Réfuter le mythe de la surpopulation
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Par Anne Roback Morse et Steven W. Mosher (Population Research Institute). Traduit par Campagne Québec-Vie
Nous sommes continuellement contactés par des gens qui nous demandent comment réfuter les arguments de ceux qui croient que le monde est surpeuplé. Nous avons donc décidé de créer un bref guide d’introduction intitulé : « Comment briser le mythe de la surpopulation en trois étapes faciles. »
Toutefois, avant de commencer, nous allons définir la surpopulation. « Surpopulation » décrit une situation où le nombre de personnes épuise les ressources d’un environnement fermé si bien que celui-ci ne peut plus subvenir aux besoins de cette population.
Imaginons que nos bureaux PRI deviennent tout à coup un milieu confiné, et que rien ne puisse entrer ni sortir. Évidemment, mes collègues et moi épuiserions les ressources disponibles très rapidement : le refroidisseur d'eau serait à sec, le réfrigérateur serait vide et l'oxygène serait entièrement consommé.
À l’évidence, mon bureau contient trop de personnes pour ses ressources naturelles, mais je n'ai pas commencé à essayer d'éliminer mes collègues pour assurer ma propre survie. Je n'ai pas lancé une campagne de stérilisation contre mes collègues plus jeunes ou encouragé mes collègues plus âgés à sauter par les fenêtres. Pourquoi?
Bien sûr, je suis contraint par la morale catholique. Mais à part cela, je sais que mon bureau n'est pas un environnement fermé. Ni la plupart des cas cités par les fanatiques de la surpopulation, comme les villes surpeuplées ou les pays pauvres. Aucun de ces environnements n’est fermé.
D'autres cas de surpopulation bidon se produisent quand les humains créent des milieux artificiellement confinés. Si quelqu'un m'a enfermé dans mon bureau, la plupart des gens ne mettront pas mon décès sur le compte de « la surpopulation du bureau », mais sur celui de la personne cruelle qui m'a enfermé. De même, si les politiques gouvernementales empêchent les aliments d'être transportés à l'endroit où ils sont nécessaires, ou distribués à ceux qui ont faim, la « surpopulation » n'est pas à blâmer. C'est la politique !
En outre, la surpopulation est définie comme un problème créé par le nombre de personnes, et non leurs comportements. Si chaque personne exige d’avoir son propre continent ou île, le monde semble « surpeuplé » très rapidement.
Gardons cela à l'esprit tandis que nous considérons l'argument selon lequel la terre, tel un milieu fermé, est surpeuplée. Le vaisseau spatial Terre (comme ils aiment à l’appeler), est-il à court de ressources? Essayons d'évaluer :
1) « La nourriture : il n’y en a pas suffisamment! » Depuis l'époque de Thomas Malthus, qui a vécu dans les années 1800, des prophètes de malheur ont prédit sombrement que l'humanité augmenterait plus vite que son approvisionnement alimentaire, entraînant des famines catastrophiques. Pourtant, le monde produit actuellement assez de nourriture pour nourrir 10 milliards de personnes, et nous ne sommes que 7 milliards. C'est-à-dire qu’avec 7 milliards d'esprits humains au travail, nous produisons suffisamment de nourriture pour 10 milliards d'organismes humains. [1] Imaginez la quantité de nourriture que nous pourrions produire avec 10 milliards d'intelligences!
« Mais il y a encore des gens qui ont faim dans le monde! » Oui, la faim demeure un problème dans certaines parties du monde, mais elle n'est pas causée par le nombre de personnes. Commentant la récente famine en Somalie, Oxfam, une organisation humanitaire internationale, a déclaré : « Les famines ne sont pas des phénomènes naturels, ce sont des échecs politiques catastrophiques. »
« Eh bien, nous avons eu de la chance avec la révolution verte, et la production alimentaire a rapidement augmenté, mais nous ne pouvons pas escompter que cela se produise de nouveau! » Pourquoi pas? Il n'y a aucune raison de penser que nous sommes à court d'ingéniosité humaine. En fait, une population plus nombreuse signifie plus de possibilités pour le type de collaboration scientifique et de spécialisation accrue qui se traduit par de telles avancées scientifiques.
« OK, mais les humains se nourrissent maintenant à un palier plus élevé de la chaîne alimentaire que nous n’en avions l’habitude. Nous ne pouvons pas continuer comme cela et avoir encore assez pour tout le monde! » Bien sûr, les gens des pays développés mangent plus de viande, ce qui nécessite beaucoup plus d'apports énergétiques par calorie consommée que si nous mangions des céréales et des protéines végétales. Mais cela ne signifie pas que nous allons manquer de nourriture. Nous mangeons des aliments à haute énergie parce qu'ils sont moins chers qu’auparavant et les prix ne baissent pas lorsque les biens sont rares. La baisse des prix des aliments à haute énergie indique qu'ils sont de plus en plus abondants, et non le contraire. Selon le Service mondial sur l’éducation, « l'agriculture mondiale produit 17 % de calories de plus par personne aujourd'hui qu'il y a 30 ans... C'est assez pour donner à chacun dans le monde au moins 2.720 kilocalories (kcal) par personne et par jour. »
2) « Nous manquons d'eau! » La terre regorge d'eau. Les océans couvrent 70 pour cent de la surface de la planète à une profondeur moyenne de 6.000 mètres. C'est pourquoi, vue de l’espace, la terre est bleue. Vous ne pouvez pas épuiser ou détruire l'eau, vous ne pouvez changer que son état (de l’état liquide à l’état solide ou gazeux) ou la contaminer jusqu’à la rendre impropre à la consommation.
« C'est une théorie épatante, mais si j'ai soif, la théorie ne signifie pas grand-chose pour moi. Il n'y a pas assez d'eau douce pour tout le monde! » Il y en a assez! Depuis 1900, les prélèvements d’eau douce (à savoir la production d'eau utilisable) ont augmenté beaucoup plus rapidement que la population humaine n’a augmenté. Les prélèvements d'eau douce ont été multipliés par sept depuis 1900 alors que la population mondiale ne s’est multipliée que par un facteur de quatre. [2] Ceci suggère que notre capacité à accéder à l'eau potable augmente plus rapidement que la croissance de la population.
« Allez dire cela aux gens qui vivent dans le Sahel! » Vous avez raison, le manque d’eau est un problème humanitaire grave. Mais ce n'est pas un problème de surpopulation. L’eau, bien qu’abondante, peut être difficile à distribuer à ceux qui en ont besoin, d’où pénurie d'eau locale. Comme Karen Bakker (2003) le stipule : « L'eau est une des substances les plus lourdes que les êtres humains ont à mobiliser dans leur recherche quotidienne de moyens de subsistance.... L'eau coûte cher à transporter par rapport à sa valeur par unité de volume, et les importants investissements en capitaux que nécessitent les réseaux d’infrastructure constituent un véritable obstacle. » Autrement dit, nous avons besoin de plus de barrages, de canaux et pipelines, pas de plus d’avortement, de contraception et de stérilisation.
3) « Mais notre croissance est exponentielle! » Euh... Non, ce n’est pas le cas. La population mondiale croît, mais certainement pas à un rythme exponentiel. En fait, nos taux de croissance sont en baisse. Entre 1950 et 2000, la population mondiale a augmenté à un taux de 1,76 %. Entre 2000 et 2050, on s'attend à une croissance de 0,77 pour cent. [3] Alors, oui, parce que 0,77 est supérieur à zéro, c'est un taux de croissance positif, et la population mondiale va continuer à croître.
La plus grande partie de cette croissance viendra des pays en voie de développement — leur espérance de vie devrait grimper en flèche au cours des 50 prochaines années, contribuant ainsi à la croissance de leur population. La croissance de l'Afrique n'est pas quelque chose à craindre.
Le déclin de l’Europe, cependant, est quelque chose d'inquiétant. Un rapport de l'ONU intitulé « Population mondiale 2300 » dresse un tableau de l'avenir de l'Europe si les taux de fertilité européens ne dépassent pas les niveaux actuels : « L'Union européenne, qui s’est récemment agrandie et qui englobe maintenant de 452 à 455 millions de personnes (selon les chiffres pour 2000-2005) ne compterait plus en 2300 que 59 millions de personnes. Environ la moitié des pays de l'Europe perdrait 95 pour cent ou plus de leur population, et des pays comme la Fédération de Russie et l'Italie auraient seulement 1 pour cent de leur population actuelle. » En d'autres termes, les Français, les Allemands, les Italiens et les Britanniques cesseront pratiquement d'exister. Arrivederci, Roma !
Autres pensées amusantes :
— La connaissance humaine peut être transmise par la parole écrite ou parlée alors que les avantages évolutifs ou biologiques ne peuvent pas l’être par ces moyens.
— Les démographes estiment qu'au moins 20 milliards de personnes ont vécu sur la terre entre les années 8000 avant Jésus-Christ et l’an 0. (Eh oui, l'idée que la moitié de toutes les personnes ayant jamais vécu sont vivantes actuellement est un mythe!) [4]
— Le plancton constitue 3 fois plus de biomasse que l’ensemble des 7 milliards d'humains [5].
— Chaque homme, femme et enfant sur terre pourrait avoir 5 acres de terrain chacun. [6]
— Chaque homme, femme et enfant sur terre pourrait avoir une demi-acre de terre arable chacun [7].
— Si nous voulions nous serrer, tout le monde pourrait se tenir épaule contre épaule sur l'île de Zanzibar [8].
— Environ 48 % de toutes les personnes vivent dans un pays où la fécondité est inférieure au seuil de remplacement [9]
— Le taux de fécondité global est de 2,53 enfants par femme [10].
— En 2050, le Nigeria devrait avoir une population plus importante que les États-Unis [11]
Notes
[1] Holt-Giménez, Eric, et al. "We Already Grow Enough Food for 10 Billion People… and Still Can't End Hunger." Journal of Sustainable Agriculture 36.6 (2012): 595-598.
[2] Gleick, Peter H. "A look at twenty-first century water resources development." Water International 25.1 (2000): 127-138.
[3] "WORLD POPULATION TO 2300." The Department of Economic and Social Affairs of the United Nations (2004): .
[4] Wachter, Kenneth W. "Cohort Person-Years Lived." Essential Demographic Methods. Berkeley: University of California, 2012.
[5] Garcia-Pichel, Ferran, et al. "Estimates of global cyanobacterial biomass and its distribution." Algological Studies 109.1 (2003): 213-227.
[6] Calculated from numbers found on: "Central Intelligence Agency." The World Factbook. Web. 30 Sept. 2013. .
[7] Ibid.
[8] "A Tale of Three Islands." Demography. The Economist,.
[9] "World Population Prospects the 2012 Revision." The Department of Economic and Social Affairs of the United Nations (2013):.
[10] Ibid.
[11] Barnes, Hannah. "Is Population Growth out of Control?" BBC News. BBC, 28 Sept. 2013. Web. 01 Oct. 2013.
Références
"A Tale of Three Islands." Demography. The Economist, .
Bakker, Karen J. "A political ecology of water privatization." Studies in Political Economy. 70 (2003).
Barnes, Hannah. "Is Population Growth out of Control?" BBC News. BBC, 28 Sept. 2013. Web. 01 Oct. 2013.
"Central Intelligence Agency." The World Factbook. Web. 30 Sept. 2013.
Garcia-Pichel, Ferran, et al. "Estimates of global cyanobacterial biomass and its distribution." Algological Studies 109.1 (2003): 213-227.
Gleick, Peter H. "A look at twenty-first century water resources development." Water International 25.1 (2000): 127-138.
Holt-Giménez, Eric, et al. "We Already Grow Enough Food for 10 Billion People… and Still Can't End Hunger." Journal of Sustainable Agriculture 36.6 (2012): 595-598.
Michael, Webber E. "How to Make the Food System More Energy Efficient: Scientific American." Scientific American, 29 Dec. 2011. Web. 30 Sept. 2013. .
Wachter, Kenneth W. "Cohort Person-Years Lived." Essential Demographic Methods. Berkeley: University of California, 2012.
"World Population Prospects the 2012 Revision." The Department of Economic and Social Affairs of the United Nations (2013):.
"WORLD POPULATION TO 2300." The Department of Economic and Social Affairs of the United Nations (2004): .
“2013 World Hunger and Poverty Facts and Statistics by World Hunger Education Service." Weblog post. World Hunger Education Service. Hunger Notes, n.d. Web. 30 Sept. 2013.
La dernière famine en Somalie a causé la mort de 258 000 habitants. Un problème de surpopulation?
Sur le site du journal La Presse du 2 mai 2013:
258 000 Somaliens morts de faim en moins de deux ans
Près de 260 000 Somaliens, dont une moitié d'enfants de moins de cinq ans, sont morts de faim entre octobre 2010 et avril 2012 lors d'une grave crise alimentaire à laquelle la réponse humanitaire a été insuffisante, selon une étude publiée par l'ONU jeudi.Selon ce document, ce bilan de la crise qui s'est traduite par six mois de famine est supérieur à celui de la terrible famine de 1992, présumée avoir tué 220 000 personnes en douze mois, mais un plus fort pourcentage de la population avait alors péri.«La famine et la grave insécurité alimentaire en Somalie ont tué quelque 258 000 personnes entre octobre 2010 et avril 2012, dont 133 000 enfants de moins de cinq ans», conclut cette étude commandée par la FAO, l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture, et le Réseau d'alerte précoce de la Famine (Fews-Net), financé par l'agence américaine pour le Développement (USAID).(...)La famine de 2011-12 a touché environ 4 millions de personnes, soit la moitié de la population somalienne.Principalement provoquée par la grave sécheresse qui a frappé l'ensemble de la corne de l'Afrique à l'époque, la crise alimentaire a été aggravée par la situation catastrophique de la Somalie, plongée dans le chaos et la guerre civile depuis la chute du président Siad Barre en 1991.«Les effets de la sécheresse ont été aggravés par divers facteurs, dont une aide humanitaire faible et la hausse des prix alimentaires», écrivent les auteurs. Ils mentionnent aussi une «crise prolongée combinant conflit armé, catastrophes naturelles et conditions économiques défavorables».Ils jugent «incontesté que la réponse humanitaire à la famine a été pour l'essentiel tardive et insuffisante et que l'accès limité aux populations touchées, conséquence de l'insécurité généralisée et des restrictions opérationnelles imposées à diverses agences d'aide, a été une contrainte majeure.La Somalie est livrée depuis 1991 aux milices claniques de chefs de guerre, aux groupes islamistes et aux gangs criminels.(...)
"LA" cause de la faim dans le monde
Un excellent article d'Agnès Gruda paru dans le journal La Presse du 5 avril 2012:
(Jean Ziegler)
Pendant les 10 secondes qu'un lecteur pas trop pressé prendra pour lire cette phrase, deux enfants mourront de faim quelque part dans le monde.
Pour Jean Ziegler, ancien rapporteur de l'ONU sur l'alimentation, cette statistique n'est pas une fatalité. Pire: elle relève d'un crime contre l'humanité.
Sociologue de formation, Jean Ziegler a enquêté sur la situation alimentaire de la planète pendant ses deux mandats à l'ONU, de 2000 à 2008. Et ce qu'il a vu pendant ces huit années l'a convaincu d'une chose: les grands responsables des famines dévastatrices qui ravagent la planète, ce ne sont pas les sécheresses épisodiques et les guerres qui fragilisent les pays du Sud. Elles y contribuent, bien sûr. Mais les coupables, les vrais, ce sont «les spéculateurs, les grands banquiers et les autres prédateurs du capital financier globalisé».
Jean Ziegler distribue les blâmes sans mettre de gants. Le livre dont il fait ces jours-ci la promotion au Québec a un titre coup-de-poing: Destruction massive, géopolitique de la faim. Le reste est à l'avenant. «La faim tient du crime organisé», écrit-il. Il décrit le Fonds monétaire international, l'Organisation mondiale du commerce et la Banque mondiale comme des «chevaliers de l'Apocalypse de la faim». Et il dénonce leurs principes, qui exacerbent les famines, comme autant de manifestations d'un «ordre cannibale du monde».
Pourtant, quand je lui demande s'il est un homme en colère, Jean Ziegler met une sourdine à son indignation. «Vous savez, je ne suis qu'un petit-bourgeois profondément étonné par l'absurdité du monde.»
Petit-bourgeois peut-être, mais qui, à 78 ans, n'a manifestement pas l'intention de se contenter de s'asseoir au coin du feu pour ressasser ses souvenirs. Le jour de notre rencontre, il venait tout juste d'arriver de Genève, après un séjour au Bangladesh. La fatigue et le décalage horaire ne l'empêchaient pas d'étayer son étonnement avec des statistiques dévastatrices. Ni de parsemer ses propos de citations de Kant, Bernanos ou Che Guevara.
Ce même lundi, l'UNICEF venait de sonner l'alarme devant une nouvelle famine menaçant les pays du Sahel. Le communiqué énumère les causes de la catastrophe imminente: sécheresses, hausse des prix, instabilité politique.
«C'est vrai, opine Jean Ziegler. Mais la pire cause de cette famine est invisible.»
Et cette cause, c'est la spéculation sur les denrées de base telles que le riz, le blé et le maïs. Une pratique «effroyable» qui pousse les prix de ces aliments vers de nouveaux sommets. Si bien que les pays touchés sont incapables d'amasser des réserves pour parer aux coups durs.
Il suffirait de peu pour mettre fin à la spéculation sur les aliments de base: il n'y a qu'à l'interdire, plaide Jean Ziegler. Il rappelle que Nicolas Sarkozy, que l'on ne peut pas tout à fait décrire comme un extrémiste de gauche, a évoqué cette éventualité quelques semaines avant la dernière rencontre des pays du G20, en novembre, à Cannes.
Puis, plus rien. Pourquoi la France a-t-elle retiré sa proposition? «Parce que les 10 multinationales qui contrôlent 85% des biens alimentaires commercialisés sont intervenues à l'Élysée et à la Maison-Blanche.»
«C'est quand même incroyable, ajoute Jean Ziegler. Nicolas Sarkozy dirige la cinquième puissance économique de la planète. Et il a été mis à genoux par les transnationales de l'alimentation.»
Mais Jean Ziegler ne fait pas que cracher son indignation au lance-flammes. Son livre est rempli d'exemples de mesures absurdes qui ont rendu les pays du Sud encore plus vulnérables et dépendants.
Et ces histoires sont plus convaincantes que ses salves d'épithètes.
Prenez le Niger qui, pour pouvoir rééchelonner sa dette, a dû accepter d'abolir son Office national vétérinaire, ce qui a ouvert le marché nigérien aux vaccins et médicaments vendus, beaucoup plus cher, par les multinationales. Incapables de les acheter, les éleveurs ont vu dépérir leurs troupeaux. Le FMI a aussi obligé le Niger à liquider ses réserves alimentaires. Depuis, le rythme des famines s'accélère.
Ou le Guatemala, où l'émissaire de l'ONU a gagné la confiance d'une communauté de Mayas, étranglés par des programmes agricoles qui concentrent la terre entre les mains d'une poignée de propriétaires. De retour à New York, le rapporteur spécial a recommandé une réforme agraire au Guatemala. On lui a ri au nez.
Les racines de la faim sont structurelles, la terre a suffisamment de ressources pour nourrir 12 milliards d'êtres humains, les enfants qui meurent sont les victimes de décisions meurtrières, dénonce inlassablement Jean Ziegler. Il se dit convaincu que les prochaines générations regarderont la nôtre comme nous, nous regardons celles qui toléraient l'esclavage.
Visionnaire ou Don Quichotte? Peut-être un peu les deux à la fois.
Destruction massive, géopolitique de la faim. Éditions du Seuil
LES PRIX EXPLOSENT...
+45%
Le prix des aliments de base dans le monde a augmenté de 45% depuis les «révoltes de la faim» de 2008.
... ET L'AIDE DIMINUE
-3,2 milliards
Le budget du Programme alimentaire mondial, qui vient en aide aux populations touchées par la famine, est passé de 6 milliards à 2,8 milliards.
Les soulignements dans le texte sont de Campagne Québec-Vie. On peut nourrir 12 milliards d'être humains, que l'on cesse de parler d'impossibilité matérielle et de surpopulation. La principale cause de la faim dans le monde, c'est l'égoïsme des grandes multinationales. Comme le disait Gandhi:
« Il y a assez de tout pour satisfaire aux besoins de chacun, mais pas assez pour assouvir l’avidité de tous. »
Ensemble, combattons le mythe de la surpopulation
Un des combats que nous menons à Campagne Québec-Vie est de faire connaître les faits sur le mythe de la surpopulation. L'ONU et son programme de développement des populations est la première à entretenir cette peur d'une démographie galopante. Bien qu'elle ait constitué trois scénarios sur l'évolution démographique, seuls les deux plus inquiétants furent retenus, alors que le scénario d'un « crash » démographique, le plus probable, n'a pas retenu l'attention des médias.
Le taux mondial de fécondité a chuté dans les dernières années, jusqu'à atteindre le niveau actuel de 2,5 enfants par couple. Nous savons que le taux nécessaire au remplacement des populations est de 2,3 enfants par couple. La chute se continuant, nous devrions atteindre le seuil de la décroissance dès les années 2020.
Malgré ces faits, les acteurs d'une volonté de contrôle des populations, surtout les populations pauvres et les pays en développement, ne cessent de crier la nécessité de noyer ces peuples sous une montagne de préservatifs, de stérilisations et d'avortements forcés ou pas. Nous ne cesserons pas non plus de dénoncer les faussetés, les mensonges, les campagnes de peur de ces dignes successeurs des eugénistes racistes, fondateurs des organes mondiaux de planification familiale, vénérant Margaret Sanger, fondatrice voulant éliminer les populations noires de la planète.
Sur le site de Campage Québec-Vie, nous avons fait la recension d'un ouvrage important, « L'apocalypse démographique n'aura pas lieu », expliquant la genèse, les développements et la situation actuelle de la démographie planétaire, démontrant que le véritable problème est un problème de surconsommation.
Nous avons également suivi le débat, vous rapportant les articles plus ou moins fondés paraissant dans les médias québécois et internationaux. Nous continuerons de le faire et de vous tenir au courant, vous invitant à prendre la parole sur les sites internet.
Pour continuer ce combat, nous avons besoin de vous. Vous joindrez-vous à nous ?
Pour une Culture de Vie !
P.S. Nous sommes à la troisième journée de notre campagne de financement de l'Avent. Merci de donner ce que vous pouvez.