En France, un réseau de soins palliatifs pour couvrir tout le territoire!
Sur le site du gouvernement français du 14 février 2012, on trouve cette information:
Le Premier ministre François Fillon a reçu, ce 14 février 2012, le rapport 2011 de l’Observatoire national de la fin de vie. Ce rapport, remis par son président le Pr Régis Aubry, fait le point sur les débats et les avancées de la recherche en matière de fin de vie. Il revient également sur l’avancement du programme de développement des soins palliatifs 2008-2012.
Le Premier ministre a souligné, à cette occasion, les résultats particulièrement significatifs obtenus grâce à ce programme, mobilisant au total 230 M€ et qui constitue l’une des priorités de santé publique du président de la République. Vingt unités de soins palliatifs supplémentaires ont été créées, permettant désormais de couvrir l’ensemble du territoire. En outre, 4 900 lits dédiés permettent la prise en charge des personnes en fin de vie dans près de 800 hôpitaux et cliniques. Au total, notre pays dispose donc de plus de 6 000 lits de soins palliatifs, soit 2 000 lits supplémentaires depuis le début du programme. Notre pays compte désormais 362 équipes mobiles de soins palliatifs et 22 équipes régionales pédiatriques, créées en 2011. La France est le seul pays au monde à proposer une telle offre pour la prise en charge des enfants en fin de vie et pour l’accompagnement de leurs familles.
François Fillon a réaffirmé la volonté du Gouvernement d’intensifier ces efforts pour développer une culture de la prise en charge palliative encore récente dans notre pays. Il a demandé à Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale et Nora Berra, secrétaire d’Etat chargée de la Santé de préparer le nouveau cadre qui permettra la continuité et le renforcement de l’action publique en matière de soins palliatifs.
Il nous faut un réseau semblable pour couvrir tout le territoire du Québec!
Pour le développement des maisons de soins palliatifs: demande d'aide et Kilimanjaro!
Le journal Le Nouvelliste de Trois-Rivières du 4 mai 2012 nous apporte l'exemple de la maison l'Albatros:
(Trois-Rivières) La Maison Albatros de Trois-Rivières, spécialisée dans les soins palliatifs, est à la recherche d'un endroit pour construire une nouvelle demeure plus spacieuse et mieux adaptée aux besoins de ses résidents et de leurs familles. Un projet d'environ trois millions de dollars.
La directrice générale, Élise Rheault, explique que la Direction québécoise du cancer a recommandé en janvier dernier à plusieurs maisons de soins palliatifs d'augmenter le nombre de lits, et ce, près des communautés.
«Ici, il s'est avéré que nous avions besoin de quatre lits de plus (pour un total de 10). Même les maisons très récentes, construites il y a à peine deux ans, doivent augmenter leur nombre de lits. Vous comprendrez que notre maison qui est l'une des premières au Québec (1985) est maintenant désuète en termes d'infrastructures et de terrain. Nous sommes un peu enclavés. Nos chambres n'ont pas de salle de bain et ne correspondent plus aux besoins ni les espaces de vie d'ailleurs.»Le conseil d'administration a donc pris la décision de reconstruire à un autre endroit à moins qu'en cours de recherche d'un terrain, il ne découvre un immeuble existant qui pourrait faire l'affaire et qui permettrait d'autres agrandissements dans le futur. Mme Rheault explique par ailleurs qu'Albatros ne cessera pas ses opérations en cours de processus.
«C'est un beau projet qui en est à sa planification. On a visité quelques maisons de soins palliatifs pour voir ce qui conviendrait. On veut des salles de bain dans chaque chambre, des installations pour permettre des bains thérapeutiques, des espaces communs pour les familles, des espaces de vie à l'extérieur et un stationnement.»
Idéalement, la Maison Albatros qui dessert le Trois-Rivières métro jusqu'à Louiseville, Shawinigan et même Nicolet, souhaite rester près des voies rapides pour être facilement accessible. Mais cela dit, on recherche aussi un environnement serein et vert.
Dans quelques jours, les administrateurs de la fondation passeront à l'étape des esquisses du futur immeuble. La population devrait être sollicitée lors d'une campagne de mobilisation spécifique à ce projet car Albatros vit de subventions, des revenus de sa fondation et de dons.
«C'est un beau projet plein de défis. Il faut faire les bonnes choses et que ce soit précurseur d'avenir aussi», de conclure Mme Rheault. Quant à l'actuelle maison qui appartient à la corporation Albatros, elle sera louée ou vendue à la suite du déménagement. La décision n'a pas encore été prise.
Le projet Défi Kilimandjaro Maison de soins palliatifs de l'Est-de-l'Île-de-Montréal 2012 est une activité de financement pour la Maison de soins palliatifs de l'Est-de-l'Île-de-Montréal, une maison de 20 lits permettant de desservir la population de l'est de l'Île. Ce projet a été initié par l'organisme Albatros Est-de-l'Île-de-Montréal, mouvement œuvrant dans la formation et l'accompagnement de gens en fin de vie et ce depuis au-plus de 30 ans.
Si l'aventure vous intéresse et que vous désirez soutenir ce projet qui répond à un besoin urgent pour notre population, veuillez nous contacter. L'argent amassé servira à défrayer les coûts de construction de la Maison.
Pour plus d'informations vous pouvez contacter:
M. Régis Arsenault
Tel: (514)622-1119
Courriel: [email protected]
ou consultez le site internet http://www.albatros-mtl.ca/
Un autre témoignage sur l'accompagnement jusqu'au bout
Dans le journal Le Quotidien du 2 mai 2012, on trouve cette lettre sur la dignité humaine et sur l'accompagnement d'un proche:
Mourir dans la dignité. On insiste tant là-dessus, pour justifier le fait de choisir le moment de sa mort et intervenir dans sa propre finalité. On le répète comme un leitmotiv. Est-ce indigne d'assumer sa condition humaine jusqu'à la fin? Surtout que maintenant la médecine dispose de médicaments capables de diminuer les souffrances. Dans la toute diffusion qui suit la récente parution du rapport de la Commission «Mourir dans la dignité», on minimise la partie qui recommande d'investir dans les soins palliatifs. Dans la région, on peut compter depuis 35 ans sur l'organisme «Palli-Aide», depuis plus de 12 ans sur la Maison Notre-Dame et aussi sur d'autres maisons de soins palliatifs.
Par cet écrit, je veux souligner la dernière chronique sur le sujet écrite dans Le Quotidien par Myriam Ségal pour la justesse de ses propos, mais également livrer mon propre témoignage sur mes expériences d'accompagnement d'êtres chers en fin de vie.Il y a maintenant plus de 12 ans, mon époux décédait à la maison, porté dans ses derniers moments, par ses enfants, sa famille, ses amis ainsi que «Palli-Aide», dont je faisais partie à ce moment-là. Comme il avait été généreux, nous voulions lui rendre ses bontés avant le grand départ et lui faire partager avec nous, une fin de vie selon sa volonté.
Il y a une couple d'années, une amie très proche a vécu les phases palliatives et finales d'un cancer galopant de la vessie, entourée elle aussi d'amour et d'attention par tous ses enfants et ses proches. Lorsqu'ils m'ont accueillie pour une ultime visite, je leur exprimai comme c'était beau de les voir. Ils me répondirent qu'ayant toujours été là pour eux, c'était maintenant à eux d'être disponibles et présents pour elle.
N'était-ce pas une noble mort pour cette personne qui se voulait si vivante, guérisseuse même? Mon intervention se veut un plaidoyer en faveur de la vie jusqu'au bout, de la vraie dignité humaine et un hommage à «Palli-Aide», organisme communautaire d'accompagnement qu'on devrait encourager dans son oeuvre. Connaître les soins palliatifs peut changer notre opinion. Tous mes chers disparus étaient valeureux et ont assumé leur destin jusqu'à la fin et pour cela, je les admire. Pourquoi vouloir nous convaincre que la dignité a un autre visage?
Sylvie Villeneuve, Chicoutimi
Tuer un patient ne sera jamais un acte qui respecte sa dignité, à moins de le prendre pour un chien?
Une belle histoire dans un CHSLD
Le journal Le Soleil du 1er avril 2012 nous apporte un très beau témoignage sur une fin de vie bien accompagnée, comme elle devrait l'être:
Avec toutes les histoires d'horreur qu'on entend sur les CHSLD, je juge important de faire le témoignage qui suit.
J'écris ces lignes le 8 mars 2012. Je suis au chevet de ma mère qui quittera ce monde dans les heures ou les jours qui viennent. Elle ne souffre pas puisqu'elle reçoit la médication qui lui permettra de quitter tout en douceur. Le personnel la tourne à chaque heure, en prenant soin de crémer son dos à chaque fois, humecte sa bouche avec autant de dévouement, d'amour et de compassion que si c'était leur propre mère. À chaque fois qu'ils lui font un soin, même si elle est inconsciente, ils disent Mme Montembault, on va vous tourner, on va vous donner votre médication.
On m'a apporté un gros fauteuil, qui devient un lit au besoin, un lecteur CD, une couverture, une cafetière avec du café et tasses, une lampe en cristal de sel pour l'ambiance, des livres et revues. Bref, on a pris soin de moi au-delà de ce que j'aurais pu souhaiter et les derniers moments de ma mère sont à l'image des six années qu'elle a passées ici. Une résidence 7 étoiles.
À notre arrivée, nous avons été accueillies par Marie-Claude, un vrai rayon de soleil. Nous sommes entrées dans un centre d'une grande propreté. Ensuite, nous nous sommes rendues à sa chambre, grande, vitrée, avec la vue sur le fleuve. Partout, à la cafétéria comme au salon, où il y a télévision et livres, ce sont des grandes fenêtres où la lumière éclaire la vie de ces personnes âgées, autant que le personnel remplit leur coeur par leur énergie et leur amour.
Dans un «7 étoiles», on a les menus d'hiver et les menus d'été. C'est avec grand plaisir et l'eau à la bouche que je choisissais avec ma mère. Deux choix de repas le midi, 2 choix pour souper, soupe ou jus, deux choix de dessert, et ce, à chaque jour.
Du temps où elle était bien et avait toute sa tête, sa douceur après le souper était de mettre sa jaquette, de se coucher et de mettre ses écouteurs pour écouter la télé jusqu'à très tard, comme lorsqu'elle était chez elle.
Au fil des années, ma mère, toute déformée par l'arthrite rhumatoïde, perd ses facultés. Comme elle ne marchait pas et qu'elle pesait 70 lb, on lui a fait un fauteuil roulant adapté avec un coussin qui empêche les plaies sur ses fesses et facile à rouler pour ses mains déformées. Lorsque la démence s'est installée, un jour elle a oublié qu'elle ne marchait pas, elle a enjambé son lit et elle est tombée. Elle a été transportée à l'hôpital, heureusement, pas de fracture. Alors, le branle-bas de combat, on change son lit. Un lit qui descend jusqu'au sol. On y ajoute un matelas de sol collé en permanence du côté gauche et un qu'on ajoute du côté droit lorsqu'elle se couche. Comme ses os lui font mal, on installe le lève-patient pour la transporter de son fauteuil roulant à son lit, comme une petite cigogne. Aucune souffrance.
Je me souviens aussi lorsque ma soeur est décédée subitement à l'âge de 47 ans et que les funérailles étaient à Montréal et qu'elle n'avait pas la force d'y assister, Guylaine, une préposée qui était en congé cette journée là, était venue passer l'après-midi avec elle.
Quel cadeau, quel privilège où durant ces 6 années, j'ai pu être à mon travail, vaqué à mes nombreuses occupations, m'occuper de mes enfants, pendant que des anges s'occupaient de ma mère. À la moindre égratignure ou petit bleu, on m'appelait, on m'avisait.
En plus de tous ces soins, le personnel prenait le temps de la peigner, de lui mettre son rouge à lèvres et son fard à joues. Ma mère portait des culottes gériatriques. Jamais je n'ai senti une quelconque odeur d'urine. Aucun médicament n'est donné inutilement contrairement aux discours véhiculés : qu'on les endort pour avoir la paix.
On cherchait toujours plus pour égayer la vie des patients. La zoothérapie, un petit oiseau, bref, c'était plein de vie. Toutes les fêtes étaient soulignées.
Ma mère nous a quittés le 10 mars, tout en douceur. C'était un moment de grâce. Je n'étais pas dans une chambre de mourant, mais dans un espace d'amour et de vie. Jusqu'à son dernier souffle, elle a été accompagnée et supportée par des anges. Ma mère vivait dans un «7 étoiles», n'ayant que pour seul revenu la Rente du Québec et son fonds de pension du fédéral. Ce milieu de vie s'appelle le CHSLD Chanoine-Audet, situé à Saint-Romuald.
Lorsqu'à nous serons âgés à notre tour et dans l'incapacité de rester chez soi, je nous souhaite à tous d'avoir la chance de terminer nos jours dans ces conditions, qui sont au-delà de ce qu'on peut souhaiter. Dans ces conditions que chaque humain en fin de vie mérite. Dans le respect et la dignité.
Jamais je n'oublierai le dévouement et l'amour de tous ces êtres de lumière qui ont accompagné ma mère jusqu'à la toute fin et m'ont plus que supportée dans ce moment difficile. À Danielle, Guylaine, Jean-François, Linda, Lisette, Pascale, Dr Lapierre, Dr Morneau, Louise Doucet, chef d'unité, et tous ceux et celles que j'ai moins connus, du plus profond de mon coeur, un gros merci!
Manon Pelletier, fille de Françoise Montembault
Des nouvelles qui font comprendre pourquoi les gens ont peur de vieillir...
Le journal La Presse du 23 janvier 2011 présente cette histoire terrible arrivée à des personnes âgées hospitalisées:
"Le traitement offert aux 75 aînés transférés d'urgence au Centre multivocationnel Claude-David dans Lanaudière en 2011 était inacceptable et a pu en partie causer la mort de 18 d'entre eux en trois mois. Dans un rapport daté du 21 décembre dont La Presse a obtenu copie, la protectrice du citoyen, Raymonde St-Germain, dresse un portrait effarant du sort réservé à ces personnes âgées et accuse le ministère de la Santé d'avoir mal agi dans le dossier.
Une maison de soins palliatifs verra le jour à Drummondville
On voudrait les voir pousser partout comme des champignons! C'est une bonne nouvelle de voir une nouvelle demeure de soins spécialisés pour les personnes en fin de vie être construite. C'est l'une des plus importantes solutions pour contrer la peur des Québécois d'être maltraités et de souffrir dans leurs derniers instants de vie.
Des députés pour de meilleurs soins pour les Canadiens vulnérables et en fin de vie

"Après avoir entendu des centaines de témoignages, les cinq députés fondateurs du Comité parlementaire sur les soins palliatifs et les soins de compassion ont remis jeudi leur rapport. Le document de 201 pages détaille « les moyens d'améliorer les soins prodigués aux Canadiens vulnérables et mourants ». Ses conclusions sont unanimement saluées par les professionnels de santé."
La CECC commente le rapport du comité parlementaire sur les soins palliatifs et les soins de compassions
Mgr Richard Smith, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada a commenté ce rapport ce 17 novembre :
"Notre Conférence a toujours affirmé, clairement et à maintes reprises, que la culture de la vie implique que chaque personne se sente responsable du bien-être d’autrui jusqu’à sa mort naturelle. « En réponse aux souffrances physiques, affectives et morales des personnes de tous âges, particulièrement les grands handicapés et les grands malades, dont ceux en phase terminale, nous appelons tous les Canadiens et toutes les Canadiennes, y compris nos députés, à promouvoir… les soins palliatifs et les soins de fin de vie (Déclaration de la CECC, 22 septembre 2005). »