Les partisans de l’avortement exploitent la mort d’une femme enceinte pour attaquer les droits de conscience en Italie
Valentina Milluzzo.
Par Jeanne Smits — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Facebook
10 novembre 2022 (LifeSiteNews) — Quatre médecins italiens ont été reconnus coupables d’homicide involontaire le 27 octobre et condamnés à six mois de prison avec sursis par un tribunal de Catane, en Sicile, pour faute professionnelle après qu’une femme de 32 ans soit décédée d’une septicémie lors d’une fausse couche alors qu’elle était sous leurs soins en octobre 2016.
La victime des événements tragiques, Valentina Milluzzo, était enceinte de jumeaux ; elle est morte — si l’on en croit la presse grand public — parce que tous les médecins de l’hôpital Cannizzaro de Catane étaient des objecteurs de conscience qui n’ont pas donné à leur patiente l’avortement qui lui aurait sauvé la vie.
Depuis lors, Milluzzo a été présentée par le mouvement pro-avortement comme un emblème de sa cause, en particulier en Italie où environ 70 % des médecins refusent de pratiquer des avortements pour des raisons de conscience — avec une proportion encore plus élevée, jusqu’à 90 %, dans la moitié sud du pays. Cette instrumentalisation de la mort prématurée de la victime a été favorisée par sa famille en deuil. Elle a porté plainte contre les médecins en invoquant leur objection de conscience. La controverse a été exacerbée par les accusations portées contre l’Église catholique et son influence sur la population italienne. En effet, la foi et la morale catholiques ont été tenues pour responsables de la mort « évitable » de Valentina Milluzzo.
Mais l’histoire de Valentina Milluzzo est bien plus complexe que ne le laissent entendre ces accusations teintées d’idéologie.
Alors que le jugement du tribunal pénal de Catane n’a pas encore été entièrement mis à la disposition de la presse, il est déjà clair que les quatre médecins en service les 14 et 15 octobre 2016 dans le service où Milluzzo a perdu la vie — Silvana Campione, Giuseppe Maria Alberto Calvo, Alessandra Coffaro et Vincenzo Filippello — n’ont pas été mis en examen en raison de leur objection de conscience (qu’ils n’ont pas niée), et le fait de ne pas avoir effectué d’avortement n’a pas été la seule ou la plus importante raison pour laquelle ils ont été reconnus coupables d’homicide involontaire.
Lire la suiteAbrogation du 8e amendement : les trois facteurs qui ont précipité le vote proavortement en Irlande
Par Matthieu Lenoir (Réinformation.TV)
Voici bientôt trois mois que les Irlandais ont abrogé par leur vote proavortement le 8e amendement de la Constitution de l’Irlande. C’était le 25 mai et les défenseurs de la vie tentent toujours de comprendre pourquoi ce pays catholique en est arrivé là. Comment tant de citoyens opposés à l’avortement libre ont-ils rejeté le principe de protection de l’enfant à naître ? Pourquoi tant de gens ont-ils répondu aux militants d’un camp ou d’un autre qu’ils étaient pro-vie mais ont finalement voté oui à l’abrogation ? Qu’est-ce que les militants pro-vie ont pu oublier ou négliger pour que le corps électoral délivre une victoire aussi massive aux avorteurs ? Quelques réponses à ces questions commencent à se dessiner.
L’abrogation du 8e amendement a été ratifiée par 66 % des exprimés
Alors que les sondages affirmaient tous qu’environ un tiers de l’électorat se déclarait « pro-choix », l’abrogation du 8e amendement a été ratifiée par 66 % des exprimés. Ce vote a été acquis alors que les militants pro-vie ont largement prévenu la population ce que signifierait une victoire du « oui ». Life Institute, une des nombreuses organisations membres de la « Coalition pour sauver le 8e amendement » vient de publier un rapport qui cite trois facteurs clés dans le résultat du 25 mai. Ce texte dessine un état de l’opinion beaucoup plus nuancé que ce que prétendent les « pro-choix » après leur victoire « écrasante ».
Lire la suiteDernière analyse de l'affaire Savita : une manipulation médiatique pour modifier la loi sur l'avortement en Irlande
Sur le blog de Jeanne Smits du 26 avril, cette excellente analyse de l'affaire Savita:
(Les journaux à travers le monde ont dès le départ inventé l'histoire d'une mort due à un avortement refusé, sans connaître ce qui s'était vraiment passé...)
(...)
La mort, estime l'enquête officielle, résulte d'une « mésaventure médicale » : il n'est pas question dans le rapport de conclure que Savita est morte du fait qu'on lui a refusé l'avortement et encore moins parce qu'on aurait appliqué le « dogme catholique » pour justifier le refus. C'est pourtant ce qu'en ont retenu les médias.
En réalité, ce n'est pas le refus d'avortement qui a tué Savita, mais le retard de diagnostic pour une infection à l'E.coli par voie urinaire qui a abouti à un choc septique. Ce n'est pas une situation inouïe : au Royaume Uni, le Royal College of Obstetricians and Gynaecologists note que la plupart des décès de femmes enceintes de moins de 24 semaines souffrant d'une telle infection est due à des soins non-conformes aux exigences minimales, le défaut de dépistage de l'infection étant en tête de liste.Une septicémie comme celle dont est morte Savita est liée à un taux de mortalité de 60% et son dépistage précoce est « vital » pour augmenter les chances de survie. Le diagnostic doit être confirmé au plus tôt par des examens sanguins et il faut tout de suite administrer des antibiotiques à large spectre par voie intraveineuse, le tout accompagné d'un suivi régulier.Savita Halappanavar s'est présentée à l'hôpital le 21 octobre, souffrant de mal de dos : étant donné qu'elle avait eu des problèmes de dos par le passé elle a simplement été renvoyée chez elle. Elle revint le soir, ayant eu des saignements. Un prélèvement sanguin eut lieu ; il révéla très rapidement un fort taux de globules blancs, qui indique la présence d'une infection. Mais personne ne s'en préoccupa.C'est seulement 24 heures plus tard, le lundi soir, qu'un membre du personnel de l'hôpital en prit connaissance ; et c'est seulement le mercredi que le médecin chargé de Savita, le Dr Katherine Astbury, s'y référa, à 11 h 24. On avait diagnostiqué la septicémie de Savita cinq heures plus tôt et son état s'était déjà beaucoup détérioré.Lors de l'enquête, le Dr Astbury a déclaré qu'elle aurait mis fin à la grossesse de Savita le lundi ou le mardi si elle avait été au courant de l'infection ; elle s'était appuyée sur les seuls examens pour juger que la jeune femme se trouvait certes mal en point, mais n'était pas en état de risque.Autrement dit, la loi irlandaise n'était pas en cause, puisqu'elle autorise (quoi qu'on en pense par ailleurs) que l'on induise une fausse couche alors que l'enfant non viable vit encore. Dès le dimanche soir, Savita avait perdu les eaux et pour le personnel de l'hôpital de Galway, la fausse couche devait se produire spontanément très vite. La rupture des membranes, en tout état de cause, plaçait Savita en état de risque d'infection et dès lundi, on lui administra par précaution des antibiotiques par voie orale, sans tenir compte de la véritable grave infection dont elle souffrait déjà.Après quoi, selon l'enquête, les contrôles qui auraient dû être faits tous les quatre heures, avec comptage des globules blancs, n'eurent pas lieu. Et les bons antibiotiques ne furent administrés qu'à 13 h le mercredi. D'autant qu'un test au lactosérum pratiqué tôt le mercredi matin fut fait dans de telles conditions que le labo ne put l'analyser.A partir du mercredi matin, ayant spontanément fait sa fausse couche, Savita fut transférée vers une unité de soins intensifs et reçut « les meilleurs soins possibles », mais qui n'allaient pas compenser les erreurs précédentes.L'avortement l'eût-il sauvée ? Les opinions divergent : l'opération elle-même comporte des risques supplémentaires d'infection et la septicémie la rend contre-indiquée. D'autre part l'enfant de Savita n'était pas la source de son infection bactérienne, puisque l'utérus et les membranes forment un environnement stérile. L'usage du misoprostol pour induire des contractions en vue d'accélérer l'expulsion n'aurait pas non plus garanti que celle-ci se produise effectivement plus vite et n'aurait pas assuré que l'on puisse se passer d'une intervention chirurgicale.En cas de fausse couche spontanée, l'approche clinique privilégiée consiste à laisser faire ; en l'absence de signes évidents d'infection, ceux-ci étant masqués par les analgésiques, l'absence d'intervention était somme toute normale.Ayant appris qu'une fausse couche était dans son cas inévitable, avec son issue tragique pour l'enfant, l'enquête révèle que Savita a demandé l'avortement afin de pouvoir quitter l'hôpital le plus radidement possible. Ses parents étaient venus la voir depuis l'Inde et s'apprêtaient à repartir. Elle voulait leur dire au revoir à l'aéroport.Le Dr Ashbury a refusé cette demande, s'exprimant uniquement en termes légaux et sans expliquer les raisons médicales de ce choix, en disant que la loi irlandaise ne permet pas l'avortement. Une réponse qui allait désorienter Savita et son mari Praveen. Ils devaient en parler par la suite avec une sage-femme, Ann Maria Burke, en lui demandant pourquoi l'avortement est illégal en Irlande. Savita lui expliqua que l'Inde est un pays Hindou. Mme Burke répondit que l'Irlande est un « pays catholique » pour tenter d'expliquer le contexte de la loi.Ann Maria Burke s'est excusée lors de l'enquête pour cette déclaration, qui a été amplement exploitée par les partisans de l'avortement depuis la mort de Savita alors même que la sage-femme n'était en rien chargée de prendre des décisions par rapport à la situation de la jeune femme.Un expert, Peter Boylan, partisan connu de l'avortement légal, a assuré que c'est la loi anti-avortement qui est responsable de la mort de Savita. Cette affirmation n'a pas été reprise par le jury d'enquête qui a souligné au contraire, avec le représentant du ministère public, les erreurs médicales commises et recommandé que des procédures soient mises en place pour les éviter à l'avenir.L'Irlande est l'un des pays les plus sûrs pour les futures mères et la mortalité maternelle affiche le taux le plus bas du monde, alors même, et sans doute parce que l'avortement y est illégal. Et dans des cas similaires, un médecin venu témoigner a assuré qu'il avait lui-même accéléré quatre fausses couches sur des femmes souffrant de septicémie, où les bébés n'ont pas survécu. Au cours de ces 40 dernières années, on compte 5 cas d'avortement lié à une septicémie en Irlande.Savita aura été la première femme à mourir en couches à l'hôpital de Galway en 17 ans : à Londres, 100 femmes sont mortes en couches au cours de ces 5 dernières années.Et comme la septicémie est très difficile à contrôler, rien ne garantit que Savita aurait survécu même en recevant les meilleurs soins possibles.Caroline Farrow, qui a publié le compte-rendu de l'enquête sur Savita ici, termine en notant que l'hôpital de Galway est depuis plusieurs années dans le collimateur comme le pire hôpital d'Irlande – une situation qui n'est pas sans lien avec les mesures d'austérité qui par ailleurs ont des effets inquiétants sur les maternités, où l'on souffre d'un manque de personnel et de moyens.On comprend que Praveen Halappanavar soit en colère : sa femme n'aurait peut-être pas survécu, mais elle a certainement été victime d'erreurs et de fautes médicales.Il est vrai cependant que dans son pays d'origine, l'Inde, le taux de mortalité maternelle est 33 fois plus élevé qu'en Irlande – et même aux Etats-Unis, il est 3,5 fois plus élevé.Reste une question médicale : l'administration d'antibiotiques efficaces, d'emblée, aurait-elle permis d'attendre que la fausse couche se fasse naturellement ? Je ne connais pas la réponse.Reste aussi la question morale. A-t-on le droit, moralement, de prendre la vie d'un enfant à naître, fût-on certain de sa mort prochaine, pour sauver la vie de sa mère ? L'éthique catholique dit non, sachant que cela demande de l'héroïsme de la part de la mère, mais le principe du respect de la vie de l'être humain innocent ne souffre pas d'exception. Ici les choses ne se posaient de toute manière pas en termes de morale catholique, puisque la loi irlandaise ne prévoit pas de poursuivre pénalement l'avortement en ce cas, et que c'est l'absence de connaissance de la situation grave où se trouvait Savita qui explique l'absence d'action pour la sauver.En tout état de cause, accuser la loi ou accuser le dogme catholique relève d'une même manipulation.
Jugement sur la mort de Savita : causé par un « aléa médical» et non pas des suites d'un avortement refusé
Sur le site de france24.com du 19 avril 2013:
(Manifestations de partisans de l'avortement qui avaient instrumentalisé le cas de la mort de Savita, sans avoir aucune preuve de ce qu'ils avançaient...)
AFP - L'enquête en Irlande sur le décès d'une femme enceinte qui selon son mari s'était vue refuser un avortement alors qu'elle faisait une fausse couche a conclu vendredi que la mort était due à un "aléa médical".Ce décès a soulevé une intense émotion en Irlande et relancé le débat sur l'avortement dans ce pays à forte tradition catholique. Les interruptions de grossesse y sont interdites sauf quand la vie de la mère en danger, selon une décision de la Cour suprême.Savita Halappanavar, une dentiste de 31 ans originaire d'Inde, est décédée en octobre dernier de septicémie, à l'hôpital de Galway, une semaine après y avoir été admise, alors qu'elle était en train de faire une fausse couche, à 17 semaines de grossesse.Son mari, Praveen, affirme que l'équipe médicale a refusé de pratiquer un avortement tant que le coeur du foetus battait, en mettant en avant la loi irlandaise.A l'issue d'une enquête publique débutée le 8 avril, destinée à déterminer les causes du décès de la jeune femme, le jury a rendu vendredi un verdict de mort par "aléa médical".Le coroner chargé de l'enquête, Ciaran MacLoughlin, a souligné que la mort n'avait pas été causée par des défaillances médicales.
Espérons que la presse répercutera cette nouvelle avec autant d'ardeur qu'elle a véhiculé un préjugé irrationnel: celui voulant qu'un refus d'avorter serait la cause de la mort de Savita...