sans cette prolongation, le critère de “mort naturelle raisonnablement prévisible” de la loi fédérale ne s’appliquera plus au Québec à compter du 12 juillet, mais resterait en vigueur dans d’autres provinces et territoires. Cela signifie que le droit pénal ne serait plus appliqué de façon uniforme partout au pays », ont-ils ajouté.
Ils demandent donc à la Cour supérieure du Québec d’avoir cinq mois supplémentaires, jusqu’au 18 décembre, pour modifier les règles de l’aide médicale à mourir pour se conformer à la décision Truchon rendue par ce même tribunal en septembre 2019.
Tant mieux si la libéralisation de l’euthanasie peut encore un peu attendre, bien que je n’aime pas le fait que nous dussions ce répit à la propagande gouvernementale sur le coronavirus.
On peut se demander pourquoi le gouvernement libéral ne se pourvoit pas devant la Cour suprême du Canada. Veut-il ne pas avoir l’air de s’opposer à cette extension de l’euthanasie ? Sait-il que la cour rendrait un jugement favorable en un tel cas ? Craint-il au contraire sa désapprobation ?
Au fond, je ne me fierais pas à la Cour suprême du Canada pour rendre un jugement juste…
Culture de mort : les avantages (financiers) de l’euthanasie
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Plusieurs chercheurs ont publié des études sur les bénéfices (financiers) de l’euthanasie, par rapport aux soins palliatifs, curieuse démarche s’il en est, car quelle utilité peut-on trouver dans de telles études si ce n’est qu'on se positionne pour l’euthanasie, ou contre ? Mais si l'on se positionnait contre l'euthanasie, on aurait soin de le préciser. Dans une des études on parle même d’autoriser l’euthanasie selon la « qualité de vie », et on parle d’« état de santé pire que la mort », concept éminemment eugénique. Selon Euthanasia Prevention Coalition (EPC) :
Le Canada a légalisé l'euthanasie le 17 juin 2016. Le 23 janvier 2017, le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) a publié une étude de Aaron J. Trachtenberg M. D., D. Phil., Braden Manns M. D., M. Sc. intitulée : Cost analysis of medical assistance in dying (Analyse des coûts de l'aide médicale à mourir).
Les chercheurs de cette étude ont constaté que le système de santé canadien pourrait économiser entre 34,7 et 138,8 millions de dollars par an, selon le nombre d'euthanasies opérées, maintenant que l'euthanasie est légale. Le Canada a un système de santé universel, où le coût des soins de santé est principalement pris en charge par le gouvernement.
Au Canada, il y a eu 5 000 décès par euthanasie en 2019 et 13 000 depuis sa légalisation [...]
Et selon une autre étude, réalisée par les chercheurs David Shaw et Alec Morton, dans laquelle ils présentent une situation théorique où l’euthanasie serait autorisée selon la qualité de vie, la qualité de vie globale de la société pouvant d’après eux être améliorée si les « états de santé pire que la mort » étaient éliminés. Selon EPC :
Lire la suiteDans leur analyse, les chercheurs examinent les gains « positifs » de l'euthanasie dans un scénario où elle serait légalisée par rapport à la QALY (Quality Adjusted Life Year) [Année de vie pondérée par la qualité]. Ils suggèrent que la QALY d'une nation est améliorée parce que certaines conditions de santé sont pires que la mort [si on procède à l’euthanasie]. Ils déclarent :
« La plupart des états de santé sont préférables à la mort, et entraînent donc un score de qualité de vie supérieur à zéro, indiquant que la vie dans cet état de santé est préférable à l'absence de vie... Cependant, une littérature non exhaustive a examiné la valeur des états de santé pires que la mort. »
L'Association des psychiatres du Canada: C'est «discriminer» que d'interdire le suicide assisté aux malades mentaux
Par Wesley J. Smith (LifeSiteNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : freepik
18 mars 2020 (National Review) — Les psychiatres, quand il sont dévoués, sont souvent la seule protection des patients atteints de maladies mentales graves contre le suicide. Mais la légalisation sur l'euthanasie a opéré un revirement complet des mentalités, car le suicide a été redéfini comme un droit et un soin de santé. Par conséquent, les protections, telles que l'interdiction d'administrer la mort aux malades mentaux, sont rapidement venues à être considérées comme des obstacles.
C'est ce qui s'est produit au Canada, où le gouvernement est en train de supprimer sa faible restriction, selon laquelle la mort doit être « raisonnablement prévisible » avant de pouvoir se faire tuer. Une fois cette disposition abrogée, les problèmes psychiatriques diagnostiqués comme « irrémédiables » pourraient être considérés comme pertinents pour la mort.
C'est dans ce contexte que l'Association des psychiatres du Canada a mis en garde le gouvernement de ne pas « discriminer » les malades mentaux en leur interdisant de recevoir la piqûre létale quand la loi sera modifiée. Extrait de la déclaration sur la position de l'association (je souligne en italique) :
2. Les patients souffrant d'une maladie psychiatrique ne devraient pas être discriminés sur la seule base de leur handicap, et devraient avoir accès aux mêmes options concernant l'AMM [aide médicale à mourir, c'est-à-dire l'euthanasie] que tous les autres patients.
3. Les psychiatres seront attentifs aux principes d'éthique médicale en ce qui concerne l'AMM. Ils ne doivent pas laisser les opinions personnelles ou des préjugés influencer les patients qui envisagent l'AMM comme solution aux problèmes irrémédiables.
4. Bien que les psychiatres puissent choisir de ne pas être impliqués dans la prestation de l'AMM, les patients demandant l'AMM doivent recevoir des informations concernant les ressources disponibles en matière d'AMM et le processus de référence...
L'APC continuera à protéger les droits et les intérêts des patients atteints de troubles psychiatriques en tout temps, et en accordant une attention particulière aux questions de capacité décisionnelle, de consentement éclairé et de conditions irrémédiables dans la législation et le contexte évoluant de l'AMM. L'APC plaidera pour l'inclusion de protections appropriées dans les processus, les protocoles, les procédures et la législation relatifs à la prestation de l'AMM.
Ainsi, la dernière ligne de défense protégeant les malades mentaux contre le suicide se verra sommée par les règles de déontologie de leur association de coopérer à l'acte même qu'ils étaient autrefois tenus de prévenir, et même de participer à l'euthanasie des patients psychiatriques y étant admissibles, soit en fournissant des informations sur le processus, soit en les tuant ou encore en les adressant à un médecin qui le fera. Et ils ne seront pas autorisés à essayer de dissuader les patients de vouloir mourir parce que ce serait un « parti pris ».
L’«aide médicale à mourir» et la «logique» macabre de la Culture de Mort
Par le Père Shenan J. Boquet (Human Life International) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : ulleo/Pixabay
La connexion mortelle entre les questions morales et la Culture de Mort
Beaucoup d’individus s’identifiant aux mouvements pro-vie et pro-famille n’apprécient pas pleinement l’étendue des connexions profondes qui lient ensemble divers problèmes sociaux. La contraception, l’avortement, l’euthanasie, le divorce, la pornographie, le mariage « homosexuel », l’idéologie du genre (pour ne nommer que les plus importants) ne tombent pas uniquement dans la catégorie des problèmes sociaux ou spirituels. Ils sont bien plutôt liés ensemble, et plus important encore, ils s’entretiennent les uns les autres.
Il y a une logique interne à la Culture de Mort, si celle-ci n’est pas court-circuitée par un retour aux vérités pérennes, l’amenant à se mordre la queue pour ainsi dire. La mort entraîne la mort, la solitude et l’isolement, entraînant de plus en plus de solitude et d’isolement. Une dynamique dont était pleinement averti le fondateur de Human Life International, le Père Paul Marx, OSB. Il dit dans From Contraception to Abortion que, « Dans chaque pays, sans exception, la contraception a mené à l’avortement, l’avortement à l’infanticide et celui-ci à l’euthanasie à part entière. » Lorsque l’objet de la sexualité n’est plus la procréation ou la famille, le mouvement de pression homosexuel montre sa tête hideuse.
L’alarme démographique
Un des domaines les plus sous-estimés où nous voyons cette logique perverse en action, telle qu’évoquée par le Père Marx, est la relation entre la contraception, la mentalité anti-natale et la demande grandissante de la légalisation de l’euthanasie et de l’aide médicale à mourir.
Beaucoup d’activistes anti-vie croient qu’ils défendent la légalisation de l’euthanasie, croyant défendre les principes de la « liberté » et de « l’autonomie ». Ce qu’ils ne réalisent pas, c’est qu’ils répondent à la pression de la nécessité de trouver une « solution » à un problème croissant, qui n’existe en bonne partie que parce que leur idéologie l’a créé ; par la destruction de la structure de la famille et par la promotion d’une mentalité antinatale qui a dérobé les enfants, dont les familles et la société ont désespérément besoin.
Même les médias principaux et les politiciens libéraux se rendent compte de cette série de problèmes causés par l’hiver démographique, résultat de la conjuration des alarmistes de la surpopulation et de la révolution sexuelle. Prenons ce récent article du Globe and Mail canadien, un journal d’extrême gauche, mais largement lu de tous. Dans cet article, l’auteur John Ibbison prévient que le tsunami social et financier est imminent et qu’il est dû à un niveau de fertilité très bas.
L’accroche en-dessous du titre le résume bien : « Chaque génération a de moins en moins d’enfants, donc moins de personnes pour prendre soin de nous dans nos vies qui sont de plus en plus longues. Une situation grave que nous ignorons à notre propre péril. » Cette crise est une simple question mathématique. Plusieurs de nos structures sociales et financières ont été bâties sur la supposition qu’il y aurait une grande population de jeunes en santé, qui entreraient sur le marché du travail, qui paieraient leurs taxes et subviendraient aux besoins de leurs parents et familles. Malheureusement, les jeunes n’y sont plus.
Lire la suiteUn médecin canadien : Les enfants gagnent à voir l'euthanasie
Par Michael Cook (Mercatornet) ― Traduit par Campagne Québec-Vie
Les réunions au chevet de victimes d'euthanasie au Canada sont normalement réservées aux adultes. Bien sûr, nous ne sommes pas au courant de la plupart d'entre elles, mais il arrive qu'un journaliste décrive les derniers moments d'un homme ou d'une femme âgé dans un article de revue. Parfois, il y a une fête, des coupes de champagne, de l'hilarité — jusqu'à ce que le médecin arrive. Les amis et les parents se rassemblent autour du lit pendant que le médecin administre une injection létale.
En fait, la plupart de ces décès concernent des personnes âgées de plus de 65 ans. Très peu sont en âge de laisser de jeunes enfants derrière eux. Ce sont leurs enfants ou petits-enfants adultes qui les accompagnent dans leurs derniers instants.
Qu'en est-il des personnes qui ont de jeunes enfants ? Un médecin expérimenté AMM (aide médicale à mourir, euphémisme signifiant euthanasie, qui est un autre euphémisme) suggère que les jeunes enfants gagneraient à être impliqués.
Dans un billet de blogue sur le site de l'Université de Colombie-Britannique, le Dr Susan Woolhouse, qui a participé à quelque 70 « suicides assistés », déclare :
Lire la suiteL'instinct me dit que faire assister des enfants au processus d'AMM de leur proche est probablement l'une des expériences les plus importantes et les plus thérapeutiques pour un enfant. Mon expérience passée des unités de soins palliatifs m'ont confortée dans l'idée que les enfants pouvaient bénéficier du témoignage de la mort d'un être cher. Pourquoi l'AMM serait-elle différente ?
Elle donne quelques conseils sur la façon d'expliquer le processus de la mort aux jeunes enfants :
En supposant que les enfants reçoivent des informations honnêtes, compatissantes et sans jugement [comment peut-on être honnête si l'on ne juge pas la chose ?*] au sujet de l'AMM, il n'y a aucune raison de penser que le fait d'assister à un suicide médicalement assisté ne peut être inclus comme une partie normale du voyage de fin de vie de leur proche. Si les adultes qui les entourent normalisent l'AMM, les enfants le feront aussi.
Libéralisation du suicide assisté par la Cour constitutionnelle d’Allemagne
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Apparemment, la façon usuelle dont les lois de la culture de mort avancent dans les pays occidentaux est à coup de décisions de cours suprêmes, qui, imbues de leur pouvoir, font avancer l’avortement, le « mariage gay », l’euthanasie, etc., interprétant la constitution de leur pays, comme si les juges précédents et les fondateurs ne l’avaient jamais compris (notons qu’au Canada, il faut bien l’avouer, la constitution a subi un récent changement en 1962).
En Allemagne, la Cour constitutionnelle a invalidé une loi datant de cinq ans qui interdisait le « suicide assisté » commercial. Bien plus, la cour, par la même occasion, a changé le critère qui autorisait l’euthanasie, ce ne sera plus la « souffrance intolérable » ou un état de vie final, mais un pur et simple droit constitutionnel de « liberté de mourir » à tout moment de la vie ! L'article de Fist Things qui annonce la nouvelle ne précise pas si les enfants, les personnes inconscientes et les personnes démentes pourront joyeusement se faire piquer.
Il ne restera plus à l’État que la prévention du suicide (cherchez la logique…) et l’encadrement du « suicide assisté ». Les gens n’ont pas le droit de se tuer eux-mêmes, il faut que ce soit l’État qui procède à leur demande. Je ne vois pas de grandes différences entre le suicide et le « suicide assisté ».
Toujours est-il que pour l’instant les médecins ne seront pas forcés à pratiquer l’euthanasie, euthanasie contre laquelle il y avait déjà une forte résistance au sein du monde médical à l’exécution des patients la requérant (le « suicide assisté » privé avait déjà été décriminalisé), mais pour combien de temps ?
Comme le fait remarquer First Things qui rapporte la nouvelle, l’État ne devra-t-il pas assurer ce nouveau droit constitutionnel à tout un chacun qui inclue le droit d’être secondé professionnellement dans son suicide, donc possiblement forcer les médecins récalcitrants à peser sur le piston de la seringue ? Quels régulations, règlements, lois et autres cadres l’État ne mettra-t-il pas en place pour faire respecter le nouveau « droit » ?
First Thing montre par ailleurs l’inconsistance, le manque de pertinence et l’illogisme qui réside dans ce jugement :
La cour a décidé que les interdictions antérieures aux suicides assistés reposent sur une incompréhension radicale des principes de droit les plus fondamentaux, inscrits dans la constitution. Elle a déclaré, en d’autres termes, que des générations de citoyens, de politiciens et de juges allemands n’ont pas pleinement réalisé à quel point l’individu est réellement libre, responsable et souverain, bien qu’ils aient formulé la constitution sur laquelle se fonde cette nouvelle décision. Ce n’est qu’en 2020, apparemment, que nous pouvons voir maintenant que tout être humain, à tout moment, doit avoir le droit de mettre fin à sa vie. Il est seulement tenu de suivre les procédures appropriées, d’écouter les conseils et peut-être d’attendre un petit peu. Ce n’est que maintenant, dans sa présente composition, que la Cour constitutionnelle a pu voir cette logique très profonde dans la Constitution.
Nous devrions tous avoir peur d’un monde dans lequel une telle chose est sanctionnée sous le manteau de l’État de droit. Aussi bien intentionnée et professionnelle a-t-on pu faire paraître cette décision, il y a un véritable mal à l’œuvre. Nous devrons réfléchir sérieusement aux formes de résistance qui peuvent et doivent être prises. Et nous devrions ouvrir les yeux sur la tyrannie de la philosophie lacunaire qui règne ici. L’individualisme totalitaire n’est pas meilleur que tout autre totalitarisme, même s’il apparaît plus humain. Il laisse l’individu complètement seul tout en faisant semblant d’« être là » au moment de la mort volontaire. L’indépendance et la liberté qu’impliquent de telles décisions n’existent tout simplement pas : ils n’existent pas lorsqu’un individu prend la décision (comme le prétend le tribunal), tout comme ils n’existent pas lorsqu’un individu l’exécute (comme le reconnaît et l’exige le tribunal).
Cette décision contredit les auteurs de la constitution tout en s’y référant ; elle contredit la législation et la jurisprudence antérieures, ainsi que l’expérience médicale et pratique ; et elle contredit la dignité de la personne humaine, tout en prétendant la protéger à l’extrême. L’arrêt se contredit également lui-même. D’une part, il déclare l’individu seul maître de sa vie ; d’autre part, il construit un cadre juridique qui fait nécessairement de toute autre personne un complice indirect du processus de suicide, puisque la loi touche tout le monde et que chacun contribuera financièrement au nouveau système d’assistance professionnelle au suicide.