Mgr Viganò : le Christ-Roi a été « détrôné », non seulement « dans la société, mais dans l’Église »
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Museo del Prado/Wikimedia Commons — Mise à jour : 2 novembre 2020
Voici la traduction intégrale, par mes humbles soins, d'un message de Mgr Carlo Maria Viganò envoyé à l'occasion de la retraite annuelle de l’équipe du site canadien de nouvelles LifeSiteNews. Dans son propos, Mgr Viganò souligne la portée du règne social du Christ-Roi sur l’État et l’Église, dénonçant le rejet dont il est l’objet par la société laïciste et relativiste, et par une partie importante de la hiérarchie ecclésiastique. Un texte intéressant qui aide à comprendre combien il importe de reconnaître le Règne de Jésus-Christ dans notre cœur, notre famille, notre société, dans l’Église et dans le monde entier :
Te adoret orbis subditus
O ter beata civitas
cui rite Christus imperat,
quæ jussa pergit exsequi
edicta mundo cælitus !
O trois fois heureuse la cité
Où règne pleinement le Christ,
Et qui s’empresse d’obéir
Aux lois que le ciel dicte au monde.
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voilà que Moïse et Elie leur apparurent conversant avec lui. Prenant la parole, Pierre dit à Jésus : « Seigneur, il nous est bon d’être ici ; si vous le voulez, faisons-y trois tentes, une pour vous, une pour Moïse et une pour Elie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit, et du sein de la nuée une voix se fit entendre, disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances : écoutez-le. » En entendant cette voix, les disciples tombèrent la face contre terre, et furent saisis d’une grande frayeur. Mais Jésus, s’approchant, les toucha et leur dit : « Levez-vous, ne craignez point. » Alors, levant les yeux, ils ne virent plus que Jésus seul. Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur fit ce commandement : « Ne parlez à personne de cette vision, jusqu’à ce que le Fils de l’homme soit ressuscité des morts » (Mt 17, 1-9).
Permettez-moi, chers amis, de partager avec vous quelques réflexions sur la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ, manifestée dans la Transfiguration que nous célébrons aujourd’hui, après d’autres épisodes significatifs de la vie terrestre du Seigneur : des Anges survolant la Grotte de Bethléem à Son Baptême dans le Jourdain en passant par l’adoration des Mages.
J’ai choisi ce thème parce que je crois qu’il peut, d’une certaine manière, résumer le point central de notre engagement et du vôtre en tant que catholiques ; non seulement dans la vie privée et familiale, mais aussi et surtout dans la vie sociale et politique.
Tout d’abord, ravivons notre foi dans la royauté universelle de Notre Divin Sauveur.
Il est vraiment le Roi Universel, c’est-à-dire qu’il possède la Souveraineté absolue sur toute la création, sur le genre humain, sur tous les peuples, même sur ceux qui sont en dehors de son bercail, la Sainte Église catholique, apostolique et romaine.
Chaque personne est vraiment une créature de Dieu. Chaque personne lui doit tout son être, tant dans sa nature dans son ensemble que dans chacune des parties individuelles qui la composent : corps, âme, facultés, intelligence, volonté et sens. Les actes de ces facultés, ainsi que les actes de tous les organes du corps, sont des dons de Dieu, dont la domination s’étend à tous ses biens en tant que fruits de Son ineffable libéralité. La simple considération du fait que personne ne choisit ou ne peut choisir la famille à laquelle il appartient sur terre est suffisante pour nous convaincre de cette vérité fondamentale de notre existence.
Lire la suiteLa famille et la révolution
Roberto de Mattei.
Par le professeur Roberto de Mattei (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Le discours ci-dessous a été prononcé lors de la conférence « Transmettre le dépôt de la foi — la mission de la famille catholique d’aujourd’hui », organisée par Voice of the Family et tenue du 6 au 8 septembre 2019 au Newman Hall de l'Aumônerie catholique universitaire, à Cardiff.
Les paroles de sœur Lucie de Fatima
Dans un discours prononcé en mai 2017 au Rome Life Forum, le cardinal Carlo Caffarra a confirmé avoir reçu une longue lettre manuscrite de sœur Lucie en 1983 ou 1984 qui se terminait ainsi :
Père, il viendra un moment où la bataille finale entre le Seigneur et le royaume de Satan portera sur le mariage et la famille, et ceux qui travaillent pour le bien de la famille connaîtront la persécution et les tribulations. Mais, il n’y a rien à craindre, parce que Notre Dame a déjà écrasé sa tête.*
Le Cardinal Caffarra est décédé quelques mois plus tard, en septembre 2017 alors qu’il se trouvait au centre de la bataille sur la famille qui est survenue au sein de l’Église après la publication de l’exhortation apostolique Amoris Lætitia du Pape François. Mais cette bataille, que nous continuons à vivre aujourd’hui, n’est qu’une bataille dans une guerre plus vaste entre deux villes qui ont combattu tout au long de l’histoire ; les deux villes desquelles saint Augustin d’Hippone a écrit : la Cité de Dieu et la Cité de Satan. La Cité de Dieu composée par l’Église de Jésus-Christ et l’autre par les disciples de Satan. Ces deux villes s’opposent comme deux armées : le but de chacune est d’annihiler l’autre et par conséquent leur conflit est continu et sans fin.
La famille constitue une image terrestre de la Cité de Dieu, qui est l’Église. Aussi, la destruction de la famille a toujours été un objectif permanent des ennemis de Celle-ci.
La famille base de l’État
L’Église enseigne que la famille n’est pas une simple union entre deux individus, mais une institution sociale. Et elle n’est pas une simple institution sociale comme tant d’autres, mais une institution sociale basée sur un sacrement : le sacrement du mariage, ce qui a de nombreuses conséquences.
Dans un discours prononcé en 1946, Pie XII a affirmé que les deux piliers de l’ordre civil conçus et voulus par Dieu sont la famille et l’État. [1]
Il y a un lien inséparable entre la famille et l’État. La prospérité des nations dépend de la prospérité des familles et vice versa. Le déclin des nations est donc lié au déclin de l’institution de la famille.
Lire la suiteÉlections, société et christianisme
Montage de photos.
Suite d’« Entre Judas et Pilate : réflexions sur la campagne électorale 2019 », par Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie
Comment remédier à la situation d’un électorat révolté contre Dieu et sa loi? Et deuxièmement, pour qui voter lors des élections fédérales du 21 octobre ?
Je réponds d’abord à la deuxième question, en disant que nous pouvons soit éviter le pire, soit voter pour le meilleur. Éviter le pire, c’est de voter pour le parti qui a les meilleures chances de déloger les Libéraux, ce qui semble être les conservateurs d’Andrew Scheer.
Voter pour le meilleur, c’est de connaître le candidat le plus intègre de votre circonscription et de lui accorder votre vote. Vous pouvez nous envoyer un courriel ([email protected]) pour connaître vos candidats, ou bien consulter, à la veille du vote, notre page Web, présentement en construction, au https://www.cqv.qc.ca/elections2019. (Pour respecter les règlements d’élections Canada, seuls nos partisans et bienfaiteurs auront accès à cette page.)
Quant à la première question, à savoir comment remédier à la situation d’un électorat révolté contre Dieu et sa loi, il est certain qu’un vote lors d’une élection fédérale ne pourrait être suffisant. En plus de bien voter, 1) Il nous faut au Canada plus de chrétiens qui 2) œuvrent pour l’instauration d’un pays qui protège et promeut la foi chrétienne, la famille et la vie, de la conception à la mort naturelle.
Il n’est pas suffisant qu’il y ait des gens qui se disent chrétiens au Canada, car selon les derniers sondages (datant de 2011), encore les deux tiers (67 %) des Canadiens se disent chrétiens. Il faut des vrais chrétiens, convaincus et cohérents, des chrétiens qui comprennent que la foi authentique, en plus d’être personnelle, a une vocation sociale et politique, qui doit s’épanouir sur la place publique et jusque dans les médias, les universités, le monde des affaires et les parlements. Comment alors former de tels chrétiens habités d’une foi authentique et féconde ?
Nous arrivons à l’essentiel : ce qui engendre des chrétiens habités d’une foi authentique et féconde, c’est l’Église. Mais ces derniers temps une sorte d’effroyable trahison a été opérée... j’hésite, mais je me sens forcé d’utiliser un mot dur: il me semble que quelque chose comme un poison stérilisant a été déposé dans les entrailles mêmes de l’Église, ce qui fait que celle-ci trop souvent n’engendre que des chrétiens pusillanimes et incertains, des petits corps inertes qui flottent avec le courant ! Qu’on ne me méprenne pas : aucune tache ni souillure, encore moins un poison, ne peut atteindre l’enceinte de la véritable Église, épouse de Jésus Christ notre Seigneur. Mais les personnes qui composent l’Église, les laïcs et les clercs, eux ne sont pas à l’abri des poisons de ce siècle.
En fait, bien des chrétiens, contaminés par l’esprit du siècle, trahissent l’Église en se disant d’Église mais en répandant un poison, un contraceptif spirituel, qui enferme le chrétien dans son moi égoïste, le rendant stérile.
Le pape Pie X avait nommé cet enfermement dans le soi modernisme, qu’il déclara être « la synthèse de toutes les hérésies ». Telle une contraception spirituelle, cette hérésie empêche la fécondité de la foi en mettant une barrière infranchissable entre la conscience du chrétien d’une part, et le monde et Dieu de l’autre. Le chrétien atteint de modernisme est comme enfermé dans sa conscience. Il devient la mesure de toutes choses : c’est par lui, son expérience, sa vérité, qu’il juge tout. Rien ne peut légitiment le brimer dans sa liberté de faire la part de ce qui est vrai et faux, ni la bible, ni l’autorité de l’Église, ni la philosophie, ni les sciences profanes, ni les traditions immémoriales.
Cet isolement rend le chrétien incapable de reconnaître une autorité extérieure à son expérience. Pour le chrétien imbu de ce poison, tout doit être jugé à l’aulne de sa petite conscience individuelle. Le bien et le mal deviennent le produit de son jugement, Dieu lui-même devient un produit de sa conscience, qui avec le temps « évolue ». Cette foi factice, telle une maladie, se propage, et les victimes deviennent comme leur propre dieu, isolés des autres...
Sans surprise, cette fausse foi contraceptive, ce modernisme, fut dispersé aux quatre coins de l’Église au même moment où plusieurs chrétiens se montraient ouverts à la révolution sexuelle et aux nouvelles méthodes anticonceptionnelles. Il semble que la contraception physique va de pair avec la contraception spirituelle. En fait les parallèles sont très grands : comme dans la sexualité contraceptive, où l’on se sert de l’autre pour jouir, la spiritualité contraceptive est une utilisation abusive de Dieu et de son Église, réduits à de simples « concepts », générateurs de plaisir égoïste. Coupés de leur finalité, les actes contraceptifs, religieux et sexuels, n’aboutissent qu’à un genre d’autoérotisme…
À suivre.
Un évêque américain lance un appel à ses confrères évêques : « Le dépôt de la foi a été fragmenté et corrompu »
Mgr Joseph Strickland, évêque de Tyler au Texas.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo :
Mgr Joseph Strickland, évêque de Tyler, aux États-Unis, a lancé sur Twitter un appel aux catholiques, et tout spécialement aux évêques, de revenir à l’enseignement plein et entier de l’Église catholique, surtout dans le domaine du mariage et de la famille. Extrait de LifeSiteNews :
Mgr Joseph Strickland, évêque de Tyler, au Texas, a dénoncé sur Twitter cette fin de semaine la façon dont l’enseignement moral de l’Église catholique sur la sexualité et la famille a été brisé et entaché dernièrement, et il a appelé les laïcs et évêques catholiques à un retour à la vérité de cet enseignement.
Il écrit :
« Le dépôt de la foi n’a pas été gardé, au contraire, il a été fragmenté et corrompu, surtout dans les domaines du mariage, de la famille et de la sexualité. Je prie pour que les évêques et tous les catholiques reviennent à cette source de vérité révélée et prient pour la purification et le renouveau de la vie et de la grâce de Dieu. »
Mgr Strickland a déclaré à LifeSiteNews que son tweet était motivé par le prochain anniversaire de Humanæ Vitæ, et qu’il avait essayé de tweeter périodiquement sur les thèmes contenus dans le document.
[...]
La veille de son tweet sur la fragmentation et la corruption du dépôt de la foi, Strickland tweetait sur l’encyclique Casti Connubii du pape Pie XI de 1930, qui affirmait la doctrine de l’Église catholique sur le mariage.
« Si seulement l’humanité avait écouté il y a presque 100 ans », a-t-il dit. « Que les croyants lisent cet enseignement à cœur ouvert aujourd’hui. »
La trahison des nationalistes
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D.
Le mémoire présenté par la Ligue d’Action nationale à la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 21 illustre parfaitement ce que j’expliquais dans ma dernière chronique : le laïcisme est une religion, et une religion à tendance totalitaire . Quand on pense que la Ligue d’Action nationale s’inscrivait autrefois dans l’esprit du nationalisme groulxien, on mesure toute l’ampleur de la trahison de ses dirigeants actuels.
La Ligue d’Action nationale défend une « conception républicaine de la laïcité », qu’elle oppose au principe de non-confessionnalité (undenominational) de l’État, issu, dit-elle, du « monarchisme anglo-saxon ». C’est clair. Elle préfère la laïcité fermée et persécutrice de la Troisième République française à la laïcité ouverte et protectrice de l’Angleterre ou des États-Unis.
Quel est le fondement de cette laïcité républicaine ? La Souveraineté du Peuple. Afficher sa croyance religieuse par le port d’une croix au cou ou d’un hidjab sur la tête, c’est « refuser de reconnaître que la Res Publica est plus importante que les religions ». Voilà une affirmation tout à fait dogmatique. L’État est élevé au rang d’Autorité et de Valeur suprêmes. L’Homme se fait Dieu, mais en s’incarnant dans l’État. L’idée n’est pas nouvelle. C’est le Léviathan de Hobbes. Hitler, Staline et Mao auraient été d’accord avec la Ligue d’Action nationale. Le pape Pie XI, quant à lui, a condamné la « statolâtrie » dans son encyclique sur le fascisme italien, Non abbiamo bisogno (1931).
Et quelle est, dans cette Res Publica, la place des citoyens qui ont des convictions religieuses et qui veulent les afficher sur eux-mêmes, dans leur milieu de travail, mais sans faire de prosélytisme ? Celle de citoyens de seconde zone. « L’affichage ostentatoire de sa religion […] est un geste d’auto-exclusion de la communauté politique […] La religion ne doit pas interférer dans les choses de la Cité. » Les dissidents de la société laïque devraient-ils être envoyés en prison psychiatrique, comme au temps de l’URSS, pour suivre un « traitement de réinsertion communautaire » ?
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