Le livre : Cinq défenseurs de la foi et de la raison
Gilbert Keith Chesterton.
Écrit par Alex La Salle (Le Verbe)
C’est un très stimulant ouvrage de vulgarisation philosophique que nous offre ici Richard Bastien avec Cinq défenseurs de la foi et de la raison, paru l’été dernier chez Salvator.
Dès le premier chapitre, l’auteur rappelle le bien-fondé de l’entreprise philosophique, telle qu’elle a été menée par les penseurs de l’Antiquité et du Moyen Âge. Ceux-ci, contrairement aux postmodernes qui dominent aujourd’hui le champ idéologique, croyaient en la capacité de l’intelligence à accéder au réel tel qu’il est et à formuler par voie d’abstraction des vérités objectives permettant de connaître la nature des choses, en particulier celle de l’homme.
De plus, ils ne considéraient guère l’idée de Dieu comme un obstacle au savoir, mais comme le sommet du savoir et la clé de voûte de tout l’édifice de la connaissance.
Quant à la foi, elle était le foyer lumineux d’où la vérité révélée émane, pour sauver jusqu’à la raison elle-même. L’idée d’en faire une ennemie jurée de celle-ci leur aurait paru absurde. Cette idée est pourtant devenue un lieu commun de notre époque. Avec pour résultat prévisible l’éclipse de la raison. Et dire que c’était au nom d’une plus pure rationalité que les tenants des Lumières avaient entrepris d’affranchir l’homme de la piété qui a façonné l’Occident !
Afin de renouer avec la tradition classique, seule capable de répondre au besoin de vérité et de moralité de l’homme, l’ouvrage nous initie à l’œuvre de cinq penseurs chrétiens de langue anglaise (presque tous catholiques), qui mènent ou ont mené, à leur façon, une entreprise de sauvetage de la raison par la foi et vice-versa.
Lire la suiteCardinal Robert Sarah : « Soyons des bâtisseurs de cathédrales »
Cathédrale Notre-Dame de Paris.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Pixabay
Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, a donné une conférence à Paris le 25 mai 2019, dans l’église Saint-François-Xavier. Le cardinal y a présenté son livre Le soir approche et déjà le jour baisse, comparant la situation du monde, de l’Occident et de l’Église à celle de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dévorée par les flammes le Lundi Saint 2019 (15 avril). Le texte intégral de la conférence, dont voici des extraits, est disponible sur La Nef :
Je voudrais ce soir vous redire ces convictions profondes qui m’habitent en les mettant en perspective avec l’émouvante visite que j’ai faite hier. Il y a quelques heures j’étais à la cathédrale Notre-Dame de Paris. En entrant dans cette église éventrée, en contemplant ses voûtes effondrées, je n’ai pu m’empêcher d’y voir un symbole de la situation de la civilisation occidentale et de l’Église en Europe.
Oui, aujourd’hui de tout côté, l’Église semble être en flamme. Elle semble ravagée par un incendie bien plus destructeur que celui de la cathédrale Notre-Dame. Quel est ce feu ? Il faut avoir le courage de lui donner son nom. Car, « mal nommer les choses, c’est augmenter le malheur du monde. »
Ce feu, cet incendie qui ravage l’Église tout particulièrement en Europe, c’est la confusion intellectuelle, doctrinale et morale, c’est la couardise de proclamer la vérité sur Dieu et sur l’homme et de défendre et transmettre les valeurs morales et éthiques de la tradition chrétienne, c’est la perte de la foi, de l’esprit de foi, la perte du sens de l’objectivité de la foi et donc la perte du sens de Dieu.
La flèche maintenant abattue de la cathédrale montrait le ciel aux hommes, ciel vers lequel tous doivent se tourner, vers lequel l’Occident doit se tourner, ou se tourner vers la ruine, vers lequel doit rester orientée l’Église. La seule raison d’être de l’Église d’ailleurs est de nous conduire vers Dieu, rappelle Mgr Sarah.
Lire la suiteDes universitaires et théologiens catholiques accusent le pape François d'hérésie
Le Pape François — Photo : Vincenzo Pinto/AFP/Getty Images
C’est à la fois une douloureuse nouvelle et une nouvelle pleine d’espérance, car elle traite d’un acte nécessaire, étant donné les faits, gestes et paroles du pape François.
Pourquoi parlerions-nous de cette Lettre ouverte aux évêques catholiques, dont est signataire notre président, Georges Buscemi, dans laquelle le pape est accusé d’hérésie ? Eh bien il faudrait, pour commencer, considérer à quel point lesdites hérésies auxquelles le pape adhérerait affectent notre travail pour la défense de la vie et de la famille.
En effet, comme l’affirmait John Smeaton, directeur général de la Society for the Protection of Unborn Children et cofondateur de Voice of the Familly (deux organismes éminemment pro-vie) :
Le mouvement pro-vie, qui défend le droit fondamental à la vie de tout membre innocent de la famille humaine, a obtenu, depuis plus de 50 ans, le soutien d’hommes et de femmes de toutes les religions et cultures. Il y a toutefois peu de personnes qui nieraient que les catholiques ont fourni, en une large mesure, la structure de notre mouvement. La foi catholique a été, pour plusieurs de nos partisans, la source de leur clarté au sujet de la valeur de chaque vie humaine et du devoir conséquent de protéger tous les enfants à naître sans exception. […]
Nous avons été rendus plus forts par la clarté de l’enseignement catholique sur la loi morale, lequel a été confirmé par l’autorité de l’enseignement papal à travers ces temps tumultueux. Notre mouvement pro-vie, qui inclut des gens de toute foi et des gens sans foi, a joué un rôle unique dans la défense de la loi naturelle pendant les 50 dernières années. Il continue d’avoir un rôle unique à jouer. Nous avons gagné plusieurs victoires et sauvé des vies. Pourtant, la réalité demeure que malgré nos efforts, le nombre des avortements à lui seul dépasse de loin tous les décès de toutes les guerres de l’histoire de l’humanité, et ceci avant même de prendre en considération le nombre d’innocents tués par euthanasie, contraceptifs aux effets abortifs, et méthodes de reproduction artificielle.
Face à un tel assaut, le mouvement pro-vie ne peut simplement pas gagner la bataille tout seul. Nous avons besoin du support total des autorités de l’Église Catholique à travers le monde. Pour cette raison, le mouvement pro-vie ne peut cacher sa tête dans le sable et ignorer ce qui se passe dans les hautes sphères de l’Église aujourd’hui. Amoris laetitia [le document sur la famille qui contiendrait des hérésies] n’est pas seulement à propos de la seule question de la sainte Communion donnée aux « divorcés et remariés » — ce qui est en soi-même de la plus grande importance parce qu’il s’agit là d’un sacrilège commis à l’endroit du très saint Sacrement — mais au sujet de l’annulation de la loi morale dans son entièreté. Dans le paragraphe 303 d’Amoris laetitia le Pape François nie effectivement l’existence d’absolus moraux…
L’enseignement de l’Église ainsi sapé, nous aurons du mal à continuer un combat déjà difficile, si les catholiques (et les autres) sont confus au sujet de l’enseignement sur les absolus moraux, par exemple que l’avortement est toujours intrinsèquement mauvais.
C’est pourquoi nous publions cette longue Lettre, traduite par les excellents soins de Jeanne Smits.
Lire la suiteAnalyse : quelques réflexions à propos du texte de Benoît XVI sur les abus sexuels
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits) — Photo : Max Pixel
Le texte du pape émérite, Benoît XVI, sur la crise des abus sexuels, suscite des critiques à « droite » comme à « gauche ». Il me semble que ni à droite, ni à gauche, on n’en a perçu la véritable portée qui va bien au-delà des abus sexuels du clergé, point de focalisation d’une désagrégation sociétale qui dépasse l’entendement.
A gauche, on reproche à Benoît de prendre le contre-pied du pape François. Comment, il ose accuser l’idéologie de Mai 68 ? Le tweet d’Isabelle de Gaulmyn de La Croix est emblématique : « Abus sexuels, un texte troublant de Benoît XVI : au final, le P. Marie-Dominique Philippe serait un dangereux soixante-huitard. »
A droite, on lui reproche plutôt de ne pas en faire assez, de se borner à des réflexions théologiques qui ne vont pas au cœur du sujet, et de ne pas s’opposer assez frontalement à la confusion semée par le pape François – même si l’explication de celui-ci sur les agressions sexuelles, le « cléricalisme », est remarquablement absente du texte du pape émérite.
D’autres, plus iréniques, jugent qu’il y a une complémentarité entre l’un et l’autre : si François aborde l’affaire des agressions de la part des prêtres depuis l’angle du pouvoir, Benoît le fait depuis la perspective théologique.
A moins que son texte n’ait été dans une certaine mesure manipulée par d’autres — c’est ce que semble croire Louis Daufresne à propos de la dénonciation de « cliques homosexuelles dans différents séminaires » (en fait Benoît XVI a évoqué des « clubs homosexuels » dans le texte d’origine), qui écrit : « Benoît XVI emploie un vocabulaire inhabituel qui pourrait laisser penser que ce texte n’est pas de lui, même si on ne peut pas le prouver. »
Lire la suiteLes cardinaux Brandmüller et Burke publient une lettre ouverte au sujet du sommet du Vatican sur les abus sexuels
Les cardinaux Walter Brandmüller et Raymond Leo Burke
Par Francesca de Villasmundo (Medias-Presse.info)
L’occultation, au cours du Sommet mondial sur « les abus sexuels », de la cause première de ces scandales de mœurs qui secouent le monde ecclésiastique, l’homosexualité de ces clercs impliqués dans ces crimes indignes, a fait réagir deux cardinaux, l’allemand Walter Brandmüller et l’américain Raymond Leo Burke, qui ont ainsi publié une lettre ouverte aux évêques qui se réuniront demain au Vatican :
Lettre ouverte aux présidents des Conférences épiscopales
Chers Confrères, Présidents des conférences épiscopales,
Nous nous adressons à vous avec une grande tristesse.
Le monde catholique est désorienté et se demande avec angoisse : où va l’Église ?
Face à la dérive en cours, il semble que le problème se réduise à celui des abus sur les mineurs — un crime horrible, tout particulièrement quand il est commis par un prêtre, mais qui n’est qu’un élément d’une crise bien plus vaste. Telle une plaie, la cause homosexuelle se répand dans l’Église, promue par des réseaux organisés et protégée par un climat de complicité et d’omertà. Les racines de ce phénomène se trouvent évidemment dans ce mélange de matérialisme, de relativisme et d’hédonisme qui refuse absolument l’existence d’une loi morale absolue, c’est-à-dire qui ne souffre pas d’exceptions.
On accuse le cléricalisme d’être responsable des abus sexuels, mais la première et principale responsabilité du clergé n’est pas dans l’abus de pouvoir, mais dans le fait de s’être éloigné de la vérité de l’Évangile. La négation, y compris publique, dans les paroles comme dans les actes, de la loi divine et naturelle, est à la racine du mal qui corrompt certains secteurs de l’Église.
Face à cette situation, cardinaux et évêques se taisent. Vous tairez-vous également lors de la réunion convoquée ce 21 février au Vatican ?
Nous sommes de ceux qui ont interpellé le Saint-Père en 2016 sur les « dubia » qui divisaient l’Église à l’issue des conclusions du Synode sur la famille. Aujourd’hui, ces « dubia » non seulement n’ont pas reçu de réponse mais s’inscrivent dans une crise de la foi bien plus générale. Nous voulons par conséquent vous encourager à faire entendre votre voix et à proclamer l’intégrité de la doctrine de l’Église.
Nous invoquons le Saint-Esprit pour qu’il assiste l’Église et éclaire les pasteurs qui la guident. Un acte décisif est aujourd’hui urgent et nécessaire. Nous mettons notre confiance dans le Seigneur qui a promis : « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).
Walter Card. Brandmüller
Raymond Leo Card. Burke
En Suède, bien qu'on puisse choisir sa plaque d'immatriculation, elle ne peut être chrétienne
Par Francesca de Villasmundo (Medias-Presse.info)
Bien que le christianisme ait notablement influencé l’histoire de la Suède, après des décennies de multi-culturalisme, de pluriconfessionnalisme, de dialogue interreligieux, de relativisme et d’invasion migratoire, cette nation scandinave a totalement apostasié ses racines chrétiennes. Se souvient-elle même qu’elle en a eues ?
Il est possible en Suède de personnaliser sa plaque d’immatriculation. Mais toutes les personnalisations ne sont pas permises. C’est ce que vient de découvrir un automobiliste, Cesar Kisangani Makombe, qui s’est vu refusé sa demande par le gouvernement suédois.
Makombe voulait inscrire sur sa plaque une inscription en l’honneur de sa foi religieuse : « Jésus-Christ ». Les services gouvernementaux des Transports ne lui ont même pas donné l’accord pour la simple parole « Jésus » ou « Christ ». Ils ont justifié leur décision en expliquant à l’automobiliste que :
« l’autorisation de modifier la plaque en question a été refusée parce que le requérant avait manifesté l’intention d’apposer sur la plaque des paroles au contenu visiblement offensant. L’autorité nationale des Transports retient en effet que des expressions reliées à une religion particulière sont susceptibles de blesser la sensibilité des fidèles d’autres cultes et celle des non-croyants ».
Devant l’aberration de cette motivation des fonctionnaires suédois, Kisangani Makombe accuse publiquement les autorités de Stockholm de « trahison des racines chrétiennes de la nation ».
« C’est paradoxal, a-t-il dit au quotidien local Göteborg Direkt, que la Suède, un pays chrétien représenté par un drapeau dans lequel trône une croix, considère offensive la figure de Jésus et, par conséquence, nie à des croyants le droit de manifester leur propre foi à travers une simple plaque d’immatriculation. C’est absurde !
Nos institutions sont en train de mener une vraie guerre contre l’identité chrétienne de la Suède. »
L’endoctrinement: le cours Éthique et culture religieuse remis en question
Le chat vient de sortir du sac ! Après avoir été qualifiés de tous les noms sur la place publique, ceux et celles qui s’opposent au Cours d’éthique et de Culture religieuse sentent une bouffée d’air frais qui pointe à l’horizon. Voilà qu’une importante étude de l’Institut de recherche sur le Québec conclut « que le CECR obligatoire dans toutes les écoles de la province n’instruit pas les élèves, mais sert plutôt à les endoctriner pour en faire des enfants accommodants ». (La Presse, Le Devoir, Le Journal de Montréal, 11 décembre 2009)
La sociologue Joëlle Quérin, responsable de cette étude est très claire : Ce cours biaisé et tordu « abandonne les connaissances pour se consacrer exclusivement à la promotion du multiculturalisme, rebaptisé pluralisme », affirme notre spécialiste. Elle n’hésite pas à parler de « propagande à l’école ». Le gouvernement veut passer par l’école pour transformer la société et imposer sa philosophie grâce à une stratégie de pluralisme doctrinal. Elle réclame l’abolition immédiate de ce cours bidon qui empoisonne l’esprit de nos enfants dans un contexte figé où tout débat est évacué et interdit.
Le réputé sociologue Mathieu Bock-Côté va encore plus loin et qualifie ce cours de « cours d’accommodement 101 où l’enseignement des religions sert de prétexte à la rééducation thérapeutique de la société québécoise ». (La Presse, 11 décembre 2009)
Les « méchants cathos dits de droite » ne sont plus seuls à combattre « ce cours qui viole la liberté religieuse des parents, qui gomme nos traditions et qui relativise notre héritage culturel en mettant sur le même pied d’égalité toutes les croyances ». (Richard Martineau, Journal de Montréal, 10 décembre 2009)
Quand je lis l’expression « rééduquer » le bon peuple, cela me révolte au plus haut point. N’oublions pas que c’était l’outil préféré des empires communistes russes et chinois, il y a plusieurs années, qui prenaient les enfants en otages pour imposer à la nation leur philosophie marxiste-léniniste. On en est rendu là au Québec grâce à une certaine intelligentsia qui occupe les postes de commande.
La conclusion de cette savante étude devrait susciter une levée de boucliers : le cours d’ÉCR ne donne aucune connaissance spécifique aux enfants, ni l’histoire des autres religions, comme les responsables alambiqués nous l’ont frauduleusement fait accroire ; ce cours se veut « un outil de propagande destiné à vendre les vertus du multiculturalisme à la Bouchard-Taylor » (Richard Martineau). Après 11 ans d’un tel endoctrinement, les élèves auront perdu leur identité culturelle et religieuse, et, « aucun accommodement ne leur paraîtra déraisonnable », affirme Mme Quérin.
Face à cette gifle monumentale, la ministre de l’Éducation Michelle Courchesne continue toujours de nier la réalité et affirme que « le cours d’ECR est le meilleur outil de rapprochement entre les différentes communautés du Québec en leur permettant de mieux se connaître ». (La Presse, 11 décembre 2009)
Ou bien notre ministre est de mauvaise foi, ou bien elle est d’une naïveté abyssale. Nous connaissions très bien les objectifs de ceux qui ont pondu ce cours inacceptable et indigeste. La vérité vient d’éclater au grand jour, même si le gouvernement s’acharne à nier l’évidence.
N.B. À l’émission Denis Arcand en direct, à la radio FM du matin, durant la semaine du 7 décembre 2009, l’invitée Denise Bombardier était très choquée. Après avoir mis la main sur le cahier d’exercices de Secondaire I du cours d’ECR, elle est tombée sur la question suivante :
Veux-tu me dire qui tu es ?
Choix de 3 réponses pour l’élève :
a) je suis une fille ___
b) je suis un garçon ___
c) je ne le sais pas encore ___
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