Marche pour la vie et la famille à Varsovie — la Pologne face à l’Union européenne pro-LGBT
Défilé de la Marche pour la Vie et la Famille à Varsovie passant devant l'église de la Sainte Croix, le 19 septembre 2021.
Par Agnieszka Golańska-Bault (Visegrád Post)
Pologne – Le dimanche 19 septembre, les rues du centre historique de Varsovie se sont remplies de participants de la Marche pour la Vie et la Famille. L’événement était organisé pour la seizième année consécutive. L’année dernière, des marches de ce type s’étaient déroulées le même jour dans 140 villes de Pologne, mais cette année, du fait de la [prétendue]* situation sanitaire, la manifestation n’avait été organisée que dans la capitale. Le slogan de cette édition de la marche était « Papa, soit auprès de moi, conduis-moi, protège-moi », et les organisateurs ont voulu rendre un hommage particulier au cardinal Stefan Wyszyński, proclamé bienheureux une semaine plus tôt. Celui que les Polonais surnomment le primat du Millénaire était en effet connu pour son attachement à la défense du mariage et de la famille ainsi que pour son opposition à l’avortement qui avait été légalisé et banalisé par les communistes, sur le modèle de ce qui se pratique aujourd’hui dans plusieurs pays d’Europe occidentale, au premier rang desquels la France et la Grande-Bretagne qui ont de loin le plus grand nombre d’avortements parmi les pays d’Europe, après la Russie.
Les organisateurs du Centre de la vie et de la famille (Centrum Życia i Rodziny) et du Congrès social chrétien (Chrześcijański Kongres Społeczny) ont été accueillis avant la manifestation par le Président Andrzej Duda, qui avait déjà rejoint la marche en tant que simple participant l’année dernière. L’initiative a aussi bénéficié du soutien de nombreux médias conservateurs et organisations catholiques, journalistes, sportifs, acteurs et prêtres. Les participants ont été salués sur Twitter par le président de la conférence épiscopale polonaise, l’archevêque Stanisław Gądecki, et la marche a été suivie d’une messe célébrée en l’église de la Sainte Croix, rue Krakowskie Przedmieście, non loin du palais présidentiel. De nombreuses personnalités publiques connues pour leurs opinions pro-vie ont rejoint le cortège des familles, parmi lesquels le médiateur des droits des enfants Mikołaj Pawlak, les députés nationalistes Robert Winnicki et Krzysztof Bosak du groupe Confédération (Konfederacja) et le vice-ministre du climat Jacek Ozdoba de Solidarna Polska, le parti du ministre de la Justice Zbigniew Ziobro entrant dans la coalition de gouvernement Droite unie conduite par le PiS. Le PiS n’était pas lui-même représenté à la marche du 19 septembre, du moins officiellement.
Ulice Warszawy pełne uśmiechniętych i szczęśliwych rodzin! Dziękujemy, że jesteście z nami! ♥️🤩 pic.twitter.com/KSwPIbwoly
— Paweł Ozdoba (@PawelOzdoba) September 19, 2021
« Les rues de Varsovie pleines de familles souriantes et heureuses ! Merci d’être avec nous ! »
Lire la suiteDeux régions polonaises réaffirment leur opposition à l’idéologie LGBT face aux menaces de la Commission européenne
Par Olivier Bault (Présent) — Photo : dragonstock/AdobeStock
La semaine dernière, l’assemblée de la voïvodie (région) de Lublin, dans le sud-est de la Pologne a refusé de revenir sur sa résolution votée en 2019, par laquelle elle exprimait son opposition à l’idéologie LGBT et sa promesse de ne pas mettre en œuvre cette idéologie dans sa sphère de compétences (notamment dans les écoles sous sa responsabilité). L’opposition libérale et de gauche avait demandé un vote afin de révoquer cette résolution de peur qu’elle ne conduise à la perte des aides européennes. La Commission européenne a en effet menacé à plusieurs reprises de suspendre le versement des fonds de l’UE aux collectivités locales polonaises qui refusent l’idéologie LGBT.
Il y a un peu plus de deux semaines, la Commission européenne a ainsi fait savoir dans une lettre à la voïvodie de Petite-Pologne, dont la capitale est Cracovie, dans le sud du pays, que « L’Union européenne ne voit aucune justification pour de nouveaux investissements dans la promotion du patrimoine culturel et du tourisme… puisque les autorités locales contribuent elles-mêmes à créer une image négative de la Petite-Pologne ». L’assemblée de cette voïvodie a cependant refusé elle aussi de courber l’échine face au chantage de Bruxelles qui constitue, soit dit en passant, une violation de l’état de droit puisque l’UE, en vertu des traités, n’a aucune compétence pour les questions sociétales.
Afin que chacun puisse juger par lui-même de son caractère prétendument discriminatoire à l’égard des homosexuels, nous avions traduit en mars 2020 la résolution qui vaut aujourd’hui à la voïvodie de Cracovie les menaces de la Commission européenne portant sur 2,5 milliards d’euros : « La région française Centre — Val-de-Loire en croisade contre “l’homophobie” polonaise ».
Parmi les réactions au chantage de la Commission européenne, il y en avait eu une particulièrement remarquée, celle de l’archevêque de Cracovie, Mgr Marek Jędraszewski. Celui-ci avait dit pendant l’homélie du dimanche 15 août : « La liberté a un prix. Ce prix comprend l’honneur. La liberté ne s’achète pas avec de l’argent. Car ce n’est plus la liberté, mais l’asservissement, qui sera suivi d’autres étapes vers la dégradation de notre âme. »
Il y a deux ans, Mgr Jędraszewski avait déjà mis en fureur l’Internationale LGBT et ses relais bruxellois en comparant son idéologie à l’idéologie communiste : « Par bonheur, la peste rouge ne foule plus nos terres. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’en existe pas une nouvelle qui cherche à conquérir nos âmes, nos cœurs et nos esprits. Elle n’est pas marxiste, pas bolchevique, mais née du même esprit, néo-marxiste. Elle n’est pas rouge, mais arc-en-ciel. »
Idéologie LGBT : Bruxelles supprime les subventions à une région polonaise
Cracovie, capitale régionale de la voïvodie de la Petite-Pologne.
Par le Visegrád Post — Photo : DzidekLasek/Pixabay
Pologne — La Petite-Pologne (Małopolska) est une voïvodie du sud de la Pologne, dont la capitale régionale est Cracovie. C’est aussi l’une des régions polonaises dont les représentants — majoritairement membre du PiS — ont adopté en 2019 une résolution déclarant la région « libre d’idéologie LGBT ». En conséquence, la Commission européenne refuse désormais de discuter de l’attribution de subventions européennes avec cette collectivité.
Résolution « anti-LGBT » ou subventions européennes, il faut choisir…
Le message de Bruxelles est on ne peut plus clair : ou bien le sejmik (conseil régional) abroge sa résolution — que les instances européennes considèrent, à tort, comme discriminatoire vis-à-vis des homosexuels et autres individus LGBT — ou bien il fait une croix sur 2,5 milliards d’euros de subventions annuelles.
« L’Union européenne ne voit aucune justification pour de nouveaux investissements dans la promotion du patrimoine culturel et du tourisme… puisque les autorités locales contribuent elles-mêmes à créer une image négative de la Petite-Pologne », explique la Commission dans un courrier adressé aux autorités de cette région polonaise.
« La Commission européenne vient d’informer le Conseil de la Voïvodie de Petite-Pologne que les discussions sur REACT-UE (fonds pour les soins de santé et l’économie) sont suspendues », explique le vice-président de la région, Tomasz Urynowicz (Porozumienie), dans un tweet publié ce vendredi 13 août, dans lequel il exhorte ses collègues de la majorité régionale de se plier à l’oukase bruxellois, une démarche soutenue par les maires de trois grandes villes de la région — Cracovie, Tarnów et Oświęcim (Auschwitz).
Un chantage identique pour lesdites subventions norvégiennes
L’an passé, d’autres collectivités locales polonaises s’étaient vu supprimer les subventions de l’Espace économique européen (EEE), appelées aussi couramment subventions norvégiennes, pour des raisons similaires. Ce fut notamment le cas pour la ville de Tuchów, une petite ville de Petite-Pologne, à laquelle le ministère polonais de la Justice, dirigé par Zbigniew Ziobro (Solidarna Polska), avait alors accordé une subvention compensatoire trois fois plus élevée. D’autres villes, telles Kraśnik (voïvodie de Lublin) ou (Basses-Carpates), avaient cependant renoncé à leur résolution litigieuse.
Quatre autres voïvodies dans le collimateur bruxellois
Selon les dires du député Iza Leszczyna (PO), quatre autres voïvodies (Łódź, Sainte-Croix, Lublin et Basses-Carpates) pourraient également faire l’objet du même chantage aux subventions de la part de Bruxelles.