La Mission Divine de la Famille
Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le dimanche de la Sainte Famille) ― Photo (côtés flous rajoutés) : Répertoire culturel du patrimoine du Québec
Le bon Dieu n’a rien fait de plus beau, dans l’ordre naturel, que la famille. Il a voulu, comme l’atteste la première page de la Genèse, que tous les hommes naissent au sein d’une famille, qu’ils y grandissent, s’y développent au point de vue physique, intellectuel, moral et religieux. Dans le plan de Dieu, c’est d’abord à la famille qu’est ordonnée l’union conjugale de l’homme et de la femme ; c’est avant tout à la grande mission de transmettre une vie nouvelle que sont appelés tous ceux qui s’engagent dans les liens du mariage. Transmettre la vie ne veut pas seulement dire être des collaborateurs de Dieu dans la formation du corps des enfants, cela veut dire, au-delà de la procréation : conduire les enfants vers la plénitude de la vie par l’éducation. Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. Leur mission d’éducation est absolument irremplaçable. C’est en tant qu’éducateurs que les parents exercent de la façon la plus excellente leur paternité et maternité. Sans la famille, aucune éducation humaine ne saurait être pleinement réussie. C’est au sanctuaire de la famille que se forment les convictions profondes, que se forgent les âmes bien trempées, droites, nobles, généreuses, conscientes d’abord de leurs devoirs envers Dieu et de leurs obligations envers leur prochain, avant de l’être de leurs propres droits. La famille est le milieu naturel le plus favorable à la santé physique et mentale des enfants. Elle est surtout leur première école de sainteté. La famille conçue selon Dieu, dont le suprême modèle est la sainte Famille de Nazareth, a un caractère essentiellement religieux, puisque Dieu seul est son auteur et la fin vers laquelle elle doit tendre et qui lui donne tout son sens. C’est pourquoi les Pères de l’Église définissaient la famille comme une petite « église domestique ».
L’institution familiale, dans le plan de Dieu, jouit de telles prérogatives, elle est si importante par rapport au progrès de la véritable civilisation et aux destinées surnaturelles de l’humanité qu’il ne faut pas s’étonner que l’antique ennemi de la nature humaine, Satan, ait toujours cherché à la détruire. En s’attaquant à la famille, comme au fondement sacré de toute société, les instruments dont Satan se sert à cette fin portent radicalement atteinte à tout l’ordre naturel, dans lequel s’enracinent les droits humains fondamentaux, dont le droit primordial est celui de rendre à Dieu le culte qui lui est dû.
Une très grave injustice actuelle est la négation par l’État du droit premier des parents dans l’éducation de leurs enfants. L’imposition par l’État d’une éducation laïque, c’est-à-dire sans aucune référence à la Révélation divine, qui culmine dans l’Évangile de Jésus-Christ, doit être dénoncée comme une violation du droit naturel et premier des parents chrétiens, comme une violente attaque à leur liberté religieuse et à celle de leurs enfants, ainsi qu’à la liberté de conscience tout court.
Présentement, tous les parents ont un devoir primordial de résister fermement aux lois injustes de l’État en éducation, parce que ces lois s’opposent directement au bien de la famille qui, quoiqu’on en dise, demeure le principe le plus important du bien commun temporel. D’une manière spéciale, pour les parents chrétiens, le temps est venu de dire un non net et clair aux prétentions totalitaires de l’État quant à l’éducation de leurs enfants. S’il est une cause qui justifie pleinement l’objection de conscience à des lois injustes imposées par l’autorité politique, à quelque niveau que ce soit, c’est la cause de l’éducation chrétienne.
Aujourd’hui, à l’occasion de la « pandémie », que plusieurs autorités scientifiques et médicales dénoncent comme étant pour le moins très exagérée, le pouvoir des États, obéissant aux ordres de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) s’élargit au point de n’avoir plus rien de différent de celui des régimes communistes, qui ont fait couler tant de sang innocent. Nous entrons dans un communisme planétaire, dont on ne peut prévoir dans quel chaos il entraînera l’humanité. On doit y voir un châtiment pour les crimes les plus abominables qui se commettent partout dans le monde d’une façon politiquement correcte. Que faut-il faire ? D’abord ce que la sainte Vierge, Notre-Dame du Rosaire, a demandé au monde entier en 1917 à Fatima : prier et faire pénitence, c’est-à-dire cesser d’offenser Dieu et implorer sa miséricorde. Sans cette conversion spirituelle des individus et des nations, requérant la consécration de la Russie et de tous les pays à son Cœur immaculé, avertissait la très sainte Vierge, le communisme va répandre ses erreurs dans le monde ; ce qui causera partout d’immenses souffrances. Dans ce mouvement nécessaire de prière et de pénitence pour la paix universelle, les familles chrétiennes doivent voir à sauvegarder avant tout leur liberté religieuse en ne cédant ni à tout ce qui est abus de pouvoir de la part de l’État et de quelque autorité que ce soit, ni à la peur et à l’anxiété, mais en ayant plutôt une confiance sans bornes dans la protection assurée du tout-puissant Jésus notre divin Roi, et de Marie immaculée, Reine du ciel et de la terre, plus forte qu’une armée rangée en bataille.
J.-R.B.
Malte : projet de loi contre l’objection de conscience des médecins
Par Adèle Cottereau (Droit de Naître) — Photo : Freepik
A Malte, un nouveau projet de loi sur l’égalité prétend éliminer « toute forme de discrimination basée sur la race, les croyances, la religion ou l’orientation sexuelle ».
Des termes ambigus, dangereux mêmes, qui peuvent porter atteinte à la liberté de conscience, comme le fait remarquer l’Association médicale de Malte (MAM), principale association de médecins de l’État.
Pour les membres de l’association, les grands principes définis dans le projet de loi « sont déjà établis dans le code d’éthique médicale que les médecins sont tenus de suivre ». Et ils estiment que le texte « va au-delà de ses objectifs », pouvant « mettre les médecins en difficulté avec leurs convictions personnelles sur des sujets tels que l’avortement et l’euthanasie ».
Ceux-ci veulent donc se voir accorder un veto sur les situations cliniques qui pourraient les forcer à agir contre leurs convictions éthiques, ou être jugés responsables s’ils exercent leur liberté de conscience.
Alors que de plus en plus d’associations de médecins s’unissent pour tenter d’introduire l’objection de conscience comme un droit pour les médecins, concernant les services médicaux qu’ils jugent répréhensibles, la MAM a déclaré qu’elle soutenait la position prise par le Conseil médical de Malte (MCC) recommandant la nécessité de l’objection de conscience.
« Toutes les formes de discrimination doivent être condamnées ; cependant, une attention particulière doit être prise afin d’éviter des situations inacceptables dans la pratique médicale », ont conclu les praticiens.
Une demande de « consultation adéquate du secteur médical » a été effectuée auprès du ministre de la Justice.
Un hôpital licencie une adjointe au médecin qui refusait de participer à l’avortement
Par Micaiah Bilger (LifeNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo (rognée) : prostooleh/Freepik
Des travailleurs médicaux pro-vie sont renvoyés pour avoir insisté que les bébés à naître sont des patients à part entière qui méritent eux aussi de l’attention et des soins. Selon un article du National Catholic Register, des hôpitaux catholiques contribuent malheureusement à cette tendance anti-vie,
Dans cet article, le journal met en lumière l’histoire d’une adjointe au médecin d’Oregon, Megan Kreft. Megan Kreft fut récemment licenciée pour avoir refusé de référer des patients pour l’avortement ou pour le suicide assisté, et autres demandes qui allaient à l’encontre de sa morale. Ce licenciement est surprenant puisque Megan Kreft travaillait pour une organisation médicale catholique, le Groupe médical de la Providence (Providence Medical Group).
Lorsque Megan Kreft accepta d’y travailler, elle croyait que cette organisation catholique partageait ses valeurs pro-vie ; d’autant plus que son employeur exigea qu’elle se conformât aux « Directives éthiques et religieuses pour les services de soins de santé catholiques » de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, lesquels promeuvent la vie, de la conception jusqu’à la mort, ce dont elle était ravie. Malheureusement, après avoir commencé à y travailler, elle s’aperçut que certains professionnels allaient à l’encontre des directives des évêques, en fournissant des contraceptifs hormonaux et en procédant à des stérilisations.
Il ne fallut pas longtemps avant que sa propre conscience fût mise à l’épreuve, quand une patiente vint demander une contraception d’urgence, laquelle pouvait provoquer un avortement [c’est en fait un abortif*]. Mme Kreft déclara à la patiente qu’elle ne pouvait pas lui prescrire de tels médicaments, et qu’elle lui proposait d’autres possibilités.
Mme Kreft déclara ensuite qu’elle eut des problèmes avec son employeur, en particulier celui-ci lui interdit de voir des patientes en âge de procréer. Elle fut finalement licenciée pour avoir refusé d’orienter des patients vers des services qu’elle jugeait contraires à sa morale.
« Je raconte mon histoire afin d’amener à la lumière tous ces cas où des professionnels de la santé qui, comme moi, se trouvèrent dans l’obligation de commettre des actes contraires à leur morale sous peine de renvoi, que cela se passe dans des institutions catholiques ou non. Et bien évidemment de dénoncer ces atteintes à la vie qui surviennent même dans ces institutions catholiques », déclara Mme Kreft.
Mme Kreft contacta le Centre national catholique de bioéthique (National Catholic Bioethics Center) et déposa une plainte auprès de l’Office pour les droits civils (Office for Civil Rights) du Département de la santé et des services sociaux des États-Unis (U.S. Department of Health and Human Services).
Lire la suiteUn comité du Collège des médecins du Québec s’indigne et veut que l’avortement tardif soit plus accessible
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Unsplash
Le journal La Presse a publié récemment un article dans lequel il est question de médecins qui refusent de pratiquer des avortements de 3e trimestre, voire de 2e, ou d’autres, plus rares, qui acceptent de pratiquer ce geste horrible.
Bien sûr, l’article est franchement pro-avortement parce qu’il ne cite que des gens en faveur de l’avortement, y compris ceux de 3e trimestre.
La Presse mentionne donc un rapport du Groupe de travail en éthique clinique du Collège des médecins du Québec, dans lequel l’état des services de santé est fortement critiqué parce que n’offrant pas uniformément l’avortement tardif, car : « Au Canada, l’interruption de grossesse est légale, sans condition, et quel que soit le moment de la grossesse », ce qui est faux.
Lorsque les articles du Code criminel qui condamnaient l’avortement ont été abrogés par la Cour suprême en 1988 dans le jugement R. c. Morgentaler, la cour a demandé au gouvernement de légiférer sur la question de l’avortement, spécialement pour les 2e et 3e trimestres, ce qui n’a pas été fait depuis. Or, si les juges ont fait une telle demande, c’est qu’ils voyaient, au moins dans certains avortements, une potentielle illégalité. On ne peut donc pas dire que l’avortement est légal, surtout pour les deux derniers trimestres de la grossesse : il est tout au plus « pas illégal ». Mais combien même l’avortement serait la plus légale des choses qu’il n’en serait pas moins immoral.
L’« interruption volontaire de grossesse tardive » (c’est mal formulé, sans compter l’emploi du mot « interruption » qui indique la possibilité de reprendre ce qui a été interrompu ce qui est impossible, on pourrait à juste titre penser qu’il s’agit d’une grossesse tardive, c’est-à-dire celle d’une femme d’un certain âge) désigne les avortements réalisés après la 23e semaine de grossesse.
Lire la suiteOntario : un jugement confirme que les médecins doivent rediriger les patients qu'ils ne veulent pas euthanasier
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : George Hodan/PublicDomainPictures
Le College of Physicians and Surgeons of Ontario (CPSO) requiert actuellement de puis 2017 que les médecins d’Ontario redirigent les patients qu’ils ne désirent pas euthanasier vers d’autres médecins… moins scrupuleux en la matière. Ces médecins sont allés devant la Cour divisionnaire qui de son côté a confirmé en 2018 la décision du CPSO. Maintenant c’est au tour de la Cour d’appel d’Ontario de confirmer cette sinistre décision. Un projet de loi pour la protection des médecins refusant de pratiquer l’euthanasie est en cours au niveau fédéral et pourrait mettre un terme à cette affaire. Extrait de Gènéthique :
En 2018, la cour divisionnaire avait admis que « cette politique enfreignait la liberté de conscience des médecins, mais elle concluait que les "avantages" pour la population devaient tout de même l'emporter », proposant aux objecteurs de passer par « leur personnel pour diriger le patient vers un autre médecin » […]
Un groupe de cinq médecins et trois organisations professionnelles confessionnelle ont alors contesté cette décision en appel […] Ils « ont plaidé qu'il n'y avait aucune preuve que des patients subiraient un préjudice s'ils n'étaient pas redirigés par leur médecin vers un collègue » […]
Mais les trois juges de la cour d’appel ont maintenu leur décision, déclarant que cette politique « visait à établir un équilibre entre les convictions des médecins et la nécessité de garantir l'accès aux soins pour tous ».
Déçus, les trois associations requérantes étudient à présent « l’idée d’en appeler devant la Cour suprême du Canada ».
Un projet de loi pour protéger les travailleurs de la santé face à l’euthanasie
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Il s’agit d’un projet de loi déposé à la Chambre des communes du Canada, ce projet de loi interdirait de contraindre un travailleur de la santé à participer à une euthanasie, cela deviendrait un crime, si c’était voté. Extrait de LifeSiteNews :
Lire la suiteDéposé l’automne dernier par le député conservateur David Anderson, le projet de loi rendra également crime le congédiement ou le refus d’embaucher des travailleurs de la santé pour leur refus de collaborer de quelque façon que ce soit au meurtre de leurs patients par des moyens médicaux.
La Loi sur la protection de la liberté de conscience, ou projet de loi C-418, devrait faire l’objet d’un débat au Parlement le 29 mai, selon Jeff Gunnarson, président de Campaign Life Coalition [l'un des principaux groupes pro-vie au Canada ...]
« Au moment où nous parlons, des médecins à travers le Canada sont contraints et poussés à violer leur conscience en matière d’euthanasie. Cela a déjà amené certains à quitter leur pratique et d’autres à quitter le pays », a déclaré M. Gunnarson.
Y a-t-il une réelle baisse d’avortements au Québec ?
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
On nous annonce dans un article du Journal de Montréal, paru le 3 mars, que l’avortement aurait atteint son niveau le plus bas au Québec depuis 20 ans, et ce, à cause entre autres de la baisse de femmes en âge de procréer, mais aussi, selon certains, grâce à la contraception, point sur lequel je doute. Je m’explique, sans doute une baisse d’avortements chirurgicaux pourrait être observée, bien que tous ne soient pas enregistrés, car les seuls qui soient tenus en compte dans le rapport de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) sont les « Avortements de moins de 24 semaines. Les IVG pratiquées par les médecins payés à salaire » n'étant « pas comptabilisées, » d'après le Journal de Montréal.
Bien que non interdits au Canada, les avortements de plus de 24 semaines sont redirigés vers les États-Unis, d’après le FQPN. En outre, et l’article du Journal de Montréal n’en tient pas compte, la contraception a toujours un côté abortif au cas où la fécondation ne serait pas empêchée, ce qui nous amène à considérer le fait que s’il y a plus de contraceptions, il n’y a probablement pas moins d’avortements… peut-être même qu’il y en a davantage. Le Journal de Montréal explique donc :
En 2017, 21 203 femmes ont eu recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG), selon les données compilées par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) pour Le Journal.
Il s’agit d’une baisse marquée de 21 % par rapport à 2003, alors que 26 997 interventions avaient été faites (voir ci-dessous). Selon la RAMQ, jamais aussi peu d’avortements n’ont été enregistrés depuis 1996.
[…]
Bien que le nombre de femmes en âge de procréer (15 à 44 ans) ait diminué au Québec depuis 20 ans, cette donnée n’explique qu’une partie de la baisse. Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), le taux d’avortement (sur 1000 femmes) aurait baissé de pas moins de 25 % depuis 2003.
Il faut remarquer que si le nombre de femmes en âge de procréer est plus bas, c’est à cause d’une baisse de la natalité qui a accompagné la contraception et l’avortement, résultant en un vieillissement de la population. La cause la plus probable d'une baisse réelle d'avortements (avortements chirurgicaux et par contraceptions abortives) devrait plutôt être le vieillissement de la population.
Lire la suiteRefuser de collaborer à des avortements peut maintenant vous interdire certains postes dans les hôpitaux irlandais
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : George Hodan/PublicDomainPictures
Ces postes sont créés grâce à une subvention gouvernementale, spécifiquement versée pour la réalisation d’avortement, bien que, d’après une source hospitalière, les détenteurs de ces postes n’auraient que peu d’avortements auxquels collaborer ou réaliser et devraient surtout s’occuper de tâches médicales ordinaires. En bref, des places réservées aux pro-avortement. Extrait de Gènéthique :
La National Maternity Hospital (NMH) de Holles Street, à Dublin, vient de lancer le recrutement de deux médecins, un anesthésiste et un gynécologue-obstétricien. L’hôpital a annoncé que ces postes ne seraient attribués qu’à des médecins acceptant de réaliser des avortements, puisque les missions, « depuis 2019, incluent les IVG volontaires et que les titulaires de postes devront contribuer à ce nouveau service dans le cadre de ce service faisant partie de leur feuille de route ».
L’Irlande confrontée à la libéralisation de l’avortement
Par Jean-Pierre Dickès (Medias-Presse.info)
C’est avec beaucoup de peine que nous avons vu la très catholique Irlande voter à une large majorité en faveur de l’avortement. La raison est simple ; le système fiscal de ce pays est si avantageux que de nombreuses entreprises s’y sont installées. En outre, comme dans tous les pays d’Europe, il a accueilli beaucoup d’immigrés. Il y a donc comme en France de nombreux médecins musulmans dans les services d’hospitalisation. Le tout encouragé par les forces les plus progressistes. Sauf que ces praticiens hospitaliers quel que soit leurs statuts, ont des problèmes de conscience face à l’avortement ; mais aussi plus généralement face à la libéralisation des mœurs et l’éducation sexuelle. Ce sont les mêmes que ceux des catholiques [jusqu’à quel point ?]. Selon le Dr Ali Selim, porte-parole du Centre de culture islamique de Dublin, l’avortement est inacceptable pour les musulmans, sauf en cas de nécessité impérieuse [pour les catholiques l’avortement est totalement interdit]. « Dans l’Islam, l’avortement est le moindre mal, pratiqué uniquement pour sauver la vie de la mère si toutes les autres options s’avèrent inutiles » [cependant l’avortement s’avérerait non « utile »], a-t-il déclaré à The Irish Catholic, ajoutant : « La vie est un cadeau de Dieu. »
La dépendance de l’Irlande face aux médecins musulmans dans les hôpitaux du pays pourrait faire dérailler les plans du gouvernement visant à mettre en place un service national d’avortement. Cette « minorité » entend ne pas se laisser faire. C’est déjà ce qui se passe dans 12 des 19 maternités publiques du pays.
En outre, plus de 90 % des médecins irlandais refusent de faire des avortements ; de nombreux hôpitaux ont du mal à trouver du personnel pour aider les médecins volontaires. Moins de 5 % des généralistes sont partant pour effectuer ce « travail ». Le London Times a rapporté que dans les petits hôpitaux, il était difficile pour les médecins de trouver du personnel prêt à participer aux procédures d’avortement, moins de 5 % des médecins généralistes accepteraient de faire ce « travail » ; soit 200 sur 4 000. Or la plupart sont installés et n’ont guère envie de changer de statut.
En fait le projet d’avortement du gouvernement semble inapplicable compte tenu du terrain médical qui s’y oppose. Malgré le résultat du référendum, les partisans de l’avortement découvrent que l’Irlande a peut-être voté contre le 8e amendement de la Constitution ; mais la plupart d’entre eux n’ont pas voté pour le système d’avortement. Ce sont deux choses différentes : les dirigeants sont en train de l’apprendre à leurs dépens.
L’enseignement de saint Thomas d’Aquin sur la conscience
Par le Père Thomas Crean (Voice of the Family) — traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : National Gallery/Wikimedia Commons
L’enseignement de saint Thomas d’Aquin sur la conscience et deux distorsions modernes
Conférence donnée lors du Rome Life Forum le 17 mai 2018
Dans le présent exposé, je vais tout d’abord brièvement présenter ce que saint Thomas d’Aquin entend par le terme « conscience ». Par la suite, je décrirai les deux façons dont son enseignement sur la conscience est souvent détourné, et j’en expliquerai leurs conséquences pour la vie de l’Église d’aujourd’hui.
Premièrement, que veut dire saint Thomas par le terme « conscience » (en latin, conscientia) ? Certaines personnes ont employé ce mot pour dénoter un pouvoir spécial de l’âme, dont le domaine serait la prise de jugements moraux. Toutefois, Thomas d’Aquin ne croyait pas à l’existence d’un tel pouvoir ; puisque notre intellect est déjà un pouvoir fait pour appréhender la vérité, il s’ensuit que toute sorte de vérité, qu’elle soit « morale » ou « non morale », peut être appréhendée par l’intellect. Ainsi, c’est notre intellect qui perçoit, par exemple, que « deux fois deux font quatre » et que « mentir est mal ». Par conscience, saint Thomas entend une certaine catégorie de jugements rendus par notre intellect, à savoir les jugements que nous portons sur les actes que nous avons faits ou que nous faisons ou encore, que nous pensons faire. D’après son étymologie, il remarque que « conscientia » suggère l’application de la connaissance à un objet ; et il nous dit que nous faisons un jugement de conscience quand nous appliquons notre connaissance à nos propres actions. Saint Thomas distingue trois cas : soit nous sommes simplement conscients du fait d’avoir fait quelque chose ; soit nous jugeons de la bonté ou du mal de quelque chose que nous avons fait ; soit nous jugeons qu’un acte futur possible est quelque chose que nous devrions ou ne devrions pas faire ou pourrions faire.
Ceci explique les actions que l’on attribue généralement à la conscience : il nous dit qu’elle témoigne du simple fait de certaines actions passées ; pour nous absoudre, nous accuser ou même nous tourmenter, du bien ou du mal d’un acte passés ; et pour nous pousser ou nous retenir au sujet d’un quelconque acte futur. [1] La conscience est donc l’acte de juger qu’une de mes actions actuelles ou potentielles est ou fût, bonne ou mauvaise, obligatoire, interdite ou facultative. Enfin, il note que si le mot désigne à proprement parler de tels actes de jugement, il est aussi, par un processus naturel, utilisé pour désigner l’une des causes internes à l’origine de ces actes, à savoir notre tendance habituelle à reconnaître certains biens fondamentaux (p. ex. la vie et l’existence en société) comme des biens qui nous conviennent par nature.
Après cette brève présentation de la signification du mot « conscientia » (conscience) pour saint Thomas, je vais désormais expliquer de quelles manières son enseignement sur la conscience a été tordu, et je démontrerai à quel point ces déviations sont graves pour l’Église aujourd’hui.
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