L’Anti-Église est là ― les fidèles catholiques ne doivent pas avoir peur
Le P. Linus F. Clovis, prêtre de l’archidiocèse de Castries, Sainte Lucia dans les Antilles.
Par le Père Linus F. Clovis (LifeSiteNews) ― Traduit par inquisition.ca ― Photo : Steve Jalsevac/LifeSiteNews
Le pape François ayant annoncé vouloir remettre de l’avant son exhortation apostolique Amoris Lætitia en cette année 2021, par conséquent tout ce qu’elle contient d'erroné, nous publions le présent texte du P. Linus Clovi, lu lors d’une conférence donnée au Rome Life Forum en 2017, qui, entre autres, soulignent les graves erreurs que promeut Amoris Lætitia et ses dangers pour l’Église, ainsi que pour la cause de l’enfant à naître. C’est aussi un document très pertinent au sujet de la crise actuelle que subit l’Église. ― A. H.
Note du traducteur : Le Père Clovis a donné cette conférence au Forum de la Vie de Rome, le 18 mai 2017. J’ai copié et traduit la version sur LifeSiteNews.
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Les premiers mots du Pape saint Jean-Paul II, apparaissant sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, le jour de son élection le 16 octobre 1978, furent « n’ayez pas peur ». Maintenant, trente-neuf ans plus tard, à la lumière des événements qui ont pris le contrôle du catholicisme contemporain, ses premiers mots semblent être non seulement prophétiques, mais bien plus : un appel aux armes en préparation pour la bataille [1 Co 14:8].
Chaque fois que le pendule de l’histoire humaine et du salut passe à travers une période de ténèbres et de turbulences envahissantes, Dieu inspire souvent des prophètes pour parler, afin que la lumière puisse resplendir pour dissiper les ténèbres, et que la tourmente puisse être atténuée par l’espoir. Ces prophètes en ont appelé à plus de confiance en la sollicitude active et affectueuse de Dieu pour son peuple [Jn 3 h 16]. Ainsi, par exemple, avec des supplications pour avoir confiance en la providence aimante de Dieu, Isaïe [Is 7:10-14] a supplié le roi Achaz de demander à Dieu un signe avant d’agir, et Jérémie [Jr 38-40] a prévenu que Dieu sauverait Jérusalem de la destruction totale seulement si la ville se rendait aux Babyloniens. L’Église elle-même n’a pas été privée des bénédictions de la grâce prophétique, comme le prouve grandement Dieu en suscitant des saints tels que Bernard de Clairvaux, François d’Assise, Catherine de Sienne, Marguerite-Marie Alacoque et, plus récemment, en envoyant Sa Sainte Mère à Lourdes, à La Salette et à Fatima.
Il y a un siècle, Dieu a envoyé la Reine des Prophètes à la Cova da Iria à Fatima, au Portugal, avec un double message pour notre monde contemporain. Tout d’abord, elle a prévenu que le monde était déjà confronté à un péril beaucoup plus destructeur que celui auquel Jérusalem avait dû faire face et, deuxièmement, elle a présenté une solution céleste, plus sage et plus prudente que celle offerte à Achaz, qui avait refusé de demander à Dieu un signe « aussi profond que le Shéol ou aussi élevé que le ciel » [Is 7:11]. Cependant la Vierge, par sollicitude maternelle, a établi la gravité et la véracité de son double message avec une vision et un signe. Le 13 juillet 1917, « aussi profond que le Shéol » a été illustré par une vision perturbante de l’Enfer. Quatre mois plus tard, le 13 octobre, « aussi élevé que le ciel » a été confirmé avec un signe, le miracle étonnant de la « danse du soleil » qui a été observé par plus de soixante-dix mille personnes.
Lire la suiteMgr Carlo Maria Viganò : Vatican II et le Nouvel ordre mondial
Mgr Carlo Maria Viganò.
Par Mgr Carlo Maria Viganò (LifeSiteNews) — Traduit par le Site de M. l’Abbé Pivert
Voici un texte de Mgr Carlo Maria Viganò, qu'il a prononcé lors d'une conférence tenue le 24 octobre 2020, portant sur les liens que l'on peut voir entre le concile Vatican II et le désordre régnant actuellement dans l'Église, ainsi que l'avancée du mondialisme aujourd'hui.
Campagne Québec-Vie reproduit ce texte dans le cadre de notre objectif premier : « promouvoir la reconnaissance, par les représentants de tous les corps sociaux, y compris ceux de l’État, de la nécessité du christianisme, en tant que seule religion intégralement vraie, pour une réalisation pleine et entière du bien commun » — la « réalisation pleine et entière du bien commun » comprend la défense de l'enfant à naître. Remplir ce premier objectif nécessite de défendre la pureté de la foi catholique. — A. H.
Catholic Identity Conference
24 octobre 2020
La stigmatisation de François
Voici comment la révolution de Vatican II sert le Nouvel ordre mondial
Archevêque Carlo Maria Viganò, Nonce apostolique
« Suivez-moi, et laissez les morts enterrer leurs propres morts. »
Mt 8, 22
1. Nous vivons des temps extraordinaires
Comme chacun d’entre nous l’a probablement compris, nous nous trouvons à un moment historique dans le temps ; les événements du passé, qui semblaient autrefois déconnectés, se révèlent aujourd’hui sans équivoque liés, tant dans les principes qui les inspirent que dans la fin qu’ils cherchent à accomplir. Un regard juste et objectif sur la situation actuelle ne peut s’empêcher de saisir la parfaite cohérence entre l’évolution du cadre politique mondial et le rôle que l’Église catholique a assumé dans l’établissement du Nouvel ordre mondial. Pour être plus précis, il convient de parler du rôle de cette majorité apparente dans l’Église, qui est en fait peu nombreuse mais extrêmement puissante, et que, par souci de concision, je résumerai comme l’Église profonde.
Il est évident qu’il n’y a pas deux Églises, ce qui serait impossible, blasphématoire et hérétique. La seule véritable Église du Christ aujourd’hui n’a pas non plus échoué dans sa mission, en se pervertissant en une secte. L’Église du Christ n’a rien à voir avec ceux qui, depuis soixante ans, ont exécuté un plan pour l’occuper. Le chevauchement entre la Hiérarchie catholique et les membres de l’Église profonde n’est pas un fait théologique, mais plutôt une réalité historique qui défie les catégories habituelles et, en tant que telle, doit être analysée.
Nous savons que le projet du Nouvel ordre mondial consiste en l’établissement de la tyrannie par la Franc-maçonnerie : un projet qui remonte à la Révolution française, au Siècle des Lumières, à la fin des monarchies catholiques, et à la déclaration de guerre à l’Église. Nous pouvons dire que le Nouvel ordre mondial est l’antithèse de la société chrétienne, il serait la réalisation de la diabolique Civitas Diaboli — Cité du Diable — opposée à la Civitas Dei — Cité de Dieu — [St Augustin] dans la lutte éternelle entre la Lumière et les Ténèbres, le Bien et le Mal, Dieu et Satan.
Lire la suiteFaites-vous partie de la droite religieuse ?
Par Paul-André Deschesnes — Photo : giannsartori/Pixabay
À plusieurs reprises, je me suis fait apostropher de la façon suivante : « Faites-vous partie de la droite religieuse ? »
En 2020, tout est de plus en plus tranché au couteau dans le sens de la rectitude politique en vigueur « droite-gauche » au sein de notre Église occidentale. Un climat toxique s’est confortablement installé. Il faut être du bon bord !
J’ai la nausée ! Je n’en peux plus d’entendre dans les médias, et même dans mon Église locale, cette expression-choc « droite religieuse ». Tel curé, tel évêque, tel prédicateur, tel politicien, tel chroniqueur, tel auteur, tel mouvement religieux, telle revue, tel journal, tel magazine, tel personnage ne seraient pas crédibles, car ils font partie de la droite religieuse. Il faut donc les dénoncer et les clouer au pilori sans aucun débat, car ils n’auraient supposément pas évolué dans le bon sens. Il ne faut surtout pas les écouter, ni les lire, ni les fréquenter. Eux, ils n’ont pas compris !
L’expression « droite religieuse », utilisée sur toutes les tribunes, frappe très fort dans le but de faire taire, discréditer et ridiculiser cette dérangeante minorité qui refuse de s’adapter aux nouvelles idées à la mode. Le mépris et la moquerie sont fréquemment utilisés comme argument massue pour réduire au silence ladite droite religieuse. On aimerait bien que ces personnes se sentent honteuses de ramer à contre-courant. Il serait urgent de les rééduquer et de les ramener dans le droit chemin.
Actuellement, c’est la gauche religieuse qui a le vent dans les voiles. Du Vatican, en passant par les diocèses jusque dans les paroisses locales, c’est la nouvelle façon de « faire Église autrement ». Même si on crie haut et fort dans le même sens et qu’on invente toutes sortes de trucs, de messages, d’enseignements, de discours et de nouveautés pour être à la mode, la gauche religieuse n’a pas de succès. Nos églises occidentales sont toujours vides. Pendant ce temps, les Églises d’Asie et d’Afrique se font injustement accuser de faire partie de la droite religieuse, même si chez eux le nombre de vocations explose. De plus, leurs églises sont toujours remplies de fervents fidèles.
Non, il n’y a pas deux Églises catholiques. Non, le Christ n’a pas fondé des dizaines d’Églises, même si on veut de plus en plus nous faire accroire que toutes les Églises et religions doivent, en 2020, être regardées sur le même pied d’égalité.
Lire la suiteNous attacher de plus en plus profondément à la Grande Tradition de l’Église
Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le 11e dimanche après la Pentecôte) ― Photo (rognée) : Web Gallery of Art/Wikimedia Commons
La grande Tradition de l’Église, c’est-à-dire la tradition apostolique, participe à l’infaillibilité même du Fils de Dieu qui en est la source. Car Notre Seigneur Jésus-Christ a voulu établir son Église sur les apôtres qu’Il s’était choisis, et auxquels il donna la mission d’aller dans le monde entier et de prêcher l’Évangile à tous les hommes (Marc 16, 15). Ainsi, la véritable Église est celle qui se répandit dans l’univers par la prédication apostolique, et qui ne reçut jamais de doctrine étrangère à celle des apôtres. Les apôtres, eux, prêchèrent l’Évangile tel qu’ils l’avaient reçu de la bouche de Jésus-Christ, c’est-à-dire de Dieu lui-même. Ce dont témoigne aujourd’hui saint Paul aux Corinthiens, qu’il appelle à une fidélité absolue à la divine doctrine qu’il leur a enseignée. (Cf. I Cor. 11, 23-26 ; 15, 1-10).
La mission divine donnée aux apôtres n’était pas précisément de communiquer la Parole de Dieu par écrit mais plutôt de vive voix comme un dépôt sacré de vérités que des pères transmettraient à leurs enfants de bouche à oreille avec le plus grand soin, afin que rien d’impur n’y soit mêlé, que rien n’en soit retranché et que rien n’y soit ajouté. Ce n’est qu’après de nombreuses années de prédication que l’essentiel de leur enseignement fut mis par écrit. Durant toute leur vie, ils se sont vraiment consacrés à enseigner, à former de vrais disciples de Jésus, parmi lesquels ils choisirent, pour prolonger leur mission apostolique, ceux qu’ils jugèrent aptes à être de fidèles témoins de la doctrine. « Ce que tu as entendu de moi, en présence de nombreux témoins, écrira saint Paul à Timothée, confie-le à des hommes sûrs, qui soient capables d’en instruire les autres » (II Tim. 2, 2). Ces hommes sûrs, fidèles à l’enseignement reçu des apôtres, furent les premiers évêques. Héritant de la mission même des apôtres auxquels ils succédaient, ils devaient à leur tour transmettre intégralement à leurs successeurs le trésor des divines vérités dont ils étaient les dépositaires, et cette transmission fidèle, selon la volonté de Notre Seigneur Jésus-Christ devait se perpétuer de génération en génération jusqu’à la fin du monde.
Il ne fait donc aucun doute que le Verbe de Dieu incarné entendit subordonner entièrement la propagation de son Église à une grande loi de tradition ou d’enseignement. Lorsque nous confessons notre foi à la sainte Église catholique, nous affirmons que la sainte Église en laquelle nous croyons est aujourd’hui la même que celle des temps apostoliques, qu’elle demeure essentiellement liée aux Apôtres et à leurs légitimes successeurs en tout ce qui concerne la foi, la morale et le culte.
Un chrétien s’éloignerait-il de cette tradition apostolique, il ne serait plus un membre vivant de l’Église catholique. Car la fidélité à l’enseignement des apôtres est la condition de l’unanimité dans la vraie foi, c’est-à-dire de son caractère universel ou catholique, dont on trouve les expressions les plus solennelles dans le Credo des apôtres, le Credo de Nicée-Constantinople et l’enseignement infaillible du Magistère de l’Église au cours de siècles. Il n’y eut jamais de plus fort argument pour confondre les hérétiques que cet argument de tradition, auquel recoururent depuis saint Irénée, le premier grand théologien, tous les authentiques défenseurs de la foi.
Pour beaucoup aujourd’hui, les anciennes traditions de l’Église sont dépassées et n’ont plus aucune valeur. C’est pourquoi, selon eux, il faudrait que l’Église s’en dépouille comme d’un manteau usé et change ses lois et ses coutumes pour les adapter au monde actuel. Il faudrait, pense-t-on, que l’Église rejette ses anciens dogmes, renonce à sa vielle morale dont personne ne veut plus et fabrique une liturgie « cool », respectueuse de toutes les traditions religieuses, même païennes, comme celles de l’Amazonie, qui vénèrent la déesse Pachamama. Autant dire que pour entrer en dialogue avec une société qui n’accepte plus de vérité absolue, il faudrait que l’Église se suicide en quelque sorte, en renonçant à la condition même de sa nature d’unique vraie religion : sa grande Tradition d’origine divine et apostolique. Pour ne pas faire naufrage dans la foi et parvenir au port du salut éternel, il nous faut tous plus que jamais demeurer fermement attachés à la Grande Tradition de l’Église.
J.-R.B.
La Sagesse Chrétienne
Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le quatrième dimanche après Pâque) ― Photo : Elke Walford/Wikimedia Commons
L’apôtre saint Jacques nous instruit aujourd’hui de la signification de la sagesse chrétienne. Cette sagesse, à la différence de toutes les autres sagesses, vient de Dieu. Elle est ce don parfait qui descend du Père des lumières pour faire de nous des enfants de lumière. Elle consiste en une parfaite connaissance du Christ et de la vérité. Cette connaissance n’est pas seulement théorique mais elle est, selon l’expression de saint Cyrille, « toute brûlante d’amour de Dieu ». On l’acquiert par une foi vivante en Jésus-Christ, qui est la Sagesse éternelle. De même que Dieu le Père, Jésus-Christ est Lumière — Lumière née de la Lumière — et source constante de cette divine lumière qui illumine les cœurs. Il est le même aujourd’hui qu’il était hier et qu’il sera pour tous les siècles. Sa doctrine est immuable. Autant dans le Fils que dans le Père et l’Esprit-Saint, il ne peut y avoir de changement, ni l’ombre même d’une variation. Car ce qui est divin est absolument parfait, et par suite ne peut changer. Ainsi, ne peuvent changer les vérités de notre foi, parce qu’elles viennent de Dieu, qui les a révélées au monde.
La sagesse chrétienne nous faisant participer à une connaissance toujours plus claire et profonde du plan d’amour de Dieu sur l’humanité a pour but de nous conduire à une vie nouvelle d’union avec Dieu sur la terre, à nous apprendre à voir tous les évènements à la lumière de Dieu. Elle nous fait comprendre que ce qui se passe présentement est une parole de Dieu qui retentit dans le monde entier pour l’appeler à la conversion, avant qu’il ne soit trop tard. La fin approche, et l’extrême danger que courent l’immense majorité des hommes concerne beaucoup plus la mort de leur âme pour l’éternité que la mort de leur corps, aussi désastreuse soit-elle. Oui, il faut protéger notre vie physique et la vie de notre prochain des graves dangers de contagion qui nous menacent tous. Notre vie corporelle est un bien extrêmement précieux, qui nous est donné par Dieu, mais elle n’a pas sa fin en elle-même, elle est ordonnée à la vie éternelle.
La mort éternelle, de laquelle très peu d’hommes se soucient concrètement aujourd’hui, est la privation de la vie divine pour toute l’éternité, c’est-à-dire le plus grand de tous les malheurs, le malheur des malheurs, absolument irréparable. S’il nous reste un peu de sagesse chrétienne, inappréciable héritage reçu de nos ancêtres, il ne peut s’agir seulement pour nous, dans les circonstances actuelles, de prendre les précautions pour être sauvés d’une contagion qui peut tuer notre corps. Il ne suffit pas de nous laver souvent les mains, de porter des gants de latex pour éviter tout contact suspect, de porter des masques s’il le faut, de nous distancer des porteurs éventuels d’un mystérieux virus. Car ayant fait tout cela, quelle tristesse, quelle cuisante déception, quel désespoir et remords sans fin, si nous ne sauvons pas notre âme du suprême virus qui, spécialement depuis l’apparition de l’hérésie moderniste, s’est répandu sur toute la surface de la terre, et qui consiste essentiellement dans la perte, l’abandon de la foi en Jésus-Christ Fils de Dieu, l’unique Sauveur du monde.
Lire la suiteSalutation pour temps de COVID-19 : « Restez forts, et Viva Cristo Rey ! » (un beau texte du Pr John Rao)
Pr John C. Rao.
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits) ― Photo :
Je vous propose ci-dessous, avec l’aimable autorisation d’Edward Pentin qui a d’abord publié ce texte en anglais, ma traduction des réflexions du Pr John Rao sur la crise du coronavirus et la création, à sa faveur, d’une société qui isole et aseptise les rapports humains au point de détruire notre civilisation occidentale et chrétienne.
Nous n’avons pas besoin de sécurité, mais de force, sous l’étendard du Christ-Roi, tel est son message !
Le Pr John Rao est professeur associé d’histoire à l’université de St. Johns à New York. Il préside aujourd’hui le Rome Forum fondé en 1968 par Dietrich von Hildebrand en réponse aux oppositions à Humanae vitae, qui organise des cycles de conférences sur l’histoire et le catholicisme traditionnel.
Découvrez vite cette charge vigoureuse contre la « Nouvelle normalité » ! — J.S.
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« Plus la panique grandit, plus l’image d’un homme qui refuse de s’incliner devant la terreur s’élève » — Ernst Jünger
Le but du Forum romain étant éducatif, ce serait manquer à son devoir que de ne pas faire quelques commentaires sur ce dont nous sommes témoins autour de nous et sur ce que cela signifie pour nous en tant que catholiques, en tant que citoyens, et en tant qu’hommes et femmes civilisés. Je ne m’estime pas compétent pour discuter de la cause initiale d’une maladie qui a touché le monde entier, et je ne voudrais en aucune façon minimiser les souffrances et les pertes réelles que cette maladie a entraînées pour de nombreuses personnes. Mais je crois en revanche qu’un éducateur se doit de souligner la façon dont une pandémie contrôlable a été transformée en un pandémonium totalement inutile ; d’y mettre en évidence illustration horrifiante de la désorientation diabolique qui accompagne tous les ravages de la modernité, et qui a permis à une société moderne douloureusement vide de se titiller avec le « sentiment » de faire l’expérience de la peste bubonique sans la vivre réellement.
Nos aïeux socratiques nous ont appris par leurs « Semences du Logos » que l’homme qui raisonne n’a pas besoin d’être un expert dans un domaine donné pour être capable de juger avec compétence s’il a affaire à des dirigeants dont il doit suivre les conseils ou les rejeter comme étant frauduleux. Les fraudeurs exigent qu’on leur accorde une foi absolue, et traitent celui qui doute et qui fait preuve de confusion avec mépris à cause de son ignorance invincible. Il se peut que ces imposteurs se croient sérieusement experts omniscients. Mais lorsqu’ils disent à des personnes jeunes ou en bonne santé qu’elles sont dans la même situation que les plus faibles parmi les personnes âgées ou les personnes déjà malades ; lorsqu’ils disent que, pour se protéger, la vaste masse de la population doit abandonner ses moyens de subsistance, le bien-être de son pays, la vie culturelle de sa civilisation et les outils nécessaires à son salut éternel, ils doivent être rejetés pour ce qu’ils sont en réalité : des charlatans.
Nous nous trouvons aujourd’hui à la merci de guides de ce genre, bien éduqués, peut-être même bien intentionnés, mais finalement très dangereux et arrogants. Ces maîtres du savoir nous pressent de détruire tout ce qui nous est cher afin de créer un monde aseptisé, stérile et sans âme dans lequel les êtres humains ne peuvent pas vivre et mourir avec dignité. Il faudra étudier calmement, quand ce pandémonium s’achèvera (s’il s’achève), pour établir toute la genèse et la complexité du charlatanisme en question, mais il est certainement clair que toutes les forces destructrices qui jouent un rôle dans le monde moderne, ainsi que tous ceux qui y ont volontairement succombé, y ont eu leur part malheureuse.
Lire la suiteComment notre monde a cessé d’être chrétien
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : Adobe Stock
Lorsque les historiens tentent d’expliquer la déchristianisation des années 1960, ils s’en tiennent généralement à de vagues idées comme l’évolution des mœurs, les transformations socioéconomiques ou l’émergence des nouveaux moyens de communication. Ces banalités n’expliquent finalement rien.
Mais l’historien Guillaume Cuchet (Université de Paris) va plus loin. Dans son ouvrage, Comment notre monde a cessé d’être chrétien (2018), il accuse le Concile Vatican II d’être directement responsable de l’effondrement. Son étude porte sur la France, mais ses conclusions peuvent s’appliquer, à quelques variantes près, au Québec et à tous les autres pays catholiques.
Le catholicisme français, nous dit Cuchet, n’était pas moribond à la veille du Concile. Les enquêtes du statisticien de l’épiscopat, le chanoine Fernand Boulard, montraient qu’en 1960, 94 % des Français étaient baptisés, 80 % faisaient leur communion solennelle, 60 % payaient la dîme, 60 % s’abstenaient de viande le vendredi, 30 % faisaient leurs pâques et 25 % assistaient régulièrement à la messe dominicale. Lors du recensement de 1872, 98 % des Français s’étaient déclarés « catholiques romains ». En 1960, 97 % des Français pratiquaient encore leur religion, quoique de façon souvent irrégulière. L’anticléricalisme républicain avait échoué. Le catholicisme était même en remontée depuis 1945. Les évêques de France entrevoyaient l’avenir avec optimisme.
Le courant fut inversé avant la fin du Concile Vatican II (1962-1965). Le chanoine Boulard recevait des rapports alarmants de toutes les régions de France. Il constata que le taux de pratique avait chuté de 30 % dès 1965-1966. Les évêques lui ont alors curieusement ordonné de ne plus recenser les fidèles. Les historiens disposent de nombreux chiffres sur le comportement religieux des Français entre 1945 et 1965. Mais après cette date, ils n’ont plus que des données partielles. Les évêques ne voulaient probablement pas révéler au grand jour la faillite de la pastorale conciliaire.
Selon Cuchet, le décrochage n’a pas été causé directement par les textes du Concile, ni par la réforme liturgique, mais plutôt par la « crise de la prédication des fins dernières ». Du jour au lendemain, les prêtres ont cessé de parler de l’enfer, du péché et du caractère obligatoire de la pratique. Ils ont adhéré, plus ou moins consciemment, à la théorie du théologien suisse Hans Urs von Balthasar (1905-1988) : l’enfer existe, mais il est vide. Les simples fidèles se sont alors dit : « Avant, tout était péché. Maintenant, plus rien n’est péché. Ce n’est pas sérieux leur affaire. »
Cuchet souligne l’importance du « catholicisme sociologique » pour le peuple. L’épiscopat français, dit-il, a commis une grave erreur en supprimant la communion solennelle, que l’on faisait vers l’âge de 14 ans. Cette cérémonie était une sorte de rite de passage entre l’enfance et l’adolescence. Les beaux souvenirs de la communion solennelle rattachaient les Français à l’Église catholique durant toute leur vie, et ils contribuaient souvent à les ramener à la foi dans leur vieillesse.
Les modernistes méprisaient la religiosité populaire. Ils prétendaient vouloir « démocratiser » l’Église, mais ils prônaient, en réalité, un « christianisme épuré » digne d’une « élite spirituelle ». Dans une société laïque, disaient-ils, les catholiques seront moins nombreux, mais plus authentiques. Ils oubliaient que Jésus-Christ était venu sur terre pour sauver le grand nombre, et non pas pour louanger une secte de cathares (katharos = pur).
Pour former une majorité, le Peuple de Dieu a besoin d’un État chrétien.
Urs von Balthasar est mort subitement, deux jours avant de recevoir le chapeau cardinalice des mains de Jean-Paul II. Il avait fait dessiner ses futures armoiries. Une image vaut mille mots.
Élections, société et christianisme
Montage de photos.
Suite d’« Entre Judas et Pilate : réflexions sur la campagne électorale 2019 », par Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie
Comment remédier à la situation d’un électorat révolté contre Dieu et sa loi? Et deuxièmement, pour qui voter lors des élections fédérales du 21 octobre ?
Je réponds d’abord à la deuxième question, en disant que nous pouvons soit éviter le pire, soit voter pour le meilleur. Éviter le pire, c’est de voter pour le parti qui a les meilleures chances de déloger les Libéraux, ce qui semble être les conservateurs d’Andrew Scheer.
Voter pour le meilleur, c’est de connaître le candidat le plus intègre de votre circonscription et de lui accorder votre vote. Vous pouvez nous envoyer un courriel ([email protected]) pour connaître vos candidats, ou bien consulter, à la veille du vote, notre page Web, présentement en construction, au https://www.cqv.qc.ca/elections2019. (Pour respecter les règlements d’élections Canada, seuls nos partisans et bienfaiteurs auront accès à cette page.)
Quant à la première question, à savoir comment remédier à la situation d’un électorat révolté contre Dieu et sa loi, il est certain qu’un vote lors d’une élection fédérale ne pourrait être suffisant. En plus de bien voter, 1) Il nous faut au Canada plus de chrétiens qui 2) œuvrent pour l’instauration d’un pays qui protège et promeut la foi chrétienne, la famille et la vie, de la conception à la mort naturelle.
Il n’est pas suffisant qu’il y ait des gens qui se disent chrétiens au Canada, car selon les derniers sondages (datant de 2011), encore les deux tiers (67 %) des Canadiens se disent chrétiens. Il faut des vrais chrétiens, convaincus et cohérents, des chrétiens qui comprennent que la foi authentique, en plus d’être personnelle, a une vocation sociale et politique, qui doit s’épanouir sur la place publique et jusque dans les médias, les universités, le monde des affaires et les parlements. Comment alors former de tels chrétiens habités d’une foi authentique et féconde ?
Nous arrivons à l’essentiel : ce qui engendre des chrétiens habités d’une foi authentique et féconde, c’est l’Église. Mais ces derniers temps une sorte d’effroyable trahison a été opérée... j’hésite, mais je me sens forcé d’utiliser un mot dur: il me semble que quelque chose comme un poison stérilisant a été déposé dans les entrailles mêmes de l’Église, ce qui fait que celle-ci trop souvent n’engendre que des chrétiens pusillanimes et incertains, des petits corps inertes qui flottent avec le courant ! Qu’on ne me méprenne pas : aucune tache ni souillure, encore moins un poison, ne peut atteindre l’enceinte de la véritable Église, épouse de Jésus Christ notre Seigneur. Mais les personnes qui composent l’Église, les laïcs et les clercs, eux ne sont pas à l’abri des poisons de ce siècle.
En fait, bien des chrétiens, contaminés par l’esprit du siècle, trahissent l’Église en se disant d’Église mais en répandant un poison, un contraceptif spirituel, qui enferme le chrétien dans son moi égoïste, le rendant stérile.
Le pape Pie X avait nommé cet enfermement dans le soi modernisme, qu’il déclara être « la synthèse de toutes les hérésies ». Telle une contraception spirituelle, cette hérésie empêche la fécondité de la foi en mettant une barrière infranchissable entre la conscience du chrétien d’une part, et le monde et Dieu de l’autre. Le chrétien atteint de modernisme est comme enfermé dans sa conscience. Il devient la mesure de toutes choses : c’est par lui, son expérience, sa vérité, qu’il juge tout. Rien ne peut légitiment le brimer dans sa liberté de faire la part de ce qui est vrai et faux, ni la bible, ni l’autorité de l’Église, ni la philosophie, ni les sciences profanes, ni les traditions immémoriales.
Cet isolement rend le chrétien incapable de reconnaître une autorité extérieure à son expérience. Pour le chrétien imbu de ce poison, tout doit être jugé à l’aulne de sa petite conscience individuelle. Le bien et le mal deviennent le produit de son jugement, Dieu lui-même devient un produit de sa conscience, qui avec le temps « évolue ». Cette foi factice, telle une maladie, se propage, et les victimes deviennent comme leur propre dieu, isolés des autres...
Sans surprise, cette fausse foi contraceptive, ce modernisme, fut dispersé aux quatre coins de l’Église au même moment où plusieurs chrétiens se montraient ouverts à la révolution sexuelle et aux nouvelles méthodes anticonceptionnelles. Il semble que la contraception physique va de pair avec la contraception spirituelle. En fait les parallèles sont très grands : comme dans la sexualité contraceptive, où l’on se sert de l’autre pour jouir, la spiritualité contraceptive est une utilisation abusive de Dieu et de son Église, réduits à de simples « concepts », générateurs de plaisir égoïste. Coupés de leur finalité, les actes contraceptifs, religieux et sexuels, n’aboutissent qu’à un genre d’autoérotisme…
À suivre.
Problème dans l’Église et autour : « Les outils de Satan »
Par Paul-André Deschesnes — Photo : Pixabay
Le 24 février 2019, j’ai écouté en direct du Vatican le Pape François déclarer haut et fort : « Les prêtres, cardinaux, évêques et religieux qui ont commis des actes abominables de pédophilie ou qui ont fermé les yeux, ont été des outils de Satan ».
L’abcès diabolique a été crevé. Les victimes ont même été comparées aux saints innocents massacrés par le roi Hérode au temps du Christ.
Le temps du déni et de l’hypocrisie est terminé. Rome va changer le droit canonique et édicter des lois et obligations très sévères contre les pédophiles qui seront appliquées partout dans tous les diocèses du monde entier. Plusieurs têtes, même au plus haut niveau, ont commencé à tomber.
Le Pape a prononcé également des paroles très sévères à l’endroit des coupables : « Vous avez gravement péché contre les commandements de Dieu. Vous devrez maintenant affronter le jugement de Dieu ».
Un océan de luxure et d’impureté frappe l’Église catholique qui vit actuellement son Vendredi Saint. À la télévision, on a vu un Pape François, vivant une tristesse inouïe, souffrant devant ce désastre, le visage amaigri, mais bien décidé à mettre fin à cette abomination diabolique.
Dans cette chronique, je ne veux pas m’attarder sur le tsunami d’articles souvent injurieux et méprisants contre l’Église catholique (Bienvenue à Sodome, Les démons incurables de l’Église, Le Vatican et sa vérité, Scandale au Vatican, Le diable au Vatican, Sortir des ténèbres, Refuge des prêtres abuseurs, Justifier le Mal au nom du Bien, Une mascarade, La religion et le sexe, Satan sous la soutane, etc.) Tous ceux et celles qui ont écrit en quantité industrielle sur ce sujet sont presque tous des athées. Alors, quand ils parlent de Dieu et du diable, ils ne sont pas sérieux ; c’est pour se moquer de l’Église tout simplement.
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