François : « ...la seule pensée que des enfants ne pourront jamais voir la lumière, victimes de l'avortement, me fait horreur »
Sur le site du journal 20minutes du 13 janvier 2014, cette affirmation du pape François :
(Photo : Abode of Chaos sur flickr.com, licence creative commons)
«Souvent les êtres humains sont jetés comme s'ils étaient des choses non nécessaires. Par exemple la seule pensée que des enfants ne pourront jamais voir la lumière, victimes de l'avortement, me fait horreur», a-t-il martelé.
L'article du journal le Devoir du 13 janvier précise :
Parlant de l'avortement, il a déploré que des êtres humains soient jetés comme s'ils étaient des choses non nécessaires. Il s'en est pris à la « culture du jetable » qui gaspille non seulement la nourriture ou les biens superflus, mais aussi les êtres humains.
Nouvelles déclarations chocs du pape François sur l'avortement (Evangelii Gaudium)
Voici un extrait de ce texte :
(peinture murale du pape François)
(Photo : Abode of Chaos sur flickr.com, licence Creative Commons)
213. Parmi ces faibles, dont l’Église veut prendre soin avec prédilection, il y a aussi les enfants à naître, qui sont les plus sans défense et innocents de tous, auxquels on veut nier aujourd’hui la dignité humaine afin de pouvoir en faire ce que l’on veut, en leur retirant la vie et en promouvant des législations qui font que personne ne peut l’empêcher. Fréquemment, pour ridiculiser allègrement la défense que l’Église fait des enfants à naître, on fait en sorte de présenter sa position comme quelque chose d’idéologique, d’obscurantiste et de conservateur. Et pourtant cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré et inviolable, dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement. Elle est une fin en soi, et jamais un moyen pour résoudre d’autres difficultés. Si cette conviction disparaît, il ne reste plus de fondements solides et permanents pour la défense des droits humains, qui seraient toujours sujets aux convenances contingentes des puissants du moment. La seule raison est suffisante pour reconnaître la valeur inviolable de toute vie humaine, mais si nous la regardons aussi à partir de la foi, « toute violation de la dignité personnelle de l’être humain crie vengeance en présence de Dieu et devient une offense au Créateur de l’homme ».[176]
214. Précisément parce qu’il s’agit d’une question qui regarde la cohérence interne de notre message sur la valeur de la personne humaine, on ne doit pas s’attendre à ce que l’Église change de position sur cette question. Je veux être tout à fait honnête à cet égard. Cette question n’est pas sujette à de prétendues réformes ou à des “modernisations”. Ce n’est pas un progrès de prétendre résoudre les problèmes en éliminant une vie humaine. Mais il est vrai aussi que nous avons peu fait pour accompagner comme il convient les femmes qui se trouvent dans des situations très dures, où l’avortement se présente à elles comme une solution rapide à leur profonde angoisse, en particulier quand la vie qui croît en elles est la conséquence d’une violence, ou dans un contexte d’extrême pauvreté. Qui peut ne pas comprendre ces situations si douloureuses ?
Les répercussions des sorties médiatiques du pape François continuent
par John-Henry Westen, traduit par Campagne Québec-Vie
ROME, 10 octobre 2013 (LifeSiteNews.com) — Le pape François a le cœur libéral, et je n’utilise pas ici le terme « libéral » au sens péjoratif, mais dans le sens positif — un cœur généreux et semblable à celui d’un enfant. Avec ce cœur et le mandat qu’il a reçu de prendre soin des âmes, le pape François peut accomplir des miracles, même le miracle de stopper la spirale descendante de l'Église catholique en Occident. Il faudra des mesures radicales pour accomplir ce miracle, et c’est justement un cœur comme le sien qui est nécessaire pour prendre de telles mesures.
En plus d'avoir un cœur pour agir, une perception réaliste est nécessaire pour appréhender les besoins de l'Église dans le monde entier. Le pape est aidé dans cette tâche monumentale qui consiste à faire un portrait de la situation du monde : ce rôle est principalement, mais non exclusivement, assumé par des membres du clergé de toutes les régions du globe, qui ont des réunions régulières avec le pape pour le conseiller.
Cependant, il semble qu'il ait reçu quelques conseils très discutables; on peut le voir clairement par les remarques qu’il a exprimées dans une interview lors du vol de retour des Journées mondiales de la jeunesse à Rio.
La transcription officielle de l'interview par le Vatican rapporte qu’un journaliste lui a demandé : « Vous n'avez pas parlé de l'avortement, ni du mariage de même sexe. Au Brésil, une loi a été approuvée qui élargit le droit à l'avortement et autorise le mariage entre personnes de même sexe. Pourquoi n'en avez-vous pas parlé? » Pape François a répondu : « L'Église a déjà parlé très clairement sur ceci. Il est inutile d'y revenir, tout comme je n'ai pas parlé de la tricherie, du mensonge, ou d'autres questions sur lesquelles l'Église a un enseignement clair! »
Lorsque le journaliste a insisté en disant : « Mais les jeunes sont intéressés par cela », le pape François a répondu : « Oui, mais il n'était pas nécessaire d'en parler; il fallait plutôt aborder les choses positives qui ouvrent la voie aux jeunes. N'est-ce pas! Par ailleurs, les jeunes savent parfaitement quelle est la position de l'Église. »
Comme l’ont fait remarquer beaucoup de militants dans les tranchées de la guerre des cultures en Amérique du Nord et en Europe, les jeunes d'aujourd'hui ne savent pas ce que l'Église enseigne sur ces questions. Ils ont une perception erronée des enseignements de l'Église, les considérant comme un grand « non » à toutes les choses amusantes, mais n'ont aucune idée de la vérité, de la beauté et de la profondeur de l'enseignement de l'Église. Par ailleurs, les conférenciers sur ces sujets controversés en témoigneront aisément, les jeunes sont avides de ce débat, en particulier avec ceux qui, comme le pape François, sont désireux et capables de s'exprimer librement et avec cœur sur ces questions.
Sondage
Un récent sondage montre que le pape François reçoit un taux d'approbation plus élevé chez les catholiques américains que ses deux prédécesseurs (89 % lui sont favorables ou très favorables). Le même sondage a demandé aux catholiques : « Comme vous le savez peut-être, le pape François a récemment fait remarquer que l'Église s’est trop focalisée sur des questions comme l’homosexualité, l'avortement et la contraception. Êtes-vous d'accord ou en désaccord? » Soixante-huit pour cent se sont déclarés d'accord.
Ce même sondage où l'on trouve une majorité de catholiques approuver le pape François et être d’accord avec sa prétendue croyance que l'Église est trop centrée sur l'avortement, etc., a également montré que les catholiques américains approuvent le « mariage » de même sexe à un taux plus élevé que les Américains ordinaires. Le sondage a révélé que 56 % de tous les Américains approuvent le « mariage » de même sexe, mais parmi les catholiques, c'est 60 %. Même parmi les catholiques qui assistent à la messe chaque semaine, le sondage note qu’une majorité (53 %) est pour le « mariage » homosexuel.
De même, des questions sur l'avortement légal ont montré que les catholiques américains approuvent celui-ci à un taux très légèrement inférieur de celui des Américains ordinaires. Une majorité de catholiques (52 %) a répondu soutenir l'avortement légal dans tous ou la plupart des cas, et les Américains ordinaires de même à un taux de 54 %.
Il est sans doute bon que la popularité du pape François lui permette d’atteindre un public large et diversifié; mais il est troublant, d’autre part, de se demander si cette popularité est basée sur une authentique rencontre avec le vrai pape François et tout ce qu'il représente, ou avec un pape artificiel, forgé par les médias sur les interprétations erronées de certaines déclarations ambiguës dans ses récentes interviews. À l’évidence, beaucoup des fans les plus improbables du pape sont plus amoureux d’un pape sorti de leur propre imagination qu’avec le vrai. Et il y aura certainement, à un moment donné, une mise au point sur la place publique lorsque beaucoup de ces admirateurs s’apercevront, contrairement à leurs espoirs, qu'il ne modifiera pas le moindre des enseignements de l'Église sur les questions morales qu’ils chouchoutent.
Des médias utilisent les remarques du Pape pour attaquer les militants catholiques
Depuis le début des entretiens improvisés du pape, il est devenu monnaie courante pour les experts des médias d'utiliser des citations sélectives du pape François pour fustiger les militants catholiques dans l’arène de la vie et de la famille. Parmi de nombreux exemples, en voici quelques-uns qui illustrent cette tendance.
Le 20 septembre dernier, l’animateur du canal CNN, Chris Cuomo, a utilisé les remarques du pape François pour attaquer Bill Donohue, de Catholic League, un défenseur inconditionnel de l'Église et de ses enseignements au sujet de la vie et de la famille. « Vous venez d'entendre ce que le pape a dit. Pourquoi ne pas tenter d’aller au-delà de cette analyse rhétorique et essayer d'être ce que votre église est censée être? » Et encore, coupant Donohue, Cuomo a plaisanté : « Le pape vous a donné un message différent. Il dit ne pas faire ces déclarations sur les homosexuels, de ne pas faire ces déclarations sur les juifs, revenez à ce que votre Église doit être. Jésus n'agissait pas comme vous le faites en ce moment. Est-ce que vous allez entendre ce message ou pas? Parce ça n’y ressemble pas. »
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Sur le canal Fox News de Detroit, à l’émission Let It Rip du 29 septembre, les animateurs ont discuté avec le promoteur du « mariage » homosexuel John Corvino à propos de la décision d'un collège catholique de le « désinviter » à parler sur le campus; le représentant de la position catholique était le Père Paul Nicholson, un prêtre réputé pour sa ferme assurance dans ses efforts d'évangélisation.
Pendant l’émission, non seulement Corvino, mais aussi les animateurs, ont fait pression à plusieurs reprises sur le Père Nicholson avec leur interprétation erronée des remarques du pape François. L’un des animateurs a dit du pape : « Il n'est pas favorable au mode de vie homosexuel, mais il dit que nous devons mieux l’accepter. » Puis, lorsque le prêtre a expliqué que le pape n'a pas changé l'enseignement de l'Église sur la question, l’animateur a répliqué : « Non, mais il a dit, ne pensez-vous pas qu'il a vraiment dit que nous devons davantage accepter les homosexuels et ne pas nous concentrer sur les aspects négatifs de la vie privée de ces gens? »
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Le journal New York Times a publié le 6 octobre dernier un article au sujet d’une université catholique qui tenait un scrutin pour décider de retirer ou non l'avortement volontaire de la couverture d’assurance santé du personnel. Le journaliste Ian Lovett a commencé son texte de cette façon : « Trois semaines ne se sont pas écoulées depuis que le pape François a dit que l'Église était devenue “obsédée” par l’avortement, en déclarant : “Nous devons trouver un nouvel équilibre”. Mais sur le campus de l'Université Loyola Marymount, à l’ouest de cette ville, un combat au sujet de l'avortement menace aujourd'hui de déchirer l’école. »
Catholiques en politique
Nancy Pelosi, leader de la minorité, connue comme promoteur de premier plan de l'avortement et de l'homosexualité au Congrès des États-Unis tout en se proclamant simultanément fervente catholique, a été interviewée sur CNN au sujet des remarques du pape. Comme le président Obama qui a récemment déclaré qu'il était « extrêmement impressionné » par les déclarations du pape, Pelosi était en extase. « Il commence à ressembler à une religieuse. Le pape commence à ressembler aux religieuses » s’est exclamée Pelosi, faisant apparemment référence à la réputation libérale de la plupart des ordres religieux anciens aux États-Unis, dont beaucoup ont fait récemment l’objet d’une enquête du Vatican et qui font la promotion de vues contraires à la foi.
« J'ai assisté à son intronisation. Et moi qui suis catholique, je crois qu'il a été choisi pape par l'intercession du Saint-Esprit, alors je fais attention à ce qu'il dit », a-t-elle dit. « Et je peux vous dire qu'il y a une grande joie parmi les catholiques et les amis des catholiques... C'est vraiment tout à fait remarquable. C'est une source de joie pour nous tous. » Lorsque l'animateur a noté que les commentaires du pape n’étaient pas une source de joie pour tous les catholiques et que les catholiques conservateurs avaient exprimé certaines réserves, Pelosi a répondu : « Je ne sais pas pour eux, mais quand c’était un autre pape, qui avait autre chose à dire, ils voulaient que nous tenions tous pour lui. "
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Charles Rangel, pro-avortement, membre du Congrès (pour la 13e circonscription) de New York, a écrit dans le New York Times que les propos du pape constituent « un appel bien nécessaire pour le clergé à délaisser les menaces d'excommunication ou de privation de communion à l’égard des politiciens pro-choix ».
« Comme ancien enfant de chœur qui n'a jamais hésité à implorer l'Église d'élargir son horizon au-delà des homosexuels, de l'avortement et du contrôle des naissances, je remercie le pape François de pousser l'Église à se recentrer sur ses enseignements fondamentaux d'amour et de compassion », a-t-il dit.
Les dirigeants des institutions catholiques
Le nouveau président d'un collège catholique du Minnesota a utilisé son interprétation de l'allocution du pape François sur l'homosexualité pour justifier de permettre à des homosexuels pratiquants d’être professeurs au collège. Dans son discours d'ouverture de la collation des grades, Julie Sullivan, présidente de l'Université Saint-Thomas, a annoncé : « Cela me fait mal de penser qu'un étudiant homosexuel, un membre du personnel ou du corps professoral puisse se sentir importun ou avoir besoin de “se cacher” à Saint- Thomas. Comme nous le rappelle le pape François, nous ne sommes pas appelés à juger. Nous sommes appelés à aimer et à soutenir tout le monde dans notre communauté, indépendamment de leur orientation sexuelle. Et je pourrais ajouter, quel que soit le sexe de leur conjoint ».
À la fin septembre, lors d'une réunion de la Commission scolaire catholique d’Ottawa, en Ontario, un Commissaire catholique a invoqué le pape François pour interpeller une délégation de parents préoccupés de la promotion par la Commission scolaire d'un groupe pro-avortement. Les parents avaient suggéré de remplacer les partenaires problématiques par d’autres qui « refusent de participer à des activités immorales ». Après la présentation, un Commissaire a insisté pour savoir si le parent-présentateur avait « écouté ou entendu la dernière déclaration et clarification du pape ».
Catholiques dissidents
Les réactions euphoriques initiales des catholiques libéraux ont été claironnées par les grands médias du monde entier.
L’organisme Catholics for a Free Choice (Catholiques pour un libre choix), a déclaré dans son communiqué de presse, le jour de la publication de l'interview jésuite : « Nous nous félicitons de ce qu’a dit aujourd'hui le pape François quand il a appelé l'Église catholique à être une “maison pour tous” et non une “petite chapelle” centrée sur la doctrine et des enseignements moraux étroits. » Le Président pro-avortement de ce groupe « catholique », Jon O’Brien, a ajouté : « Nous espérons qu'il prend des mesures pour propager auprès de ses frères évêques du monde entier la façon plus ouverte de s’occuper des personnes qu’il préconise pour l'Église. »
Le communiqué de presse du groupe « catholique » de promotion de l’homosexualité, Dignity USA a déclaré : « Nous avons beaucoup de raisons d'être optimistes, en particulier dans la ferme volonté du pape que l'Église soit une “maison pour tous”, et sa conviction que Dieu regarde les lesbiennes, les homosexuels, les personnes bisexuelles et transgenres (LGBT) avec amour plutôt qu’en les condamnant. »
La directrice générale de Dignity USA, Marianne Duddy – Burke a ajouté : « Les catholiques LGBT et leurs alliés se réjouiront de l'appel du pape aux dirigeants de l'Église à se concentrer sur leur rôle de pasteurs plutôt que de responsables de l'application des règles. Nous espérons que les évêques vont répondre à cet appel et mettre fin immédiatement à leurs campagnes anti - LGBT, aux licenciements de travailleurs de l'Église à cause de ce qu'ils sont, aux attaques contre les personnes qui contestent ou questionnent les enseignements officiels, et à la rhétorique exclusive et de jugement qui est trop souvent prêchée en chaire. » Elle a conclu : « Le pape est sans ambiguïté. Quittez la chaire de prestige, et accompagnez votre peuple. »
Sœur Jeanine Gramick, directrice de New Ways Ministry , un groupe pro - homosexuel qui a déjà été sanctionné publiquement par les dirigeants de l'Église, a fait l’éloge de l'entrevue du pape à la télévision MSNBC. « J'ai pleuré quand j'ai commencé à la lire », a-t-elle dit. Elle a répété à plusieurs reprises : le pape dit que « ces questions délicates » ne sont « pas essentielles ».
Les communistes
Un converti au catholicisme, Paul Kengor, qui témoigne qu’il a été attiré « à l'Église principalement à cause de sa fidèle opposition au communisme à travers les siècles », signale avec consternation qu'il a trouvé des éloges du pape François dans les pages de la publication communiste radicale People’s World.
Écrivant dans American Spectator, Kengor note : « Après des décennies de calomnies, d'attaques, de dénigrement, et même de tentatives d’assassinats de différents papes de l'Église catholique romaine — du pape Pie XII au pape Jean-Paul II – soudainement, les communistes adoptent un pape. »
Commentant l'interview exclusive du pape François au magazine jésuite, la publication communiste a fait valoir que « la remarque la plus pertinente du pape concernait la vision étriquée de certains catholiques sur quelques points controversés de la morale sexuelle ».
L’auteur Henry Millstein a expliqué : « Pourquoi cela aurait-il de l’importance pour les progressistes? Parce les catholiques (et autres) gens de droite, y compris, lamentablement, certains évêques, se sont accrochés à cet ensemble restreint de questions pour promouvoir un programme de droite plus large.
Si l'essence d'être catholique est de s'opposer à l'avortement, au mariage homosexuel et à la contraception, alors les fidèles catholiques (et quelques autres chrétiens) peuvent facilement être trompés en soutenant des candidats de droite qui s'alignent avec ce programme, sans tenir compte des violations flagrantes des autres aspects de l'enseignement catholique. Le pape François a coupé l’herbe sous le pied de ce stratagème... »
Les fidèles
Quelques-unes des premières réactions des fidèles catholiques ont été révélées publiquement dans la chronique hebdomadaire de l’archevêque de Philadelphie, Mgr Charles Chaput. Décrivant les réactions qu'il a reçues à la suite de l'interview exclusive du pape au magazine jésuite, l'archevêque Chaput écrit :
Certaines personnes ont saisi l'entrevue comme une bouée de sauvetage — ou une justification. Une personne a fait l'éloge du Saint-Père pour avoir souligné que « l'Église doit se concentrer sur la compassion et la miséricorde, et non sur l'application de règles mesquines ». Elle a ajouté que « nous sommes enfin libérés des chaînes de haine qui ont gouverné l'Église catholique pendant tant d'années et causaient ma gêne d’amener mes propres enfants dans cette Église ».
Les courriels reçus en plus grand nombre ont été, cependant, ceux de catéchistes, de parents et de catholiques ordinaires qui se sont sentis désorientés par les manchettes des médias suggérant que l'Église avait d’une manière ou d’une autre changé son enseignement sur une variété de questions morales.
J'ai eu des nouvelles d’une mère de quatre enfants – dont l’un est adopté, et un autre handicapé de naissance — qui avait passé des années à conseiller des jeunes filles enceintes et à ouvrir des cliniques pro-vie. Elle voulait savoir pourquoi le pape semblait rejeter ses sacrifices.
Un prêtre a dit que le pape « a implicitement accusé ses frères prêtres qui sont sérieux au sujet des questions morales d’avoir l’esprit mesquin »; et il a ajouté : « [si vous êtes un prêtre], être moralement sérieux est maintenant susceptible de vous faire rejeter publiquement comme un problème. » Un autre prêtre a écrit que « le problème est que [le Saint-Père] a rendu heureuses les mauvaises personnes, des gens qui ne croiront jamais à l'Évangile et qui vont continuer à persécuter l'Église. »
Steve Jalsevac, cofondateur de LifeSiteNews, décrit une autre perception dans un récent billet de blogue sur les entretiens du pape François. Il a raconté que le prêtre (de sa paroisse) a prononcé une homélie sur les anges et les démons avec un fort accent pro-vie et un peu plus tard il y a eu une annonce pro-vie qui a généré beaucoup d’applaudissements. Ensuite dans le stationnement, on a entendu un « vieux couple contrarié (…) se plaindre de tous les discours sur l'avortement au cours de la messe ». L'un des deux a dit: « Ne savent-ils pas ce que le pape François vient de dire? »
Un groupe de paroisses en Ontario, au Canada, qui participait à une collecte de fonds annuelle pour la cause pro-vie, a laissé entendre au groupe pro-vie en question qu’« en raison de ce que le Saint-Père a dit », ils ne participeront plus à la collecte de fonds.
Les catholiques doivent maintenant se défendre contre les accusations que le pape n'est plus pro-vie. Lors d'une Chaîne pour la vie dimanche à Valparaiso en Indiana, le Dr Richard Stith a rapporté : « Nous avons tenu notre paisible chaîne annuelle de prières pour la vie, pour protester contre l'avortement. Un manifestant mennonite a demandé à un catholique, “Que pensez-vous de la sortie pro-avortement de votre pape? »
Prêtres
Les prêtres n'ont pas été à l'abri des interprétations erronées des propos du pape François.
Un journal du Rhode Island a fait des entrevues avec un certain nombre de prêtres locaux en réponse à la remarque du pape François « Qui suis-je pour juger? » concernant l'homosexualité.
Le Père David Thurber, ordonné en 2008, a déclaré au journal qu'il a vu dans les propos du pape François une justification pour refuser de priver de la communion les couples vivant ensemble sans être mariés. « Je n’ai pas l’habitude de refuser la communion », a-t-il dit. « Comme l'a dit le Pape François, il n'est pas juste de juger. Je prêche l'Évangile, et celui qui l'entend, l'entend. »
Le Père rédemptoriste Tony Flannery, l'un des cinq prêtres irlandais censurés par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi du Vatican et menacé d'excommunication à cause de sa position au sujet des femmes prêtres et de la contraception, a également salué l'interview du Pape.
Il a dit au journal Irish Independent : « Ce que dit le Pape apparaît comme une critique assez importante de la façon dont la Curie et, en particulier, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a fonctionné. »
Le pape a déclaré que, dans certains cas, lorsque les Congrégations vaticanes ne fonctionnent pas bien, « elles courent le risque de devenir des institutions de censure ». Le journal indique que l'appel du pape aux conférences épiscopales locales pour gérer ces questions pourrait être une « bonne nouvelle » pour le Père Flannery et les autres prêtres irlandais censurés.
Le Père Flannery a ajouté : « Cela change les règles du jeu dans le sens où il semble que la Curie a été largement mise hors jeu pour traiter des questions disciplinaires et que cela a été restitué à l'église locale. »
Il a dit également qu'il n'y avait « aucun doute » que le pape a critiqué les « policiers de la pensée » qui passent leur temps à signaler des personnes à Rome.
Conclusion
Prions pour le pape François et ses collaborateurs afin qu'ils aient la force, le courage et la sagesse nécessaires pour diriger l'Église dans sa mission de sauver des âmes. Comme l’a fait remarquer le Pape Léon XIII en 1899 dans une lettre à l'archevêque de Baltimore de l’époque : certains soutiennent qu'« il est opportun, afin de gagner les cœurs des égarés, de passer sous silence certains éléments de la doctrine, comme étant de moindre importance, ou de les atténuer de telle sorte qu’ils ne conserveraient plus le sens auquel l'Église s’est toujours tenue. » Toutefois, a-t-il dit, l'Église s’est déjà arrêtée sur ces suggestions et a déterminé qu’une telle politique « tendrait plutôt à séparer les catholiques de l'Église, qu’à ramener à l’Église les dissidents. »
Concluant son propos, le pape Léon a dit qu'il n'avait rien de plus à cœur que de voir revenir « ceux qui errent hors du bercail du Christ ». Cependant il a ajouté : « mais non point par une autre voie que celle que le Christ lui-même a montrée. »
L'ouverture d'esprit n'est pas racolage... réflexion sur les réactions aux paroles de François sur les personnes homosexuelles
Changement de ton dans l’Église? Changement de personnalité plutôt…
Il est particulièrement lassant de lire les commentaires des principaux médias ces jours-ci, où même, d’entendre certains membres de l’Église encourager ces médias en se réjouissant de cette « ouverture » du pape envers les personnes homosexuelles, comme si Benoit XVI et Jean-Paul II n’avaient pas toujours eu, exactement la même attitude, exprimée selon leur personnalité plus réservée de prélats européens.
Comment des chrétiens peuvent-ils entrer dans ce jeu de racolage qui consiste à laisser entendre que ce « changement de ton », qui n’en est pas un, pourrait être le garant de changement, d’adaptation, tel que le souhaite et le laisse entendre des journalistes qui ont tout autant à cœur les enseignements du Christ que l’auteur de ces lignes tient à répandre les enseignements du Marxisme aux personnes qui n’auraient pas encore été contaminées par sa bêtise…
Je reprendrai deux commentaires parus sur le site du Journal de Québec du 30 juillet 2013, courts et qui ont le mérite de bien exprimer ce que doit être une authentique charité :
Le Pape a dit qu'on devait accueillir un homosexuel qui cherche Dieu... comme il faut accueillir un alcoolique, un batteur de femme, une prostituée, et tout pécheur... dans la conversion à Dieu. Comme disait le Christ : 1) Il n'est pas venu pour le juste mais pour le pécheur; 2) Nul n'entre au Royaume du Père qui n'obéit pas à ses commandements; 3) Donc, convertissons-nous : “Va et ne pèche plus.”
Il faut vraiment se boucher les oreilles, se fermer l'intelligence et se geler le coeur pour comprendre autre chose de celui que le Christ nous a laissé comme assise de l'Église dans le temps qui passe. »
À un commentaire qui lui reprochait de comparer la pratique homosexuelle avec l’alcoolisme ou le batteur de femme, M. Allaire répondait très justement :
Que nous soyons tous des pécheurs, que nos péchés soient populaires ou impopulaires à une époque, n'est pas un amalgame mais une observation élémentaire qui rend compte de la nécessité d'un Sauveur. Pour cela, nous devons être tous reconnaissants envers le Seigneur et ouverts à toutes les personnes affligées par le péché, qu'il s'agisse de la pratique de l'homosexualité ou de l'ivresse... Et cette ouverture n'a de sens que celui de devenir parfait comme notre Père est parfait, car aucun péché n'entre au Paradis. C'est la raison pour laquelle l'amour du prochain est proportionnel au combat contre le péché qui les afflige. La solidarité avec le malade passe par sa libération de sa maladie. La solidarité envers sa maladie est une attaque contre ce prochain.
La fraîcheur de l'amour que le Pape offre est celle du Christ qui mangeait et s'assoyait avec les pécheurs... pour les mener sur le Chemin de la Vie et de la Vérité.Quand on saisit cette nuance, on ne parle pas de changement de ton mais d'approfondissement de la mission. Et on ne risque pas la confusion d'autrui, en notre époque, entre le pécheur appelé à la conversion et le péché qui cherche cruellement à l'en retenir.
Si l’Église du Québec veut tomber dans le racolage et l’hypocrisie, elle ne s’attirera qu’une estime d’apparence des médias, heureux de trouver des idiots utiles qu’ils mépriseront sincèrement, et utiliseront, le temps que ces amis de circonstance voudront bien jouer le rôle du chrétien « ouvert », chrétien qui confond "ouverture" avec une parole véritablement ouverte à l’amour du prochain et prêt à lui donner ce qu’il y a de meilleur : la vérité dans un écrin d’amour. Ce que fait le pape François.
Trop de chrétiens choisissent une apparence de communion avec l’esprit du monde. Nous aimerions les voir, sans hésiter prendre exemple sur cet homme humble qui ne joue pas avec la vérité, qui a répété sans hésitation la fermeture à l’hominisation des femmes par une caricature d’ordination, et fermé la porte à tout débat sur l’avortement en affirmant aux médias qu’ils connaissent déjà la position de l’Église sur le sujet.
Cette attitude d’humilité vraie est la même que celle de Benoît rencontrant les victimes de pédophilie dans l’Église, que celle de Jean-Paul II pardonnant à celui qui avait tenté de le tuer et demandant pardon pour les crimes commis dans l’Église et en son nom.
Non, il n’y a pas eu de changement de ton, mais bien plutôt, un changement de personnalité, qui peut plaire davantage aux médias. Ne tombons pas dans ce jeu malhonnête de la flatterie sur l’ouverture d’esprit, qui n’apportera aucun fruit, mais qui laisse espérer aux ennemis du Christ une trahison de son enseignement qui les cautionnerait dans leurs erreurs. Ce qui n’arrivera pas.
Le pape François célébrera une messe pour la Vie à Rome
Sur le blog de Jeanne Smits du 16 mai 2013:
(Un défenseur de la Vie qui ne craint pas de prendre la parole pour défendre les plus vulnérables)
Le pape François célébrera une messe « pour la vie » le dimanche 16 juin sur la place Saint-Pierre, à Rome, point d'orgue de la célébration annuelle de Evangelium Vitae qui aura cette année une envergure exceptionnelle par la volonté du Conseil pour la Nouvelle Evangélisation, nous apprend le Friday Fax d'Austin Ruse.C'est Benoît XVI qui avait lancé cette initiative d'une célébration annuelle proposant notamment une messe pour les figures du mouvement pro-vie.Cette année il y aura trois jours d'activités diverses, comprenant une conférence du cardinal Burke et d'autres interventions confiées notamment à des organisations pro-vie américaines comme l'Alliance Defending Freedom, le Secrétariat Pro-vie de la conférence des évêques des Etats-Unis et Priests for Life. (...)
Le Pape François présent à la Marche pour la Vie italienne, défend la vie de l'enfant à naître
Sur le site du journal Huffington Post du 12 mai 2013:
Le pape François a lancé dimanche un appel très ferme pour la défense "juridique de l'embryon" et "la sacralité de la vie", à l'issue de la première messe de canonisation de son pontificat qui l'a vu proclamer saints une Colombienne, une Mexicaine et 800 Italiens martyrisés pour avoir refusé d'embrasser l'islam.François célébrait la messe devant des dizaines de milliers de fidèles rassemblés par beau temps sur la place Saint-Pierre, dans une ambiance enthousiaste et fervente.L'air grave, le pape argentin s'est exprimé pour la première fois, à l'occasion de la prière finale du "Regina Coeli", pour "la protection juridique de l'embryon", et donc contre l'avortement.Une protection juridique doit être à même de "protéger tout être humain dès le premier instant de son existence", a-t-il martelé. Il apportait son soutien à une grande marche de 30 000 chrétiens "pro life" dans les rues de Rome au même moment.Si les positions de l'ancien cardinal Jorge Bergoglio étaient bien connues en Argentine, il n'avait pas encore fait allusion aux thèmes sensibles de la "défense de la vie" qui opposent frontalement l'Eglise aux sociétés occidentales.
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