La séparation de l’Église et de l’État est un péché : voici pourquoi
Le baptème de Clovis par François Louis Dejuinne.
Par Matthew McCusker — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : G. Garitan/Wikimedia Commons
Voici la sixième partie d’une série consacrée à la véritable nature de la liberté humaine.
La première partie traitait de la liberté naturelle de l’homme, en vertu de laquelle il est libre de choisir sa manière d’agir. La deuxième partie a examiné la liberté morale, par laquelle l’homme agit librement en accord avec sa propre nature. La troisième partie a exploré les façons dont Dieu nous assiste, afin que nous puissions atteindre la liberté morale. La quatrième partie explique comment les lois de l’État peuvent aider l’homme à atteindre la vraie liberté. La cinquième partie traite de la nature du libéralisme et de son incompatibilité avec la foi catholique.
22 juillet 2024 (LifeSiteNews) — Ce titre peut sembler choquant pour certains lecteurs. Beaucoup d’entre nous ont grandi sous des systèmes politiques qui consacrent la séparation de l’Église et de l’État dans la loi constitutionnelle, ou qui la considèrent comme positive pour la société.
Cependant, ce titre reflète l’enseignement de l’Église catholique tel qu’il nous a été transmis par les pontifes romains. Cet enseignement a été expliqué avec une clarté et une précision particulières par le pape Léon XIII dans sa lettre encyclique Immortale Dei, « De la constitution chrétienne des États », et dans Libertas, « De la liberté humaine ».
La redécouverte de cette doctrine nous aidera à comprendre bon nombre des problèmes auxquels l’Occident moderne est confronté. Nous savons que quelque chose a mal tourné dans notre société : l’avortement, la redéfinition du mariage, le transgenrisme, la montée en flèche de la criminalité, l’augmentation du taux de suicide, les guerres sans fin et bien d’autres symptômes d’une civilisation en plein effondrement.
Selon les papes, c’est ce qui arrive inévitablement à une société qui tente de vivre sans Dieu et sans la révélation divine qu’il a confiée à son Église.
Lire la suitePour combattre Mammon
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : Galleria Doria Pamphilj/Wikimedia Commons
Le R. P. Denis Fahey (1883-1954) est un écrivain contre-révolutionnaire bien connu dans les milieux catholiques anglophones. Son principal ouvrage a été traduit en français sous le titre Le Corps Mystique du Christ et la réorganisation de la société (1945). L’idée maîtresse de l’auteur est que le culte de l’argent est à la source de tous les désordres contemporains. Des trois visages du Diable : Belzébuth (orgueil), Mammon (avarice) et Asmodée (luxure), c’est définitivement Mammon qui cause le plus de ravage.
D’après le Père Fahey, la Révolution avec un « R » majuscule, c’est-à-dire la révolte systématique de la civilisation moderne contre la Loi de Dieu, a commencé avec le relâchement de la discipline traditionnelle de l’Église sur la question de l’usure, dès la fin du Moyen Âge. Le prêt à intérêt était jusqu’alors considéré comme un péché en vertu de la maxime aristotélicienne qui dit que « l’argent ne fait pas de petits ». L’argent n’est qu’une unité de mesure pour échanger des biens. Il n’est pas en soi productif de richesse.
La fondation de la Banque d’Angleterre (1694) marque un point tournant de l’histoire. En 1688, l’armée du prince hollandais Guillaume d’Orange a débarqué en Angleterre pour soutenir le renversement du roi catholique Jacques II par le Parlement protestant de Londres. L’expédition a été financée par les banquiers d’Amsterdam. Le nouveau roi, Guillaume III, a remboursé sa dette en créant la Banque d’Angleterre.
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