Nos pasteurs doivent s’élever contre la coercition covidienne : Lettre ouverte à l’archevêque de Vancouver
Mgr J. Michael Miller, archevêque de l'archidiocèse de Vancouver.
Par Stephanie Gray Connors — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Canuck Clay/YouTube
19 octobre 2021 (LifeSiteNews) — Cher Monseigneur Miller, il y a environ une semaine, alors que j’allaitais ma fille nouveau-née, j’ai lu les nouvelles concernant la contrainte exercée sur les diacres de l’archidiocèse de Vancouver pour qu’ils reçoivent le vaccin COVID sous peine de ne pas pouvoir exercer leur ministère diaconal. Je suis profondément troublée par votre prise de position.
Je me permets notamment de vous écrire publiquement maintenant parce que je vous ai écrit une lettre privée il y a un an, accompagnée d’une excuse que vous auriez pu utiliser pour résister aux pressions injustes du gouvernement, et pour vous offrir l’aide juridique du meilleur avocat avec lequel j’ai travaillé en 20 ans de résistance à la censure institutionnelle. J’ai observé avec consternation comment, par exemple, vous avez cédé à la pression du gouvernement et fermé vos églises au culte public. Avec cette dernière décision, je suis obligée d’élever à nouveau la voix, et j’espère que le fait de le faire publiquement vous aidera davantage à changer de cap.
Vous savez que j’aime l’Église et l’archidiocèse de Vancouver, dans lequel j’ai été élevée. Vous savez que je l’ai fidèlement servie tout au long de ma vie. En particulier, j’ai formé ses séminaristes et ses prêtres pendant 20 ans, j’ai pris la parole ces dernières années lors d’un séminaire de formation pour ses diacres, j’ai fait partie de son conseil de communication et j’ai formé les parents des écoles catholiques dans le cadre d’un des programmes du CISVA. J’ai été maître de cérémonie à la One Conference. J’ai fait des dons aux paroisses locales ainsi qu’au Projet Advance et à divers ministères gérés par le RCAV. Alors oui, j’aime l’Église catholique et j’aime l’archidiocèse de Vancouver. Mais je suis très, très déçue. Comme l’a dit un jour le Dr Martin Luther King, fils, « Il ne peut y avoir de déception là où il n’y a pas d’amour profond ».
En allaitant mon bébé, je n’ai pu m’empêcher de penser au passage de l’Écriture : « Comme ce sera terrible en ces jours-là pour les femmes enceintes et les mères qui allaitent ! » (Matthieu 24:19) Je dis cela parce que votre position, telle que décrite dans la lettre de Mgr Gregory Smith, ainsi que la façon dont l’archidiocèse a cédé à la pression du gouvernement au cours de l’année dernière, conduit à l’abandon de la prochaine génération de fidèles laïcs.
Lire la suitePaternité et foyer
Par Peter Kwasniewski — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Hero Images/AdobeStock
15 juin 2021 (LifeSiteNews) — Lorsque nous parlons de famille, nous avons affaire à une réalité riche et subtile qui ne peut être saisie qu’en réfléchissant à de nombreuses expériences et aspects de la vie. Nous ne pouvons pas en donner une définition tranchée sans ignorer, d’une certaine manière, l’ambiguïté et la profondeur du mystère de ce que signifie être « parent », de partager le sang, la culture et l’amour, de vivre comme un-dans-la-multitude. Gabriel Marcel écrit :
Contrairement à l’illusion humaniste persistante, nous avons de bonnes raisons d’affirmer que les relations familiales, comme les affaires humaines en général, n’offrent aucune cohérence, aucune garantie de solidité. Ce n’est que lorsqu’elles sont renvoyées à un ordre surhumain ─ qui ne peut être saisi ici-bas qu’à partir de ses signes et indications ─ que leur caractère véritablement sacré apparaît.
En d’autres termes, elles n’ont aucune consistance ni solidité si elles sont séparées de l’ordre surhumain qui leur confère leur caractère sacré.
Dans sa course à la plus grande liberté possible, l’époque moderne a oublié que les choses les plus importantes de la vie humaine sont complexes et liées à des devoirs. La paternité en est peut-être l’exemple le plus parfait. Si nous devions réduire la paternité à un simple épisode biologique avec une conséquence génétique, elle n’aurait que très peu de signification morale, religieuse ou transcendante. Appeler Dieu « notre Père » serait absurde si nous nous limitions à parler au sens physiologique.
Pour comprendre ce que signifie la paternité, nous devons sortir des sphères limitées de la pensée balisées par le monde. La paternité humaine est intimement liée aux réalités irréductibles du domus, le foyer ou la famille, et du munus regale, la fonction royale que l’homme reçoit du Père tout-puissant, pour régner et gouverner, pour protéger et pourvoir, pour aimer et pour servir.
Lire la suiteLes actes homosexuels sont mauvais car contre-nature, et leur acceptation mène au déni de la morale et de la raison
Interprétation d’un argument d’Edward Feser, tiré de l’article « In defense of the Perverted Faculty Argument », publié dans le livre « Neo-Scholastic Essays » (2015), St-Augustine’s Press, 415 pp.
Par Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie — Photo : Piqsels
Les gens qui s’opposent à la pratique de l’homosexualité défendent parfois cette opposition par l’énumération d’études ou d’anecdotes montrant à quel point le mode de vie homosexuel est dommageable pour les personnes qui le vivent. Ils pourraient aussi citer des militants homosexuels eux-mêmes, qui sont témoins des effets néfastes du mode de vie homosexuel : Gens Hellquist, ancien directeur général de la Canadian Rainbow Health, un important groupe d’activistes homosexuels au Canada, a déclaré à XTRA, le plus grand journal gai du Canada, que les homosexuels avaient « l’un des états de santé les plus médiocres au pays. […] Les problèmes de santé qui affectent les Canadiens homosexuels incluent une espérance de vie inférieure à celle du Canadien moyen, des suicides, des taux plus élevés de toxicomanie, de dépression, d’accès inadéquat aux soins et de VIH/sida ». Et il a conclu : « Une grande partie des décès qui se produisent dans notre communauté sont cachés, nous ne les voyons pas. Ceux d’entre nous qui travaillent sur les lignes de front les voient et je suis tanné de voir mourir ma communauté. »
De toute évidence, l’activité homosexuelle semble malsaine et donc mauvaise.
Mais, peut-être est-ce la haine irrationnelle des homosexuels, ou prétendue homophobie, qui expliquerait pourquoi les homosexuels meurent plus rapidement et sont plus souvent malades que les hétérosexuels ?
Non, même dans une société libérale et tolérante telle que les Pays-Bas (aucune loi interdisant la sodomie depuis 1811 ; une loi sur l’égalité des droits, promulguée en 1994, interdisant toute discrimination à l’égard des homosexuels, etc.) une étude néerlandaise publiée en 2006 démontre que
« Les participants gais/lesbiennes ont signalé plus de symptômes de santé mentale aigus que les personnes hétérosexuelles et leur santé mentale en général était également plus mauvaise. Les personnes gaies/lesbiennes ont plus fréquemment signalé des symptômes de problèmes physiques aigus et des affections chroniques que les hétérosexuels. »
Et, de conclure : « Les processus de causalité responsables de ces différences [de résultat en matière de santé dépendamment de l’]orientation sexuelle doivent être explorés davantage ».
Nous pourrions donc en rester là et penser que l’activité homosexuelle est mauvaise parce qu’elle rend les gens malades physiquement et mentalement. Mais certains pourraient très bien se poser la question suivante :
Être médecin-sans-frontières dans un pays du tiers-monde réduit également l’espérance de vie. Mais presque personne ne dit qu’être un médecin est contre-nature ou mauvais, alors pourquoi le choix d’un mode de vie homosexuel serait-il mauvais, même si cela causait réellement un préjudice physique et mental ?
C’est une bonne question, qui démontre que l’argument selon lequel les actes homosexuels sont mauvais car mauvais pour la santé, est inadéquat. Nous devons plutôt montrer pourquoi les actes homosexuels sont mauvais en soi, qu’ils raccourcissent ou non la durée de vie. Or, pour comprendre pourquoi les actes homosexuels sont mauvais en soi, nous devons comprendre ce que l’on appelle le droit naturel.
Lire la suiteLes mesures de confinement face au COVID-19 sont des «moyens extraordinaires» qui ne s’imposent pas, affirme Mgr Paprocki
Mgr Thomas Paprocki, évêque de Springfield en Illinois.
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits)
Mgr Thomas Paprocki, évêque de Springfield dans l’Illinois, vient de publier une analyse philosophique des confinements liés au coronavirus, affirmant qu’il n’existe pas « d’obligation morale de fermer notre société, d’obliger les gens à rester chez eux, de mettre les employés au chômage, d’envoyer les entreprises à la faillite, de mettre en péril la chaîne d’approvisionnement alimentaire et d’empêcher les fidèles d’aller à l’église ».
Son raisonnement repose sur la distinction entre les moyens extraordinaires et les moyens ordinaires de sauver les vies humaines.
« S’il est vrai que certaines personnes peuvent volontairement adopter des moyens [extraordinaires], seuls les moyens ordinaires qui ne font pas peser une charge indue sont moralement requis pour préserver la vie, tant de la part des individus que de la société dans son ensemble », a-t-il souligné dans son essai publié dans la livraison de septembre d’Ethics & Medics.
Ce faisant Mgr Paprocki a appliqué les principes moraux couramment utilisés pour la prise de décision clinique vis-à-vis d’individus à la société dans son ensemble.
« Premièrement, s’il est vrai que nous reconnaissons que notre vie humaine est l’un des plus grands dons qui soient, elle ne constitue pas un impératif moral absolu ; elle est en réalité seconde par rapport à la vie éternelle de notre âme immortelle », écrit-il. Si la vie doit être traitée « avec respect et révérence », il existe des biens supérieurs, comme on peut le voir dans « le martyre ou la tentative de sauver la vie d’autrui ».
Lire la suiteQuand, une personne devient-elle une personne ?
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Freepik
La question la plus importante du débat sur l’avortement repose sur la nature de son objet : ce que certains appellent un « amas de cellules » (ignorant par là même les principes les plus fondamentaux de la science), d’autres un « embryon » ou un « fœtus » (humain… ce qu’ils oublient) et d’autres encore un « être humain », nom que je retiendrai dorénavant.
Cette question tient à la négation d’une présence personnelle en l’être humain dès sa conception, cas dans lequel plusieurs se croient autorisés à mettre fin à sa vie avant sa naissance, et à l’affirmation que l’être humain est une personne dès la conception, ce qui exclue de facto (bien que pour certain le fait d’être innocent ne vous protège pas d’un assassinat légal) la mise à mort de l’être humain innocent jusqu’à sa mort naturelle.
C’est dans un texte fortement intéressant, paru sur OnePeterFive et dont voici quelques extraits ci-dessous, que Peter Kwasniewski, théologien thomiste, explique les divers raisonnements, basés sur la philosophie aristotélico-thomiste, qui démontrent l’inanité des arguments déshumanisant l’être humain. Je vous présente l'un des principaux thèmes d'arguments.
Si nous ne devenions une personne qu’au moment où nous commençons à justement raisonner, nous ne le serions pas avant l’âge de six ans :
Déjà le début des temps modernes, le physicien anglais William Harvey (1578-1657) avait pu observer la formation complexe des parties du corps aux premiers stades de la grossesse, et il émit l’hypothèse selon laquelle l’animal [rationnel] entier était présent dès le moment de la conception, bien qu’en puissance. Harvey a appliqué la doctrine de l’acte et de la puissance d’Aristote de manière plus cohérente que son auteur même ne l’avait fait.
La plupart des éthiciens catholiques du siècle dernier adoptèrent comme position la plus plausible le fait que l’animation — c’est-à-dire l’implantation de l’âme rationnelle, le principe de la vie humaine — se produit au moment de la conception, puisque chaque moment suivant semble n’être que le déploiement d’un modèle préexistant, une explicitation de ce qui est implicite. Il n’existe pas de ligne de démarcation évidente entre le non rationnel et le rationnel. Si l’on voulait vraiment faire du raisonnement réel la marque distinctive de l’humain, alors on ne pourrait pas être défini comme humain avant l’âge de six ans environ. Lorsqu’il s’agit de l’épanouissement complet de l’identité humaine, il est évident que nous avons affaire à quelque chose qui reste « en puissance » pendant assez longtemps. On peut rappeler ici la thèse poignante de Jean Piaget (1896-1980) selon laquelle un enfant termine son développement humain dans l’« utérus social »* de la famille dans laquelle il est né.
L’être fini est déjà présent dans ses capacités… embryonnaires :
Sachant ce que nous connaissons aujourd’hui sur les cellules et l’ADN, nous réalisons que même les êtres vivants les plus simples, comme les amibes ou les paramécies, ont une complexité de structure presque insondable. Cela est encore plus vrai pour le zygote humain. La matière est aussi prête qu’elle ne le sera jamais à recevoir sa forme, l’âme rationnelle. Si nous prenons l’âme comme un principe immatériel entièrement présent dans chaque partie, donnant l’être au corps, nous ne penserons pas que l’âme a besoin de vastes organes pour son existence ; elle n’en a besoin que pour l’opération de ses puissances. En d’autres termes, ce qui est nécessaire pour que l’âme soit reliée à la matière première est la capacité primordiale de fonctionnalité différenciée, et non une architecture finie de fonctionnement actuel. Une telle capacité est possédée en vertu de l’ADN humain dans sa structure cellulaire, puisque de cette source fondamentale procèdent toutes les parties ultérieures.
Comme une pièce de musique enregistrée est entière sur le disque et n’a besoin que d’être exprimée, l’être humain est complet, même dans le zygote unicellulaire humain : On pourrait objecter que « ce que nous voyons ici » n’est pas seulement un tas de cellules. On voit très bien ce qui se passe à l’intérieur de ces cellules : les gènes humains vont orienter l’embryon vers la formation d’un corps humain avec toutes ses structures spécifiques dont le cerveau, qui semble intégrer le fonctionnement de l’organisme et qui est le principal organe utilisé par les puissances intellectuelles de l’âme. Cette information génétique est matérielle et déjà humaine — spécifiquement la matière humaine, à savoir le plan primordial du corps et de tous ses organes. Cette petite « chose » ne peut devenir un arbre ou un chat, et il n’y a de phase dans son développement où il est une plante ou quelque animal. Il est toujours un homme parce qu’il en a toutes les structures déjà présentes sous une forme condensée, de même que celui qui possède un opéra de Mozart sur un CD-ROM possède l’opéra entièrement présent sous forme d’information, qu’il soit joué par les haut-parleurs ou non. Il n’y a rien à ajouter pour compléter l’opéra, mais seulement pour le traduire sous forme audible.
*Traduit de l'anglais. — A. H.
Réflexions sur Luther, la Réforme, et G.K Chesterton
Martin Luther, à gauche (bien sûr) et G. K. Chesterton, à droite.
Par Dale Ahlquist (The Catholic World Report) — Traduit par Campagne Québec-Vie ― Image (montage de Dale Ahlquist) : Wikimedia Commons
Martin Luther eut l’occasion de devenir l’un des plus grands saints de l’histoire de l’Église [hum, hum…]. Mais, il ne croyait pas qu’il réformait une Église simplement parce qu’elle avait besoin d’un peu de ménage.
Je m’inspire ici de mon précédent article portant sur la Réforme, The Bible, the Reformation, and G.K. Chesterton, parce que j’ai laissé entendre que la Réforme avait été lancée par des protestants. Apparemment, je n’ai pas pris assez de temps pour attaquer l’Église catholique, qui, comme tout le monde le sait, est responsable de la création de Martin Luther et compagnie.
Mais puisque nous sommes encore au milieu de notre année de célébration du geste de menace halloweenesque de Luther à la porte de la cathédrale de Wittenburg et de tout ce qui a suivi, nous pouvons certainement nous permettre de prolonger un peu plus longtemps cette discussion.
Mettons les choses au clair. Il y a 500 ans, il y avait une grande corruption dans l’Église catholique. Les évêques et les abbés retenaient ouvertement de l’argent, gardaient auprès d’eux des maîtresses et utilisaient leur privilège ecclésiastique pour obtenir du pouvoir politique. Les ventes d’indulgences se faisaient sans contrôle et causaient des dommages incalculables non seulement à la vraie piété, mais aussi à la bonne compréhension du Purgatoire et des prières pour les défunts. Ce fut un scandale de grande envergure dans toute la chrétienté.
Mais il n’y a pas que Martin Luther qui s’y soit opposé. Sainte Catherine de Sienne et sainte Brigitte de Suède, entre autres, ont affronté la hiérarchie sans peur et parfois avec beaucoup d’efficacité. Et ce n’était pas comme si cela ne s’était jamais produit auparavant. Trois siècles et demi plus tôt, un petit frère du nom de François d’Assise avait transformé une Église mondaine en choisissant simplement de vivre sa propre vie selon ce que Jésus avait prêché dans les Évangiles. Le résultat ? Une véritable réforme.
Lire la suiteLe cardinal Camillo Ruini : le courage d'appeler l’avortement un meurtre
Caridinal Camillo Ruini en novembre 2016.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : capture d'écran vidéo/TG2000/Youtube
Le cardinal Camillo Ruini, ancien cardinal-vicaire de Rome et maintenant âgé de 89 ans, a fait publier hier un livre intituler Une autre liberté ― Contre les nouveaux prophètes du paradis sur terre (Un'altra libertà — Contro i nuovi profeti del paradiso in terra) dans lequel il appelle l’avortement meurtre et montre l’inconsistance de l’appel à la liberté individuelle pour justifier l’avortement qui est manifestement une affaire qui concerne au minimum deux personnes. Plus loin dans son livre il explique que la liberté n’est pas indépendante de tout, de notre l’environnement, de nos semblables ou de la société, et encore moins de Dieu sans qui elle n’existerait pas. Extrait du livre tiré de LifeSiteNews :
Lire la suite1. Le courage d'appeler cela un « meurtre »
Dans les cas concernant le début de la vie, la revendication de la liberté individuelle est déplacée, car on ne décide pas de soi-même mais d'un autre, l'enfant à naître, à moins de penser que l'enfant à naître fasse simplement partie du corps de la mère : une absurdité insoutenable car il possède son propre « ADN », son propre développement et interagit avec la mère, comme cela est de plus en plus évident.
L'alternative est de penser que l'enfant à naître n'est pas un être humain mais qu'il ne peut le devenir que plus tard (après la naissance, ou après la formation du système nerveux, ou après son implantation dans l'utérus...). En réalité, il s'agit toujours du même être qui progresse, comme il continue de le faire même après la naissance. Sa continuité se vérifie tout comme sa distinction par rapport à la mère. Il n'est donc jamais un « animalcule » d'une espèce non humaine. Le supprimer, c'est toujours, dès la conception ou dès la fécondation de l'ovule, supprimer un être humain. C'est pourquoi l'encyclique Evangelium Vitæ de Jean-Paul II n'hésite pas à parler de meurtre et met en garde contre les manipulations du langage qui dissimulent la réalité. Il demande au contraire d'avoir le courage d'appeler les choses par leur nom : « avortement volontaire » et non l'aseptique « interruption de grossesse ».
2. Non à l'avortement à la lumière de la raison seule
Y a-t-il un lien entre l'atteinte portée à la vie, la crise de l'Occident et de l'humanisme occidental ? Je le crois, et pour souligner le trait commun, je me réfère à l'encyclique Evangelium Vitæ... Elle a été écrite il y a vingt-cinq ans, mais en substance elle avoir été écrite aujourd'hui, à la seule différence qu'aujourd'hui la situation s'est aggravée et que les risques signalés à l'époque sont en bonne partie survenus.
Conférence sur l’histoire de l’âme en Occident
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : David Brossard/FLickr
En quoi les deux humanismes qui se disputent le présent et l’avenir de l’Occident sont-ils incompatibles ? Depuis plus de deux siècles notre civilisation est le théâtre d’un combat acharné entre l’humanisme chrétien centré sur Dieu et l’humanisme athée fixé sur l’Homme.
L’un repose sur les fondements philosophiques et théologiques qui reconnaissent « Providence divine, destinée surnaturelle de l’homme, loi naturelle, caractère sacré du mariage et de la famille », explique l’annonce de Richard Bastien qui donnera la conférence ; l’autre s’attache à une antithéologie libertarienne prônant « déni de la Providence divine, autonomie de la volonté, matérialisme scientifique, relativisme moral ».
Cette conférence « a également pour objet de montrer que ces deux humanismes ne peuvent coexister au sein d’une même société sans provoquer de graves conflits culturels et politiques qu’il est impossible de résoudre en raison de l’incompatibilité de leurs principes respectifs. »
La conférence aura lieu le vendredi 6 mars à 19h, au local des Presses Philosophiques, 407 rue Guilbault, Longueuil (téléphone : 450-677-3648).
La présentation de Richard Bastien sur « La Guerre des Humanismes » sera suivie d’une discussion, et d’un vin d’honneur à l’orateur.
Dépénalisation de l’avortement ou la négation de l’humanité de l’embryon
Par Tribonien (Medias-Presse.info)
Voici la première partie d’une étude à la fois juridique et philosophique de la question de l’avortement [En France].
Dépénalisation de l’avortement ou la négation de l’humanité de l’embryon
L’avortement a été légalisé en 1975 par la loi Veil 8 ans après la loi Neuwirth ayant légalisé la contraception.
Cette légalisation était affichée que comme n’étant que temporaire puisqu’elle ne faisait que suspendre pour une période de 5 ans les 4 premiers alinéas de l’article 317 du Code pénal.
Le premier de ces 4 alinéas disposait que « quiconque, par aliments, breuvages, médicaments, manœuvres, violences ou par tout autre moyen aura procuré ou tenté de procurer l’avortement d’une femme enceinte ou supposée enceinte, qu’elle y ait consenti ou non, sera puni d’un emprisonnement d’un an à 5 ans et d’une amende de 1 800 F à 100 000 F ».
Le second de ces alinéas aggravait la peine en cas de pratique habituelle.
Le troisième prévoyait la répression pénale de « la femme qui se sera procuré l’avortement à elle-même ou aura tenté de se le procurer, ou qui aura consenti à faire usage des moyens à elle indiqués ou administrés à cet effet ».
Le 4ème prévoyait, pour les professionnels de santé ayant « indiqué, favorisé ou pratiqué les moyens de procurer l’avortement », l’application des sanctions prévues aux premiers et deuxièmes alinéas, mais également, la suspension ou l’incapacité absolue de l’exercice de leur profession.
L’article 16 de la loi Veil disposait par ailleurs que « le rapport sur la situation démographique de la France, présenté chaque année au Parlement par le ministre chargé de la population, en application de la loi n° 67-1176 du 28 décembre 1967, comporterait des développements sur les aspects socio-démographiques de l’avortement ».
Le législateur avait donc souhaité qu’un bilan soit dressé annuellement sur les conséquences concrètes de la loi en termes sociaux et démographiques.
Mais, de provisoire, cette loi de dépénalisation est devenue définitive avec une loi du 30 novembre 1979 qui a mis fin à cette première phase dite d’expérimentation de 5 années.
Lire la suiteReligion ou raison ?
Socrate.
Richard Bastien, 30 août 2019 — Photo : solut_rai/Pixabay
Le camp des « pro-choix » soutient que la position « pro-vie » repose sur des croyances religieuses plutôt que sur la raison. Pourtant, rien n’est plus faux. La position pro-vie repose avant tout sur la raison naturelle et la logique.
Les pro-vie ont beau être croyants, les arguments qu’ils invoquent pour s’opposer à l’avortement n’ont rien à voir avec la religion. Ils comprennent parfaitement que la politique relève de la raison ― une raison qui n’est pas seulement technique ou calculatrice, mais aussi morale, puisque le but ultime de la politique, qui est la paix et la justice, est lui-même moral.
Quelle est donc cette logique non religieuse associée à la position pro-vie ?
Elle repose sur la notion de loi naturelle, une notion défendue initialement par des philosophes grecs et romains, comme Aristote et Cicéron, ayant vécu avant l’avènement du christianisme.
La loi naturelle est inscrite au cœur même de nos traditions juridiques et politiques. Elle sous-tend des documents fondateurs comme la Magna Carta Anglaise (1215), la Déclaration d’indépendance (1776) des États-Unis, la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies (1948) et la Convention européenne des droits de l’homme (1953).
Au vu de la loi naturelle, certains actes humains sont intrinsèquement bons ou mauvais et toute personne normale est dotée d’une conscience morale lui permettant de distinguer le bien du mal. Nul besoin donc de faire appel aux croyances religieuses pour s’opposer à l’avortement. Ce que les « pro-vie » réclament, c’est un État plus humain!
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