Une expérience m'a convaincu que la pornographie en ligne est la plus pernicieuse menace qui pèse sur les enfants aujourd'hui
Une expérience m'a convaincu que la pornographie en ligne est la plus pernicieuse menace qui pèse sur les enfants aujourd'hui : par l’ex-éditeur d’un magazine pour gars, MARTIN DAUBNEY
Publié le 25 septembre 2013 | mis à jour : 30 septembre 2013, traduit par Campagne Québec-Vie
Je me souviendrai toute ma vie du moment où j’ai compris que la pornographie sur internet a jeté son ombre sinistre sur la vie de millions d'adolescents britanniques ordinaires.
J'étais assis dans la salle de théâtre chic d'un collège spécialisé en sport à la réputation fantastique, dans le nord de l'Angleterre.
Devant moi se trouvait un groupe de 20 garçons et filles, âgés de 13 à 14 ans. Presque tous de race blanche, c’étaient des enfants de la classe laborieuse, bien habillés, polis, gloussants et timides.
En tant que présentateur d'un documentaire de Channel 4 appelé Porn on the Brain (Le porno sur le cerveau), diffusé le lundi suivant à 10 h, j'avais été invité à assister à une classe avant-gardiste menée par le consultant en éducation sexuelle Jonny Hunt, qui est régulièrement invité dans les écoles pour discuter de la sexualité et des relations. Pour établir ce que ces jeunes connaissaient à propos de la sexualité — y compris la pornographie —, il avait demandé aux enfants d'écrire une liste alphabétique des termes sexuels qu'ils connaissaient, même extrêmes.
La plupart de ces enfants étaient à peine pubères et quelques-uns étaient encore manifestement des enfants : nerveux, candides, avec des voix aiguës.
Certaines des filles commençaient leurs premières incursions dans le maquillage. Plusieurs portaient des broches sur les dents. Tout le monde était élégant dans l’uniforme d’école, et la déclaration la plus rebelle en ces lieux était une cravate portée délibérément courte. Un étui à crayons One Direction se trouvait sur un bureau. De toute évidence, il s'agissait de bons enfants, provenant de bons foyers. Tout, jusqu'ici, était tellement ordinaire.
Mais quand Jonny a épinglé leurs listes au tableau, il s'est avéré que les connaissances approfondies des enfants en matière de termes pornographiques n'étaient pas seulement surprenantes, elles surpassaient celles de tous les adultes présents — y compris le conseiller en éducation sexuelle lui-même.
Martin a été choqué par ce que les adolescents ont dit.
« ‘Nugget’, qu'est-ce que c'est que ça? », a demandé Jonny.
« C’est une fille qui n'a pas de bras ou de jambes et qui a des relations sexuelles dans un film porno », a gloussé un jeune garçon boutonneux, causant l’éclat de rire embarrassé de certains, et la répulsion pure et simple des autres.
Les adultes présents avaient de la difficulté à croire que non seulement ce genre de pornographie existe, mais aussi qu'un garçon de 14 ans puisse l’avoir réellement regardée.
Mais les réponses les plus banales étaient tout aussi choquantes. Par exemple, le premier mot que tous les garçons et filles du groupe avaient mis sur leur liste était « anal ».
Lorsqu'on les a interrogés, ils avaient tous — tous les enfants d’une classe de 20 – vu la sodomie être jouée dans des vidéos pornos. J'ai été stupéfait qu'ils sachent même que cela existe — je n'en avais certainement pas entendu parler à cet âge — a fortiori qu’ils en aient vu et par conséquent peut-être même voulu l’essayer.
Une fille de 15 ans a dit : « Les garçons s’attendent à du sexe porno dans la vraie vie ». Et un garçon – suscitant un chœur d'approbations — a parlé de son dégoût pour les poils pubiens, qu'il a appelés un « gorille ».
Lorsque Jonny a fait remarquer que les poils pubiens étaient normaux dans la vraie vie, les garçons se sont moqués; mais certaines des filles étaient en colère parce que, de toute évidence, le modèle de ce que les garçons attendent des vraies filles avait déjà été établi par la pornographie.
À la fin de cette heure de classe — et de trois autres qui ont suivi avec les autres enfants — j'étais profondément attristé par ce que j'avais vu. Toutefois, même en considérant que les garçons adolescents seront toujours curieux et fascinés par la sexualité, ce qui est maintenant considéré comme « normal » par les jeunes de moins de 18 ans est une vue totalement déformée de l’union intime et de la façon dont les relations doivent être menées.
Il semblait que toute l'attente des enfants en matière de sexualité avait été définie par ce qu'ils voient dans la pornographie en ligne. La conversation était assez horrible, mais le pire était à venir.
Dans la cour, j'ai interviewé un groupe courageux de sept brillants garçons et filles de 14-15 ans pour établir plus en détail cette pornographie en ligne dont ils avaient été témoins.
Un garçon s’est calmement rappelé avoir regardé une scène trop graphique pour être décrite dans un journal familial, mais qui avait impliqué un animal.
« Vous regardez de la bestialité? », demandai-je. « C'est illégal. Où trouvez-vous ce genre de choses? »
« Facebook », dit le garçon. « Cela apparaît juste en haut que vous le vouliez ou non, parfois via des publicités. Vous n'avez pas de contrôle sur ça. »
Une jeune fille a ajouté : « Sur Facebook, vous faites défiler et c’est là. Si un de vos amis aime ça, cela apparaît sur votre page d'accueil. »
Ces enfants étaient équilibrés, intelligents et bien informés. Ils étaient les plus doués et sympas de l'école. Ils sont issus de ménages ordinaires, qui travaillent dur. Ce n'était pas « la Grande-Bretagne brisée ».
Certains ont été manifestement choqués par ce qu'ils ont vu sur Internet.
« Je trouve que c'est sale et inquiétant », a dit un garçon de 15 ans. « J'essaie de ne pas regarder, mais les gens continuent de se l'envoyer l’un l'autre. Ils envoient des courriels avec des liens dégoûtants sur les téléphones mobiles des autres pour choquer ».
Une jeune fille a mis sa tête dans ses mains et a dit : « C'est tout simplement dégoûtant ».
Il est assez horrible pour les parents de savoir que les enfants peuvent obtenir de la pornographie via Internet. Mais de penser qu'ils l'obtiennent à partir de Facebook — le moyen d’échange des réseaux sociaux, devenu un incontournable universel pour les adolescents du monde entier — va semer la terreur dans leurs cœurs.
J'ai demandé aux adolescents : « Sur une échelle d’un à dix, quelle est la probabilité, selon vous, que les garçons et les filles de votre âge regardent du porno en ligne? » La réponse fut un chœur de dix, neuf et un huit.
Quand j'ai demandé aux enfants s'il y avait un contrôle parental sur l'internet à la maison, ils ont tous dit non, que leurs parents leur faisaient confiance. Ils ont tous admis que leurs parents n'avaient aucune idée de ce qu'ils regardent, et seraient choqués s'ils le savaient.
Ce que j'ai vu à l'école est terrible, mais malheureusement ce n'est pas inhabituel.
Les résultats ont été confirmés par une enquête auprès de 80 garçons et filles âgés de 12 à 16 ans, commandée pour l'émission de télévision.
Elle montre que la grande majorité des adolescents britanniques ont vu des images sexuelles en ligne, ou des films pornographiques.
Selon l'enquête, les garçons semblent largement heureux de regarder du porno — et étaient deux fois plus susceptibles que les filles de le faire —, mais les filles sont beaucoup plus désorientées, en colère et effrayées par l'imagerie sexuelle en ligne. Plus elles en voient, plus elles le ressentent.
Mais quel impact cette alimentation régulière de dépravation en ligne a-t-elle sur les attitudes des garçons et des filles à l'égard des relations dans la vie réelle, et sur leur estime de soi?
Cela pourrait-il avoir un impact encore plus large sur leur vie en anéantissant leur capacité à fonctionner dans le monde, à acquérir une bonne formation et à trouver des emplois?
Ce que j'ai découvert m'a vraiment choqué et attristé.
Peut-être êtes-vous surpris. Après tout, de 2003 à 2010, j’ai édité le magazine pour gars Loaded.
Avec ses fréquentes photos suggestives ou de nus en double page, j’étais déjà accusé d'être un pornographe doux, et après avoir quitté Loaded j’étais tourmenté à l’idée que mon magazine avait peut-être aiguillé toute une génération sur la pornographie en ligne plus explicite.
Dans le documentaire, je pars en voyage pour répondre à la question : la pornographie est-elle inoffensive ou bien néfaste, dans la vie ?
Mon intérêt était aussi profondément personnel, car mon fils Sonny, un beau petit garçon, a désormais quatre ans. Même s'il ne fait que commencer l'école primaire, le Commissaire à l'enfance estime que les garçons sont actuellement exposés à la pornographie en ligne dès l’âge de dix ans.
Je voulais savoir ce que je pouvais faire pour protéger mon propre fils d'une exposition apparemment inévitable à la pornographie dure d’ici seulement quelques années.
Autrefois, je doutais que la pornographie ait un pouvoir aussi néfaste que le suggèrent les grands titres et David Cameron – celui-ci a récemment déclaré qu'elle « corrode l’enfance ». Dans le passé, j’ai même défendu la pornographie dans des débats à l'université, à la télévision et à la radio. Je prétendais que c'était notre liberté de choix d’en regarder et j’ai dit qu'elle pourrait réellement apporter quelque chose aux relations entre adultes.
Mais ce que j'ai vu au cours de la réalisation du film a changé pour toujours mon opinion sur la pornographie.
Les histoires vraies de garçons que j'ai rencontrés et dont la vie a été totalement envahie par la pornographie ne m’ont pas seulement ému aux larmes, mais m’ont aussi mis incroyablement en colère contre ce qui arrive à nos enfants.
Et les expressions de dégoût sur le visage de ces pauvres filles dans la cour m’ont rendu furieux.
J’ai l’impression que la sexualité de toute une génération a été détournée par une pornographie en ligne grotesque.
Pour savoir ce que la pornographie fait aux jeunes hommes, et aux jeunes filles avec lesquelles ils sont en relations, nous leur avons parlé via des forums en ligne; et nous avons découvert qu'il y avait beaucoup de jeunes vies gravement ravagées par une relation excessive, malsaine avec la pornographie qui peut commencer dès l'âge de 12 ans.
Nous avons appris que certains avaient perdu leur emploi, d'autres avaient rompu des relations, échoué à des examens ou se sont endettés gravement à cause de la pornographie.
Prenez cet homme de 19 ans que j'ai appris à connaître. Il était beau, s’exprimait bien et avait un emploi à plein temps comme apprenti électricien. Mais sa vie était dominée par son habitude porno.
« Je passe chaque instant de libre à regarder de la pornographie, dit-il. C’est extrême. Je n’arrive pas à maintenir une relation plus de trois semaines. Je veux faire le sexe porno avec de vraies filles, mais les relations sexuelles avec elles ne sont pas aussi bonnes que le porno. »
Après avoir établi, comme le récent rapport du Commissaire aux enfants, que « fondamentalement, le porno est partout », nous avons décidé de découvrir ce que toute cette pornographie faisait à leur cerveau.
Cela avait-il un effet quelconque? Cela pourrait-il créer une dépendance?
Nous avons rencontré Dr Valerie Voon, neuroscientifique de l'Université de Cambridge et autorité mondiale en matière de toxicomanie.
Puis, pour la première étude de ce genre, nous avons recruté 19 utilisateurs pornos lourds qui estimaient que leur habitude était hors de contrôle et dont Dr Voon a examiné l’activité cérébrale tandis qu’ils regardaient, parmi d’autres choses, de la pornographie dure.
Elle leur a montré une variété d’images, des images fixes et des vidéos.
Celles-ci étaient aussi bien des images connues pour exciter tous les hommes, comme des liasses de billets de 50 £ et des sports extrêmes en action, que des paysages et fonds d'écran banals; mais toutes étaient intercollées avec des vidéos de pornographie dure, et des photos de femmes habillées ou nues.
Les façons dont leurs cerveaux ont répondu à cette imagerie variée ont été comparées avec les réponses d'un groupe de volontaires sains.
Dr Voon était intéressée par une région particulière du cerveau appelée le striatum ventral — le « centre de récompense » — où l’impression de plaisir est produite. C'est une des zones (du cerveau) dans laquelle un toxicomane va réagir plus intensément (que les non-toxicomanes) aux représentations visuelles de sa dépendance — qu'il s'agisse d'une seringue ou d’une bouteille de vodka.
Ce que nous avons découvert est une révélation. Lorsqu'on leur a montré de la pornographie, le centre de récompense des volontaires sains a à peine réagi, mais celui des utilisateurs compulsifs de porno s’est illuminé comme un sapin de Noël.
Les cerveaux des utilisateurs compulsifs de pornographie ont montré clairement un parallèle avec ceux qui sont aux prises avec des problèmes de toxicomanie.
Toutes les personnes impliquées dans le projet ont été étonnées, même Dr Voon, qui a même admis qu'au départ elle avait été « sceptique et ambivalente » au sujet de l'étude.
Si la pornographie a le pouvoir insidieux d’être addictive, alors laisser nos enfants en consommer librement via Internet, c'est comme laisser de l'héroïne traîner à la maison, ou distribuer de la vodka aux portes de l'école. Et cet effet toxique a un effet direct dans la vie des jeunes filles.
Le témoignage le plus choquant est venu du professeur Gail Dines. Considérée comme le chef de file mondial de la campagne anti- pornographie, elle a interviewé des milliers d'hommes et de femmes sur la sexualité et la pornographie.
« Quand vous interviewez les jeunes femmes sur leurs expériences sexuelles, vous constatez un niveau accru de violence : une sexualité violente, brutale », dit-elle.
« C'est directement en raison de la pornographie; les jeunes garçons prennent leurs exemples sexuels des hommes (qu’ils voient) dans la pornographie et ceux-ci agissent comme s'ils étaient des psychopathes sexuels. »
« La pornographie est en train de traumatiser sexuellement une génération entière de garçons. »
En discutant avec des experts de la dépendance sexuelle, comme le professeur John E Grant de l'Université de Chicago, Dr Paula Hall, thérapeute renommée de la dépendance sexuelle au Royaume-Uni, et le professeur Matt Field de l'Université de Liverpool, nous avons appris que le cerveau de l'adolescent est particulièrement vulnérable à la dépendance.
Le centre de récompense du cerveau est pleinement développé lorsque nous atteignons l’âge de l’adolescence, mais la partie du cerveau qui régule nos pulsions — le cortex préfrontal — n'est pas pleinement développée avant la mi-vingtaine. Les cerveaux des adolescents ne sont donc pas câblés pour dire « stop », ils sont câblés pour vouloir plus. Les implications de cette étude sont profondément troublantes.
Alors, qui va prendre la responsabilité de protéger nos enfants jusqu'à ce qu'ils soient assez âgés pour le faire eux-mêmes?
…
À l'ère de l’Internet, nos enfants se tournent vers la pornographie en ligne pour une éducation sexuelle alternative — le pire endroit où ils puissent aller.
Le Mail a crié victoire en juillet quand David Cameron a annoncé que, d'ici la fin de 2014, les 19 millions de foyers britanniques actuellement connectés à Internet seront contactés par leur serveur et devront choisir de faire activer ou non les filtres favorables à la famille qui bloquent tous les sites pornographiques.
Cependant, notre émission de télévision a montré que des enfants résolus trouveront toujours un moyen de contourner les blocages en ligne.
En fin de compte, la responsabilité nous incombe à nous, les parents. L’ère de la naïveté est révolue.
Comme beaucoup de parents, je crains que l'enfance de mon garçon puisse être emportée par la pornographie. Nous devons donc nous battre.
Nous avons besoin de devenir futés en informatique et, bien que cela fasse grincer des dents, nous sommes la première génération qui devra parler à ses enfants de la pornographie.
Nous devons dire à nos enfants que la sexualité pornographique est fausse et que la vraie sexualité est une question d'amour, pas de concupiscence.
En leur parlant, ils ont une chance. Si nous nous cachons la tête dans le sable, nous ne tromperons que nous-mêmes.
L’émission Porn On The Brain (Le porno sur le cerveau) a été diffusée le lundi 30 septembre à 10 h sur Channel 4 dans le cadre de la Campagne de Channel 4 pour la vraie sexualité.
La Grande-Bretagne s'attaque à la pornographie sur internet
Sur le site du journal Le Figaro du 22 juillet 2013:
(Une mesure pour protéger toutes les familles d'Angleterre, qu'elles soient royales ou pas...)
Le premier ministre britannique, David Cameron, devrait annoncer lundi dans un entretien télévisé plusieurs mesures visant à combattre la pornographie sur Internet. Invoquant la nécessité de protéger «l'innocence» des enfants, il se focalise surtout sur la lutte contre pornographie juvénile.L'une des mesures phares de ce projet sera l'installation automatique du contrôle parental chez tous les ménages. Pour avoir accès à des sites XXX, les internautes devront en activer volontairement l'accès, démarche que David Cameron espère dissuasive. Aujourd'hui, seulement 40 % des parents utilisent les filtres Internet, selon Claire Perry, députée conservatrice, rapporte la BBC.Le premier ministre britannique s'attaque en particulier aux moteurs de recherche. «J'ai un message très clair pour Google, Bing, Yahoo! et les autres. Il est de votre devoir d'agir sur cette question. C'est un devoir moral», souligne David Cameron dans son texte, rendu public dimanche, à l'intention des sociétés concernées. Il n'est pas acceptable, selon lui, qu'Internet ne soit pas soumis aux mêmes règles que les sex-shop. «En clair: ce que le client ne pourra pas acheter dans un magasin, il ne pourra pas le trouver sur Internet», écrit-il dans son discours, rapporte le Times.En outre, David Cameron devrait annoncer la création d'une nouvelle base de données de pornographie juvénile pour faciliter le travail de la police. La possession d'images qui dépeignent la simulation d'un viol deviendra aussi une infraction criminelle. Prévues pour être mises en œuvre à la fin de l'année prochaine, ces mesures ont pour but de combattre l'effet «corrosif» de la pornographie sur les enfants.Les moteurs de recherche davantage impliquésDès octobre prochain, les moteurs de recherche devront faire part au gouvernement britannique de leurs progrès sur ce dossier. Si leur coopération n'est pas satisfaisante, le chef du gouvernement britannique se déclare prêt à adopter une nouvelle législation pour lutter plus efficacement contre la pédopornographie sur Internet.(...)Un devoir «moral»Comme Nicolas Sarkozy en 2009, David Cameron en appelle à l'obligation «morale» des moteurs de recherche à protéger leurs utilisateurs. Mais filtrer le web est techniquement compliqué. «Par définition, un site pédophile s'enregistre rarement sous un nom de domaine comme «pedophilia.com». Les images et autres contenus illicites voyagent de site en site, dans des forums, des newsgroups et autres et sont donc difficiles à identifier», expliquait-on ici il y a quelques années dans un post de blog.David Cameron reste peu convaincu par les difficultés invoquées par les moteurs de recherche. «Vous êtes de ceux qui sont fiers de pouvoir faire des choses impossibles», devrait-il dire dans son discours. «Faites travailler vos méninges. Vous n'êtes pas séparés de la société, vous en faites partie, et vous devez y jouer un rôle responsable.»(...)L'actualité récente a aussi sûrement joué un rôle dans l'accentuation de la répression de la pédopornographie en Grande-Bretagne. En mai dernier, les condamnations de deux hommes pour deux affaires d'enlèvement et de meurtres de fillettes a choqué l'opinion publique britannique. Il s'est avéré que les deux hommes étaient des consommateurs réguliers de pornographie enfantine en ligne. La semaine dernière, David Cameron a rencontré les parents des deux petites filles décédées, Tia Sharp, 12 ans, et April Jones, 5 ans.
Une députée Manitobaine veut restreindre l'accès aux sites pornographiques
Sur le site de Radio-Canada du 24 juillet 2013:
(La députée Joy Smith)
La députée fédérale conservatrice de Kildonan-St. Paul, Joy Smith, souhaite que le gouvernement canadien suive l'exemple du Royaume-Uni en proposant un système de filtres pour les sites web pornographiques afin d'en limiter l'accès par des mineurs.Le gouvernement britannique étudie la possibilité de demander aux fournisseurs Internet de bloquer l'accès aux sites pornographiques de toutes sortes sauf si le consommateur demande d'être retiré de ce système de filtrage.Le projet de Joy Smith ressemble beaucoup aux systèmes de contrôle parental qui existent déjà, mais elle veut rendre ces filtres obligatoires pour tous.Les fournisseurs d'accès à Internet seraient chargés d'installer ces filtres, explique Joy Smith, qui se défend de vouloir censurer ce type de contenu.Les adultes pourraient toujours consommer de la pornographie en ligne, mais ils devraient désactiver ces filtres avant de le faire pour s'assurer que les mineurs ne visitent pas ces sites par erreur, explique-t-elle.(...)Pour le moment, seul l'accès à des sites offrant du contenu illégal, comme de la pédophilie, est restreint par les grands fournisseurs d'accès à Internet.
Déviance sexuelle : «il arrive que dans certains cas, le visionnement de pornographie cause un passage à l'acte»
Sur le site du Journal de Montréal du 14 décembre 2012:
(Rémy Couture à l'émission Tout le monde en parle)
Si la déviance sexuelle n’est pas toujours un crime, il arrive que dans certains cas, le visionnement de pornographie cause un passage à l’acte.
Dernier témoin de la Couronne au procès du spécialiste en effets spéciaux, Rémy Couture, le psychiatre judiciaire, Peter Collins, a donné un exemple de passage à l’acte frappant.
Une journée de 2003, Michael Brière regardait de la pornographie juvénile à son domicile de Toronto. Mais le visionnement d’images ne lui suffisait plus. Il avait alors kidnappé la petite Holly Jones, 10 ans, pour la violer, la tuer et la démembrer.
«Pour plusieurs raisons, il a décidé qu’il était juste fatigué de juste regarder des photos», a expliqué le témoin.
Le Dr Collins a d’ailleurs une vaste expérience dans les affaires criminelles. Il a œuvré avec de nombreux corps de police et a travaillé sur des dossiers marquants, comme celui du tueur Paul Bernardo et l’ex-colonel Russel Williams, a-t-il expliqué hier au palais de justice de Montréal. (...)Avant le témoignage du Dr Collins, un psychologue californien avait expliqué qu’il croyait que le visionnement de pornographie violente par des adolescents pouvait créer chez eux un conditionnement négatif.
Il y aura toujours des irresponsables démagogiques et immatures pour défendre la pornographie et la violence extrême comme étant de l'art. La pornographie contribue à cette culture de mort liée à une sexualité sans amour. Nous pouvons reprendre la réflexion de Mathieu Bock-Côté dans le Journal de Montréal du 14 décembre 2012, bien qu'il ne l'appliquerait peut-être pas lui même à ce cas:
C'est justement le rôle de la culture au sens large de nous éduquer à privilégier les bonnes pulsions et à refouler les mauvaises. La culture nous éduque au bien et nous apprend à ne pas céder à la tentation du mal, comme disaient les chrétiens.
La première pulsion à refouler, c'est évidemment la tentation du meurtre. Il y a quelque chose d'un peu délirant à ce que notre société soit parvenue à la dédramatiser ainsi.
Des propos crus mais combien justes sur la pornographie dans le Journal de Montréal
Sur le site du Journal de Montréal du 23 février 2012, on retrouve cet article aux propos clairs et vrais sur l'un des pire méfaits de la pornographie: l'élimination d'une sexualité épanouissante dans une relation amoureuse et responsable, remplacée par un univers virtuel de masturbation. Un article signé Mathieu Bock-Côté:
Avec les réseaux sociaux, avec Twitter et Facebook surtout, l’existence devient virtuelle. Les gens se croient connectés comme jamais. Mais ils se replient devant leur écran. Avec les téléphones intelligents, c’est pire : leur écran ne les quitte jamais.
Ce phénomène dévoile son caractère pathologique avec la démocratisation du porno par le Web. Elle participe à cette société de plus en plus virtuelle et malheureuse. Le porno ne m’indigne pas. Mais m’ennuie. Toujours le même scénario préfabriqué. Position 1, et 2, et 3. Et hop ! La finale.
Lorsque le porno n’est pas banal, c’est qu’il est brutal. Oubliez la séduction, oubliez les caresses. Oubliez le désir. Souvent, il fonctionne à l’humiliation. Ce n’est pas du sexe sauvage. Mais du sexe domination. Un des deux partenaires perd son identité pour se réduire à un objet à consommer.
Un rituel
La démocratisation du porno par le Web a créé un rituel. Je le devine approximativement. Un homme est trop gêné pour aller séduire une femme. Ou ne désire plus la sienne. Ou ne se trouve pas à la hauteur.
Alors, il perd peu à peu l’habitude de la séduction. N’est-elle pas une perte de temps ? Alors, on démissionne. On s’installe devant son écran. On défait sa braguette. Et quelques minutes après, on a terminé. On se reboutonne.
Le repli sur soi
Mais le sexe virtuel est le contraire du sexe. Nul besoin de séduire. D’apprivoiser un corps. Il n’y a plus d’odeur. Plus d’imprévu. Un petit acte hygiénique qu’on s’administre à soi-même pour se soulager.
Il y a là un paradoxe. Le sexe devrait être le domaine privilégié de la rencontre des êtres. C’est justement parce que l’homme et la femme sont poussés l’un vers l’autre qu’ils se rencontrent. Le porno invite plutôt au repli sur soi. Et nous offre une image en pixels pour compenser.
Pire. On s’enferme dans ses fantasmes cartographiés par le marketing. Il y a ceux qui veulent baiser la mère de leur ami. Ou la collègue de bureau. Ou encore une femme ligotée. Sur un site porno, vous trouverez une collection de fantasmes bien délimités sur lesquels vous branler.
(...)
La dépendance
On ne désire plus un corps. Une femme qui nous surprend. On n’est plus excité par la grâce de son mouvement. On s’excite pour un produit fabriqué. Faux seins, sexe en cuir, baise industrielle. Le porno vire souvent à la dépendance. Le fantasme ne pousse plus à l’action. Il paralyse.
Familiarisés dès leur plus jeune âge avec la pornographie, les jeunes risquent bien d’être impuissants rendus adultes. Car au moment de rencontrer une femme réelle, leur imaginaire érotique aura été dévasté par la société pornographique.
Ce que je reproche à la pornographie sur le Web, ce n’est pas de valoriser le sexe.
Mais de le tuer. Et d’enfermer chacun dans des fantasmes de misère, dans une société où la masturbation sera le stade final du plaisir sexuel.
Un crime sexuel amène des psychiatres français à s'interroger sur l'impact des films pornographiques
Un crime sexuel barbare perpétré par un jeune de 17 ans a fait les manchettes des journaux français. La psychiatre française Florence Thibault ose émettre un soupçon sur l'influence que pourraient avoir les films pornographiques sur les jeunes. Que de précautions face à l'évidence! Il n'est pas bien vu d'établir un lien entre une pornographie consommée par une grande partie de la société et des crimes et déviances sexuels.
L'Église allemande vendrait des livres pornographiques
Le magazine La Vie du 31 octobre relate cette information. Si elle est vraie, elle est proprement scandaleuse. Ce ne serait pas la première fois que des laïcs dénoncent des pratiques contraires à l'enseignement évangélique dans leur église. Sans résultat. Parfois, malheureusement, seul les scandales permettent de corriger l'inacceptable.
"L'EGLISE CATHOLIQUE ALLEMANDE VEND-ELLE DU PORNO?
La presse allemande se délecte de la révélation par un bulletin professionnel de l'industrie allemande, Buchreport, des liens entre la plus grande maison d'édition allemande, Weltbild, et l'Eglise catholique. Selon ce bulletin la société lui appartient à... 100%. Ce qui n'empêche pas la société en question de vendre des supports à caractère pornographiques (livres et DVD). La situation, d'après Die Welt, n'est pourtant pas totalement inconnue des évêques allemands: depuis dix ans, un groupe de catholiques tente de tirer la sonnette d'alarme sur cette situation: en 2008 par exemple, ils ont envoyé 70 pages de documentation à la conférence des évêques en détaillant les titres douteux. Ces derniers seraient environ 2.500. L'Eglise possède également à 50% une société d'édition, Knaur Droemer, qui publie également du matériel pornographique. De son côté, la Conférence des évêques a réagi avec indignation à ces assertions, arguant que des mesures ont été prises de longue date pour tenter d'éradiquer tout contenu licencieux des catalogues"
Beaucoup de scandales exposés sur la place publiques peuvent choquer les chrétiens. Pouquoi n'a-t-on pas agi discrètement pour interpeller un frère et revenir à la charge avec la communauté s'il le faut?
Justement parce qu'elles sont effectuées dans la discrétion, ces démarches passent inaperçues. Quand les auteurs de sites pour le droit de l'enfant à naître exposent des scandales sur la place publique, par exemple, c'est qu'ils ont expérimenté l'inefficacité de ces premières démarches secrètes.