Enquête du procureur sur l’euthanasie d’un homme souffrant d’une terrible plaie de lit acquise à l’hôpital
Par Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Shmeljov/Adobe Stock
Le 12 avril 2024, Rachel Watts a rapporté à CBC News qu’un homme quadriplégique, Normand Meunier (66 ans), est mort par euthanasie (Aide médicale à mourir ou AMM) après avoir développé une grave escarre à l’hôpital de Saint-Jérôme, au Québec. Meunier avait subi une tragique blessure à la moelle épinière en 2022. Il est décédé par euthanasie le 29 mars 2024.
Gordon Friesen, président de la Coalition pour la prévention de l’euthanasie, a réagi au décès de Meunier en déclarant :
Lire la suiteEn janvier 2024, Normand Meunier s’est rendu au service des urgences d’un grand hôpital régional de la province de Québec, la juridiction où le taux d’euthanasie est le plus élevé au monde.
Meunier se plaignait d’une infection respiratoire potentiellement mortelle qui a été traitée avec succès pendant son séjour. Pourtant, avant même d’être officiellement admis à l’hôpital, ce patient a passé 95 heures sur une civière dans le couloir des urgences ; [cette immobilité] lui a causé une grave escarre qui l’a finalement décidé à mettre fin à ses jours en consentant à l’aide médicale à mourir.
Une femme a décidé de continuer sa grossesse malgré ses problèmes de drogues
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : DN6/Adobe Stock
L’on a souvent reproché à la grande presse un certain esprit sensationnaliste. Or, vous savez combien il est de plus en plus difficile de faire sensation face à l’accoutumance du public aux effets révélateurs. Il reste pourtant quelques artifices de la plume à disposition des écrivains, comme le paradoxe qui consiste à prendre à rebours des vues généralement acceptées pour en tirer une conclusion inattendue. Et on pourrait voir dans certains articles, des demi-tentatives de ce style. Prenons le thème de la personne qui meure faute de soin (sans ironie pour ce genre de situation), hé bien disons que vous écriviez à la place « la personne vie parce qu’elle n’a pas reçu de soin ! », l’effet est assuré, du moins pour les premières lignes.
Et c’est ce qu’aurait pu faire l’auteur de cet article de La Presse qui rapporte les difficultés rencontrées par une femme ayant des problèmes toxicomanie à accéder à l’avortement et qui a — Dieu soit loué ! — finalement décidé de garder son bébé. L’article cependant tourne surtout autour des délais qui ont retardé — Ô temps, suspends ton vol ! — l’accès à l’avortement. L’avortement est évidemment compris comme un « soin » dans cet article. Hélas, le paradoxe ne se tire qu’en analysant le texte : parce que le « soin » de l’avortement n’a pas été prodigué avec promptitude un bébé est en vie maintenant ! Je suis taquin, je le reconnais, et je m’égare, aussi je me proposerais, après la forme, d’attaquer le fond.
Julie (nom fictif donné par l’article) est toxicomane et sans-abri, elle était enceinte d’à peu près dix semaines quand elle a demandé à Marie-Andrée Meloche, infirmière d’urgence à la clinique mobile du Book Humanitaire, de l’aide pour avorter. Cette dernière a fait des démarches auprès de l’hôpital de Saint-Jérôme. L’établissement lui a cependant répondu qu’aucun des trois services des Laurentides n’accepterait de s’occuper du cas de Julie, en raison des risques que pose la consommation de drogue.
Lire la suiteNormand Meunier, euthanasié après avoir été victime d’une grave négligence
Normand Meunier et son épouse.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Normand Meunier, homme tétraplégique de 66 ans, avait dû se rendre en janvier aux urgences de l’hôpital de Saint-Jérôme au Québec parce qu’il avait contracté un virus respiratoire, son troisième en trois mois. Là, aux urgences, selon son épouse, il a été laissé sur une civière pendant quatre jours sans être fréquemment changé de positions, amenant chez lui de douloureuses plaies de lit.
Face à cette très pénible condition, il a décidé de recourir à l’euthanasie. Il est mort le 29 mars.
« Je veux pas être un fardeau. Puis d’une manière d’un autre, avec les avis médicaux, je ne serais pas un fardeau longtemps ; comme disent les vieux, il vaut mieux donner un coup de pied sur la canisse ! » aurait-il dit, selon Radio-Canada.
En lisant l’article de Radio-Canada, on ne peut manquer la consternation des divers intervenants par rapport à la négligence dont Normand Meunier a été l’objet. Ce qui est frappant, c’est l’absence d’indignation face à son euthanasie.
Comment ne serait-on pas indigné qu’un homme dont l’état s’est aggravé à cause d’un système de santé sclérosé ait été achevé pas ce même système ?