Un médecin québécois souligne la chute de la médecine avec la contraception
Par un médecin québécois — Photo : Siam/AdobeStock
Je crois que l’on assiste, depuis la pilule contraceptive, à une médecine qui retourne à la sorcellerie/chamanisme.
En effet, Hippocrate, puis le christianisme qui a « baptisé » la tradition hippocratique, ont opéré une distinction : dans les sociétés païennes primitives, la frontière entre guérisseur, shaman, médecin, sorcier, etc. n’existait pas.
En interdisant le meurtre, l’avortement, l’abus sexuel, et le charlatanisme, la tradition médicale hippocratique, puis chrétienne, ont opéré une distinction cruciale.
Ils ont subordonné le pouvoir du « guérisseur » à la loi naturelle (Hippocrate), puis à la loi surnaturelle (la charité, avec le christianisme).
En faisant fi de ces lois, la médecine moderne retourne au paganisme. Mais avec des moyens techniques terrifiants.
En effet, l’argument contre la pilule, par exemple, est extrêmement facile et simple :
- la femme qui demande la pilule n’a pas de maladie
- un traitement médical n’est pas indiqué
- donc la prescription de la pilule n’est pas indiquée
La seule façon de faire « fonctionner » un argument logique en faveur de la pilule, et de continuer à faire de la médecine, c’est de postuler qu’une fertilité normale est une maladie.
- une femme souffrant de fertilité veut régler son problème
- il y a une indication médicale de traiter, puisqu’il y a une maladie, la fertilité
- on prescrit la pilule
Du moment que le corps médical s’est mis à prescrire la pilule, il est sorti de son champ d’action « médical », et s’est mis à faire autre chose que de la médecine, telle que définie par la tradition hippocratique depuis 3000 ans.
La porte s’est ouverte pour tout le reste : euthanasie, transhumanisme, avortement sur une échelle industrielle, eugénisme, etc.
Qu’est-ce qui a produit cela, et a séduit pratiquement tout le monde ? Autant dans le monde médical que dans l’Église ?
La révolution sexuelle.
Tout d’un coup, l’impératif éthique ultime, c’est devenu le besoin, arbitraire et subjectif, ressenti par les individus. Des individus esclaves de myriades de passions et de démons...
Religion ou raison ?
Socrate.
Richard Bastien, 30 août 2019 — Photo : solut_rai/Pixabay
Le camp des « pro-choix » soutient que la position « pro-vie » repose sur des croyances religieuses plutôt que sur la raison. Pourtant, rien n’est plus faux. La position pro-vie repose avant tout sur la raison naturelle et la logique.
Les pro-vie ont beau être croyants, les arguments qu’ils invoquent pour s’opposer à l’avortement n’ont rien à voir avec la religion. Ils comprennent parfaitement que la politique relève de la raison ― une raison qui n’est pas seulement technique ou calculatrice, mais aussi morale, puisque le but ultime de la politique, qui est la paix et la justice, est lui-même moral.
Quelle est donc cette logique non religieuse associée à la position pro-vie ?
Elle repose sur la notion de loi naturelle, une notion défendue initialement par des philosophes grecs et romains, comme Aristote et Cicéron, ayant vécu avant l’avènement du christianisme.
La loi naturelle est inscrite au cœur même de nos traditions juridiques et politiques. Elle sous-tend des documents fondateurs comme la Magna Carta Anglaise (1215), la Déclaration d’indépendance (1776) des États-Unis, la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies (1948) et la Convention européenne des droits de l’homme (1953).
Au vu de la loi naturelle, certains actes humains sont intrinsèquement bons ou mauvais et toute personne normale est dotée d’une conscience morale lui permettant de distinguer le bien du mal. Nul besoin donc de faire appel aux croyances religieuses pour s’opposer à l’avortement. Ce que les « pro-vie » réclament, c’est un État plus humain!
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