Inscription de l’avortement dans la Constitution française adoptée en première lecture
Emmanuel Macron.
Par Jeanne Smits (reinformation.tv) — Photo : Vlada Republike Slovenije/Flickr
La quasi-totalité des députés ayant pris part au vote solennel — oui, solennel — sur l’inscription de la liberté d’avorter dans la Constitution ont approuvé cette idée née dans le cerveau d’Emmanuel Macron alors que les Etats-Unis célébraient une immense victoire pour la vie, le renversement de la jurisprudence Roe v. Wade. Le président infécond a voulu graver dans le marbre la possibilité pour chaque femme d’éliminer son enfant vivant de son sein, faisant de l’« IVG » un élément de la carte d’identité de la République, à rang égal avec sa devise, son organisation politique, ses préoccupations premières, ses « droits opposables ». Bleu-blanc-rouge, liberté-égalité-fraternité et avortement pour tous, voilà les nouveaux logos de la France, le dernier étant en quelque sorte l’achèvement des premiers qui illustrent les droits de l’homme sans Dieu de la Révolution française. Pas de limite au droit des femmes, pas même en faveur de l’enfant à naître : si le Sénat adopte la loi dans les mêmes termes d’ici à la fin février, Macron convoquera son Congrès à Versailles à la date la plus proche possible de la Journée internationale de la femme, le 8 mars. Comme s’il y avait urgence. Et si la loi parvient à cette étape, il n’y a guère de chance pour que cette révision soit rejetée.
Venant de la part de laïcistes affichés, cet attachement aux symboles est riche d’enseignement : ils cherchent, et les mots sont souvent revenus dans les débats, une sanctuarisation, une sacralisation de la liberté de tuer. Derrière ce vocabulaire quasi religieux, on perçoit forcément une forme d’idolâtrie. Il n’est pas difficile de voir qui peut bien en être l’objet : ce père du mensonge au nom duquel on instrumentalise la « liberté » des femmes ; leur détresse comme leur caprice, leurs peurs comme leur égoïsme. Mensonge qui se cache aussi derrière l’emploi du concept de liberté : est-on libre de tuer, de voler, de mentir, d’agresser ? De donner la mort parce qu’on refuse la vie ? La liberté de l’homme est d’aller vers le Bien, de choisir entre plusieurs biens ; choisir ce qui est mal l’asservit et l’aveugle.
Lire la suite