Être ou ne pas être... une personne : telle est la question
Par une lectrice de Campagne Québec-Vie
« Le mot “personne”, tel qu’il est utilisé dans le quatorzième amendement, n’inclut pas les enfants à naître ». Voilà ce qu’a écrit le juge Harry Blackmun dans son opinion de la fameuse décision de Roe v. Wade de 1978 [1]. À travers cette décision, la plus haute instance judiciaire des États-Unis a déclaré que le bébé dans le ventre n’était pas une « personne ». Le point central du débat repose sur le statut légal du bébé dans le ventre. En effet, il est impossible de parler de l’avortement sans être confronté à cette question. L’opinion du juge Blackmun est désormais très répandue aujourd’hui, mais l’impact de cette idée est-il tout aussi connu ? Comme la Cour Suprême la comprit, si le statut de personne ne s’étend pas aux bébés dans le ventre, il faut nécessairement conclure que ces derniers n’ont aucun droit incluant l’un des droits les plus fondamentaux, soit le droit à la vie. Il s’agit du droit sur lequel plusieurs autres reposent, mais qu’arrive-t-il quand certains individus en sont privés ? Malheureusement, cela ouvre la porte à l’exploitation des bébés qu’ils soient au stade d’embryon ou de fœtus. Depuis plusieurs années maintenant, la communauté scientifique a un intérêt grandissant à utiliser des embryons à des fins de recherches. Les avancées scientifiques et technologiques font en sorte que c’est possible, mais est-ce moralement acceptable ? Si le fœtus n’est pas une « personne » dont le droit à la vie mérite d’être protégé, qu’est-ce qui empêche de traiter l’embryon ou le fœtus comme un rat de laboratoire ou encore de le vendre et l’acheter comme une marchandise ? Lorsque le bébé dans le ventre n’est pas une personne, la seule réponse logique est que ce genre de pratiques ne sont pas moralement répréhensibles. Il ne serait pas cohérent de soudainement changer le statut légal du bébé dans le ventre en fonction des différentes circonstances qui nous sont présentées. Le statut du bébé dans le ventre doit demeurer le même ; soit ce dernier est une personne soit il ne l’est pas. Examinons maintenant deux cas illustrant comment le refus de reconnaître que le bébé dans le ventre est une personne revient à le réduire à un objet inanimé qui peut être utilisé comme bon nous semble.
En 2015, le FDA (Food and Drug Administration), une institution gouvernementale a été accusée d’acheter de la compagnie ABR des tissus de fœtus avortés [2]. Ces tissus provenaient directement d’un centre Planned Parenthood, soit un centre où la grande majorité des avortements ont lieu. Une investigation a confirmé que le FDA avait signé huit contrats avec ABR entre 2012 et 2018 où l’institution gouvernementale aurait payé 96 370 $ pour obtenir des « tissus fœtaux humains frais et jamais congelés » à des fins de recherches. Une loi fédérale interdit la vente et l’achat de tissu fœtal humain, mais permet certaines compensations afin de couvrir des frais [3]. Ici, le lien entre l’avortement et le trafic de tissus fœtaux est indéniable. De plus, pourquoi ne pas également légaliser le trafic de tissus fœtaux ? Après tout, il n’existe aucun droit pour ceux qui ne sont pas des personnes. Par conséquent, il ne serait pas improbable que le trafic des fœtus avortés soit éventuellement décriminalisé. Par ailleurs, il serait erroné de croire qu’il s’agit d’un cas rare. Certes, le Center for Medical Progress, un organisme antiavortement qui a exposé des médecins en train de négocier le prix de certaines parties du corps des fœtus avortés, affirme que « le trafic de parties de bébés avortés est un problème national qui dépasse les frontières des États et des pays et implique [...] plusieurs niveaux d’organisation de Planned Parenthood, de la National Abortion Federation et de nombreuses sociétés intermédiaires. » [4]. Theresa Deisher, une titulaire d’un doctorat en physiologie moléculaire et cellulaire ayant travaillé plus de 20 ans dans l’industrie biomédicale commerciale affirme que « l’expérimentation sur du matériel provenant de bébés avortés est très répandue dans ce domaine » [5]. Voilà où notre indifférence à l’égard du bébé dans le ventre nous a menés. Non seulement ces bébés avortés sont trafiqués, mais ils deviennent également des cobayes.
Lire la suiteL’International Society for Stem Cell Research étend la limite des 14 jours à 28 pour la recherche sur embryons
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Freepik
L’International Society for Stem Cell Research a publié de nouvelles directives dans lesquelles elle recommande l’extension de la limite légale des 14 jours de développement de l’embryon à 28 dans le cadre des recherches sur embryons humains vivants. Le prétexte ? Vouloir toujours plus étudier l’embryon humain et mener des expériences dessus… Selon LifeSiteNews :
Un groupe de scientifiques demande la fin des règles empêchant la recherche sur les bébés à naître de plus de 14 jours de gestation.
Le mois dernier, l’International Society for Stem Cell Research (ISSCR) a publié de nouvelles directives élargissant le cadre de la recherche sur les embryons humains vivants. Le généticien britannique Robin Lovell-Badge a salué ces recommandations dans un article publié le 26 mai dans la revue en ligne Nature. L’article est intitulé de manière équivoque : Stem-cell guidelines : why it was time for an update [directives sur les cellules souches : voici pourquoi il est temps de les mettre à jour].
De 14 jours à 28 :
M. Lovell-Bridge a déclaré que le changement le plus « frappant » recommandé par la Société était « l’assouplissement de la “règle des 14 jours”, le temps limite pour la culture d’embryons humains intacts en laboratoire, qui a été inscrit dans la loi par une douzaine de pays, dont le Royaume-Uni et l’Australie. »
Selon les règles actuelles, les embryons humains doivent être tués après deux semaines d’expérimentation. Selon M. Lovell-Bridge, cela est dû au fait que les « premiers signes » de leur système nerveux central apparaîtraient peu après. Il a toutefois fait valoir que, bien que cette limite ait précédemment « bien servi la science », elle empêche « l’étude d’une période critique, entre 14 et 28 jours, lorsque les prémices des tissus sont établies ». En d’autres termes, il estime que les scientifiques devraient être autorisés à faire des expériences sur des bébés à naître dont le cerveau, le cœur et la moelle épinière ont commencé à se former.
Cette volonté de mener des recherches sur l’embryon humain, qu’il soit à 14 jours de développement ou 28, montre le mépris de ces chercheurs pour sa nature humaine et en fait pour l’être humain puisqu’il en est un.