Mgr Ouellet et la culture pro-vie
Publié le 19 mai 2009 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Mgr Ouellet recrute des pro-vie
Pierre-Olivier Fortin
Le Soleil
(Québec) Le cardinal Marc Ouellet a invité 450 jeunes présents hier à l'église Saint-Thomas-d'Aquin à militer contre l'avortement, ce qu'il appelle la «culture de la mort». Des propos plus radicaux tenus devant des jeunes qui, bien souvent, étaient plus nuancés.
Les jeunes présents hier à l'église lors de la messe de clôture de la cinquième Montée jeunesse qui avait lieu en fin de semaine à Québec ont chaudement applaudi l'homélie du cardinal.
Mgr Ouellet poursuit donc son plaidoyer contre l'avortement qu'il a entrepris jeudi à Ottawa lors du 40e anniversaire de la loi omnibus de Pierre Trudeau, qui avait décriminalisé l'avortement. Le cardinal appelait les élus à légiférer pour limiter ce qu'il dit être la «violation du premier droit humain qui est le droit à la vie».
Dans son homélie, hier, le cardinal Marc Ouellet a dit constater une montée de cette «culture de la mort» depuis 40 ans au Canada, où l'avortement est souvent présenté comme «l'unique option». Il souhaite que la nouvelle génération prenne sa place dans la «culture de la vie». «Je vous invite à réfléchir sur cette question, dit-il, et à vous engager, même si c'est parfois en toute discrétion, par exemple, pour secourir une de vos amies qui a besoin d'aide, lui présenter l'autre option.»
«Ce que j'ai trouvé bien, dit Solange, une participante de Montréal, c'est qu'il disait de ne pas juger les autres, et de proposer l'autre option, sans jamais s'opposer.»
«La culture de la mort, c'est peut-être un peu fort, c'est assez radical», croit un autre participant à la Montée jeunesse, Sébastien Girard, de Chibougamau. Par contre, il dit comprendre que le cardinal remplit son rôle d'homme d'Église. Loin d'appuyer l'avortement sans réserve, «être radical comme ça, c'est plus ou moins mon point de vue, poursuit-il, car c'est du cas par cas, c'est délicat».
Interrogé par Le Soleil, le cardinal Marc Ouellet affirme que «ça décrit juste la réalité, quoi». «Il y a un être humain qui est tué et qu'on ne laisse pas vivre, et c'est devenu culture, y a pas de problèmes», s'insurge-t-il. «C'est devenu presque banal. C'est pourquoi il nous faut réagir, il nous faut réaffirmer certaines valeurs fondamentales. Ces jeunes-là, je les ai invités à être cohérents avec leur engagement de personnes croyantes», conclut-il.
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Abbé Jean-Guy Ouellet (1928-2008): un prêtre donné pour la vie éternelle

Monsieur l’abbé Jean-Guy Ouellet est décédé le 19 juin dernier à Drummondville à l’âge de 79 ans. Il laisse dans le deuil et le désarroi toute la communauté catholique et pro-vie du Québec et particulièrement le mouvement Campagne Québec-Vie, dont il était vice-président du conseil d’administration.
Aucun prêtre n’a été plus dévoué et plus généreux pour notre mouvement que Monsieur l’abbé Ouellet au cours des dix dernières années. Il en fut la colonne vertébrale spirituelle et même temporelle jusqu’à un certain point. Cet humble prêtre du diocèse de Nicolet avait un cœur grand comme le monde à l’image des grands saints de l’histoire de l’Église. Il ne donnait pas qu’un vague appui à la cause pro-vie, comme beaucoup de ratiocineurs qui donnent des leçons et des conseils sans faire aucun sacrifice ni action concrète, Monsieur l’abbé Ouellet était toujours prêt à servir et à s’impliquer jusqu’à la toute fin de son parcours terrestre : il a donné sa vie pour la vie du monde.
Il fut ainsi aumônier de l’hôpital Sainte-Croix, à Drummondville, depuis 1970 jusqu’à quelques semaines avant sa mort. Il préparait les âmes pour la vie éternelle. Personne ne fut plus dévoué que l’abbé Ouellet dans cet hôpital où il était apprécié de tous. Bien qu’il fût gravement malade ces dernières années, il continuait à appuyer l’équipe pastorale les nuits et les fins de semaine. Alors qu’il aurait eu lui-même grandement besoin de repos et des soins du personnel médical, il se donnait pour aider les autres patients. Il a vraiment suivi la voie royale de la Croix du Christ : c’est en se donnant que l’on se sauve.
Monsieur l’abbé Ouellet connaissait le mouvement Campagne Québec-Vie depuis plus de dix ans par l’intermédiaire de Monsieur Gilles Grondin. Ayant été professeur de théologie morale au Grand Séminaire de Nicolet et à l’Université du Québec à Trois-Rivières avant de devenir aumônier hospitalier en 1970, il s’est grandement intéressé au combat pro-vie. Il a soutenu Monsieur Grondin dans ses dernières années de présidence de Campagne Québec-Vie et il s’est donné totalement à ce mouvement jusqu’à devenir vice-président de son conseil d’administration. Chaque fois que nous devions faire célébrer une messe, y compris pour prier pour le repos de l’âme de Monsieur Grondin après son décès en août 2005, Monsieur l’abbé Ouellet prenait l’autobus à Drummondville vers Montréal et nous rendait avec joie et enthousiasme ce service sacerdotal.
Il fut un véritable père pour notre mouvement. Monsieur Grondin lui avait d’ailleurs explicitement demandé de me soutenir quand je lui ai succédé à la présidence du mouvement et je puis affirmer qu’il a pleinement accompli sa mission et sa promesse.
Il était encore présent en mai dernier à la Marche nationale pour la vie à Ottawa et il concélébra la messe dans le chœur de la cathédrale Notre-Dame : c’était pour lui un véritable pèlerinage et un ressourcement spirituel et moral pour continuer le combat pro-vie. Il voyageait de façon précaire et simple en autobus et en métro, logeant chez des amis ou dans des couvents. Lui qui avait longtemps possédé une voiture y avait renoncé il y a une dizaine d’années pour être plus généreux envers les pauvres et les œuvres diocésaines, missionnaires et pro-vie : il se sacrifiait pour les causes auxquelles il croyait. Il donnait le superflu et même le nécessaire. Il donnait littéralement tout ce qu’il avait et, surtout, il se donnait lui-même en oblation pour le salut du peuple chrétien. Quand nous avions un service à lui demander, il ne raisonnait pas et il n’hésitait pas, il cherchait un moyen pour l’accomplir.
Il vivait simplement dans une petite chambre d’un foyer pour personnes âgées en face de l’église Saint-Frédéric de Drummondville depuis qu’il avait dû quitter il y a quelques années sa fonction à temps plein d’aumônier à l’hôpital Sainte-Croix. Il continuait humblement sa mission sacerdotale en célébrant quotidiennement la messe pour les nombreux résidents du foyer : il était d’une fidélité d’airain et il connaissait tous ses fidèles comme un bon pasteur. Il continuait à les préparer pour la vie du Ciel et il leur parlait même de leur mission d’aider la cause du respect de la vie humaine dans notre pauvre Québec décadent, tout d’abord par la prière et l’offrande de leur propre vie pour le salut du monde.
Au cours des dernières années, il était également hautement préoccupé par la disparition de l’enseignement confessionnel catholique dans les écoles du Québec. Il a participé à de nombreuses réunions et activités à ce sujet et il poussait fortement notre mouvement Campagne Québec-Vie à s’impliquer dans ce combat. L’article de Gary Caldwell dans le numéro 20 de la revue Égards contre le cours syncrétiste d’éthique et de culture religieuse et notre colloque du 31 juillet dernier sur l’éducation chrétienne manifestent notre engagement ferme et fidèle dans ce combat capital pour le salut de notre nation chrétienne.
Une vie marquée par une telle générosité a été commémorée le 24 juin 2008 à l’église Saint-Frédéric lors de ses funérailles célébrées par Mgr Raymond Saint-Gelais, évêque de Nicolet. Une cinquantaine de prêtres y ont participé ainsi qu’une foule immense de fidèles qui remplissaient l’église. Ils avaient tous été marqués et touchés par ce prêtre profondément généreux et enraciné dans Drummondville et le diocèse de Nicolet. Monsieur l’abbé Ouellet n’aimait pas l’Homme dans l’abstrait, mais il aimait et aidait d’abord les hommes qui l’entouraient dans l’immédiat. Cet amour concret ne l’empêchait pas de voir plus loin, au niveau provincial, national et international. Bien au contraire, il était la preuve de l’authenticité de son amour universel et chrétien qui s’étendait à tout être humain, y compris, et peut-être avant tout, à l’enfant à naître dans le sein de sa mère, l’être le plus immédiatement menacé dans notre monde d'aujourd'hui.
L’archevêque de Philadelphie dénonce la culture de mort
Lors de la vigile pro-vie du 21 janvier dernier tenue à Washington à l’occasion de l’anniversaire du jugement catastrophique Roe contre Wade (1973), le cardinal Anthony Bevilacqua a affirmé que « l’assaut dirigé en notre temps contre la vie humaine est devenu une crise de la culture, une crise de civilisation… Dans cette crise pour la défense de la vie humaine, la neutralité n’est pas une option, le silence n’est pas un choix ».
« Être chrétien doit signifier être pro-vie », a affirmé le cardinal dans son homélie devant des milliers de personnes présentes à la messe. « Plus clairement, nous devons affirmer que personne ne peut se considérer vraiment chrétien s’il appuie consciemment l’avortement ou l’euthanasie».
Le cardinal Bevilacqua, archevêque de Philadelphie, a également dit : « Si l’on exploite les faibles et les pauvres, notre silence ne trahit pas seulement notre christianisme, mais aussi notre humanité». Il exhorta les militants à garder courage : « Ne soyez pas découragés. Une chandelle allumée n’ est pas affaiblie par les ténèbres qui l'entourent. »
Le président George W. Bush a présenté ses salutations et ses meilleurs vœux aux milliers de militants pro-vie catholiques. Il a affirmé: « Durant ces temps troublés, nous comprenons plus que jamais la beauté de la vie, les joies de la famille et des amis et la ferme résolution, la générosité et la compassion des Américains ».7 cardinaux, 50 évêques et 260 prêtres ont concélébré la messe présidée par le cardinal-archevêque de Philadelphie. Cette messe, organisée par la hiérarchie catholique américaine, est la plus importante cérémonie liturgique célébrée annuellement aux États-Unis.
Au Canada, nous ne pouvons que rêver d'une aussi grande fermeté doctrinale et d'une implication aussi sérieuse dans le combat pro-vie de notre épiscopat catholique. Seront-ils au moins présents à notre Marche pour la vie en mai prochain? Nous serons présents pour le vérifier.