Des initiatives pour prévenir le suicide des personnes âgées en Abitibi
Sur le site de msn.com du 26 avril 2013:
(Brian Mishara, directeur du centre de recherche sur le suicide et l'euthanasie)
Des organismes de l'Abitibi-Témiscamingue lancent une série d'initiatives pour mieux prévenir le suicide chez les aînés
Une journée régionale sur le suicide et les aînés a été organisée jeudi à Lorrainville afin d'identifier des solutions pour mieux prévenir ce phénomène.La coordonnatrice régionale du plan d'action pour contrer la maltraitance, Martine Godard, est venue présenter à l'assistance des outils que peuvent utiliser les intervenants auprès des aînés : « Il y a 14 outils validés par la Chaire de recherche en maltraitance, ce sont des outils de dépistage et de repérage de personnes âgées en maltraitance. Je vous dirais que c'est surtout dans l'accompagnement. »(...)Même s'il est difficile d'avoir un portrait régional, les spécialistes affirment que la situation est similaire au portrait québécois. La tendance est à la baisse, avec environ 137 suicides par année. « Ça s'explique par le fait que les aînés, au Québec, sont les plus contents de leur vie en général, des soins de santé », affirme le directeur du Centre de recherche sur le suicide et l'euthanasie, Brian Mishara.La prévention demeure toutefois un enjeu primordial, ajoute-t-il. Selon lui, il faut mieux former les médecins pour détecter la détresse chez les aînés et vaincre la banalisation du phénomène.
Combattre le suicide, c'est combattre l'euthanasie.
Euthanasie et suicide : du pareil au même... D'excellents arguments
On nous a fait parvenir cette excellente argumentation sur l'euthanasie:
Le 18 mai, 2013 à midi sur les plaines d’Abraham à Québec
Il existe toujours d'autres voies possibles... lettre sur le suicide parue dans le Soleil
Sur le site du journal Le Soleil du 8 février 2013:
(...)Par ailleurs, un des mythes les plus entretenus est de croire que de parler du suicide incite la personne à s'enlever la vie. Or, bien au contraire, demander directement à la personne en souffrance si elle pense au suicide lui donne l'occasion de se sentir reconnue, d'exprimer son mal de vivre et de briser son isolement.
À cet égard, toute personne qui exprime des idées suicidaires ou entretient des comportements le laissant croire requiert une attention immédiate. Il ne faut point hésiter à chercher du soutien, tant pour la personne suicidaire que pour soi-même. Le bon réflexe est d'appeler à un Centre de prévention du suicide au 1 866 APPELLE (277-3553) afin que des professionnels interviennent rapidement et efficacement auprès de personnes suicidaires et leurs proches, par le biais de support téléphonique et de rencontres. Advenant le cas où la crise ne peut être résorbée par ces moyens, il est conseillé de contacter le Centre de crise de votre région qui est en mesure d'offrir d'autres pistes de solution. À titre d'exemple, certains centres sont dotés d'un service d'équipe mobile qui peut se déplacer dans la communauté lorsqu'une intervention face à face s'avère nécessaire afin d'évaluer la dangerosité. Dans le cas où la personne a déjà entièrement planifié son suicide (le «comment», le «où» et le «quand» sont déterminés) et que le passage à l'acte est imminent, il n'y point d'autre alternative que de s'en remettre immédiatement aux corps policiers et ambulanciers.
Rappelons enfin que la personne suicidaire n'est pas résolue à se tuer, c'est avant tout que la personne veut cesser de souffrir. Le suicide est alors perçu comme la seule solution pour y parvenir. Cependant, il existe toujours, je dis bien toujours, d'autres voies possibles. Souvent, le simple fait d'être présent pour la personne et de laisser place à l'expression de la souffrance peut faciliter sa demande d'aide et de soutien, en plus de solliciter chez elle de l'espoir.
Étienne Boudou-Laforce
Sherbrooke
Ce raisonnement de toujours porter secours à la personne suicidaire vaut également pour la demande d'euthanasie. Et l'on souhaiterait que notre société ait autant de sollicitude pour les femmes enceintes en difficultés.
La mort cachée à nos enfants
Réflexion d'un parent, auteur d'un conte pour initier les enfants au deuil, en cette semaine de prévention du suicide, sur le site du journal Le Devoir du 4 février 2013:
(André Reumont, auteur d'un conte sur le deuil, pour les enfants)
« Dans notre société, l’enfant est dans une ouate. On ne veut pas le mettre en contact avec la mort et avec la souffrance. À travers mes expériences de salons du livre, j’ai compris que, dans la présentation du livre, il ne fallait pas prononcer le mot “suicide”. Mais même le mot “mort” et le mot “deuil”, font frémir les gens. Pourtant, cela fait partie du développement de l’enfant. Si on veut les aider à affronter des épreuves, il faut leur apprendre à nommer ce qui les fait souffrir ».
(...)
En fait, une enseignante a raconté qu’elle l’avait utilisé dans une classe où un enfant avait perdu sa grand-mère, et d’autres enfants ont parlé à cette occasion du décès de leur animal de compagnie. « Tout se tient dans notre société. Les gens ne veulent pas vieillir, ils ne veulent pas souffrir. Ils ne veulent pas mourir, c’est un verre déformant. Ce n’est pas ça la vie. La mort, ça fait partie de la vie », poursuit M. Reumont.
Et cet enfant plongé dans une ouate, aujourd'hui, réclame l'euthanasie pour les personnes âgées, au cas où lui-même risquerait de souffrir à la fin de sa vie...
Derniers chiffres sur le suicide au Québec
Sur le site du Journal La Presse du 30 janvier 2013:
(Un slogan à présenter à la ministre Hivon, pour la faire réfléchir sur le geste de tuer par euthanasie, comme si ce geste pouvait être un geste de compassion...)
Le taux de suicide des Québécois a continué de baisser en 2010 et 2011, selon de nouvelles données de l'Institut national de santé publique du Québec. Résultat: le Québec n'affiche plus le pire taux de suicide des provinces canadiennes. Il figure désormais au 4e rang.
« C'est encourageant de voir que les efforts qui sont faits donnent des résultats », commente Bruno Marchand, directeur de l'Association québécoise de prévention du suicide.
« Mais c'est aussi décourageant de voir qu'il y a quand même plus de 1000 personnes qui se suicident chaque année, alors qu'on pourrait en avoir 500 ou 800 de moins. Il suffirait de mettre en place des moyens bien connus, qui ont déjà fait leurs preuves », poursuit-il.
En 2010, 1089 Québécois se sont enlevé la vie, dont 222 Montréalais. Cela représente un taux de 13,7 suicides par tranche de 100 000 habitants. Lorsqu'on observe une carte de la métropole, le taux progresse d'ouest en est, car les francophones se suicident plus souvent que les anglophones et que de nombreux immigrés.
Autre constat : les hommes continuent de se suicider trois fois plus que les femmes (829 Québécois l'ont fait en 2010, contre 258 Québécoises). Mais peu importe le sexe, les personnes âgées (65 ans et plus) et les adolescents se suicident moins que les autres.(...)
«On n'a pas de temps à perdre : à chaque jour qui passe, on perd trois autres personnes. Pour la société, le fardeau de tous ces morts est énorme. On fait fausse route de remettre ça entre les mains des familles.»
Fait encourageant : si le taux de suicide des Québécois atteint un sommet à 50 ans, il ne cesse ensuite de baisser jusqu'à 80 ans. Ailleurs dans le monde,c'est le contraire. « Cela s'explique par le fait que nos aînés sont plus heureux qu'ailleurs, plus près de leurs proches, dans une meilleure situation financière et jouent un rôle social plus important », pense M. Marchand.
Un témoignage de reconnaissance envers des policiers qui l'ont empêché de se suicider...
Sur le site du journal Le Soleil du 14 août 2012, cette très belle histoire:
(Les policiers Jean-Bernard Lajoie et Simon Beaulieu)
Une année presque jour pour jour après sa tentative de suicide ratée, Tim (nom fictif) est revenu sur les lieux où il a attenté à ses jours et où deux policiers de la Ville de Québec, Jean-Bernard Lajoie et Simon Beaulieu, lui ont sauvé la vie. Une belle complicité entre les trois hommes est née de cet événement qui aurait pu avoir une conclusion tragique.
Le 8 août 2011, en pleine nuit, le désespéré dans la quarantaine s'est lancé, corde au cou, en bas de la passerelle de la Marina Saint-Roch.
Tim avait attendu que les policiers se pointent pour une patrouille avant de faire le grand saut. Il voulait ainsi s'assurer que ce ne soit pas des jeunes enfants qui le trouvent pendu, le matin venu.
«C'était pas un cri, j'appelais pas à l'aide. C'était réglé. Moi, je m'en allais», raconte Tim, qui avait alors commis ce geste en raison de la fin d'une relation amoureuse et d'un épuisement professionnel.
«Moi, je voulais libérer tout le monde, parce que j'étais tellement malheureux. Je grugeais la vie de tout le monde, ajoute-t-il. Je me disais : "Je suis tanné de dire au monde que je suis triste."»
À leur approche de la marina, les policiers ont vu quelqu'un se sauver sur la passerelle. Jean-Bernard Lajoie a été le premier à voir qu'il allait se lancer dans le vide.
«Je lui ai crié : "Saute pas!", mais il l'a quand même fait», explique le policier.
M. Lajoie a alors accouru sur la passerelle et, rendu au point de chute, il a compris que le désespéré tentait de se pendre. Il a coupé la corde attachée à la barrière. Les deux agents ont ensuite uni leurs efforts pour sortir l'homme de la rivière Saint-Charles. (...)
«Les gars me disaient : "Il est pas question qu'on te laisse aller"», se souvient Tim. (...)
Après quelques mois de rétablissement, Tim a tenté de rencontrer les policiers qui lui ont sauvé la vie pour les remercier. Les deux hommes se sont rendus à son domicile deux semaines plus tard.
Après avoir jasé pendant 45 minutes, les policiers ont quitté Tim en lui laissant leur numéro de téléphone.
«Avant de partir, ils m'ont dit : "Appelle s'il y a quelque chose"», se remémore Tim.
Depuis, Tim et les policiers demeurent en contact, que ce soit par téléphone ou par courriel. Tim a repris le contrôle de sa vie, travaille et se sent d'attaque pour les prochaines années. Un voyage de trois mois à l'étranger lui a d'ailleurs fait le plus grand bien.
«Ces gars-là, ils s'en rendent peut-être pas compte, de tout ce qu'ils ont changé, souligne Tim. Ils ont changé ma vie, oui. Mais ils ont changé la vie de mes parents, ils ont changé la vie de mes amis.»
Les deux policiers ont de la difficulté à expliquer pourquoi ils ont développé ce lien avec Tim. Ils viennent en aide à des centaines de personnes par année durant leurs quarts de travail, mais jamais leurs interventions n'avaient mené à un lien d'amitié comme celui-là.
«Quand on rentre dans la police, oui, on souhaite sauver la vie de quelqu'un, explique Simon Beaulieu. Mais le cadeau, c'est pas vraiment ça. C'est plutôt quand tu vois le résultat après. Que lui [Tim], ça va super bien. Il nous dit qu'il a eu une deuxième vie. Moi, j'ai rencontré ses parents qui m'ont dit : "Merci, merci!" C'est le plus beau cadeau que tu peux avoir. C'est inégalable.»
"Il est pas question de te laisser aller", ça, c'est la réponse de gars qui aiment leur prochain...
Le suicide des enfants au Québec
